De nombreuses personnes prétendent que les ondes des téléphones portables, des antennes-relais, les ondes Wi-Fi, Bluetooth, et de manière plus générale les ondes radio émises par les dispositifs électroniques sont dangereuses pour la santé. Elles provoqueraient des brûlures, favoriseraient des cancers et seraient préjudiciables à long terme. Seulement voilà, les personnes qui dénoncent les dangers des ondes radio ignorent souvent beaucoup de choses dessus, jusqu’à leur nature. Les 5 points suivants vous permettront de mieux comprendre ce que sont les ondes radio, et pourquoi il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour notre santé. Même en invoquant le principe de précaution, se prémunir contre quelque chose d’aussi inoffensif et naturel que les ondes radio est parfaitement ridicule.
1) Elles sont présentes partout dans la nature
Les ondes radio sont un type d’onde qui fait partie de ce que l’on appelle « les ondes électromagnétiques ». Si on zoom de très très près sur une onde électromagnétique, on pourrait voir ( c’est une image, il est impossible de « voir » quoi que ce soit à cette dimension, c’est bien plus petit que l’atome) de petites particules se déplaçant à la vitesse de la lumière. Ces particules s’appellent des photons, elles constituent toutes les ondes électromagnétiques. Il y a plein de choses à dire sur les photons. Premièrement, ces particules n’ont pas de masse. Elles ne pèsent absolument rien. En fait, c’est peut être dur à imaginer, mais elles ne sont que pure énergie ; les photons ne sont pas de la matière, ce n’est que de l’énergie qui se déplace dans l’espace. Deuxièmement, les photons se déplacent toujours à C, la vitesse de la lumière, soit environ 300 000 km/s. Un photon ne peut pas ralentir ou bien accélérer. Il va toujours à cette vitesse. S’il s’arrête, c’est qu’il a été absorbé par une particule matérielle et donc que le photon n’existe plus. Pour être plus rigoureux, disons que les photons ne peuvent pas se déplacer à une vitesse inférieure à celle de la lumière, mais que l’onde électromagnétique, composée d’un très grand nombre de photons, est perçue comme se propageant à une vitesse inférieure à C lorsqu’elle traverse un milieu matériel. Enfin, tous les photons sont identiques entre eux, à une exception près : il s’agit de leur fréquence. En effet, bien qu’ils se déplacent en ligne droite, les photons oscillent sur eux même, créant des sortes de petites vagues d’une certaine amplitude. Plus la fréquence du photon est importante, plus il oscillera vite sur lui-même, et également plus grande sera son énergie. L’énergie d’un photon dépend exclusivement de sa fréquence, ou encore de sa longueur d’onde, une valeur qui est inversement proportionnelle à la fréquence et qui représente la distance séparant deux petites « vagues » crées par un photon en déplacement. Une onde électromagnétique est donc caractérisée par sa fréquence ( ou longueur d’onde ) : en fonction de cette dernière, elle sera plus ou moins énergétique et aura des propriétés assez différentes. Les ondes les plus énergétiques (donc celles avec la fréquence la plus élevée) sont les rayons gamma. Ils nous viennent de l’espace, souvent d’étoiles en fin de vie. Les rayons gamma sont rares mais extrêmement puissant. Ensuite viennent les rayons X, très puissants et très transperçants. Ils sont très utiles en Science, et c’est avec eux que l’on passe des radios à l’hôpital. Après ce sont les ultraviolets. Ceux là posent problèmes : ces ondes sont moins énergétiques que les rayons gamma gamme ou X, mais alors que ces dernières sont présentes en très faible quantité dans la nature, a l’exception des laboratoires, les ultraviolets nous sont émis en bonne quantité par notre ami le soleil. Voilà pourquoi il faut se méfier de ces ondes, qui sont à la fois énergétiques et abondamment présentes, lorsque nous sommes exposés au soleil. Ensuite vient la lumière visible. Il existe tout un domaine de fréquences pour lequel l’œil humain est capable de percevoir l’onde électromagnétique, c’est pourquoi nous appelons cela la lumière visible. En fonction de la fréquence de l’onde, la lumière variera du bleu (hautes fréquences) au rouge (basses fréquences ). Bien entendu, la lumière visible n’est pas dangereuse pour l’homme, du moment où elle n’est pas adjointe aux ultraviolets provenant du soleil. Encore moins énergétiques, on trouve les micro-ondes, que l’on utilise entre autre pour exciter des molécules d’eau afin de réchauffer des aliments. Et enfin, tout en bas de l’échelle se trouvent les moins énergétiques : les ondes radios, tellement peu « puissantes » qu’elles ne servent qu’à transporter de l’information.
