En 2002, trois cotons hybrides BT étaient homologués pour l’agriculture (Bollgard-MECH-12, Bollgard-MECH-162 et Bollgard-MECH-184, par Maharashtra Hybrid Seeds Company Ltd sous licence de Monsanto ), et 5 autres étaient essayés en plein champs à grande échelle (Bollgard-RCH-2, Bollgard-RCH-20, Bollgard-RCH-134, Bollgard-RCH-138 et Bollgard-RCH-144 ) avant d’être homologués.
La souche de coton utilisé était une souche locale, l’hybride Bollgard, et la construction introgressée, un insert classique avec promoteur 35S et gène de la Cry1Ac, ceux commercialisés descendant d’un parent ayant subit une transformation simple.
Un nombre important de plaintes a été formulé à l’encontre de certains de ces hybrides, alors que leur efficacité mesurée initialement était indéniable.
Aussi certains se sont attachés à définir des seuils d’expression en deçà desquels la quantité de toxine BT ne permettrait plus une couverture efficace, c'est-à-dire une mortalité suffisante de larves de ravageurs.
Il est alors apparu que l’expression du gène de la Cry1Ac, pour un même insert, était variable, d’un organe à l’autre de la plante, mais aussi dans le temps, et l’espace.
K. R. Kranthi*, S. Naidu, C. S. Dhawad, A. Tatwawadi, K. Mate, E. Patil, A. A. Bharose, G. T. Behere, R. M. Wadaskar et S. Kranthi ont étudié cette variabilité en estimant cette expression à l’aide de tests ELISA.
Les 8 hybrides BT évoqués précédemment ont été testé, et il en a résulté que tous n’avaient pas le même niveau d’expression de la protéine BT, et qu’en outre, ce niveau d’expression dépend d’un certain nombre de variables, qui n’ont pas la même influence d’un hybride à l’autre.
Sont ainsi apparues des raisons des déceptions de certains agriculteurs : certains hybrides sont d’office défavorisés par une baisse conséquente de l’expression du gène d’intérêt avec le temps, et donc un manque de protection en fin de saison. A noter que les hybrides les plus défavorisés sont précisément ceux préférés par les agriculteurs ( pour leur qualité notamment ).
L’avantage de ces hybrides BT reste indéniable face aux équivalents non transformées, mais est inférieur à ce qui peut en être attendu, ce qui est lié à un manque d’adéquation avec le contexte (maxima de BT dans les feuilles, et minima dans les fleurs, perte d’efficacité liée à l’environnement, à la densité de ravageurs etc…, et peut être une baisse d’efficacité liée à l’état hétérozygote du gène inséré, cas particulier de l’Inde).
Des solutions sont envisageables pour pallier ce manque de couverture ; par exemple un traitement particulier en fin de saison (éventuellement en lutte biologique ; par exemple un traitement à 5% de NSKE (neem seed kernel extract) puis de HaNPV (Helicoverpa armigera nuclear polyhedrosis virus) à 90/100 jours sur Bollgard-MECH-162, Bollgard-RCH-2 et Bollgard-RCH-20, et à 100/110 pour les autres, comme proposé par Kranthi et al).
Il apparaît toutefois que la technique elle-même devrait être revue, notamment en ce qui concerne la localisation de l’expression qui devrait dans l’absolu être maximum au niveau de la fleur, et qui devrait être plus durable.
En l’état actuel des choses, ces hybrides présentent un déficit d’efficacité qui ne les rend rentables que dans les contextes ou l’influence de l’environnement sur le niveau d’expression est limitée.
Il appartient toutefois à chacun d’arriver à ce niveau de nuance, et de faire la part des tests d’efficacités concluants chez certains, et des plaintes d’autres pour éviter la vision manichéenne que certains aimeraient donner de ce cas.
sources :
http://www.ias.ac.in/currsci/jul252005/291.pdf
et références citées.
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