Actu - Covid-19 : quid de la fiabilité des tests sérologiques ?
Les tests sérologiques, qui permettent de détecter les anticorps créés à la suite d'une infection par le coronavirus, sont encore en développement. Nombre d'entre eux ne remplissent pas le cahier...
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présents ? et détectés comment ? Par un test homologué ?Le problème de ces tests semble être la fiabilité et plus précisément leur sensibilité. « Certains d’entre eux ont 40 % de faux négatifs », a annoncé Olivier Véran dans la même conférence de presse. C’est-à-dire que quatre tests sur dix ne détectent pas d'anticorps alors qu’ils sont présents.
Et pour cause, aucun test en cours de conception n’a été approuvé par les autorités sanitaires pour le moment.
La vie trouve toujours un chemin
Ca n'est pas évident à mettre au point ces tests. Il faut des témoins positifs et des témoins négatifs (du sang de gens dont on connaît le statut d'infection). Les témoins positifs c'est facile à trouver mais les témoins négatifs moins. Et je ne crois pas qu'on puisse utiliser du sang venant d'une banque de sang et prélevé avant l'apparition du virus, il me semble qu'il faut du sang frais.
A titre d'exemple, voici les résultats des tests sérologiques (3 tests différents), extrait de l'étude publiée ce matin par l'institut Pasteur, portant sur 661 habitants de l'Oise, élèves ou personnels, et familles des élèves d'un lycée où de premiers cas attribués a posteriori au Covid-19 sont apparus début février.
Les 3 tests sont positifs seulement pour la moitié des cas où au moins l'un d'entre eux l'est. Autant ça permet de tirer des conclusions dans le cadre d'une étude épidémiologique, autant ce n'est pas ça qui permettra de savoir avec certitude si un individu a développé des anticorps ou non.
A nouveau on voit que les asymptomatiques ne sont pas si nombreux que cela. Si on considère uniquement les positifs aux trois tests, ils sont largement minoritaires. Et il s'agit de jeunes. Donc l'estimation qu'on peut lire ici ou là de 90% d'asymptomatiques m'a l'air très douteuse.
Le communiqué de presse de l'Institut Pasteur précise prudemment que
En effet, l'étude sérologique menée début avril concernait des participants infectés entre fin janvier et fin février pour la plupart, et qui ont eu à répondre à un questionnaire, en particulier sur les symptômes éventuels qu'ils avaient pu avoir (un à deux mois avant), sans que ces symptômes puissent être attribués clairement au Covid-19, vu la longue liste de symptômes concernés, dont beaucoup sont communs avec la grippe, les rhumes ou d'autres maladies. Et pour la grande majorité, sans qu'ils aient été diagnostiqués Covid-19 (pour autant qu'ils aient consulté) à l'époque où ils ont eu ces symptômes.Au moins 17% des personnes infectées n’ont présenté aucun symptôme. Le chiffre représente certainement une sous-estimation, car certains symptômes des sujets infectés ont pu être dus à d’autres virus respiratoires qui circulaient à l’époque de l’étude.
D'autre part l'étude mentionne que, même si l'échantillon est relativement jeune, les jeunes en âge d'aller au lycée doivent plus être vus comme des jeunes adultes que comme des enfants quand il s'agit de symptômes cliniques et possiblement d'infectiosité. La tranche d'âge < 15 ans n'est pratiquement pas représentée dans l'échantillon, a fortiori celle < 10 ans dans laquelle on pense que le % d'asymptomatiques est le plus élevé.
Les 17% sont donc un minimum, qui sera certainement revu à la hausse quand une étude similaire pourra être faite sur un échantillon plus large, choisi pour être représentatif de la population en général.
Mais effectivement je vois mal comment on pourrait passer de 17% à 80 ou 85%, la vérité se situe sans-doute entre les deux, comme d'autres études semblaient l'indiquer jusqu'à présent (entre 30% et 60%).
