les espèces invasives:éradicatio n ou non?
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les espèces invasives:éradicatio n ou non?



  1. #1
    inviteeecccd8f

    Question les espèces invasives:éradicatio n ou non?


    ------

    Salut,

    Je fais un stage qui concerne la mise en place de moyens de lutte pour limiter les dégats causés par l'invasion des espèces d'origine exogènes en Gironde. Pour beaucoup de cas, on cherche à éradiquer l'espèce; or les moyens mis en place par les dirigeants ne perturbent-ils pas plus l'écosystème qui cherche un nouvel état d'équilibre?
    Quels sont, à votre avis, les moyens de lutte qu'il faudrait mettre en place afin de sauver les écosystèmes de cette invasion?
    Exemples d'espèces invasive: ragondin,tortue de Floride, jussie, palourde japonaise, vison d'amérique, écrevisse de Louisiane...
    Merci de répondre.

    -----

  2. #2
    John78

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    Salut

    Je pense que c'est bien souvent un coup d'épée dans l'eau. La clé demeure pour moi la prévention. C'est typiquement l'exemple de la tortue de Floride. En interdisant sa commercialisation, on finira bien par éradiquer l'espèce (sauf peut etre là où elle se reproduis naturellement...). Pour ceux installé depuis belle lurette, j'ai l'impression qu'ils se sont fait une place aux soleils chez nous et on y pourra rien changer. Au mieux localement les réguler si dégat important. Cas typique : le ragondin.
    Faudrait vraiment arretter les importations d'animaux et plantes exogènes, a n'importe quel titre. Et apprendre aux gens que le hamsters devenus génant ou la gerbille qui commence à schlinguer grave, faut pas aller la relacher dans la nature. Déjà avec ca, on aura fait un grand pas...
    Ceci dit, l'écrevisse de Louisiane, simplement flambée au whisky : formidable !

    A+
    John

  3. #3
    kinette

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    Bonjour,
    Je pense qu'il faut arriver à adapter la stratégie de lutte aux risques réels.
    Lorsqu'on regrade les espèces "exotiques" qui se sont implantées, on réalise que beaucoup n'ont finalement pas fait tellement de mal. Par contre certaines ont vraiment un impact négatif sur d'autres espèces ou des milieux.
    Certains milieux, fragiles au départ (c'est le cas des îles) supportent très difficilement l'arrivée d'espèces exotiques. Dans certains cas l'éradication est quasiment nécessaire pour arriver à sauver quelque chose (les néo-zélandais sont devenus des champions de ce "sport", en nettoyant de petites îles de prédateurs, (rat, chats, etc...) ou d'herbivores apportés par l'homme.
    Lorsqu'on fait un peu de botanique on est vie effaré du nombre d'espèces originaires d'autres continents... pas grand chose à faire, car les graines voyagent facilement, et s'échappent aussi facilement des jardins.
    La majorité de ces plantes se sont finalement intégré sans problème au paysage, poussant dans des lieux arrides, des bords de route, des friches, où la compétition entre espèce n'est pas si importante, et où donc la concurence avec des espèces résidentes ne pose pas problème.
    D'autres sont bien moins anodines... mais le gros problème pour l'éradication est qu'à partir d'un certain nombre d'envahisseurs, et d'une certaine surface ça devient très très difficile d'y arriver (ou alors il faut y mettre les moyens que mettent certains pays anglo-saxons, et encore je doute).

    En ce qui concerne les animaux, les effets sont aussi variables, et pour certains on ne sait pas à quel point ils ont vraiment été la cause de la raréfaction d'autres espèces.
    L'ecureuil gris est courament accusé d'avoir chassé le roux, mais leurs milieux de vie et régime ne sont pas totalement identiques (une autre hypothèse est qu'il lui a transmis un virus). Dans le cas des écrevisses, l'écrevisse à pattes blance semble surtout avoir souffert de la population, plus que de la concurence avec sa "cousine" américaine à pattes rouges. Le vison d'amérique semble par contre poser de réels problèmes à l'européen. La tortue de Floride est une plaie, qui concurence la cistude d'Europe, et semble aussi avoir un impact négatif pour les populations de poisson. Ragondin et rats musqués peuvent poser des problèmes localement mais moindres.
    Le suivi des gros animaux est plus facilement effectué. Par contre, nombre d'insectes et autres invertébrés arrivent sans qu'on s'en rende compte...

