On le sait : les meilleures photographies d’ovnis sont le plus souvent les plus truquées. Aujourd’hui, les chercheurs ! Sérieux soumettent ces clichés à l’œil critique des ordinateurs.
Une technique passionnante, qui révèle un monde caché à nos sens en même temps que … de mystérieux objets célestes.
La plupart des photographies d’ovnis que nous connaissons restent plutôt décevantes : Souvent floues, on y distingue mal les détails et elles sont peu parlantes à première vue. Ln plupart du temps, elles ne font pas apparaître le paysage ou les repères familiers qui permettraient d’évaluer la taille ou la distance des objets mystérieux. Quant aux rares clichés parfaitement nets, ils se sont souvent révélés être des mystifications d’amateurs plus ou moins bien intentionnés… .
C’est la tâche des spécialistes que de passer au crible toute cette masse de documents médiocres, de déceler les fraudes ou d’identifier les avions, les oiseaux et les corps astronomiques souvent pris pour des ovnis. Toute leur attention se porte ensuite sur le petit nombre de photographies ayant résisté à l’examen et réellement inexplicables.
Les experts qui analysent les photographies d’ovnis emploient les méthodes traditionnelles des experts-photographes : en mesurant les ombres portées, ils sont capables de prouver que le paysage et l’objet volant ont été photographiés sous deux lumières différentes et qu’il ne s’agit donc que d’un montage plus ou moins habile.
En étudiant la focale employée, ils sont en mesure de montrer que le prétendu ovni est en réalité beaucoup plus proche de l’appareil que ne le prétendait l’opérateur. Par l’emploi d’agrandissements, ils peuvent identifier le véritable objet photographié et faire apparaitre des inscriptions révélatrices. Enfin, le cliché est le plus souvent celui d’un corps astronomique naturel (la planète Vénus dans la majorité des cas).
Après ce premier examen technique, quelques photographies conservent encore l’étiquète « non identifiée », faute d’informations suffisantes pour répondre à cette question : « Quel est cet objet mystérieux dans le ciel ? » Et même les plus flous et les plus nuageux des clichés recèlent des énigmes. C’est ici qu’entre en scène un nouvel outil approprié : l’ordinateur.
Un groupe américain de recherche sur les ovnis, le Ground Saucer Watch « ( Observation des soucoupes au sol»), a soumis aux ordinateurs, sur une grande échelle, les photographies des ovnis. Ce groupe d’étude fut créé à Phoenix (Arizona) en 1957, dans le but de mettre tous les perfectionnements technologiques au service de l’étude des ovnis. Selon ses statuts, l’association déclare qu’il est temps « que la rigueur scientifique remplace le folklore et les préjugés en ce qui concerne l’étude des objets volants non identifiés ». A cet effet, le Ground Saucer Watch s’est assuré le concours d’une équipe de cinq cents savants et techniciens.
Grâce aux ordinateurs, le Ground Saucer Watch a étudié plus de six cents photographies d’ovnis, préalablement retenues comme plausibles. Vingt d’entre elles ont été alors rejetées comme étant des trucages ou des interprétations erronées …
En quoi consistent ces techniques d’analyse plus sophistiquées ? Prenons l’exemple des deux fameuses photographies du Colorado, elles représentent un seul ovni aperçu et photographié le 8 août 1969, à 6 h 20 précises, heure locale, par Norman Vedaa et son passager alors qu’ils roulaient en direction du nord-est sur la route nationale 80 S, à environ 110 km de Denver (Colorado). D’après la description de Norman Vedaa, l’objet était jaune doré et répandait une lueur éblouissante. Il était de forme ovale et ne faisait aucun bruit. Vedaa déclara : L’objet était si brillant qu’on pouvait à peine le regarder ; il sembla planer un instant dans le ciel et son reflet illuminait les nuages tout autour …
Les deux diapositives en couleurs prises par l’automobiliste montrent effectivement un halo brillant de couleur jaune, aux contours mal définis, éclairant les nuages.
