Bonjour,
Je m'interroge sur le lien entre médias, information et connaissance.
D'où une question : quand une information, véhiculée par un média, constitue-t-elle ou conduit-elle à un savoir ?
Je constate l'omniprésence de médias véhiculant en permanence un flux continu d'informations :
D'abord une véritable institution dans notre société, la presse écrite quotidienne ou hebdomadaire, dite parfois "généraliste" ou "d'opinion" : Le Monde, Libération, Le Nvel Obs, Télérama, etc. Difficile d'y échapper. Quel spectacle plus naturel que de voir une personne - ami, collègue, passager du métro - ouvrir son journal. On ne s'interroge jamais sur la signification de ce geste quotidien, banal à l'extrême.
Il y a aussi la radio, le JT. Et toujours le terme "information" ; qui n'a jamais entendu les phrases : "Ce matin, j'écoutais les informations, et... " ou : "j'ai entendu aux informations que..."
Et chacun, souvent, de justifier sa lecture ou son écoute de ces médias en affirmant "vouloir se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde".
Et il y a une autre presse, celle-ci plutôt mensuelle : La Recherche, Pour la Science, Science et Vie, Philosophie Magazine, Sciences Humaines, Cerveau & Psycho, Historia, Géo, etc...
Et là, à propos du contenu de ces magazines, on parle rarement d'"information", mais plutôt de "connaissance" ou de "savoir".
Est-ce que lire cette "autre presse" ce n'est pas également "vouloir se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde" ? Pourtant, dans ce cas-ci, on entend rarement une telle justification.
Mon interrogation concerne donc le moment où des informations relevant du flux continu généraliste sont susceptibles d’apporter un savoir et de devenir connaissance.
Des exemples : Apprendre qu'hier s'est produit un énième tremblement de terre dans tel pays m'en apprend-il plus sur la notion de tremblement de terre ? Apprendre que ce matin un nouveau forcené s’est retranché avec une arme dans tel lieu m’apprend-il quelque chose sur la psychologie humaine ?
Le flux quotidien d'informations peut-il faire sens s'il se contente d'aligner des faits, sans les rattacher à des structures théoriques globales ?
Qu'en retiendra ma mémoire ?
Une autre question annexe :
Comment sont choisies les "informations" de ce flux quotidien ? Il existe des milliers d'événements à chaque instant dans le monde ; comment sont sélectionnés les quelques dizaines seulement de faits qui vont figurer sur les pages de tel quotidien ? Selon quels critères ? Quelles qualifications s'attribuent ceux qui déterminent que c'est de cela qu'il faut parler, au détriment du reste, pour que le public "soit tenu au courant de ce qui se passe dans le monde" ?
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