Bonjour,
C'est tout bête mais j'ai du mal à définir ce qu'est une science. Si bien que je n'arrive pas à répondre à la deuxième question. Un coup de pouce ? Merci d'avance !
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Bonjour,
C'est tout bête mais j'ai du mal à définir ce qu'est une science. Si bien que je n'arrive pas à répondre à la deuxième question. Un coup de pouce ? Merci d'avance !
Bonjour,
Le problème c'est que c'est un mot polysémique c'est à dire qui a plusieurs sens. Du coup c'est difficile de donner une définition qui convient à tout le monde et à tous les contextes ^^
De manière super simpliste on peut dire qu'il s'agit d'un corpus de connaissances, ainsi qu'une façon de penser (une façon d'interroger notre univers avec scepticisme).
La médecine se trouve à la jonction de la science et de la technique (art ou pratique).
La psychanalyse n'est pas une science. "On lui a reproché l'absence de fondements clinique, expérimental et scientifique solides et rigoureux ainsi que des incohérences théoriques ce qui a conduit Popper à considérer que la psychanalyse était une « pseudo-science », et George Steiner à affirmer qu'il s'agissait d'une « fiction littéraire »"
Il ne faut pas se laisser submerger par la compléxité sans pour autant la perdre de vue.
Bonjour, je ne suis pas philosophe et pas scientifique non plus, mais je me lance.
Le terme de science peut être utilisé de nombreuses manières et son sens dépend du contexte.
D'abord, le mot "science" peut être utilisé dans un sens très général, disons que c'est le sens litteraire du mot, peut-être aussi le sens historique. Dans ce cas, il peut s'appliquer à n'importe quel sujet d'étude, à partir du moment ou ce sujet donne lieu à la construction d'un ensemble de connaissances, partagées par une communauté. Les "connaissances" ici sont toutes les affirmations qui sont tenues pour vraies par la communauté dans le champ étudié. Avec ce sens litteraire, presque n'importe quel sujet d'étude peut avoir ses sciences associées. La numérologie est alors une science de la signification des nombres, l'astrologie est une science de l'influence des planètes sur le destin, etc. Dans ce sens très large, même une religion peut être considérée comme une science, disons que ce serait une science des causes surnaturelles.
Bien entendu, ce n'est pas ce sens là qui est l'objet de Futura-Science et ce n'est pas non plus le sujet de ce fil, mais je devais le préciser pour pouvoir l'éliminer.
J'en viens donc aux sens plus modernes et plus spécialisés du terme "science".
Je vais passer directement au sens le plus moderne du terme. Ensuite, je verrais quelques intermédiaires.
Une science est un processus d'établissement de connaissances utilisant des méthodes particulières, dites scientifiques. (donc, il faut d'abord définir les méthodes scientifiques)
Les méthodes scientifiques partent du principe (admis au départ) qu'il existe une communauté d'observateurs qui sont tous les êtres humains. On pose comme principe (admis au départ) que les êtres humains sont des observateurs crédibles qui sont capables de rendre compte de ce qu'ils voient/sentent/entendent et qui ont accès, par l'intermédiaire de leurs sens, à un même monde partagé par tous (qu'on appellera le monde réel). On part aussi du principe que parmis ces observateurs, il y a des menteurs, des sourds, des aveugles, des illuminés, des tricheurs, des malades, des abrutis (complétez ...) qui ne rendent pas correctement compte du monde réel, mais que leur influence peut être annulée à condition d'utiliser des méthodes appropriées, que j'appelle les méthodes scientifiques d'établissement d'un consensus. Les méthodes scientifiques d'établissement d'un consensus consistent principalement en la communication détaillée des observations et la reproduction des expériences. Une observation rapportée par une personne n'a pas le même poids qu'une observation rapportée par plusieurs personnes, indépendemment les unes des autres. Dans les méthodes scientifiques, il est aussi très important de tracer l'origine des observations, car 1000 personnes qui rapportent dans le moindre détail les mêmes observations, ont peut-être simplement communiqué entre elles (par bouche à oreille ou bien en lisant le même livre) à partir d'une observation unique. Dans ce cas, l'observation rapportée par les 1000 personne n'a qu'un poid de 1 (et non 1000) dans l'établissement d'un consensus. Ces méthodes sont destinées à résoudre les polémiques et aboutir à un consensus scientifique.
