bonjour,
je suis tombé par hasard sur l'édito de février de Christophe Faure (maisons et bois).
en voici copie avec son autorisation.
Voilà une année 2006 qui commence par un coup de gueule ! Comment ne pas réagir autrement à la duperie à laquelle nous venons d'assister. Dans le cadre de la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (30.12.1996), la charte Bois-Construction-Environnement avait été signée par rien moins que six ministères et huit principales fédérations professionnelles du bois et du bâtiment. Un beau document, plein d'intentions et d'objectifs «prioritaires», qui plaçait l'usage du bois dans la construction comme l'un des piliers de la réduction de l'effet de serre. Car, il est bon de rappeler que le secteur traditionnel du bâtiment est responsable du quart des émissions de gaz à effet de serre. Mais, grâce au bois, à l'horizon 2010, on allait réduire de 7 millions de tonnes par an, les rejets de C02 dans l'atmosphère. Pour y parvenir, un décret fixerait la quantité minimale de matériaux en bois que devraient comporter toutes les constructions nouvelles avant le 1er janvier 2000... Ce n'est que le 26 décembre dernier que ce décret d'application a été signé par le Premier Ministre. Il fixe les quantités minimales de bois à mettre en oeuvre par m2 de surface construite (SHON) dès le 1er juillet 2006. Ce ne sera pas moins de 2dm3/m2. Formidable, me direz-vous ! Ridicule, répondent les professionnels. 2dm3 par m2 ne représentent pas le volume de bois utilisé pour les plinthes qui recouvrent le pied des murs ! Il faut donc en convenir une fois de plus : la filière bois s'est fait rouler dans la farine ! Rien de grave, si on analyse cela sous l'angle du rapport de force avec les filières des autres matériaux. Mais bien plus enrageant quand on resitue cet épisode face aux intentions initiales : Dix ans de réunions, de débats, de travail législatif, d'engagements ministériels et de signatures officielles, pour sauver les plinthes en bois... Et dire qu'on devait contribuer à sauver la planète !
Christophe Faure
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