Les deux clichés furent examinés par un ordinateur de la Spatial Data Systems lnc., dont l’œil, sorte de caméra de type télévision, soumit les épreuves à un examen microscopique, les décomposant en environ deux cent cinquante mille points (cellules photographiques), formant une sorte de réseau comprenant cinq cent douze colonnes ( verticales et quatre cent quatre-vingts lignes horizontales.
Les couleurs, si elles apportent des éléments d’information importants, n’interviennent pas dans ce type d’analyse par ordinateur. Le scanner n’enregistre que les images en noir et blanc ; il mesure l’intensité lumineuse de chacun des points, lui assignant une place dans l’échelle des gris, de 0 (le noir absolu) à 31 (le blanc brillant pur). La photographie tout entière est donc ainsi codée en une série de deux cent cinquante mille nombres qui sont insérés dans la mémoire de l’ordinateur. Grâce à ce code, on peut obtenir une copie conforme, noir et blanc, de l’image originale sur un écran de télévision intégré à l’ordinateur.
Mais on peut également, en modifiant plus ou moins le code, obtenir une infinité d’images différentes, qui peuvent révéler des aspects insoupçonnés du cliché original, ou le faire apparaître sous un jour insolite.
Ainsi, en manipulant un simple bouton, l’opérateur peut se livrer à toutes les expériences qui demandent habituellement de longues heures de travail aux photographes dans leur laboratoire.
L’ordinateur peut grossir instantanément n’importe lequel des détails de l’image jusqu’à lui faire occuper tout l’écran. Les possibilités d’agrandissement sont toutefois limitées : à mesure que la mosaïque des points devient plus visible, l’image perd de sa netteté (c’est ce qui commence à se produire à partir du moment où la photographie a été grossie quatre fois, en largeur et en hauteur).
L’ordinateur peut également, à la demande, augmenter le contraste en éclairant encore davantage les zones claires et en accentuant les ombres, de manière à rendre les moindres détails plus nets : c’est ce que l’on ! fait sur un écran de télévision en tournant le bouton «(contraste ).
Les mesures de distances et d’angles deviennent ainsi extrêmement faciles. On peut superposer à l’image une grille amovible et la déplacer à volonté, pour la faire coïncider avec les détails que l’on veut examiner ; l’ordinateur indique aussitôt la position de ces points de repère et calcule instantanément les angles et les distances qui nous intéressent.
Tous ces perfectionnements techniques permettent donc surtout un travail plus rapide et plus précis que les recherches en laboratoire photographique, si bien qu’il est possible d’examiner un plus grand nombre de photographies. Mais il est certaines analyses que l’ordinateur seul peut effectuer et qui sont rigoureusement impossibles aux techniciens photographes.
L’ordinateur peut ainsi rehausser les contours des objets photographiés les résultats obtenus par ce procédé avec la photographie aux rayons X, en noir et blanc, d’une fleur chacun des différents tons de gris fournit une information sur le végétal, sa capacité à absorber les rayons, donc son épaisseur sur une image négative, les régions les plus claires correspondent aux parties les plus charnues du tissu végétal et les structures les plus ténues sont celles des pétales et du pistil.
Néanmoins, l’œil humain n’a qu’une capacité limitée à distinguer les innombrables nuances de gris.
Mais, il existe une autre technique, le codage des couleurs, qui permet une meilleure lecture de ce type de clichés représentant des objets très brillants. Le procédé est basé sur le fait que l’œil humain est beaucoup plus apte à distinguer les nuances colorées que les différents tons de gris.
Pour réaliser le codage des couleurs d’une photographie, l’ordinateur est relié à un récepteur de télévision couleur. Chaque point de l’image, selon son intensité lumineuse, se voit assigner une couleur différente : dans le cas de la rose photographiée aux rayons X, les zones les plus sombres sont reproduites en noir, les gris foncés en violet et en rouge, les teintes progressivement plus claires en jaune, en vert et en bleu et enfin les parties les plus brillantes en blanc.
On obtient ainsi l’image d’une fleur plus bariolée que la nature n’en a jamais produite et dont tous les détails de structure sautent immédiatement aux yeux.