Ces observateurs construisent des connaissances scientifiques, qui sont toutes les affirmations qui, à un moment donné, sont tenues pour vraies avec un bon niveau de consensus scientifique, par la communauté humaine, à partir des observations et en utilisant les méthodes scientifiques d'obtention du consensus.
Quelques caractéristiques particulières des sciences, qui peuvent être déduites de cette définition :
- La méthode scientifique d'établissement d'un consensus n'est pas démocratique. Les observations rapportées par 10 personnes peuvent avoir plus de poids que celles rapportées par 1000 personnes, dès lors qu'il est établi que les 1000 personnes se réfèrent à 1 seule observation initiale, alors que les 10 personnes se réfèrent à 10 observations indépendantes entre elles. La démocratie est aussi une méthode très efficace d'obtention d'un consensus, mais qui est substantiellement différente de la méthode scientifique. En démocratie, il faut convaincre un maximum de personnes. En science, c'est le nombre d'observations indépendantes qui compte, pas le nombre de personnes qui les soutiennent. L'avis d'une seule personne peut avoir plus de poids que l'avis de 100000 personnes, si le nombre d'observations -correctement décrites- sur lesquelles la personne unique se fonde est plus grand que le nombre d'observations sur lesquelles les 100000 personnes se fondent. Par exemple, un consensus démocratique est que les plantes OGM cultivées actuellement sont plus dangereuses que les autres plantes cultivées (97% des Français le pensent), alors que le consensus scientifique actuel est que les plantes OGM cultivées actuellement ne sont ni plus ni moins dangereuses que les autres plantes cultivées.
- Tous les êtres humains sont des observateurs à priori également valables du monde réel. Il n'y a pas d'élu, de gourou, de prophète, de voyant extralucide, dont la parole serait à priori plus crédible que celle des autres.
- Les connaissances scientifiques évoluent en permanence, au fur et à mesure que les observations s'accumulent, contredisant parfois certaines anciennes observations obtenues avec des outils moins performants.
- Une activité peut être considérée comme scientifique à un moment donné, mais ne plus l'être à un autre moment. Cela est dus au fait que les critères qui fondent la méthode scientifique évoluent au cours du temps. Par exemple, la médecine du 18ème siècle pouvait certainement être considérée comme une science à cette époque. Aujourd'hui, la méthode utilisée à l'époque pour acquérir les connaissances médicales ne serait plus considérée comme acceptable. Par exemple, l'homéopathie pouvait être considérée comme une science avec les critères du 18ème siècle, mais ne peut plus l'être avec les critères d'aujourd'hui.
- Avec cette définition, il ne peut pas y avoir de "science chinoise", ni de "science prolétarienne", ni de "science citoyenne". Il peut y avoir des chinois, des prolétaires ou des citoyens qui pratiquent les sciences, mais leur connaissances scientifique n'en sont réellement que si elles peuvent être établies par n'importe qui d'autre. Les connaissances établies par une "science chinoise" n'ont aucune raison d'être différentes des connaissances établies par la science tout court.
- Avec cette définition des sciences, les mathématiques en elles-mêmes ne sont pas une science (pourtant, on l'appelle souvent la reine des sciences). En effet, les connaissances mathématiques, par exemple 2+2=4, ne proviennent pas de l'expérience ou de l'observation, mais sont issues de conventions établies entre mathématiciens. Les mathématiques sont un langage utilisé pour communiquer les connaissances scientifiques en les exprimant de manière compacte, compréhensible par un maximum de personnes. Je sais que cette remarque n'est pas consensuelle, car certaines personnes considèrent que l'introspection est un mode d'observation du monde réel comme un autre.
Il existe une définition un peu moins moderne des sciences, disons intermédiaires entre la litteraire et la moderne, c'est celle que j'appelle la définition cartésienne (de Descartes). Cette définition part du principe que c'est la déduction logique, on dit aussi "la raison" qui permet de départager une connaissance scientifique d'une connaissance autre. Un scientifique serait donc une personne qui utilise sa raison, qui réfléchit par lui-même et logiquement, par opposition à des préjugés ou des opinions traditionnelle. Une connaissance scientifique serait toute connaissance incontestable pour quelqu'un de "raisonnable" (doué de raison). Dans cette définition là, les mathématiques peuvent être considérées une science à part entière (ce que Descartes aurait approuvé).
