Bonjour,
Par curiosité, j’ai tapé dans Google « GIEC nucléaire ».
Sur les premiers sites que j’ai étudiés, il y a certes un consensus : la tâche du GIEC est de faire un état des lieux, et non de préconiser une marche à suivre ; toutefois, à défaut de préconisation à proprement parler, le GIEC étudie les possibilités de lutte contre le réchauffement climatique et propose des scénarios.
Au-delà de ce consensus, les divergences d’interprétation selon les sites sont criantes.
Sans surprise, les associations militantes (Greenpeace, Sortir du nucléaire) suggèrent que le GIEC propose de réduire le nucléaire :
« La faisabilité technique, sociale, économique et politique de l'énergie solaire, de l'énergie éolienne et les technologies de stockage d'électricité se sont considérablement améliorées au cours des dernières années, tandis que celles de l'énergie nucléaire et du captage et stockage du dioxyde de carbone (CSC) dans le secteur de l'électricité n'ont pas montré les mêmes améliorations. »
Les experts du GIEC notent que le rythme de développement du nucléaire n’est plus le même. Le délai actuel entre la date de décision et la mise en service des centrales nucléaires est compris entre « 10 et 19 ans » et la capacité de déploiement actuelle est ralentie par les préoccupations du public au sujet du risque d’accidents et des problèmes liés aux déchets nucléaires.
Par ailleurs, le GIEC constate, page 19 du chapitre 4 du rapport spécial sur le réchauffement climatique à 1,5°C que « les coûts de l’énergie nucléaire ont augmenté avec le temps dans certaines nations développées, principalement en raison des conditions de marché, où l'augmentation des risques d'investissements dans des technologies nécessitant des dépenses en capitaux élevées est devenue importante. »
Les bénéfices théoriques que l’énergie nucléaire pourraient apporter dans la lutte contre les dérèglements climatiques sont donc bien trop faibles, trop lents, trop coûteux et trop risqués. Alors que le rapport du GIEC nous oblige à rapidement réduire les émissions, il n'est pas envisageable de choisir la technologie de production électrique la plus lente et coûteuse à déployer, ainsi que la plus sale et risquée.
Le nucléaire est disqualifié de la course de la lutte climatique.
https://www.greenpeace.fr/giec-consi...lution-climat/
Ni propre, ni décarbonée, l’énergie nucléaire n’est pourtant pas une solution miracle.
(…)
Pour les partisans du nucléaire, ce rapport présenterait cette technologie comme « indispensable » pour répondre au défi climatique.
Une telle affirmation révèle une interprétation erronée du rapport et une méconnaissance de son contenu. En réalité, ce texte rappelle que le nucléaire est une option marginale et dispensable. Critique sur les opportunités de développement de cette technologie, il met clairement en évidence ses impacts négatifs.
(…)
De fait, les chapitres suivants du rapport dénotent un certain scepticisme quant à une forte croissance du nucléaire. En parallèle, ils soulignent les perspectives promises aux alternatives énergétiques. La comparaison est sans appel ! « La transition énergétique requise pour limiter le réchauffement à 1,5°C est en cours dans de nombreux secteurs et régions du monde [consensus haut]. La faisabilité politique, économique, sociale et technologique de l’énergie solaire, éolienne et des technologies de stockage d’électricité s’est spectaculairement améliorée ces dernières années, tandis que celle du nucléaire […] n’a pas montré d’amélioration similaire » [6] .
(…)
Le constat est fait que le développement du nucléaire nécessite soit des conditions monopolistiques sur le marché de l’électricité, soit des mécanismes de prix garanti, comme ceux employés pour le projet britannique d’EPR d’Hinkley Point (par ailleurs très critiqués).
(…)
Il en ressort que les trajectoires avec nucléaire élevé sont moins équitables et moins « durables ». Cette longue mention d’aspects négatifs contraste fortement avec les nombreux bénéfices reconnus à l’amélioration de l’efficacité énergétique et au développement du solaire et de l’éolien.
