Bonjour,
je crée un fil suite au débat sur le goût qui s'est engagé sur le fil "Idées reçues: Physique".
Je remets ici les éléments qui sont, selon moi, hors sujet sur l'autre fil.
Comme je suis à l'origine de cette citation, je vais répondre. Cela ira en plus dans le sens de Mediat.Envoyé par Pio2001
Suite aux travaux de Helmholtz sur la couleur, d'autres se sont dits que chacun de nos sens pouvait être décomposé sur une base discrète.
Fick, celui-là même à l'origine des lois de diffusion, s'attaqua au goût, et trouva de manière erronée que le goût était basé sur 4 composantes discrètes. Son erreur était partie due au manque de vocabulaire permettant de décrire de manière basique une saveur.Envoyé par ù100fil
Ce n'est que dans les années 80 que Annick Faurion, après des tentatives désespérées de quelques prédécesseurs durant le 20ème siècle, mit en place des expérimentations solides qui prouvaient que la composante sapide du goût était un continuum sans aucune décomposition possible. Faire émerger une cinquième saveur "umami" est donc inexact.
Par contre, le goût possède bien plusieurs "types" de composantes, et est à ce titre le plus complet de nos sens (mais pas le plus complexe ni le plus gourmand en ressources cérébrales, la vue les surpasse tous). La liste est la suivante :
- une composante sapide, c'est ce que le commun des mortels appelle simplement "goût"
- une composante olfactive, qui n'est en rien majoritaire dans le goût en général. Une personne privée d'odorat depuis sa naissance n'aura aucun mal à identifier et apprécier les aliments, même sans cette information supplémentaire, et une personne privée subitement d'odorat réapprendra à identifier et à apprécier les aliments avec le tempsEnvoyé par mach3
- une composante thermique, notamment avec des récepteurs spécifiques placés au fond de la bouche et très sensibles à l'évaporation du menthol, par exempleEnvoyé par mach3
- une composante douleur, avec des récepteurs sensibles par exemple à la capsaïcine des pimentsEnvoyé par mach3
- une composante tactile, l'exemple étant l'astringence (contraction des tissus du palais)Envoyé par mach3
- une composante rhéologique : relation entre l'effort exercé par la mâchoire et le comportement de l'aliment
- une composante auditive : l'indice de croustillance des céréales transformées ou des biscuits apéritifs est maintenant étudié depuis plus de 10 ans
- et bien sûr une composante visuelle, avec l'exemple célèbre d'oenologues incapables de faire la différence entre un vin blanc et un vin rouge les yeux bandés
- je mets de côté la composante "les à priori psychologiques" avec le P...i meilleur que le C..a C..a en aveugle, et le contraire en initié, ce n'est pas inhérent au goût
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