Personnellement, cette définition me satisfait moins, car je considère que certaines religions ou systèmes philosophiques sont extrèmement logiques, "raisonnables" au sens de Descartes, sans que je les considère comme des sciences. D'autre part, il y a un problème quant à la détermination de ce qui est "incontestablement raisonnable" et ce qui ne l'est pas. Je ne crois pas qu'il y ait des connaissances incontestables (ce n'est que mon avis), même pas -surtout pas- 2+2=4, ni même que l'ensemble vide ne contient aucun élément.
Alors, la médecine est-elle une science ?
Dans la médecine, il y a plein de branches. Certaines ont un statut de science dans la mesure où elles utilisent des méthodes scientifiques actuelles pour établir les connaissances. D'autres non, soit qu'elles utilisent des méthodes anciennes qui ne sont plus considérées comme des méthodes scientifiques actuellement, soit qu'elles n'ont jamais utilisé des méthodes d'établissement des connaissances qui s'apparentent aux méthodes scientifiques.
La psychanalyse est-elle une science ?
Actuellement non, car les psychanalystes n'utilisent pas les méthodes actuelles d'établissement des connaissances scientifiques.
Qu'on appellera plutôt l'espace représentatif de nos sensations, même si certain ne peuvent le dissocier d'une ontologie a priori. Ensuite nous nous construisons à l'aide de nos facultés de raisonnement, de communications des abstractions/conceptualisations pour rapporter, de manière intelligible pour nous humain, les "phénomènes physiques" répondant à nos questionnements et guidé par des faits expérimentaux, mais reste libre et n’est limité que par la nécessité d’éviter toute contradiction et coller avec nos observations.Les méthodes scientifiques partent du principe (admis au départ) qu'il existe une communauté d'observateurs qui sont tous les êtres humains. On pose comme principe (admis au départ) que les êtres humains sont des observateurs crédibles qui sont capables de rendre compte de ce qu'ils voient/sentent/entendent et qui ont accès, par l'intermédiaire de leurs sens, à un même monde partagé par tous (qu'on appellera le monde réel).
Patrick
Patrick
Dernière modification par invite6754323456711 ; 21/04/2013 à 22h30.
Bonjour à tous
Elle ne le sera jamais, de par son "objet": la psychanalyse s'intéresse à ce que la science doit exclure pour se constituer comme telle, c'est à dire le "sujet".La psychanalyse est-elle une science ?
Actuellement non, car les psychanalystes n'utilisent pas les méthodes actuelles d'établissement des connaissances scientifiques.
La psychanalyse ne saurait devenir une science sans aussitôt ne plus être la psychanalyse (ce qui n'empêche qu'un analyste sérieux se doive de respecter les critères de cohérence interne et de prise en compte des faits d'expérience, comme des avancées des sciences).
Cordialement
Le point de vue de Kandel sur le sujet, en 2000 peu après son prix Nobel:
Personnellement, je crois que c'est la position exprimée par Karlp qui prévaudra, et (en tout respect) que c'est la raison pour laquelle cette discipline se condamne elle-même aux poubelles de l'histoire.L’enjeu pour les psychanalystes est de devenir des participants actifs dans la difficile tentative jointe de la biologie et de la psychologie, incluant la psychanalyse, de comprendre l’esprit. Si cette transformation dans le climat intellectuel de la psychanalyse doit advenir, et je crois qu’elle le doit, les instituts de psychanalyse eux-mêmes doivent cesser d’être des écoles de vocations – des corporations, comme elles l’étaient – pour devenir des centres de recherche
(...)
Le rapport Flexner [136], qui fut complété en 1910, insistait sur le fait que la médecine est une profession basée sur la science qui requiert une structure d’éducation portant à la fois sur les sciences fondamentales et sur leur application à la médecine clinique.
(...)
ce dont la psychanalyse peut avoir besoin, s’il s’agit de survivre comme une force intellectuelle dans le 21e siècle, c’est de quelque chose d’analogue à un rapport Flexner pour les instituts de psychanalyse.
