voila tout est ds le titre
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voila tout est ds le titre
BONJOUR,
En physique ? En météorologie ? En psychologie ?
Comme quoi, tout n'est pas dans le titre...
La dépression est une maladie et dont le traitement est soumis à plusieurs handicaps.
La honte. Autrefois c'était la Tuberculose, de nos jours c'est la Dépression.
Chaque époque a sa maladie honteuse.
La Faiblesse. Etre déprimé c'est avoir le sentiment d'être un faible donc un minable (cf honte).
Son corollaire est "je vais m'en sortir tout seul, par la volonté ".
C'est faux ! La guérison d'une dépression n'est jamais " liée à la volonté".
Elle peut guérir " spontanément " si les circonstances qui l'ont déclanchée se corrigent ou simplement s'estompent avec le temps mais la volonté n'y est pour rien.
Il existe des pans essentiels de notre Moi qui sont indépendants de notre volonté.
Voyez la sexualité, on ne bande pas à volonté mais par un phénomène régit par l'érotisme, le désir ou l'amour. Et ce qui est érotique pour moi ne l'est peut être pas pour vous.
La volonté viendra plus tard.
La Culpabilité vient ensuite compléter le tableau.
Je suis faible, je n'arrive pas à m'en sortir par la volonté et je culpabilise.
Logique ! Comme en mathématique, à partir d'un postulat même faux on peut construite un univers parfaitement cohérent et logique. C'est pas pour ça qu'il est vrai.
L'isolement
Que le sentiment d'isolement soit purement psychique (personne ne me comprend) ou qu'il soit aggravé par un isolement physique (pas de famille, d'ami, de conjoint, etc..) il fait très souvent parti de la dépression.
Par honte, par culpabilité le sujet dépressif n'a pas la capacité à aller vers les autres et refuse généralement les contacts (repli sur soi-même) et le traitement
Rompre l'isolement, c'est faire le premier pas.
L'incompréhension. L'entourage ne comprend pas, même avec la meilleure volonté (encore !) du monde.
Il peut également apparaître un phénomène inconscient de rejet parmi les proches. C'est pas facile pour eux non plus. Peut-être culpabilisent-ils eux aussi !!!
S'il ne l'a pas connu, personne ne peut imaginer ce trou sombre aux parois lisses dans lequel le dépressif est plongé.
" Fait un effort, reprend toi, il y des bien plus malheureux que toi, etc... ". Les conseils fusent, accroissent la culpabilité et la lumière diminue encore et encore et encore...
La désinformation. De la " pilule du bonheur (chère aux journaleux) aux conseils " du fils de la concierge dont la petite amie travaille à l'hôpital " ( référence oblige ) qui conseille le traitement XX plutôt que YY. Tout le monde donne son avis d'expert.
Politique et Médecine sont les deux mamelles des fins de repas plus ou moins avinées.
Maladie globale. Quand on a une hépatite on peut supposer que les reins vont bien et inversement.
Dans la dépression rien ne va ! la digestion, la libido, l'appétit, le sommeil, la mémoire, le coeur, la thyroïde, etc... Tout déconne.
Bien sur les troubles sont fonctionnels ( pas imaginaires mais fonctionnels càd mauvais fonctionnement bien réel comme un moteur en bon état qui cafouille parce mal réglé...) et la somatisation est une des grandes expressions de la dépression
C'est aussi, souvent, un moyen de se cacher la vérité de la dépression.
En Afrique, exemple, cette dépression pourra être "expliquée " par un sort. Globalement, c'est pas bête du tout : pas de culpabilisation puisque la source du problème est extérieure....
Le suicide. A noter que s'il est réussi, c'est l'handicap majeur pour le thérapeute
Dans la dépression, l'apparition de pensées ou d'envies suicidaires sont fréquentes, habituelles et normales.
La folie ne vous guette pas ! Probablement, dans la même situation mon sentiment serait le même.
A un instant précis, le suicide semble être LA solution idéale voire la seule solution possible.
Le problème est que le suicide est la solution " sans futur c'est à dire définitive, sans possibilité de retour et prise à un instant précis pour une situation généralement provisoire.
Du fait de la maladie, alors que la moindre décision est un calvaire, celle de mourir peut envahir l'esprit.
