L'ADN et la forme de mon nez

[jfaba]

Il y a une question qui me turlupine depuis un bail.
D'accord, l'ADN contient toutes les informations qui ont permis de constituer la forme de mon corps (je ressemble à mon papa). C'est un peu comme un plan d'architecte.
Alors je me mets à la place de l'une des cellules situées à la périphérie de l'épiderme de mon nez. J'ai donc un plan détaillé de l'édifice dont je fais partie. Ca veut déjà dire que je sais lire un plan, mais bon, on ne va pas chipoter.
Là où ça se corse c'est quand j'imagine l'échelle du plan. Moi, petite cellule de quelques microns, je dois savoir avec précision quand je dois cesser de me reproduire pour qu'un truc des millions de fois plus grand que moi soit l'exacte réplique de ce qui se trouve sur le plan. Ce doit être un peu comme écrire un message de la taille de la France à ma copine qui se trouve sur la lune.
Et moi, petite cellule, je n'ai pas de fusée, ni d'avion, ni même une grande échelle pour avoir la mondre idée de ce que je suis en train de construire.
Alors dites-moi, professeur, comment ça marche ?
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[Gwyddon]

Hello,

Je n'ai pas le temps ce soir de développer (enfin de participer correctement à ce débat), mais juste une petite remarque :

D'accord, l'ADN contient toutes les informations qui ont permis de constituer la forme de mon corps (je ressemble à mon papa). C'est un peu comme un plan d'architecte.

Ceci est inexact, en effet il y a des informations qui ne sont pas contenues dans l'ADN, et qui sont les informations que la structure même des protéines codent. Donc le raisonnement que tu effectues est un peu bancal, notamment l'analogie ADN et plan d'architecte.

[invite1237a629]

Bonsoir,

Du moment que le plan dit que le nez doit être au centre du visage, je pense qu'on peut affirmer que l'architecte n'était pas trop pompette le jour de la conception



Message HS : je sais... ^^

[jfaba]

Je suis d'accord Gwiddon, je voulais faire court. Mais un plan d'architecte ne contient pas non plus toutes les informations utiles à la construction. Il y a l'environnement professionnel.
Ma question porte essentiellement sur la disproportion d'échelle entre la taille de la cellule et la forme du corps.

[A voir en vidéo sur Futura]

[JPL]

En fait, au cours du développement les cellules reçoivent de leurs voisines des informations de position par le biais de facteurs de croissance ou autres. Il ne faut donc pas raisonner en se disant : que va faire cette cellule de sa propre initiative pour contribuer à l'édification d'un organe. Il faut au contraire concevoir l'ébauche (encore non différenciée ou peu différenciée) comme un ensemble dans lequel s'établissent des gradients de communication entre cellules, de telle sorte que par exemple, celles qui sont sur le bord ne sont pas dans le même environnement que celles qui sont au milieu. Donc elles reçoivent des informations différentes et évoluent différemment. Et en évoluant différemment elles envoient à leurs voisines des signaux spécifiques. De ce fait l'ébauche d'organe évolue comme un tout, et grâce à ces différences locales, va se différencier en parties distinctes subordonnées au plan global.

[jfaba]

Mais même en faisant appel à un groupe de cellules et à un gradient de communication cela ne change pas grand chose. Quel est le vecteur de ce gradient, quel en est le transmetteur, où est située l'information ?
Je rappelle qu'il ne s'agit pas seulement de donner forme à une quelconque structure humanoïde mais à un quelque chose qui ressemble précisément au géniteur. Quelle est l'organisation qui préside, quelque soit l'échelle, à la conservation de la forme ?