Réaction chimique Chlore/Aluminium
Répondre à la discussion
Affichage des résultats 1 à 23 sur 23

Réaction chimique Chlore/Aluminium



  1. #1
    Alu435

    Réaction chimique Chlore/Aluminium


    ------

    Bonjour,

    J'utilise des réservoirs en aluminium pour stocker de l'eau issue du réseau public. Je précise que je n'utilise pas cette eau pour la consommation.
    En raison semble-t-il de la présence de chlore dans l'eau, il s'est formé de nombreux champignons d'oxyde d'aluminium avec des cratères à l’intérieur des réservoirs.
    J'ai posé des anodes de magnésium à l'intérieur des réservoirs pour supprimer le problème, les mêmes que celles utilisées dans les ballons d'eau chaude domestiques. La situation s'est améliorée mais le résultat reste insuffisant.
    Après recherche, j'ai identifié le Thiosulfate de sodium qui permet d'abaisser le niveau de chlore dans l'eau des piscines. Ce produit pourrait donc apporter une solution à mon problème.

    Ma question est la suivante : Le Thiosulfate de sodium réagit-il avec l'aluminium et pourrait-il dégrader les réservoirs à moyen/long terme ?

    Merci d'avance de vos retour
    Cordialement,

    -----

  2. #2
    ecolami

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonsoir,
    Le thiosulfate n'est pas la solution.
    Je pense que l'alliage métallique d'aluminium est sans doute fragilisé par la présence d'autres métaux (cuivre). Dans ce cas la corrosion se forme autour d'une faible concentration anormale de métal étranger.
    La solution serait de refaire la passivation intérieure soit par oxydation anodique (il faut du courant continu et une solution diluée d'acide sulfurique) ou par voie chimique avec de l'acide nitrique. Éventuellement tamponner (>>appliquer) la solution avec un tampon (de fibres synthétiques) sur les champignons d'alumine hydratée (retirer d'abord le plus gros)
    Le chlore serait un problème si l'eau sent vraiment le Chlore. Les électrodes en magnésium sont efficaces pour le fer mais beaucoup moins pour l'aluminium.

  3. #3
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bjr,
    Ce qui est rapporté ressemble fortement à une corrosion différentielle, donc une corrosion électrochimique. Ceci étant, si la tenue de l'aluminium est médiocre en présence de chlore (gazeux) et d'humidité, dans le cas présent je ne crois pas du tout à un effet dû au chlore de potabilisation.
    Les techniques d'intervention sont ici très limitées, il faut obligatoirement décontaminer chimiquement, c'est à dire procéder à un dérochage acide (à base phosphorique + inhibiteurs + passivants,...) avec un produit adapté (tel la Déoxydine 670 de Henkel), à condition d'en trouver en petit conditionnement. Je suis également d'un avis proche de celui d'Ecolami, sachant qu'une anodisation devrait pour être efficace suivie d'une hydratation, additivée de chrome 6 à env. 30 mg/l, ceci à l'ébullition.
    Quant à la technique simplifiée de protection cathodique par anode sacrificielle Mg°, ici ça ne fonctionnera pas. Je doute même qu'en procédant dans les règles avec un alliage très adapté tel le G-A6Z3 on obtienne un résultat significatif. Il demeure effectivement l'option de la protection cathodique par courant imposé (générateur de f.e.m et anode auxiliaire.
    L'idéal étant bien entendu avant toute action d'identifier le matériau, alu vrai (A7, A99,..) ou alliage.
    Cdt

  4. #4
    ecolami

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Si les traitements de surface sont trop difficiles il reste la solution de peindre avec une sous couche adaptée et , sans doute , puis une peinture pour bateau. (mais pas d'anti-fouling!). Nous ne savons pas les dimensions et l'accessibilité de l'interieur.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Alu435

