Bonjour,
Je vais vous parler d’un composant ancien, mais toujours utile : le variac
De nos jours, les alimentations à découpage et les variateurs de vitesse sont très performants et permettent efficacement de réaliser une alimentation variable avec un rendement élevé. Mais ce n’était pas le cas au début de l’histoire de l’électronique et de l’électricité.
Les rhéostats et alimentations linéaires ont un rendement médiocre et sont inadaptés dès qu’il faut fournir une puissance importante.
Une solution élégante fut de modifier un transformateur pour munir le secondaire d’un curseur permettant de prélever de 0 à 100 % de la tension.
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La même modification peut être faite sur un autotransformateur, avec un seul bobinage ; il faut alors renoncer à l’isolation galvanique, car le primaire et le secondaire ne sont plus séparés :
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On remarque qu’une des connexions fixes n’est pas connectée à l’extrémité de l’enroulement. Cela permet au curseur, en allant au-delà, de délivrer une tension supérieure à celle de l’alimentation. On peut ainsi avoir un variac basé sur un autotransformateur qui délivre une tension allant de 0 à 300V à partir d’une alimentation 230V.
Concrètement, les variacs sont souvent toriques, leur aspect mécanique ressemble à un gros potentiomètre :
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Bien sûr, comme tout transformateur, un variac ne fonctionne qu’en alternatif.
Un variac ne change que la tension, la fréquence reste la même.
Un variac peut être utilisé pour :
- varier la puissance d’une charge résistive (ampoules à incandescences, résistances de chauffage)
- varier la vitesse d’un moteur « universel », qui n’est rien d’autre qu’un moteur à courant continu ; ce type de moteur équipe la plupart des outils électroportatifs (meuleuses, perceuses…)
Un variac ne peut pas être utilisé pour faire varier la vitesse des moteurs asynchrones.
Les variacs sont lourds et chers, ils ont été remplacés avantageusement par des variateurs à triacs et des variateurs de fréquence.
Cependant, ils restent utiles. Leur principal avantage est de délivrer une tension de sortie quasi sinusoïdale, sans harmoniques, contrairement aux variateurs à triac.
Contrairement à une alimentation à découpage ou un variateur, un variac ne génère pas de parasites. Cela peut se révéler fort utile dans certaines situations (éclairage de scène dans une salle avec matériel de sonorisation sensible).
Un variac permet d’alimenter sans danger d’anciens appareils conçus pour une tension de 110V, 120V, 220V…
Il permet aussi et surtout de « réveiller » progressivement d’anciens postes radio et matériels hifis à tubes, en augmentant la tension d’alimentation par paliers.
Un variac est toujours utile dans un labo, il permet par exemple de tester une alimentation ou un onduleur en simulant des chutes de tension ou des surtensions.
Je possède un petit variac dont le courant de sortie maximum est de 0,8 ampère. J’en avais besoin d’un plus puissant, je me suis acheté un modèle 5KVA made in China pour à peine plus de 100 euros :
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Je n’ai pas besoin d’aller au-delà de 16A, ce qui fait 4KVA sous 250 V. Je ne l’utiliserai pas à plus de 80 % de sa puissance maximale ce qui offre une marge de sécurité et une meilleure longévité.
Suite au prochain message...
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