Face au lobby nucléaire qui prend l’argument climatique en otage et invoque à tort les travaux du GIEC, il est donc nécessaire de rappeler ce que contient vraiment ce rapport…
https://www.sortirdunucleaire.org/Qu...ns-son-dernier
A l’opposé, d’autres sites laissent entendre une position très différente du GIEC :
Rapport du GIEC : respecter l’accord de Paris nécessitera plus de nucléaire
Selon un rapport des Nations unies publié le 8 octobre, maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 1,5°C nécessite une forte augmentation de la production d’énergie nucléaire.
(…)
Tous les scénarios du GIEC nécessitent plus de nucléaire
Le nucléaire augmente dans les quatre scénarios par rapport à 2010, de 59-106% d’ici 2030, de 98-501% d’ici 2050. Ce scénario inclut d’ailleurs la hausse la plus notable (+501%) à l’horizon 2050 de la production nucléaire. Ainsi, si la tendance actuelle se poursuit, le respect des objectifs climatiques nécessitera de multiplier par six les capacités nucléaires mondiales.
http://www.sfen.org/rgn/rapport-giec...tera-nucleaire
Nouveau rapport des experts climatiques de l’ONU (GIEC) : l'énergie nucléaire fait partie de la solution
Le nouveau rapport des experts climatiques de l'ONU (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, GIEC) est très clair : si nous voulons prévenir le changement climatique et ses conséquences négatives, nous avons urgemment besoin de mesures radicales. L'énergie nucléaire joue un rôle essentiel à cet égard.
(…)
Selon les scénarios du GIEC, d'ici 2050, il faudra développer les énergies nucléaire et renouvelables d’un facteur respectivement de 5 et 12.
https://www.forumnucleaire.be/actus/...de-la-solution
Le site Journal de l’Energie est un peu mi-figue mi-raisin :
On pourrait penser a priori que le rapport du GIEC, visant une certaine objectivité, servirait effectivement de document de référence à tous, et conduirait de fait et de façon raisonnable à des interprétations, des pistes de réflexions et des positions convergentes.Le GIEC est-il favorable au nucléaire ?
La question est souvent posée de la position du GIEC sur le rôle que pourrait jouer le nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
(…)
le GIEC ne fait pas de cette technologie une option privilégiée, bien au contraire, car il sait très bien que le niveau des émissions de GES (en l’occurrence le CO2) est loin d’être le seul critère pour le choix d’une technologie énergétique. Le Groupe d’experts souligne :
– Que la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité a décru depuis 1993 et n’était que de 11 % en 2012 [11].
– Que le déploiement de cette technologie se heurte à de nombreux obstacles et risques : sécurité opérationnelle (risque d’accident), gestion des déchets, accroissement des risques de prolifération, risques financiers et réglementaires et enfin une opinion défavorable des citoyens.
(…)
Ce qui est particulièrement intéressant dans le texte du GIEC est la phrase suivante :
« L’analyse des scénarios d’atténuation des émissions qui ne dépassent pas 580 ppm d’équivalent CO2, a montré que l’exclusion de l’énergie nucléaire du portefeuille des technologies disponibles se traduirait seulement par une légère augmentation des coûts d’atténuation par rapport à la gamme complète des technologies disponibles ».
Le GIEC est donc extrêmement prudent, voire très réservé, dans son jugement et on ne peut en aucune façon prétendre qu’il soutient l’option nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques.
https://journaldelenergie.com/climat...-au-nucleaire/
Pas l'impression.
* Par ailleurs, je ne comprends pas bien la phrase citée suivante, plus précisément la partie en gras :
« L’analyse des scénarios d’atténuation des émissions qui ne dépassent pas 580 ppm d’équivalent CO2, a montré que l’exclusion de l’énergie nucléaire du portefeuille des technologies disponibles se traduirait seulement par une légère augmentation des coûts d’atténuation par rapport à la gamme complète des technologies disponibles
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