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour,
    Merci beaucoup ECOLAMI et 40CDV20 pour vos analyses qui me permettent d'y voir plus claire bien que n'étant pas chimiste de formation.
    Les 2 réservoirs en questions sont les réservoirs de 300L d'eau chacun dans d'un voilier en aluminium. Ces réservoirs font partie intégrante de la structure du bateau et la carène est utilisée comme paroi du réservoir. Ils sont sont étanche et une entrée d'eau par la carène due à un champignon d'alumine hydratée qui aurait percé la coque ne pourra pas faire couler le bateau. Au pire l'eau douce deviendra progressivement salée. Les 2 réservoirs possèdent des membrures structurante du bateau et des tôles verticales pour limiter les déplacements de l'eau dus aux mouvements du bateau. Les 2 trappes d'accès par réservoirs ne permettent pas néanmoins de vérifier tous les recoins, notamment au niveau des soudures.
    A la lecture de vos analyse je comprend que 2 choix sont possibles :
    -Tamponner les champignons visibles avec une fibre synthétique imbibée d'acide nitrique (ou sulfurique ?).
    -Réaliser un traitement plus global grâce a un dérochage à l'aide d'une solution composée de 10% d'acide phosphorique et de 90% d'eau (Je n'ai pas encore identifié de revendeur de Déoxydine 670 après une recherche rapide sur internet).
    Quand à la protection sur le long terme, je comprend qu'une passivation intérieure soit par oxydation anodique (il faut du courant continu et une solution diluée d'acide sulfurique) ou par voie chimique avec de l'acide nitrique pourrait être la solution. Pouvez vous me préciser le dosage de la solution d'acide sulfurique et le mode opératoire de l'oxydation anodique ?
    Concernant les anodes de magnésium, celles-ci semblent donner satisfaction à de nombreux propriétaire de bateau aluminium qui sont dans mon cas (https://www.ovniclub.com/forum/corro...-t1375-30.html). Cette anode est moins efficace en présence d'aluminium qu'en présence de fer en raison de leurs positions respectives dans l'échelle galvanique. Pensez-vous que l'augmentation du nombre d'anode et donc de la surface de magnésium en contact avec l'eau pourrait améliorer l'efficacité (Si efficacité il y a ...) ?
    Bien cordialement

  7. #6
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bjr,
    L'expertise à distance atteint rapidement ses limites. La règle "universelle" s'applique bien entendu, pas de précipitation dans l'application de solutions curatives.

    La déoxydine 670 a été développée par la CFPI, reprise par Henkel, donc logiquement a été rebaptisée Bondérite 670. Ça se vendait en 5l (7.5kg) ou en 30l. C'est très utilisé dans le bâtiment pour la rénovation des équipements en alu (fenêtres, garde-corps,...), souvent en série 6000 anodisé ou non. Dans le marin, on trouve également beaucoup de série 5000 pour ne citer que le 5086 ou AG 4 MC de résistance à la corrosion exceptionnelle.
    Ici, s'il s'agit d'une corrosion différentielle ce qui suppose une quelconque hétérogénéité, il faut s'assurer de la conformité des divers raccordements et/ou fixations (typiquement les raccords isolants d'un cumulus). Schématiquement on peut considérer deux zones, l'une corrodée l'autre non et une circulation d'électrons entres elles. En clair il faut réduire les causes mais en gardant à l'esprit que si le défaut trouve son origine au sein du métal (hétérogénéité métallurgique), la "messe n'est pas loin d'être dite"
    S'il est confirmé que le problème trouve sa source à l'interface contenant/contenu, il faut procéder à une décontamination générale des surfaces par dérochage acide. Pas d'alcalins, ni d'acides usuels HCl, H2SO4,..pas d'acide oxydant, HNO3,..ou d'acide réducteur.
    Le plus simple car peu contraignant est un dérochage phosphorique additivé, avec un produit adapté. Il s'agit ici d'une méthode cinétique (le zéro courant demeure inatteignable, la corrosion se poursuit à vitesse très faible et est quasi négligeable)
    Je ne pense pas qu'en situation une passivation nitrique soit réaliste, de toute façon il faudrait dans ce cas décontaminer préalablement au fluo-nitrique, guère plus simple à manier.
    L'option oxydation anodique sulfurique (la cuve doit être totalement remplie d'électrolyte), peut être mais on procède comment au colmatage ? à la vapeur ? il faut un puissant générateur fioul.
    Une fois la décontamination réalisée, les foyers devenus inactifs, il est possible de retenter une protection par anodes sacrificielles bien réalisée (comme dans un cumulus). Peut être que l'on trouve dans la plaisance des masselottes d'alliage dédié tel celui pré cité. Ça fonctionnerait mieux. Bien évidemment selon le mode de fixation et le nombre il y a une marge de manœuvre. En dernier ressort, comme dans un cumulus haut de gamme la protection cathodique, ce qui revient à placer le matériau dans sa zone d'immunité. Ici c'est une méthode thermodynamique.
    Cdt

  8. #7
    FC05

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Si j'ai bien compris, l'eau est en contact direct avec la coque en alu, elle même sans doute en contact avec pas mal de choses.