Ce qui a porté tant de nous vers la psychanalyse dans les années 1950 et le début des années 1960, c’était sa curiosité audacieuse – son zèle d’investigation. J’ai été moi-même conduit à l’étude neurobiologique de la mémoire parce que je voyais la mémoire comme l’élément central d’une compréhension plus profonde de l’esprit, un intérêt d’abord éveillé par la psychanalyse. On peut espérer que l’excitation et le succès de la biologie actuelle relancent la curiosité investigatrice de la communauté psychanalytique et qu’une discipline unifiée de neurobiologie, de psychologie cognitive et de psychanalyse forge une nouvelle et plus profonde compréhension de l’esprit.
je conseillerais "La volonté de faire science : A propos de la psychanalyse" d'Isabelle Stengers qui traite de la question de la science et de la psychanalyse, comme son titre l'indique. Je n'ai pas compris grand chose, mais c'est très intéressant.
Je suis médecin psychanalyste. Vos questions sont donc au coeur de mon travail. Elles sont aussi au coeur des travaux de Freud et de Lacan qui sont pour moi des outils de travail précieux. Pour répondre précisément à la première de vos questions. Je dirai qu'elle est mal posée. Je vous propose de la formuler ainsi : A quelles conditions allons-nous qualifier un acte de scientifique ? L'émergence de la science expérimentale a mis l'accent sur le fait que le critère ultime de vérité ne pouvait être ni l'autorité, ni la logique, mais l'expérience qui est un acte qui subvertit les préjugés et oblige à remettre la théorie sur le métier. Ainsi, la théorie biologique de la maladie est contredite en acte de pratique courante du côté du patient et l'acte médical est scientifique dans la mesure où il accepte de prendre en compte cette subversion de la théorie par la pratique.
ceci n'est pas clair pour moi !
on ne fait pas de "pratique" en médecine qui soit hors champ d'une base théorique de connaissance.
pouvez vous préciser.
merci
Cdt.
ben si.... pratiquant moi-même la médecine 'dure', je peux affirmer que l'exercice de la médecine N'EST PAS scientifique.
pourquoi?
parce que l'exercice de la médecine, c'est prendre des décisions, faire des choix (et, pour certains, faire des actes plus ou moins manuels)
D'autant que certaines décisions, certains choix sont fondés sur des lois et des réglements qui s'imposent à nous ou/et au malade. D'autres épendent de la demande des malades -ou de la société-.
Tout ça n'a rien à voir avec la démarche scientifique, qui n'a à conaître que de la Connaissance.
La Médecine, c'est une technique. Avec des objectifs définis par un Code de Déontologie, des règles morales, des recommandations diverses (dont la bonne gestion des moyens alloués, etc
Cependant la dite Médecine s'appuie sur les Connaissances Scientifiques actuellement acquises.
Faut pas dire que dire que la Médecine EST scientifique,
mais que la Médecine EST basée sur les connaissances scientifiques embrassant le domaine médical (et d'autres, d'ailleurs)
C'est ce qu'on appelle "la recherche médicale" qui doit nécessairement être scientifique (utiliser les méthodes scientifiques pour affirmer ce qui est, et définir (mesurer) les conséquenses de ce qu'on peut faire).
ça va même plus loin, puisqu'il y a des évaluations des traitements selon la balance (bénéfice/risque'), tout en sachant que les critères mêmes sont étrangers à la Vérité scientifique. Les critères de qualité de résultat, d'acceptabilité des effets secondaires sont issus de la morale commune, des desidérata sociaux, et d'autres éléments de nature émotive. par contre ensuite les calculs et les estimations d'indices sont issus de la méthode scientifique.
ça s'appelle recherche clinique, épidémiologie, évaluation médicale, hygiène etc; les résultas sont de nature scientifique; bien sûr ils sont réfuitables par méthode scientifique
Tout ça débouche sur des avis, des recommandations, des règlements.... pondus par des aéropages de gens titrés, et, en principe, très au fait des questions traitées. Leurs choix d' 'experts' (unanimes... ou par consensus) sont basés sur une démarche d'évaluation scientifiquement valable, mais il s'agit de décisions indépendantes de la vérité scientifique.
Ces avis ne sont pas réfutables par la méthode scientifique, qu'on les accepte ou non....
Ils peuventt seulement être remis en cause..... par un nouvel avis d'experts... suite à de nouveaux critères sociaux, politiques... ou, évidemment; à de nouveaux travaux scientifiques.
Il y a un autre raisonnement plus radical qui réfute la proposition mise en examen:
LA Médecine a pour objectif de traiter individuellement chaque cas de chaque maladie (on traite UN malade, en principe...)
La Science s'occupe de conaitre des règles générales qui régissent les faits réels, à partir d'expariences et d'observations.