    Tiens tout ceci me fait aussi penser que dans le sud commencent à s'implanter des colonies de perruches... j'en ai vu un petit groupe dans un parc à Marseille (sur le coup ça fait bizarre)... je me demande ce que ça va donner dans quelques années...

    Bon bref, dans l'idéal, il faudrait éliminer ces espèces qui n'ont rien à faire ici et risquent de perturber des écosystèmes (qui le sont souvent déjà pas mal).
    Après, comme en pratique c'est difficile, on doit choisir de cibler ce qui pose vraiment problème... et contrôler si on ne peut pas éliminer.
    Mais bien évidemment, si on a affaire à un milieu fragile au départ, il ne faut pas agir comme des brutes (la dynamite règle peut-être le problème, mais en crée bien d'autres...).

    K.
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  4. #4
    invite36165c62

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    Slt,

    En Belgique, les luttes sont organisées sur les sites naturels. Souvent, ces réserves étant "classées" en fonction de leurs richesses biologiques, le rôle des conservateurs est donc de préserver cette richesse; le plus souvent aux dépens des espèces exotiques présentant une menace réelle.

    Les rats musqués sont activement évincés, via des pièges conçus et placés pour n'atteindre qu'eux.

    Pour les plantes, notre principal problème ici, c'est la renouée du Japon. On pratique la gestion active en la détruisant et nous essayons pour l'instant d'empêcher sa réimplantation en laissant le sol couvert de débris végétaux (la lumière n'arrivant plus au sol pour déclencher la germination). Nous verrons dès cette année si cela porte ses fruits, mais cela semble bien parti.

    Une chose est sûre, il ne faut pas éradiquer une espèce par l'action d'une autre elle-même introduite. Les exemples de ce type sont nombreux et suffisement éloquents pour ne pas commettre cette erreur ! Les seuls moyens semblent être une lutte adaptée en fonction de l'espèce, du milieu et de son réel impact sur ce milieu.
    Comme le dit Kinette, certaines espèces ne semblent avoir qu'un impact mineur. C'est le cas en Belgique des Bernaches du Canada et des Ouettes d'Egypte qui se reproduisent sans problème parmi nos palmipèdes autochtones. Dans ce cas de figure, aucune mesure n'est prise.

    Quant aux insectes, la lutte devrait dans bien des cas être faite, mais les moyens dont nous disposons sont limités et peu probants. Les dégats causés n'en sont pas moins inquiétants; ils sont plus pernitieux et peuvent parfois passés inaperçus jusqu'à un stade avancé de colonisation. Nous essayons donc de limiter comme nous le pouvons leur expansion.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    inviteeecccd8f

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    Alut!
    Vous avez raison l'éradication de ces espèces devenues trop gênantes sur notre territoire est souvent impossible. Elle a déjà pris trop d'ampleur et on a déjà laissé trop de marge à l'espèce pour pouvoir maintenant la retenir.
    En ce qui concerne la réglementation d'importation d'espèces exotiques, il y a des lois qui interdisent désormais ce commerce, pour les espèces susceptibles d'envahir le milieu. Mais, il y a des espèces qui envahissent sans être parvenue dans le milieu par le commerce. Beaucoup d'espèces invasives sont parvenues en Europe par l'intermédiare du transport maritime. En effet, les larves s'accrochent aux coques des bateaux et se retrouvent transportées de port en port. L'invasion de la caulerpe en Méditerranée provient des rejets mal contrôlés de l'aquarium de Monaco (qui a toujours nié ceci dit).
    Ces espèces ont bel et bien un effet néfaste sur l'environnement : la caulerpe et la crépidule sur le littoral favorise l'envasement du milieu donc bouleverse la biodiversité. Les invasions de jussie ou de myriophylles du brésil dans les zones humides ont pour effet de combler ces zones (car grosse production de biomasse) et donc fait disparaitre d'abord la flore puis la faune puis toute la zone aquatique.
    Pensez vous que la lutte contre ces espèces passe nécessairement par une sensibilisation du public et surtout des jeunes générations? Par quels moyens l'Obsrevatoire qui va être créé pourra-t-il le faire?
    Clo.

  7. #6
    kinette

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    Pour les plantes, notre principal problème ici, c'est la renouée du Japon. On pratique la gestion active en la détruisant et nous essayons pour l'instant d'empêcher sa réimplantation en laissant le sol couvert de débris végétaux (la lumière n'arrivant plus au sol pour déclencher la germination). Nous verrons dès cette année si cela porte ses fruits, mais cela semble bien parti.
    Cette plante a effectivement une capacité colonisatrice importante, avec des racines souterraines qui persistent d'une année sur l'autre.
    Sur une réserve naturelle que je connais bien la plante est présente et a pas mal inquiété... mais en fait, apparemment pour des raisons de dynamique des milieux (on est dans le lit d'une rivière qui bouge pas mal, avec beaucoup d'étagements de végétation) il n'y a pas l'air d'y avoir de gros problèmes.