    Ce qui se matérialise ici a peut-être une cause plus lointaine (un métal plus noble en contact électrique), la cause peut se trouver à l'autre bout du navire.

    Perso, je vérifierai les électrodes posées sur le navire (il faut des électrodes spécial alu comme déjà dit) et je ferai faire un réservoir souple en polymère alimentaire adapté à forme du réservoir. En plus ce sera plus facile à nettoyer.
    Reste à voir le coût.

    Pour la réparation du trou, un trou plus grand et ajout de métal, mais attention, le même ! A faire par un spécialiste ... à nouveau le coût

    PS : éviter les traitements au chrome VI ... puis ça devient assez dur à trouver avec la RoHS.
    "La réalité c'est ce qui reste quand on refuse d'y croire" P.K. Dick

  9. #8
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Par exemple :
    https://www.bag-distribution.fr/bond...kg-c2x16575730
    Ça existe (ou existait) en 5 l, car j'en utilise régulièrement pour des opérations de décontamination en environnements mixtes aciers-inox-alliages légers, et souvent sans obligation de démontage. Ceci dit, il existe d'autres producteurs il suffit de cibler une recherche sur "solution désoxydation/dérochage acide" par ex.

  10. #9
    Alu435

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour
    Je pense que je vais effectuer une passivation à l'acide phosphorique dilué puis je tenterai une protection avec des anodes sacrificielles. Et pour faire "bon poids bonne mesure", je vais désormais filtrer l'eau au remplissage avec une cartouche au charbon actif 1µ, ce qui devrait permettre de retirer les impuretés et de diminuer le taux de chlore et de Chloramine. Celà en espérant que l'alu des réservoirs ne contiennent pas de particules de métal noble qui provoqueraient l'électrolyse ...
    Les réservoirs souples sont effectivement une solution retenue par certains propriétaires d'OVNI mais il faut placer ces réservoirs dans les réservoirs alu existants pour conserver les grandes masses d'équilibre prévues par l'architecte. Il faut donc découper de la tôle et les fixer sur un support qui évite le raguage et donc l'usure pendant les mouvements du bateau. Mais je n'écarte pas cette solution ultime.
    Encore un grand merci à tous d'avoir pris le temps de réfléchir à mon problème et de m'avoir apporté vos éclairages
    Bien cordialement

  11. #10
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Citation Envoyé par Alu435 Voir le message
    Bonjour
    Je pense que je vais effectuer une passivation à l'acide phosphorique dilué
    Bjr,
    Non, avec H3PO4 pur il n'y aura ni passivation ni phosphatation au sens de la production d'un film passif stable, adhérent et continu. Il y aura et ce n'est pas rien, décontamination avec une attaque générale quasi négligeable. Il est préférable d'utiliser une solution suffisamment concentrée pour obtenir un bon résultat. Dans les solutions acides commerciales "dérochantes, désoxydantes, passivantes,..." à composition majoritaire phosphorique, il y a quantité d'additifs, dégraissant(s), surfactant(s), inibiteur(s), passivant(s),....tout ce qui faut pour un contact intime et continu d'un film de solution/substrat. Le temps de contact requis peut allègrement dépasser l'heure
    Ne connaissant rien ou presque au milieu de la plaisance (enfin à part la casquette et le profil Churchillien du plaisancier ), je n'ai pas d'avis sur l'efficacité des compositions chimiques qui y sont commercialisées en petite quantité. Le test le plus simple est l'odorat, H3PO4 pur ne sent rien et agité ne produit aucune mousse, H3PO4 additivé présente une odeur aromatique et fruitée assez forte et mousse abondamment.
    Les alliages d'aluminium sont très sensibles à la corrosion galvanique et un des couplage le plus nocif est Al°-Fe°
    Cdt

  12. #11
    FC05

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Oui, pour le couplage Al-Fe.