Deux domaines qui n'ont guêre de points communs....
Pour la psychanalyse, c'est évident que la 'praique' n'est pas scientifique, pour les mêmes raisons.
Pour ce qui est des "théories psychanalytiques" est-ce que, actuellement, les psychanalystes prétendent à UNE vérité des interprétations qu'ils donnent du ressenti psychique des humains?
OU ne serait-cer pas UNE (DES) constructions intellectuelles destinées à constituer un support à une action contrôlable et, si possible, positive, sur nos mécanismes psychiques. Ne serait-ce pas un corpus (critiquable, quand à ses résultats) de connaisances techniques concernant les mécanismes psy?
nb. ces connaissances techniques sont susceptibles de bénéficier des conaissances scientifiques (neuro, pharmaco, etc).....
ami toubib-or-not: c'est pas facile d'interpréter votre langage spécifique. Est-ce que ma façon de voir va dans ton sens ou le contredit?
cordialement
hp
rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant.... (Pierre Dac...)
je ne saisi pas d'avantage le tien !.
Bonsoir,
Le doc et le psy sont des techniciens qui sont dans l'action (la pratique), pas des chercheurs qui sont dans la contemplation (theoria).
De même que le technicien qui veut faire exploser ce rocher doit mobiliser les connaissances des chercheurs en science physique,
- le doc qui veut guérir cet animal doit mobiliser les connaissances des chercheurs en biologie et
- le psy qui veut guérir cette psychè doit mobiliser les connaissances des chercheurs en psychologie.
Et le psy se rapproche plus du chirurgien qui opère, qui est dans l'action, que du toubib qui "se contente" d'énoncer un discours prescriptif.
Dernière modification par Nicophil ; 29/01/2014 à 00h27.
La réalité, c'est ce qui reste quand on cesse de croire à la matrice logicielle.
La réalité, c'est ce qui reste quand on cesse de croire à la matrice logicielle.
oula, je te laisse ta définition, qui me semble bien étrange ( "opère" , "âme" )
concernant le mess précédent, ce n'est pas parce que le médecin n'est pas chercheur, qu'il n'est pas scientifique.
c'est une drôle de notion de la pratique scientifique que je lis là .
Je ne suis pas d'accord avec l'entier argumentaire de Bounoume.
La raison : nier la scientificité de la médecine en tant que "technique", c'est comme nier la technicité des sciences.
Parce que les sciences, pour avoir moi-même paillassé au lycée, c'est d'avantage "que" juste des connaissances. Il y a bien sûr aussi des modèles -- à but évaluatifs ou démonstratifs. Quand c'est évaluatif comme la météo ou la psychiatrie, on entend parfois parler de sciences "molles" parce que les modèles sont très empiriques -- mais pas nécessairement simplounet, oh que non !
Prenez l'anatomie : une science qu'on peut éventuellement qualifier d'exacte/dure continuellement en évolution, car nombreux sont les modèles animaux, végétaux, microbiens même et j'en passe dont on déduit des anomalies voire des anormalités. Sa base est pourtant empirique, faite d'observations ; mais cette discipline est bel et bien scientifique, s'appuuant même de mathématiques telle la géométrie, la quantification voire la statistique.
Et l'astronomie ? À quel moment crée-t-on en laboratoire des étoiles à neutrons ou même étranges pour en vérifier les modèles ? Je ne crois pas qu'on puisse tout faire ou déduire juste à partir des accélérateurs de particules, même si ces derniers nous en apprennent long sur l'intimité de la matière et donc de notre univers.
Mais qu'est-ce que la Science alors ? Beaucoup de sueur, froide parfois, excitée aussi, et avant tout de la rigueur d'un ascétisme tellement drastique dans sa technicité que les "petits génies incompris" mais surtout incomprenant en viennent à insulter tant de labeur où la technique surpasse le talent, pour une objectivité sans faille.
Le médecin est un humain, peut-être talentueux ou non ; mais la technique est scientifique, le modus operandus n'a rien de magique. Par contre ça coûte sûrement beaucoup d'effort humain -- quoique les robots et modèles (= la technique) rattrapent allégrement des aléas humains de plus en plus scrutés et réduits : afin d'obtenir l'efficacité de façon stable, reproductible à l'envie, "à l'infini"plutôt qu'aléatoirement ou presque.