Nous avons vu que l’onde électromagnétique était constituée d’un flux de photons. Mais d’où proviennent donc ces « quantum d’énergie » ? Bien que n’étant pas de la matière, ils proviennent du plus profond de la matière, et plus exactement des électrons. Pour schématiser, dans les atomes, les électrons ( charges négatives ) gravitent autour d’un noyau constitué de protons ( charges positives ) et de neutrons ( neutres ). Les électrons tournent autour du noyau selon des trajectoires plus ou moins proches de celui-ci. Mais parfois il arrive qu’un électron soit « poussé » ( en recevant de l’énergie du milieu extérieur) et qu’il soit déplacé de son orbite la plus stable, c’est-à-dire la plus basse en énergie. Pour regagner son orbite d’origine, l’électron va se débarrasser de son surplus d’énergie qu’il avait acquis précédemment en éjectant un photon, ce qui va lui permettre de retourner sur son orbite d’origine. La différence d’énergie avant et après que l’électron regagne son orbite d’origine est égale à l’énergie du photon généré. Ainsi des photons de toute énergie peuvent être générés. Si l’électron est situé profondément, proche du noyau, l’énergie sera immense, tandis que s’il s’agit d’un électron situé en périphérie de l’atome, l’énergie sera moindre.
En plus de cela, les molécules convertissent une partie de leur énergie reçue du milieu extérieur en énergie thermique ( énergie d’agitation moléculaire ). Concrètement cela veut dire que plus une molécule est « chaude », plus elle va « vibrer ». Et c’est pareil pour les liaisons chimiques qui relient les atomes entre eux dans les molécules, qui vont se distordre, rapetisser, s’agrandir... Le « retour à la normale » par rapport à cet état excité par l’énergie thermique s’accompagne aussi de l’émission de photons. Ces derniers ont généralement beaucoup moins d’énergie que ceux émis lorsqu’un électron est arraché.
Ainsi, un atome ou une molécule peut émettre plusieurs milliers, voire centaines de milliers de photons par seconde rien que par les phénomènes de transition électroniques et d’agitation thermique. On ne parle même pas des désintégrations nucléaires spontanées, qui en général donnent des photons très énergétiques. Et il y a des milliards de milliards de milliards d’atomes et de molécules autour de nous. Réalisez-vous le nombre de photons qui nous traversent à chaque instant ? Bien plus qu’il n’y a d’étoiles dans l’Univers assurément. Et il faut savoir que les photons les plus rares sont les photons gamma – les plus énergétiques – ( et heureusement d’ailleurs ) tandis que les photons les plus abondant sont ceux relatifs aux ondes radios – les moins énergétiques-. Il est impossible de se cacher des ondes radio, elles sont omniprésentes, elles ont toujours existées, elles sont mêmes majoritaires – non pas en énergie mais en quantité de photons – et la contribution des dispositifs électroniques parait bien dérisoire par rapport à la quantité incroyable d’ondes radio émise par la nature, au cœur même de toute matière.
2) Elles sont peu énergétiques
Les photons ont une nature très différente en fonction de leur énergie, de leur fréquence et de leur longueur d’onde, trois paramètres très étroitement reliés entre eux. Les ondes radio, dont la fréquence est inférieure ou égale à 300 GHz ( GigaHertz ) sont les moins énergétiques de toutes. Elles sont 1000000000 fois moins énergétiques que les rayons gamma, 100000000 fois moins que les rayons X, 100000 fois moins que les ultraviolets et 2500 fois moins que la lumière visible. Les rayons X et gamma, malgré leur puissance impressionnante, ne sont pas dangereux car il y en a très peu dans la nature ( en dehors de certains laboratoires qui en créent artificiellement exprès ). Alors oui, les ondes radio sont très très très abondantes. Mais la lumière visible aussi est très abondante sur terre, et l’onde électromagnétique associée à la lumière est 2500 fois plus énergétique que les ondes radio ! Si on admet que la lumière visible n’est pas un danger pour l’homme – ce que personne ne remet en cause -, il faut également reconnaitre que les ondes radio ne le sont pas non plus.