    Le fer (acier) n'est pas forcement proche de l'endroit où se fait la corrosion. Il faut donc traquer tous les contacts électriques possible entre ces deux métaux et éviter le fer dans l'eau.
    "La réalité c'est ce qui reste quand on refuse d'y croire" P.K. Dick

  13. #12
    Alu435

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour,

    Bien compris 40CDV20. Plutôt que de faire moi-même une préparation d'acide phosphorique (H3PO4) dilué à 10% dans de l'eau, il vaut donc mieux acheter un produit du commerce destiné au dérochage et composé en majorité d'acide phosphorique, mais également d'additifs permettant la création d'un film protecteur (H3PO4 additivé). Quelle méthode préconisez-vous pour appliquer le produit de dérochage ? Une pulvérisation sur la surface intérieure de chaque réservoir de 300L est-elle acceptable, quitte à recommencer l'opération plusieurs fois et sachant qu'une partie de la tôle peut-être verticale ou avec une pente de 40° ?

    FC05, effectivement le couple galvanique est peut-être une partie du problème. Le bateau possède quelques parties en inox qui sont isolés de l'aluminium par des protections PVC et également d'innombrables vis et rivets INOX isolés de l'alu (en principe ...) par du TEF GEL. Malgré toutes les protections, il y a sans aucun doute des parties INOX en contact direct avec l'aluminium et la corrosion galvanique se développe à certains endroits en provoquant des cloques sur la peinture du pont par exemple. Mais c'est le lot de tous les bateaux alu. Les parties ou vis INOX en question ne sont pas au contact direct de l'eau douce. Par ailleurs, les œuvres vives sont protégées de l'eau de mer par une couche d'enduit EPOXY avant ANTIFOULING. Il n'y a pas de bateau acier à proximité de mon bateau et tous les interrupteurs électriques sont bi-polaires. Le testeur quand à lui n'indique aucune fuite électrique.
    L'alliage utilisé par le chantier ALUBAT pour la fabrication des bateaux est de l'alu 5083 H111 qui possède un pourcentage significatif de magnésium pour la résistance à la corrosion mais aussi un infime pourcentage de fer et de cuivre (https://www.azom.com/article.aspx?ArticleID=2804)
    Bien cordialement,

  14. #13
    FC05

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    La peinture provoque des corrosions par aération différentielle. En gros, ça corrode à l'endroit où il y a le moins d'oxygène, d'où les cloques.
    On retrouve les mêmes problèmes sur les voitures, ça date d'un époque où on recyclait les aciers n'importe comment et où il y avait de fortes différences entres les tôles d'une même voiture.

    Quand je parlais d'eau dans mon message précédent, je pensais "oeuvres vives" et pas l'eau du réservoir.


    Avec un multimètre en fonction "testeur de fuite", vérifier le contact entre la coque en les éléments métalliques. Il se peut qu'une des isolations ait été endommagée.

    Il y a aussi toute la partie moteur, l'arbre d'hélice et les roulements, un élément ajouté (frigo, évier ... ), une chaîne d'ancre dans son coffre humide ... enfin ça ne manque pas.
    Les courants de corrosion peuvent se balader d'un bout à l'autre du bateau !
    "La réalité c'est ce qui reste quand on refuse d'y croire" P.K. Dick

  15. #14
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Citation Envoyé par Alu435 Voir le message
    Bonjour,

    Bien compris 40CDV20. Plutôt que de faire moi-même une préparation d'acide phosphorique (H3PO4) dilué à 10% dans de l'eau, il vaut donc mieux acheter un produit du commerce destiné au dérochage et composé en majorité d'acide phosphorique, mais également d'additifs permettant la création d'un film protecteur (H3PO4 additivé). Quelle méthode préconisez-vous pour appliquer le produit de dérochage ? Une pulvérisation sur la surface intérieure de chaque réservoir de 300L est-elle acceptable, quitte à recommencer l'opération plusieurs fois et sachant qu'une partie de la tôle peut-être verticale ou avec une pente de 40°
    Bjr,
    C'est un très bon alliage marin et généralement sans problème. On peut faire deux petites réserves en ce qui concerne les corrosions sous tension et inter-granulaire. Je doute que dans la fonction, il y ait lieu de s'en inquiéter. Il est livré à l'état métallurgique 0/H111, il est donc possible que dans la mise en oeuvre il soit procédé à un adoucissement par recuit. Point plutôt favorable c'est un alliage non-trempant.