La médecine est donc une science, même si ses acteurs sont humains -- comme pour tout autre discipline scientifique.
J'ai bien pris soin de ne pas utiliser "scientifique"!
Il y a une division du travail scientifique lato sensu entre les théoriciens et les techniciens.
La réalité, c'est ce qui reste quand on cesse de croire à la matrice logicielle.
ou veux tu en venir avec tes segmentations ?
même dans la phase "recherche" il y a une partie amont, toute théorique, et une partie plus aval ( mais pas tant que ça ) qui poursuit la recherche au niveau expérimental
par ailleurs de nombreux médecins croisent les deux.
je ne manque pas d'exemple.
j'ai l'impression que tu vois les doc comme des garagistes du corps humain.
Penses-tu à la bio(techno)logie de garage, dont il était aussi fait mention dans l'article de ce premier message ?
Quant au qualificatif "scientifique", ne devrait-il pas accompagner le substantif "démarche" ? Une personne scientifique ne me semble pas avoir de sens. Un acte, encore moins, tant qu'on ne sait pas dans quelle démarche il s'inscrit. Je peux bien prendre des observations (de manière scientifique) puis les interpréter ou utiliser à une autre sauce (non scientifique).
Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.
je ne sais interpréter.
un astrologue te dira qu'il suit une "démarche" scientifique , avec son compas et ses calculs.
enfin, si c'est histoire de "causer" ?!
pour simplifier, j'emploi le mot scientifique, quand il s'agit d'un homme de science( c-a-d reconnue comme telle , dure ou molle ) exerçant dans son domaine de compétence et suivant une démarche scientifique.
Comme il a été dit. il existe autant de sens au terme science qu'il existe de sciences. A mesure qu'on cherche à réunir un maximum de sciences dans une seule définition on la rend de plus en plus simpliste, (donc détaché de la réalité scientifique) et de plus en plus métaphysique. Par le choix des termes on prend des positions idéologiques.
Il est donc plus raisonnable je pense de chercher à comprendre les sciences n'ont pas en cherchant à les définir, mais en comparant leur méthodes entre elles. Ce qui permet de distinguer grossomodo deux sciences. Les sciences souples et sciences dures. Notre civilisation peine à distinguer formellement une troisième catégorie. Soit à mettre de coté l'idéologie pure des sciences souples.
On m'objectera que la médecine n'est pas une science dure. La médecine est une pratique, une ingénierie qui s'appuie sur un savoir scientifique solide des sciences dures inscrite meme dans sa pratique.
la première phrase est un peu "forte" quand même !
sinon, c'est quoi la "troisième" catégorie ?.
j'ai une vague idée, mais je préfèrerai ta propre présentation .
il convient d'ailleurs de distinguer historiquement les sciences des arts au sens premier:
le terme d'« art » désignant initialement un ensemble de procédés/méthodes servant à produire un certain résultat ( artisan )
bref un savoir faire essentiellement empirique.
ce qui n'est pas le cas de la médecine actuelle.( même si , dans certains domaines, elle s'en inspire )
Exact, Ansset.
La démarche scientifique se base sur l'objectivité des faits -- un idéal certes, qu'il ne faut pas perdre de vue quand même !
L'art demande du talent, la science demande de la rigueur. Un chef-d'oeuvre est une pièce unique, quand la technique tend vers la reproduction à l'identique. La Science est source de beaucoup de techniques surtout modernes, et l'Art est porteur de messages et d'histoires.
Le fait enlevé de toute nos interprétations qui l'enveloppent n'est que bruit/a-conceptuel et ne nous dit rien de lui-même.
La parabole de Poincaré : « Le savant doit ordonner, on fait la science avec des faits comme une maison avec des pierres, mais une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison ».
Patrick
Autre point intéressant à analyser. C'est une affirmation énoncée par la subjectivité de l'être humain que nous reconnaissons. Ce que nous objectivons c'est la cohérence de nos représentations abstraites pour rendre compte de ceux que nous extrayons de "quelque chose (par opposition au solipsisme qui ne peut être réfutable)" et constatons par inter-subjectivité.
Patrick
Le médecin dans son exercice utilise les connaissances scientifiques acquises, quoique l'exercice médical ne soit pas une science.
rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant.... (Pierre Dac...)
qu'appelles-tu "exercice médical" ? .
Faire un diagnostic et proposer une thérapeutique.
"mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus