Disclaimer : attention les propos tenus dans ce message sont surement à déconseiller aux apprenants en chimie (collégiens, lycéens, premières années de fac), risque grave d'embrouillement sur des notions essentielles.
Bonjour,
Je réfléchissais aux degrés d'oxydations et au point auquel ils sont ou pas une manière conventionnelle de traiter l'électrochimie. J'avais déjà pensé auparavant que l'on devait pouvoir suivre n'importe quelle règle du moment qu'on était cohérent mais je n'avais jamais tenté. Ca m'a pris aujourd'hui, j'ai essayé de retrouver des demi-équations redox en attribuant des degrés d'oxydation de plusieurs façons arbitraires, voire même sans faire appel à des degrés d'oxydations.
Alors un exemple, la réduction de MnO4- en Mn2+
Conventionnellement, on attribue à l'oxygène le degré -II sauf cas particulier des peroxydes (-I) et du dioxygène (0). Il vient donc que le degré d'oxydation du manganèse passe de +VII à +II, soit 5 électrons reçus.
MnO4- + 5e- --> Mn2+ + 4O2-
Il reste évidemment 4 oxygènes chargés 2 fois sur le carreau si on veut que l'équation soit équilibrée. On résout cela en ajoutant 8 protons à gauche ce qui permet de former 4 molécules d'eau à droite.
MnO4- + 5e- + 8H+ --> Mn2+ + 4H2O
Alors maintenant, osons l'anticonformisme et décortiquons cela d'une autre façon :
Le permanganate se dissocie :
MnO4- --> Mn2+ + 4O + 3e-
on ajoute 8 protons et 8 électrons de part et d'autre pour former de l'eau car nous sommes en milieu aqueux
MnO4- + 8H+ + 5e- --> Mn2+ + 4H2O
On n'a pas utilisé la notion de degré d'oxydation pour faire cela. Prenez n'importe quel couple, vous devriez pouvoir écrire la demi-équation en suivant cette démarche et sans faire appel aux nombres d'oxydations.
En fait on pourrait décréter (comme on le fait pour l'oxygène), que le degré d'oxydation du manganèse est invariable et égale à +II dans la réaction précédente et donc déclarer que c'est le degré d'oxydation de l'oxygène qui change (de -3/4 il passe à -2, ce qui donne bien nos 5 électrons). De même on pourrait décréter que le nombre d'oxydation est égale à la charge formelle : tout le monde est donc à 0, sauf un oxygène du permanganate qui est à -I, les 8 protons à +I et le Mn2+ final à +II (-1+8-2=5, le compte est bon). On pourrait décréter tout autre chose, à loisir, ça ne change rien du tout à la demi-équation obtenue...
Alors, qu'est-ce à dire? Pourquoi la convention actuelle (car c'est bien une convention) plutôt qu'une autre? qu'a-t-elle de moins artificiel? plus de proximité avec une certaine réalité expérimentale? Reliquat d'une certaine approche de la chimie qui n'a pas de pertinence réelle au vu du caractère délocalisé de l'électron? Les débats sur les degrés d'oxydations, par exemple du Fer dans Fe3O4 ou du soufre dans S2O32- ont-ils le moindre intérêt, voire le moindre sens?
Je passe surement à coté de certaines choses mais j'aimerais bien poursuivre cette réflexion. Je manque de recul et de connaissances sur de l'électrochimie poussée et d'autres connaissances disont "historiques", en conséquences j'attends de vous, chers participants, des éléments de réflexions, des arguments voire des contradictions. Merci pour votre participation.
m@ch3
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