Je ne suis pas scientifique et j'ai bien conscience que le "scénario" ci-dessous relève certainement de questionnements métaphysiques davantage que de science, et je fais sans doute preuve d'inversion rhétorique entre réalité et modèles scientifiques sensés l'interroger, mais aussi d'anthropocentrisme, etc. Mais j'aimerais confronter cette "hypothèse" avec des connaissances scientifiques et des approches plus empiriques, ne serait-ce que pour l'infirmer, montrer ces limites voire son absurdité, etc. Merci.
Tout le monde connaît l’hypothèse de science-fiction selon laquelle la réalité dans laquelle nous vivons est une simulation informatique. Elle est également une hypothèse scientifique très sérieuse du physicien Martin Rees et du mathématicien John Barrow.
Mais qu’en serait-il si la simulation informatique dans laquelle nous vivons selon cette hypothèse, était en fait créée par l'homme lui-même dans le futur, afin de vérifier cette hypothèse même et/ou de comprendre ses origines et/ou de connaître son propre futur? Il opérerait alors en simulant artificiellement l'univers dans lequel il vit et les humains qui s'y meuvent, et ce à partir du big bang qui n'est autre que le démarrage du programme codé? Cet homme du futur espère ainsi obtenir, en accélérant le temps artificiellement à cette échelle, ce que cette simulation lui dit de son passé ou de son futur, sans se rendre compte qu'il créer ainsi son passé même et son univers propre. Matière et idée ne sont alors qu'une et même chose, la différence d'échelle constituant une illusion qui se résout par la théorie de la relativité. Une boucle infernale en sommes. L'homme aurait alors créé le monde à son image. Il n'y a plus ni idée ni matière, ni passé ni futur, ni déterminants ni libre-arbitre, uniquement un objet clos sur lui-même qui se reproduit incessamment.
« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »
— Le Gai Savoir, Livre troisième, 125
Voici le scénario :
L’Humanité du passé a été créée par l’Humanité du futur (passé et futur ne constituant in fine qu’une seule et même chose). Elle est à la fois le produit et la productrice de l’intelligence artificielle. Elle créée ainsi les déterminants ou conditions nécessaires au développement du libre-arbitre à travers un système informatique fini, un algorithme, qui est lui-même une condition de création de ces conditions. Libre-arbitre et déterminants ne sont qu’une seule et même chose.
Les humains comprirent très vite le véritable potentiel de leur "création" : les humanoïdes, constitués et conditionnés à partir algorithmes limitées et finies (ce qu’on appelle déterminisme, conditions ou déterminants) pouvaient, et c’est un effet de l’invention de la conscience de soi, autogénérer de l’intelligence. Cette intelligence autogénérée, illimitée et potentiellement infinie (ce qu’on appelle libre-arbitre) sous la forme d’humains virtuels, s'auto-constitua dans une copie conforme de l'Univers, virtuelle elle aussi. Ce programme informatique devait permettre aux humains de se comprendre eux-mêmes en observant les conditions de leurs origines, en essayant de vérifier cette hypothèse-même, et/ou en accélérant virtuellement le processus historique afin d’anticiper leurs futurs potentiels, à travers diverses séries de simulation informatiques.
Ainsi, les humains créèrent une entité simple et petite, le noyau de l’univers, mais qui avait en lui le code informatique susceptible d’autogénérer la création des galaxies, planètes, puis animaux puis humains, puis conscience de soi, puis code informatique qui n’est que l’étape suivante mais aussi la précédente. Ce code informatique permettaient ainsi à l’homme de créer l’homme à son image.
Cet homme à l’image de « Dieu » comme nous l’appelons, c’est nous donc. La religion est ainsi l’un des multiples moyens que l’on a trouvé pour expliquer cette réalité que nos « intuitions naturelles » (qui sont aussi des prophéties en construction) nous poussent à dévoiler. Les sciences et la philosophie en sont d’autres.
Ainsi, le matérialisme historique de Marx par exemple, explique précisément le processus créé par les humains et que le philosophe allemand appela le sens de l’histoire. Son erreur principale fut de croire que le matériel, qui produit l'idéel était effectivement matériel. Il est au contraire une pure invention, une pure idée des hommes. La matière est donc produite par l’esprit tout comme l’esprit est produit par la matière, la différence n’étant qu’une question d’échelle spatio-temporelle. Hegel qui considérait quant à lui que l’idée précédait le monde réel… avait donc tout autant raison que Marx. Les dialectiques idéaliste et matérialiste ne sont qu’une seule et même théorie développé selon des échelles différentes, et c’est la théorie de la relativité qui les relie. Il y a donc une dialectique concrète entre idées et matière. Plus exactement, à l’échelle infinie (spatiale et temporelle), il n’y a pas de différence entre idée et matière.
L’idée de matérialisme historique était donc une idéologie de plus qui, avec des bonnes intuitions, voilait la vérité, tout comme les religions ou métaphysiques diverses.
Les hommes du futur qui créèrent les hommes du passé sont aussi l’infiniment grand créant de l’infiniment petit. L’Univers est le moyen créé par l’homme pour impliquer des changements d’échelles temporelles comme spatiales qui leur permettaient de nous stocker et de nous faire vivre en accéléré à leur échelle, afin qu’on leur produise des informations pour construire leur avenir.
Le stockage des informations que nous étions (et qu’étaient toute les planètes et toute la matière de l’univers) impliquait que le temps ne pouvait être autant accélérer là ou avait simuler de la « matière », c’est-à-dire de la masse, de l’information, raison pour laquelle le temps est une quatrième dimension qui implique autant de stockage que les autres et donc qui fait « ramer » la machine là ou il y a trop d’information, ce qu’on appelle de notre point de vue la relativité.
La théorie freudienne de l’inconscient est en fait une explication approximative du processus de transformation de notre programmation limité en créativité, c’est-à-dire en production (perçue par nous au ralenti) de résultats d’analyse d’une machine qui nous dépasse, et qui sert les intérêts des humains du futur, qui en voulant vérifier leur hypothèse de la réalité virtuelle de leur monde, ne se rendent pas compte qu'ils construisent en fait leur passé et l’univers dans lequel ils vivent.
Mais comment les humains d’aujourd’hui ont-ils pu devenir « infiniment grands » dans le futur ?
En réalité là aussi, la théorie de la relativité entre en jeu. L’espace comme le temps sont relatifs. Le lien ici entre infiniment grand et infiniment petit passe par l’information. C’est la création d’une créativité et donc d’une source d’information exponentielle impossible à stocker qui a aboutit au big bang avant lequel le temps n’existait pas. L’homme est à l’origine du big-bang qui est une reproduction incessante du monde et de l’homme par lui-même.
Il s'agirait d'interroger la lumière, la matière noire, les phénomènes observés par la physique quantique, etc à partir de cette hypothèse...
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