Je sais, c'est facile pour moi, tranquillement à mon bureau, d'écrire que ce n'est pas la bonne solution. La souffrance des autres reste lointaine et théorique. Pourtant, ce n'est pas LA SOLUTION.
Ce n'est pas non plus de la lâcheté ni du courage. Ce serait plutôt un leurre, un piège, un mythe, un artefact, bref un quelque chose directement produit par la maladie.
Comme la grippe donne la fièvre, la dépression engendre le risque suicidaire. En traitant l'un, on corrige l'autre
Voir également : Suicide
Les possibilités de traitement
Les médicaments. les drogues, les pilules du bonheur, etc...
Voir faiblesse : prendre un traitement c'est reconnaître être un faible...
On se trompe de cible.
La dépression crée un handicap majeur à gérer une crise ( comme 40°C de fièvre pour passer un examen).
Le but du traitement c'est pas de passer l'examen, c'est de récupérer ses capacités habituelles à gérer une crise
Le traitement ne résoud pas le problème mais essaye d'éliminer le handicap psychologique que représente la dépression.
Psychothérapie : au début était le verbe et depuis les emmerdements
Une psychothérapie de soutien est toujours nécessaire. L'écoute, l'empathie et le verbe
Un divorce, un décès peuvent déclancher une dépression. Il faut la traiter.
Ne "psychiatrisons" pas tous les problèmes mais à l'inverse, ne les négligeons pas.
Les psychiatres : comment peut-on être psy ?
Faute avouée.... je suis de mauvaise foi mais j'ai connu suffisament d'expériences " douteuses " pour ne pas être objectif.
J'éspère que sa répondra au sujet !
Au choix
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dépression
J'en profite pour appuyer sur le fait que lorsque l'on a besoin d'une définition précise d'un mot courant mieux vaut se diriger vers wikipedia, google ou à la limite un dictionnaire plutôt que de créer un sujet sur un forum.
I may be paranoid but not android.
Bonjour,
Pour une fois que je suis réellement compétent sur un sujet...
Je ne peux pas laisser passer un post comme celui de tiphaine.b, c'est un récapitulatif de tous les poncifs sur le truc. Bien qu'il n'y ait pas que des idioties, hélas...
La dépression est réellement une maladie grave: j'y ai laissé mon estomac, mon oesophage et une partie de mon pharynx. Le gros problème est de le détecter avant qu'elle ne prenne de telles proportions. Mais, correctement diagnostiquée (et surtout à temps) c'est parfaitement soignable. A grands coups de psychotropes, oui, mais... Je serais peut-être encore entier si on ne m'avait pas abreuvé de considérations genre "tu n'as qu'à faire face".
Je crois que ma signature est révélatrice de ce que j'en pense...
Dépressivement votre,
-- françois
Bonjour,
pour info, il y a un dossier assez complet sur la dépression dans le numéro de janvier-février de "Cerveau et Psycho"
http://www.cerveauetpsycho.com/
Donc, tout le monde a conclu que c'était la psycho. et non la météo. ?
Le portrait assez vivant de Tiphaine.b me semble pas mal, sauf la conclusion sur les psychiatres, bien sûr Existe-t-il une dépression sévère, au sens clinique du terme (DSM), qui ne soit pas en partie traduite par un dysfonctionnement inné ou acquis du cerveau ? J'en doute. Dès lors, même si les traitements ciblés sur les neurotransmetteurs ne sont que symptomatiques, ils sont aussi légitimes et nécessaires qu'un anti-émétique contre les nausées ou un anti-inflammatoire contre la douleur. La nécessité d'une thérapie plus complète est évidente (analyse, TCC, etc.), puisqu'il existe une importante dimension affective-cognitive dans la dépression.
L'idée de honte dont parle tiphaine.b est en partie liée à mon sens à une "sacralisation" du cerveau-esprit, que l'on renonce à considérer tel un organe, souffrant donc de troubles organiques comme un estomac, un rein ou une vessie, et que l'on croit doté d'une mystérieuse volonté propre, immatérielle, de nature à surpasser tout seul les "coups de blues" (ce à quoi se résume souvent la dépression pour les non-déprimés).
Bonjour,
Je précise la source de ce copier/coller : http://www.esculape.com/fmc2/depressionsuicide.html