Quel est le plus important entre l'énergie et la nourriture ?
On ne peut plus opposer l’énergie à la nourriture dans une Humanité qui a atteint 6 Milliards d’habitants pour la raison suivante : aucune espèce animale de la taille de l’homme n’aurait jamais pu atteindre sa biomasse sans un mécanisme interne appelé technologie. Dès lors, les quelques animaux tels que les bovins ou la volaille qui atteignent éventuellement un tel volume ne peuvent le faire que de manière dérivée, c’est-à-dire, par la volonté humaine.
Quant à la population humaine qu’il faudrait stabiliser pour résoudre les problèmes des ressources, je voudrais à cet effet relever deux points fondamentaux :
-tout d’abord, il existe une relation rigide entre l’effectif d’une Communauté Humaine Isolée et son revenu maximum. Or, l’Humanité est une communauté humaine isolée. Donc, si elle stabilisait sa population, alors son revenu finirait par devenir stationnaire. Sa population, de plus en plus vieillie, sombrerait dans une sorte de pathologie démographique appelée «occlusion gérontale », où la population devient de plus en plus incapable de se renouveler. Alors, l’Humanité amorcerait un long déclin et, de manière irréversible, disparaîtrait de la surface de la Terre à tout jamais.
Le discours sur la population est donc un faux débat.
-Quant aux ressources, il est absolument étonnant que le problème ne soit posé que sous le seul aspect des ressources immédiatement rentables, sans qu’on s’interroge sur la nature même du cadre d’action.
Regardons l’évolution d’un secteur économique quelconque en France, la production des téléviseurs par exemple. Combien d’entreprises ont été créées et combien ont disparu, écrasées par la concurrence ?
Quand on voit l’énergie qu’on déploie pour créer une entreprise qui se voit étranglée quelques temps plus tard, non pas parce ses produits sont mauvais, mais du fait d’une concurrence échevelée, on se rend compte de la folie de ce système. Certes, il faut une certaine concurrence pour éliminer les entreprises malades et améliorer la qualité des biens. Mais quand on voit la frénésie des marques qui se succèdent les unes aux autres dans une course insensée, sans que cela se traduise toujours par une amélioration notable de produits et qu’on sait que ce processus traduit une hécatombe d’entreprises, on ne peut s’empêcher de se demander : pourquoi ne fait-on pas le compte de ces cadavres et le prix à payer, pourquoi n’établit-on pas le bilan de toute cette folle dilapidation? Est-ce parce qu’elle représente autour de 90% des efforts humains et que l’économie réellement utile ne représente que 10% des efforts effectivement consentis ?
Et maintenant, vous parlez de rareté des ressources énergétiques, mais de quelle rareté parlez-vous ? Il y a le soleil, le vent, les marées, les chutes, la biomasse, le nucléaire, le fossile et j’en passe ! Toute cette énergie est largement suffisante pour supporter une Humanité dix fois plus nombreuse disposant d’un niveau de revenu plus homogène et dix fois plus élevé que celui d’un Américain actuel. Seulement, le discours ambiant est le suivant : ce sont des énergies chères ! Mais elles ne sont chères que parce qu’un système malade dirige préférentiellement les efforts vers des secteurs darwiniens où ils s’épuisent sans fin ! Si au lieu de créer ces millions d’entreprises égorgées tous les jours par ce jeu infernal, l’Occident avait consacré ces efforts détruits pour résoudre les problèmes d’énergie, eh bien, aucun ce problème ne se serait jamais posé !
Mais seul le monde de la compétitivité, des marchés de capitaux et du rendement financier est beau. Et dans ce monde beau, c’est l’immédiat qui compte : pourquoi investir dans la recherche et la production de nouvelles énergies, tant que je peux obtenir ce que je veux avec le pétrole qui est si peu cher ? D’ailleurs, si je m’amuse à agir ainsi, je serais rapidement battu par mes concurrents ! Allons à la bataille !
Un peu comme ESSOMBA Dieudonné quand il était enfant : il abandonnait toujours ses cahiers pour se précipiter sur le terrain de « messing », un jeu traditionnel du Cameroun. Ce n’était pas plus utile que les études, mais c’était plus excitant.
Et le monde préfère les jeux excitants aux opérations utiles. C’est une logique qu’il ne faut jamais remettre en cause, quitte à tenter d’empêcher les autres d’entrer dans la danse. Et pendant que nous y sommes, comment pourra-t-on empêcher le Brésil, la Chine et l’Inde, sans compter leurs populeux voisins d’entrer dans la danse ? Ce sera plus excitant encore : beaucoup d’entreprises occidentales s’écrouleront, mais les efforts consentis ne reviendront pas et l’énergie utilisée pour créer ces entreprises mortes n’en continuera pas moins à dégrader la couche d’ozone… Il y a quoi ? Plus les fous sont nombreux, plus ils rient !
Et pendant que nous y sommes, j’ai appris qu’il y a une crise là-bas et que le Président Sarkozy se bat pour qu’on puisse réformer le système monétaire international. C’est méritoire de sa part, mais il n’existe rien, absolument rien dans l’Univers qui puisse sauver ce système malade tant qu’on reste dans le cadre des paradigmes traditionnels qui l’ont justifié et renforcé.
Avez-vous entendu parler de la « monnaie binaire » ? Voilà des années que je me bats pour ce concept. La seule solution dans un monde fondé sur quatre conditions incompatibles :
-la libre circulation des biens et des capitaux ;
-les migrations contrôlées des populations ;
-l’équilibre de la balance des paiements ;
-la convertibilité de la monnaie…
Un monde qui fonctionne avec ces quatre conditions développe obligatoirement une série de pathologies parmi lesquelles le sous-développement, l’instabilité permanente du système économique international et la polarisation de l’Economie mondiale en faveur des zones les plus peuplées. La conséquence automatique étant l’appauvrissement de l’Europe dont la démographie est chancelante et qui n’a pas su comprendre, comme j’ai eu à le déplorer maintes fois, que son intérêt était au développement de l’Afrique, seule partie du monde qui peut l’aider à résister aux effets de marées du monstrueux pole économique en construction dans l’Asie du Sud-est…
Mais il n’est pas tard ! L’important est de comprendre les deux vrais enjeux : le premier est la domination des marchés internationaux, sur lesquels ces puissances émergentes n’accepteront jamais négocier, fort de leur gigantesque marge de progression; le second, est qu’il faut neutraliser les effets d’une mondialisation échevelée avec la monnaie binaire, tout en sacchant que si lapopulation reste un gravae handicap lorsqu'une zone est encore en retard, elle joue le rôle décisif si la zone amorce le processus de développement.
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