    Selon la profondeur et la quantité des zones corrodées, il peut être préférable de procéder en deux temps, décontamination des foyers (donc locale) suivie d'une décontamination générale. La précaution à observer est la parfaite mouillabilité des surfaces, le film humide doit être continu et ne doit pas sécher localement, d'où la présence de dégraissants et de mouillants dans la formulation. Généralement, on va privilégier une application par pulvérisation (par ex. pulvérisateur type horticole à pression préalable) à la réserve que les joints soient en fluoro-élastomère tel le Viton.

    Quelques remarques : dans les alliages d'alu on distingue deux étages en éléments d'addition. Au premier niveau, l'addition principale (ici Mg) qui va déterminer les propriétés qui sont recherchées (pour les 5000, aptitude à la déformation, tenue à très basse température, aptitude à la soudure à l'arc, bonne tenue à la corrosion,....), et les additions secondaires en faible quantité qui vont apporter des actions spécifiques. Dans la série 5000, c'est l'addition de chrome et de manganèse qui optimise la résistance à la corrosion.

    En ce qui concerne la corrosion électrochimique, hors "grosse bavure d'association métallique prohibée", sorti d'un labo il est extrêmement difficile de la quantifier. Quand on en dispose, on peut l'estimer expérimentalement à l'aide d'un corrosomètre en mesurant la résistance de polarisation selon Geary et Stern. Sur le papier c'est simple, la connaissance de I corr. permet de calculer V corr. Dans la vraie vie, c'est autre chose, il ne s'agit pas d'une simple mesure au "Métrix fût-il évolué".
    Quand on parle de corrosion électrochimique "classique", il s'agit de corrosion par formation de piles locales. Il faut bien distinguer deux situations, le métal ou l'alliage comportant des inclusions "d’impuretés" avec deux options de sortie selon que "l’impureté" est anode ou cathode, et l'association électrique et électrochimique entre deux métaux ou alliages.
    Ici, le premier cas est très peu probable, il s'agirait soit d'une défectuosité d'ordre métallurgique, soit générée lors de la mise en oeuvre sur chantier par des gougnafiers (par ex. opérations thermiques mal conduites de restauration ou de recristallisation).
    Cdt

  16. #15
    FC05

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Citation Envoyé par 40CDV20 Voir le message
    Dans la vraie vie, c'est autre chose, il ne s'agit pas d'une simple mesure au "Métrix fût-il évolué".
    Soyons clair, ce que je suggérai était une simple mesure pour vérifier l'absence de "gros truc" et pas les mesures que tu suggères qui demandent une expertise et du materiel (que je n'ai ni l'une ni l'autre).

    Mais d'expérience, les piles intermétalliques grossières on en trouve partout !
    Surtout sur les objets qui ont une vie.
    "La réalité c'est ce qui reste quand on refuse d'y croire" P.K. Dick

  17. #16
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bsr,
    Non, c'est tombé au même moment mais c'était sans rapport. Je voulais signaler l’extrême difficulté d'essais et de mesures ultra-fines conduites sur site, avec le risque de ne pas trop savoir ce que l'on mesure malgré la disposition d'équipements top gun. Les mesures électrochimiques en continu doivent être complétées par des déterminations de paramètres électrochimiques et à minima la tension de piqûration et la valeur du pH de dépassivation. Il n'y a rien de plus dangereux que de se laisser aller à la tentation d'extrapoler entre les différents types d'essais.
    Pour en revenir au problème de terrain (je connais très peu la plaisance), je suis surpris que l'essentiel du plan de protection (par type de bateaux) ne soit pas plus codifié. J'ai le sentiment que chacun cherche dans son coin et bidouille la meilleure option. La première chose à faire me semble t-il avant d'avoir le réflexe de "surprotéger" est de chasser la corrosion exogène et ses facteurs extérieurs. Sur un bateau, c'est déjà un beau protocole à rédiger, et ceci suppose que les points singuliers d'architecture non visibles voire peu ou pas accessibles soient caractérisés.
    Ce serait une erreur de croire qu'une surprotection cathodique par anodes sacrificielles soit la parade absolue. Elle entraîne une réaction cathodique, dégagement d'hydrogène et une alcalinisation du milieu, le tout pouvant s'avérer également très destructeur.
    Quant aux mesures avec testeur, sauf à tomber sur un ou des foyers virulents, il me semble que la répartition aléatoire des zones cathodiques et anodiques, ou au contraire très localisées, les inévitables chûtes ohmiques non négligeables dans les électrolytes et dans les structures, font que c'est également à interpréter avec précaution. Mais pourquoi pas effectivement.
    Pour en terminer sur une note optimiste, je suppose qu' Alu435 comme la grande majorité des plaisanciers se réfère également à la "bible galvatest", et en a fait son livre de chevet :
    http://www.galvatest.com/PLB_Protection_Cathodique.pdf
    Cdt

  18. #17
    Alu435

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour,
    Je vais donc pulvériser du dérochant du commerce en vérifiant les additifs comme recommandé par 40CDV20 en me concentrant dans un premier temps sur les champignons d'oxydation et en terminant par traitement de l'ensemble des parois des réservoirs. Puis je poserai 2 électrodes de magnésium par réservoir pour qu'il y ait plus de surface en contact avec l'eau qu'avec une seule anode.
    FC05, comme vous le recommandez, je dispose bien d'un système qui me permet de vérifier périodiquement qu'il n'y a pas de courant de fuite. Ce qui est bien le cas. Il est vrai que les interactions entre l'ensemble des matériaux et les courants électriques dans un bateau alu sont très nombreuses et complexes et l'oxydation est de ce fait quasiment impossible à juguler. Sans parler des facteurs exogènes comme les autres bateaux à proximité ou les pontons disposant de bornes électriques mal isolées et laissant échapper des courant de fuite ...
    Le protocole de protection se résume à isoler les œuvres vives de la carène par une couche épaisse d'Epoxy avant la pose de l'antifouling, d'apposer des anodes sacrificielles en quantité nécessaire et suffisante sur la coque du bateau et notamment autour de la ligne d'arbre et de l'hélice, d'éviter de ranger le bateau à proximité d'un autre bateau en acier, de n'installer que des interrupteurs bi-polaires, d'isoler tout les montages entre l'alu et l'inox par des plaques de PVC ou du TEF-GEL et bien sûr d'éclater les cloques de peinture au fur et à mesure qu'elle se forme puis mettre l'alu à blanc avant la pose immédiatement après d'une couche d'Epoxy et de peinture.
    Et Yes 40CDV20 ! J'ai bien sûr télécharger, imprimé, lu et relu le petit manuel du chasseur de la corrosion galvanique . Mais au final, sur un bateau en alu le combat qui consiste à éradiquer complètement la corrosion est perdue d'avance. J'en ai pris mon parti ...
    Grâce à vous, j'ai tout de même une solution pour traiter et stopper même temporairement la corrosion de mes réservoirs . Encore merci.
    Bien cordialement,

  19. #18
    Alu435

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour 40CDV20,
    La Bonderite C-IC 670 ne se trouve pas en conditionnement inférieur à 30 KG.
    J'ai trouvé ce produit chez SOROMAP : http://www.soromap.com/produit/netto...-xpr82509.html
    Pensez-vous qu'il possède les additifs nécessaires ? Il me semble que la Bonderite possède un inhibiteur de corrosion que le produit SOROMAR ne possède pas ...
    Merci d'avance de votre retour

  20. #19
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bjr,
    J'ai essayé de retrouver la FT de la Déoxydine 670 (du temps de CFPI), sans succès. Tous sites confondus on ne retrouve pas grand chose pour ne pas dire rien, ce qui est dans la ligne d'Henkel. Juste la densité de livraison, d = 1.39 (soit exprimée en H3PO4 entre 55-60 % en masse, donc assez concentré).
    Je ne connais pas les produits Soromap, d'une façon générale la totalité des "rust removers" (terme fourre-tout anglo-saxon), intègrent des inhibiteurs. Ce qu'il faut noter, c'est que la centaine d’inhibiteurs organiques recensés, s'utilisent à faible concentration, se distinguent par un état (anodique, cathodique, voire mixte) et agissent selon trois modes distincts. Il peut être risqué de faire de l'additif maison au pif.
    En fait, ici les trois états pourraient convenir, l'anionique va provoquer une augmentation du potentiel de corrosion, mais va produire des composés insolubles sur les sites anodiques (un peu comme une véritable phosphatation). Le cationique c'est l'inverse et va réduire l'action de l'oxydant qui dans de l'eau propre est ou devrait être le seul l'oxygène dissout. Le mixte c'est les deux, mais en mode dégradé et sera sans action sur le potentiel de corrosion.
    En considérant les données communiquées, je pense que la DDCorr. "qui s'exprime" dans ces réservoirs est de l'ordre de 10*-5 A.cm-². C'est une valeur assez courante et généralement considérée comme plutôt basse et "améliorable" (ce sont des valeurs jugées satisfaisantes sur les navires d'armes qui sont d'une conception particulièrement soignée en matière de lutte contre la corrosion) Traduite en Vcorr. on va se situer à une perte de masse </= 10-12 mg.cm-²/an. Soit env. 0,1 mm/an. Dit autrement, si le régime de corrosion reste plutôt uniforme une tôle d'AG4 de 10/10 ème "tiendra" au moins 10 ans.
    Je pense qu'il ne faut pas compliquer inutilement et si ce site Soromap est de bonne notoriété, il faut y aller.
    Pour reprendre ce que proposait FC05 au dessus, une chasse au "gros truc" a t-elle été conduite, les réservoirs en configuration supposée nominale ?
    Cdt

  21. #20
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    C'est ici que j'avais acheté mon bidon de 5l de Déoxydine 670 (avant le rachat de la CFPI par Henkel, ça fait quelques années)
    http://www.ampere.com/

  22. #21
    Alu435

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour,
    Merci pour ces informations complémentaires et pour le lien. Après vérification sur le site Ampere, cette société semble ne vendre qu'aux sociétés. Je vais quand même les appeler pour vérifier et si cela est confirmé je me rabattrai sur le produit SOROMAP qui est une société reconnue dans le domaine de la plaisance pour divers produits tel que primaires, peintures, vernis, anti fouling, gel coat, colle techniques, mastics etc. ). La remarque de FC05 est d'importance car il est effectivement inutile de traiter les réservoirs avant d'avoir éliminer les piles intermétalliques importantes. J'ai fais ce travail de vérification à l'acquisition du bateau notamment pour le moteur et la baille à mouillage que j'ai complètement tapissé de contre plaqué marine ep. 10mm pour isoler l'ancre et la chaine de la coque. Mais il en reste sans doute de moindre importance à différents endroits du bateau. Il faudra que je contrôle celà de façon plus précise lorsque je retournerai au bateau très prochainement.
    Après traitement des réservoirs, j'ai également l'intention de faire un montage pour filtrer l'eau au remplissage. Cela devrait permettre d'éliminer le chlore et les très petites particules de cuivre, fer, rouille etc., présentes dans l'eau de ville et qui pourraient interagir avec l'aluminium (https://www.choix-de-vie.com/cartouc...-ifp-puro.html).
    Bien cordialement,

  23. #22
    40CDV20

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Citation Envoyé par Alu435 Voir le message
    Bonjour,
    j'ai également l'intention de faire un montage pour filtrer l'eau au remplissage. Cela devrait permettre d'éliminer le chlore et les très petites particules de cuivre, fer, rouille etc., présentes dans l'eau de ville et qui pourraient interagir avec l'aluminium (https://www.choix-de-vie.com/cartouc...-ifp-puro.html).
    Bien cordialement,
    Bjr,
    Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de vouloir éliminer le chlore résiduel de potabilisation. Sans parler de risque de corrosion bactérienne qui parait excessif, c'est par contre à coup sûr favoriser la formation d'un biofilm (si les conditions locales sont globalement favorables à un tel développement), et rien de tel qu'un biofilm pour s'approcher des conditions capables d'initier une corrosion de type par aération différentielle. Point évoqué (dans une autre configuration) par FC05 au message 13.
    Ce qui peut être ultérieurement examiné (l'eau n'étant pas consommée), est l'addition à faible concentration d'un inhibiteur peu ou pas nocif (phosphates, benzoates, carboxylates,...)
    Cdt