Le codage des couleurs correspond en fait , des informations de nature différente : les différences de luminosité s’appliquent à la texture de la surface d’une planète, à la température d’un nuage gazeux dans l’espace ou 1 l’intensité des ondes radio en provenance l’une galaxie lointaine …
Ce qui nous intéresse, ici, c’est de savoir quelles informations particulières cette méthode peut nous apporter sur les ovnis. Le jeu complexe des ombres et des lumières sur la photographie d’un ovni renferme de nombreux messages concernant la forme de l’objet, la quantité de lumière émise par chacun de ses points, la façon dont il réfléchit ou absorbe les faisceaux lumineux, ses propriétés éblouissantes ou les effets de brume atmosphérique, etc.
L’emploi du codage des couleurs permet souvent de discerner immédiatement la forme exacte de l’objet. Une masse dense et irrégulière se révèle la plupart du temps être un nuage. Quelquefois apparaît une forme cylindrique avec des protubérances, qui peut être le fuselage d’un avion dont les ailes sont en partie cachées dans la brume.
Parfois encore, on voit se dessiner les contours d’un disque aplati qui ressemble fréquemment, et de façon suspecte, à un obturateur de caméra, à une assiette creuse ou à un enjoliveur de voiture ou à tout autre forme semblable.
Ce codage des couleurs a donc été appliqué aux ovnis photographiés dans le Colorado. Grâce à l’ordinateur on peut également disposer de toutes les données concernant l’ombre et le lumière sur n’importe quelle partie de la photographie. A partir de ces informations, il est possible de déduire éventuellement la nature des objets étudiés, à l’aide de tables indiquant la capacité des principaux matériaux connus à réfléchir la lumière. En outre, certaines photographie d’ovnis prises de jour montrent également des éléments connus du paysage tels que maisons ou arbres, si bien que l’on peut comparer, sous le même éclairage, leurs propriétés lumineuses respectives.
Si l’on constate, en comparant les effets d’ombre et de lumière de l’objet non identifié et du paysage environnant, d’importantes différences ou des incompatibilités, c’est là l’indice d’une photographie truquée. Ou bien encore, c’est que l’objet en question a été photographié en réalité très près de l’objectif. De même, la plus ou moins grande densité de brume peut servir de repère pour évaluer la distance d’un objet. Plus l’ovni photographié est lointain, plus il apparaît clair et peu contrasté, comme voilé, sur la photographie, car la lumière est alors filtrée par les molécules d’air, les poussières et les vapeurs d’eau en suspension dans l’atmosphère.
De même, des mesures précises du degré le netteté des détails visibles sur le cliché, ont une indication valable de la distance de l’objet par rapport à l’opérateur. C’est bien pourquoi la plupart des photos les plus intéressantes d’ovnis sont malheureusement d’un flou décevant.
Il peut paraître ainsi curieux que certaines images d’ovnis soient parfaitement nettes alors qu’il est pratiquement impossible, en photographiant du sol, de faire le point sur un objet situé à plus de 20 m de hauteur. On peut donc en déduire presque à coup sur que l‘objet en question était très près de l’appareil de prises de vues – ou bien alors c’est que la soucoupe volante était pilotée par des hommes verts vraiment très petits ! Aujourd’hui les ordinateurs facilitent grandement l’examen et la comparaison des différentes focales.
Dans le cas des photographies d’ovnis du Colorado prises par Norman Vedaa, le Ground Saucer Watch s’est tout d’abord employé à éliminer toute cause naturelle éventuelle du phénomène par de longues et patientes investigations. Il s’est révélé que l’objet volant non identifié n’était pas un ballon sonde atmosphérique lâché par une station météorologique ; ce n’était pas non plus un météore, ni un vol d’oiseaux. La forme brillante était celle d’un disque. Il ne pouvait pas s’agir d’un avion à demi caché dans la brume et réfléchissant les rayons du soleil, la chose était trop brillante pour cela et tous les examens de la photographie n’ont pas permis de déceler l’existence d’ailes.
Il est exclu, par ailleurs, que l’on soit en présence d’un reflet provenant d’une lentille quelconque, d’un effet de réverbération ‘des nuages ou d’un mirage la position du soleil n’autorise pas cette hypothèse.
Incontestablement, l’objet a trois dimensions et il est très distant dans le ciel…
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