    Une chose est sûre, il ne faut pas éradiquer une espèce par l'action d'une autre elle-même introduite. Les exemples de ce type sont nombreux et suffisement éloquents pour ne pas commettre cette erreur ! Les seuls moyens semblent être une lutte adaptée en fonction de l'espèce, du milieu et de son réel impact sur ce milieu.
    Il me semble que dans quelques cas cette stratégie a été payante (notamment pour la salicaire, belle plante européenne mais envahissant l'Amérique). Je pense que ce genre de stratégie doit être évidemment adopté de façon très prudente (c'est plus sîr si on a affaire à une espèce qui n'a pas d'espèces proches dans les territoires envahis et en utilisant un ennemi très spécifique...

    K.
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  8. #7
    aym

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    une espece sympa a elu domicile grace a un "gentil" colectionneur" qui voulait peupler son bassin ... avec des grenouilles taureaux qui font 2 kg
    bilan aujourd'hui elles se deploient a vitesse grand V ... alerte a ete donné sans grand resultat sur les autorités , enfin un peu tard en tout cas pour une eradication rapide !!! alors qu'une grenouille de 1kg est "assez facile a attrapé" et qu'elle bouffe TOUT .

    un autre fléau dans le meme genre, moi qui aime plongé !!! les caulerpes !! les deux especes "mediterannéenes" font de gros degats sur la biodiversité !!!

    a vrai dire tout est encore une question de cout et de loi !! les politiques rechigent a sortir les sousous rapidement pour eradiquer les problemes et la loi ne s'attaquent qu'aux introductions volontaires alors qu'elles quasi toutes involontaires !!
    depuis 2000 , en californie et australie du sud où la caulerpe est arrivée, 7 m€ ont ete investis contre 12 pour toute l'europe mediterranéene depuis 20 ans... et la taxifolia a disparu de leurs cotes...
    si on devait compter les degats occasionnés par les ragondins aux berges ben ca fait des sous depensés depuis leurs apparitions !!

    pour conclure l'aspect politique, nos dirigeants ont comme d'hab des préocuppations a court terme ...dur dur

  9. #8
    invited84210a7

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    pour les grenouilles taureau : si j'etais sur place, je m'en occuperais : c'est commestible!
    Et la soupe de tortues de Floride?
    Pierre

  10. #9
    aym

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    a oui ... et une cuisse, une !!!

  11. #10
    kinette

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    a vrai dire tout est encore une question de cout et de loi !! les politiques rechigent a sortir les sousous rapidement pour eradiquer les problemes et la loi ne s'attaquent qu'aux introductions volontaires alors qu'elles quasi toutes involontaires !!
    Effectivement... bon quand une espèce pose en plus des problèmes économiques ça devient différent (le séneçon du Cap, espèce fortement invasive, inquiète, car elle est toxique et peut empoisonner des troupeaux...).

    Quand à la soupe de tortues de Floride... hum bof quand on voit où ça vit et ce que ça mange.
    Par contre il y a peut-être quelque chose à tirer de la carapace...
    (et en plus c'est hyper agressif ces bestioles, je ne comprends pas qu'on puisse acheter ça en les trouvant "mignonnes".).

    K. rapace
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  12. #11
    invite8e50baf6

    Re : les espèces invasives:éradicatio n ou non?

    salut
    je viens de faire un stage sur la régulation des ragondins... Il est vrai qu'il causent beaucoup de dégats (réseaux hydroliques, faune et flore locale...) et qu'il est nécessaire de les surveiller et de les réguler. Mais c'est tout de même l'homme qui par pur soucis économique (fourrure) que le ragondins a été implanté en europe et en afrique... je ne pense pas qu'il est demandé à partir d'amérique du sud!! Néanmoins il existe maintenant des méthode "écologique" pour traiter ces especes, nottament le piégeage qui limite les dégats par rapport à la lutte chimique (pas de "déchets", sélection des especes capturées...). La question de l'éradication ne sait pas poser pendant mon stage, mais je sais qu'ils ont réussi en Angleterre... Bon courage
    mumu¤

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