Réponse à r17777 sur le message : EDF fait délibérément augmenter la consommation d'électricité.
Je suis nouvel arrivant sur ce forum et je remercie «yoyo» de votre accueil.
Je veux limiter volontairement ma réponse à l'éclairage urbain.
Je suis assez indisposé par le contexte actuel de cette question, très marqué par les conclusions du «grenelle de l'Environnement» et les récentes déclarations de Madame la Secrétaire d' Etat chargée de L'Ecologie, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET qui concernent la pollution lumineuse et les dépenses d'électricité.
Je pense qu'il y a deux questions préalables à poser dans toute entreprise ou activité économique. Quel est son intérêt?, et quelles seraient les conséquences si on s'en passait?
Sur l'éclairage public j'aurais personnellement l'avis qu'il est plutôt inutile voire néfaste pour la sécurité publique. Je suis volontairement provoquant. Je n'ai aucune preuve, peut-être cela est-il stupide ou pire faux. C'est un sujet qui mérite d'être abordé et discuté. Pour le reste il ya de quoi être inquiet (toujours à mon avis ) sur la formation de futurs cadres politiques qui soutiennent si passionnément la thèse de l'éclairage urbain d'une ville comme Bordeaux (je cite votre lien) et y trouvent si peu d'inconvénients. Et (tiens donc) votre lien
(http://www.edf.fr/download.php4?coe_i_id=531)
sur Saint Galtier est cassé
Mais qu'est-ce que l'économie sinon la création de besoins dont la satisfaction accroit certes la richesse de ceux qui les suscitent, mais qui à la fin des fins permet tout simplement à tout un chacun de vivre. On voit qu'en la matière les choix sont nombreux et qu'il s'agit de trouver le juste milieu entre les besoins qui améliorent fondamentalement la vie des gens (oserais-je dire qu'ils sont la plupart du temps les résultats des progrès scientifiques et technologiques) et ceux qui revêtent un caractère beaucoup moins indispensable si ce n'est totalement artificiel et superflu, et dont peut-être la tendance est à un usage immodéré.
J'ai connu à la fin de mon enfance le début de la vogue de l'éclairage urbain à Agen, ou les nouveaux lampadaires fleurissant les rues et le «coteau» lui ont valu le qualificatif de Ville Lumière. Néanmoins, il ne faut pas oublier que cette activité économique, même si elle peut être qualifié de sectorielle dans ses implications et ses retombées, constitue un maillon du tissu économique d'ensemble.
On ne peut cependant éluder le risque, majeur selon moi, que fait courir, non la nécessité absolue de vaincre la pollution lumineuse et d'économiser l'énergie, mais la décision politique qui la prend en compte. Celui de lancer une course folle au renouvellement intégral du parc d'éclairage urbain existant (dont je rappelle qu'il est déja fait dans bien des cas de lampes à ballast dites économiques, très dispendieuses parce que très puissantes), avec l'endettement colossal qui ira de pair.
Il ne faut donc pas se tromper de sujet. Cette lutte contre la pollution lumineuse doit d'abord passer par une économie de la dépense électrique en valeur, c'est à dire une diminution du nombre de kw/h consommés.
Et là se posent de nouvelles questions qui ne manqueront pas d'indigner d'autres personnes parmi les responsables publics et les producteurs d'énergie.
la question de l'économie d'énergie aurait depuis beau temps dû trouver une solution:
en réduisant le nombre de lampadaires allumés aux heures les moins animées de la nuit, en régulant les commandes d'éclairage bien souvent trop généreux avant la tombée du jour, et enfin par l'extinction complètes des zones inhabitées ou non fréquentées de nuit: industrielles ou commerciales par exemple. Pourquoi ne l'observe -t-on déjà que trop rarement?
la question des motivations: votre message souligne les incitations apparentes, caractéristique du markéting d'EDF (et je veux bien prendre les paris, de tous les autres depuis la mise en concurrence). Mais qu'en est-il des clauses des contrats passés par EDF avec les collectivités locales, mais aussi les grandes institutions comme lycées et hôpitaux, sans oublier la Tour Montparnasse ou le dôme des Invalides (entre mille autres) éclairés ad giorno toute la nuit. Et pour éclairer d'un exemple local récent, dans la petite sous -préfecture de Côte d'Or où je réside, la construction récente juste avant les élections municipales d'un éclairage public de dernière génération ( supposé non polluant et bien entendu revendiqué comme tel) sur les DEUX bas côtés d'une rocade d'évitement d'un km., DEPOURVUE d'habitation, et son allumage TOUTES LES NUITS 365 jours/365. En tant que simple citoyen je VOUDRAIS connaitre la teneur de ces contrats. Sur la toile, j'ai essayé: pas question. Le secret est bien gardé!
Bien entendu une modération à la fois du temps d'utilisation et de la puissance électrique des équipements aura donc un impact sur l'économie du secteur de la production électrique. Angoisse sur l'emploi et peurs pour l'économie se manifesteront à l'échelle du pays. A celle de l'Europe, elle m'apparaitrait bien plus supportable car bien des pays ont(?) pris les devants. Mais là aussi, les spécialistes sont interrogés.
Et pourtant la solution apparait reposer sur des conditions de réactivité de notre économie beaucoup plus rapides et amples que ce que dogmes peurs tabous et il faut bien le dire rentes de situation ne l'autorisent aujourd'hui. Pourquoi faut-il être résolument optimiste?
Parce qu'en matière d'électricité, l'avenir scientifique technologique et industriel de la maîtrise des énergies renouvelables m'apparait résolument souriant. (Petit coup de patte, en passant, aux subtilités du jeu mercatique sur l'énergie durable...). Avons nous maîtrisé la source quasi inépuisable qu'est le soleil, tout recueilli de la géothermie? Si la technologie de la production était inéluctablement centralisée (nucléaire y compris) et la distribution en réseau par nécessité, et de faible rentabilité et de forte nuisance( cf. les lignes THT), il n'en est plus de même ,où l'on peut entrevoir de unités et des réseaux régionaux locaux voire à l'échelle de l'entreprise ou de la maison individuelle. En matière d'éclairage public, quel serait ou sera l'impact des pojectuers à DEL de forte puissance lumineuse mais très faible consommation, déja utilisées en automobile si je ne me trompe, sur les centrales nucléaires.
Toutes ces perspectives optimistes sont bien évidemment à nuancer selon les usages qu'en feront les responsables locaux d'une part et les impacts écologiques de leur mise en oeuvre.
Il y a un long chemin de bouleversement des mentalités pour réussir ce virage énergétique , dans lequel lea question de l'avenir et du manque de fiabilité, que vous soulignez, des centrales nucléaires est au moins dans la perspective des réductions inévitables de consommation électrique posé.
J'espère susciter questions et réponses de spécialistes sur ce sujet, qui pour ma modeste part de profane en la matière me( et pas seulement moi je l'espère) permettraient de me forger une opinion sans tabous sur cette part du devenir de notre faible humanité.
-----