  24. #23
    Jean.Marc

    Re : Réaction chimique Chlore/Aluminium

    Bonjour,
    j'ai un problématique similaire, et j'ai appris pas mal de choses ici. La différence dans mon cas est que je ne navigue qu'en eau douce, et que mon réservoir n'a aucune trappe d'accès.
    Le réservoir est partie intégrante de la coque pour moi aussi. J'y stocke l'eau de ville pour la toilette le lavage du linge et de la vaisselle, mais pas pour usage alimentaire ni même pour laver la salade.
    Au tout début, j'ai eu un réservoir plein dont l'eau s'est mise à puer le H2S, et dans l'urgence j'ai fait la bêtise de mettre de l'eau de javel dedans. J'ai ensuite eu des particules d'alumine et de la gélatine (hydroxyde d'aluminium selon mes lectures) pendant longtemps. Il y a 8 ans de cela, et il m'a fallu 2 à 3 ans pour ne plus avoir de gélatine, mais les particules continuaient.
    L'eau contenue dans le réservoir est renouvelée toutes les semaines en navigation, mais au bout de quelques années elle commençait à sentir la vieille serpillère (ou une odeur terreuse). J'ai mis un désinfectant à base d'eau oxygénée et de sels d'argent pendant quelques années, pendant lesquelles les particules d'alumine continuaient à se piéger dans mes filtres 20 microns que je change 2 fois par an, jusqu'à ce que le fournisseur m'avoue à demi mot que le produit n'est pas compatible avec l'aluminium...
    J'ai donc arrêté de mettre le produit et effectivement il n'y a presque plus de particules dans le filtre, mais une reprise des mauvaises odeurs. C'est en cherchant des solutions à ce problème que je suis tombé sur ce sujet.
    Il y a probablement un biofilm dans le réservoir où prolifèrent des micro-organismes responsables de l'odeur, mais malheureusement je ne peux pas aller brosser l'intérieur du réservoir ni le nettoyer au jet à haute pression.
    Il me faudrait un produit liquide que je ferais séjourner le temps nécessaire pour éliminer ou du moins désactiver cette activité biologique désagréable.
    A propos de l'état du réservoir, j'ai pu y introduire une caméra endoscopique par l'évent et j'ai trouvé la surface interne blanchie, avec un grand nombre de champignons d'alumine. Je suppose que la majorité des champignons a fini de relâcher des particules et que ceux qui restent sont solides et n'envahiront plus mon filtre.
    En lisant tout ce sujet je n'ai pas compris le sujet sur la corrosion galvanique, car il s'agit bien de l'intérieur du réservoir, lequel est raccordé électriquement au reste du bateau dans mon cas par une dizaine de mètres de tuyau plastique, et le premier point de contact électrique est effectivement le ballon d'eau chaude, tout le reste entre les deux étant en plastique y compris la pompe. La masse du chauffe eau étant reliée à la coque, on a ainsi un circuit fermé entre la robinetterie du chauffe-eau en laiton et le réservoir en aluminium, mais au travers de la résistance constituée par une dizaine de mètres d'eau du robinet, dont la conductivité n'est pas très élevée. En prenant 1200 µS/cm (norme européenne), je trouve une résistance de mon tuyau de 293 kohm, ce qui avec une tension aluminium-cuivre de 2.5 V environ, donne un courant de 8.5 µA. Cela me semble négligeable, qu'en pensez-vous?
    Jean-Marc

Discussions similaires

  1. réaction fer et chlore
    Par rco82 dans le forum Chimie
    Réponses: 4
    Dernier message: 27/06/2014, 20h45
  2. Réponses: 0
    Dernier message: 24/07/2012, 16h13
  3. Réaction chlore/aluminium
    Par invitecfd7a084 dans le forum Chimie
    Réponses: 1
    Dernier message: 12/09/2010, 14h33
  4. Réaction phosphate et dioxyde de chlore ?
    Par invite08614ffe dans le forum Chimie
    Réponses: 2
    Dernier message: 26/05/2008, 10h29
  5. polluant chimique cyclique aromatique chloré
    Par invite0eddc33b dans le forum Chimie
    Réponses: 2
    Dernier message: 17/11/2006, 18h57