3) Il y a radiation et radiation
On parle parfois de radiation électromagnétique. Cela fait référence aux « rayons » de lumière, venant du soleil. C’est aussi et surtout la traduction du mot « rayonnement » en anglais. Cependant le grand public confond souvent le rayonnement électromagnétique avec les radiations issues de la radioactivité. Les particules radioactives sont de la matière ( particules qui possèdent une masse ), contrairement aux photons qui n’en possèdent pas. Elles sont très énergétiques, quoiqu’ici l’énergie ne se résume pas qu’à la fréquence. Pour calculer l’énergie de particules matérielles, il faut aussi tenir en compte de la vitesse, de la masse etc... Comme pour les rayons X et gamma, il faut savoir qu’il y a partout autour de nous des atomes qui subissent des désintégrations nucléaires spontanées et qui émettent énormément d’énergie... ( Par exemple le célèbre carbone 14). Mais cela concerne un nombre tellement petit d’entités, en comparaison de tous les atomes/molécules qui nous entourent, que l’énergie mise en jeu est négligeable. Sauf quand l’être humain décide de concentrer en un endroit précis de la matière fissible et décide d’engager une réaction en chaîne de fission, mais ça c’est une autre histoire... Pour caractériser la radioactivité, on parle moins de longueur d’onde que de temps de demi-vie ou encore d’activité, deux indicateurs qui renseignent sur la fréquence de désintégration nucléaire. Enfin, il faut savoir que dans la vie, tous les noyaux des atomes sont instables. Tout atome finira par se désintégrer spontanément. Ce qui fait que l’homme considère que certains noyaux sont stables et d’autres non, c’est le temps de demi-vie des éléments considérés. S’il est très court, l’atome aura tendance mettre peu de temps à se désintégrer. S’il est très long, l’atome restera stable très longtemps, comme par exemple l’isotope 56 du Fer, qui a le noyau le plus stable de tous.
4) Hypersensibilité électromagnétique
Les personnes souffrant d’hypersensibilité électromagnétique souffrent de douleurs, d’anxiété, d’insomnies, de perte d’appétit, de troubles digestifs, de troubles du rythme cardiaque, de troubles visuels etc. en présence de champs électromagnétique. Certaines personnes en souffrent tellement qu’elles doivent abandonner leur métier et fuir loin dans les montagnes pour ne plus souffrir des ondes électromagnétiques. Du moins c’est ce qu’elles affirment. Parce qu’en réalité, il n’y a bien sûr aucun lien de cause à effet entre leurs problèmes et la présence d’ondes radio. Il s’agit avant tout d’un mal psychologique. Ces personnes sont convaincues que les ondes des téléphones sont la source de tous leurs problèmes, quoique la Science en dise. J’aurais beau crier au monde entier que je ressens une vive douleur à chaque fois que le ciel devient orange au coucher du soleil, cela ne permettrait pas de faire une corrélation entre couleur du ciel et douleur ressentie si il n’y aucun lien « tangible » entre ces éléments. Même s’il s’agit d’un problème psychologique, les personnes hypersensibles servent souvent d’argument aux gens qui veulent démontrer les effets néfastes sur la santé des ondes radio, en arguant que les personnes hypersensibles ressentent simplement le mal que font les ondes de manière plus intense que le commun des mortels, qui lui ne se rendrait compte de rien. Les tests en laboratoires sont formels : les personnes hypersensibles sont capables de ne rien sentir alors qu’on leur applique un champ magnétique très puissant sur le corps, mais sont à d’autres moments capables de se plaindre de vives douleurs alors que la machine fonctionnait « pour de faux ». Qu’on se le dise.
5) Cela dérègle les appareils de mesure et de navigation.
C’est bien connu, dans les avions il faut éteindre les téléphones portables, les tablettes et tout ce qui peut émettre des ondes électromagnétiques qui pourraient interférer avec les appareils de navigation. Sauf que c’est complètement faux. Il y a beaucoup d’idées reçues sur la vraie raison de cette consigne. La véritable raison n’invoque à aucun moment des ondes radio ( Wi-Fi et Bluetooth compris). D’ailleurs si vous écoutez bien, on ne vous demande pas de « éteindre les appareils émettant des ondes » mais « d’éteindre tous les appareils électroniques durant les phases d’atterrissage et de décollage ». On vous demandera même d’éteindre votre vieille Game Boy, le truc qui n’émet aucune onde – à part l’incroyable champ magnétique généré par ses piles LR06. En réalité, tout cela sert à garder l’attention des passagers pour les consignes de sécurité, importantes durant les deux phases précédemment mentionnées. En effet, un enfant qui jouerait à un jeu vidéo avec son casque sur la tête ne serait pas du tout attentif aux consignes. C’est tout, c’est la seule raison. En même temps les compagnies aériennes ont l’obligation de tenir les passagers informés de ces consignes, on comprend que si les hôtesses de l’air nous montrent les issues de secours à chaque voyage ce n’est pas par simple tradition aérienne mais parce que tout cela est strictement réglementé.
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