le matérialisme en question
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le matérialisme en question



  1. #1
    invite0e4ceef6

    le matérialisme en question


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    Si les faits relatifs au comportement des objets physiques sont aujourd'hui bien expliqués, les physiciens reconnaissent tous que ces explications ne font nullement intervenir la notion de "matière", qui demeure insaisissable. On doit alors se demander ce qu'est cette "nature matérielle" dont Yves Quiniou fait grand cas (Le Monde du 4 mars) et dont il pose que l'homme tout entier est un produit. L'adjectif "matériel" serait-il ici un mot creux ?

    Et quant à l'idée que la pensée est sécrétée par la réalité empirique que révèlent biologie, neurologie, etc., elle n'a manifestement de sens qu'à la condition que cette "réalité" soit autre chose qu'une interprétation du perçu par la pensée elle-même, autrement dit, soit un "en soi". Or, selon les sciences en question, les choses sont faites de molécules, électrons, etc., bref d'objets obéissant à la physique quantique, et il se trouve qu'interpréter celle-ci comme portant sur des "en soi" soulève d'énormes difficultés. Peut-être est-ce là la raison qui fait que les matérialistes d'aujourd'hui (et, en un sens, Yves Quiniou lui-même) préfèrent défendre, plutôt qu'un rigide "matérialisme ontologique", un matérialisme atténué, présenté comme étant l'indispensable présupposé méthodologique de la science mais comme laissant ouvertes les grandes questions métaphysiques.

    Un tel "matérialisme méthodologique" n'a, dans son principe, rien qui puisse heurter les "spiritualistes" de notre temps, qui, au contraire, se rendent compte que son acceptation est très utile dans la plupart des disciplines scientifiques. Mais est-il véritablement un présupposé de la recherche, indispensable au développement de quelque discipline que ce soit ? Ici, je prétends qu'il n'en est rien. Il y en a une, et non des moindres, qui a échappé à la règle, c'est la physique quantique. On peut certes ne pas partager les vues de Niels Bohr. Mais il est factuellement vrai que M. Bohr et ses élèves furent à l'origine des développements de la physique du XXe siècle, qui se sont avérés, en tous domaines, les plus féconds. Aucun physicien ne niera ce fait historique. Or, selon Niels Bohr, un instrument de mesure doit être considéré comme obéissant à la physique classique (par opposition à "quantique"), non du tout en vertu de ses propriétés physiques, mais seulement en raison du fait qu'il nous sert, à nous, d'instrument. De plus, alors que le choix (humain) de cet instrument définit, entre autres conditions expérimentales, celles qui déterminent quels types de prédictions l'on pourra ultérieurement faire, ces dernières conditions sont, selon M. Bohr, "un élément inhérent à la description de tout phénomène auquel le terme de "réalité physique" peut être attaché" (Physical Review 48, 1935).

    Il serait absurde de qualifier de matérialiste, même sur le seul plan méthodologique, une conception de ce genre selon laquelle, comme on le voit, en tant qu'objet de science la "réalité physique" est un phénomène auquel l'action et l'expérience humaine sont "inhérentes". Il faut en dire autant des vues d'Heisenberg, de Pauli, de Born, bref des principaux artisans de la physique de notre temps. Ils ont pris pour assise conceptuelle de leur recherche non pas le matérialisme, mais bien, tout au contraire, un certain pragmatisme philosophique, dans lequel la conception matérialiste est vue comme une "métaphysique" externe à la science.

    Depuis, des efforts furent déployés, visant à rendre la physique quantique "ontologiquement interprétable". J'en vanterai seulement l'utilité, notant qu'ils nous éclairent sur la problématique en jeu. Cependant, en ce qui concerne la méthode, que ce n'est pas à partir de la notion de réalité en soi - ou de "matière" - que la physique actuelle se développe.

    Bernard d'Espagnat, physicien, membre de l'Institut, est professeur émérite de l'Université Paris-Orsay.

    les physiciens me semble etre sur ce point comme une personne qui prendrais une bille de terre cuite bien solide, et qui après avoir donné un coup de marteaux bien fort dessus, dirais en faisant glisser la poussière entre ses doigts, dirait: regardez la Matière n'existe pas, rien n'est matériel tout est fluide.

    n'y a t-il pas ici une sorte d'evidence caché au fait materiel au dela de la nature energétique de celle-ci??
    la matière n'et-elle qu'energie, ou bien est-elle la structure de cette energie.
    il me semble que détruire la matière pour démontrer que celle-ci n'existe pas vraiment est une argumentation un peu fallacieuse a mon gout.

    peut-on vraimen penser la matière simplement par l'energie qu'elle contient?? faut-il oublier son etre structurel pour se faire??

    d'un autre point de vue, couper la matière en petit bout toujours plus ne resemble-t-il pas au problème de zénon d'elée de la flèche??
    a force de tendre vers l'infiniment petit, vers le quasiment rien, n'est-il quelque part un peu normal de plus rien trouver a emietter.
    le parradoxe se résoud d'une manière simple plus on tend vers d'infiniment petit de la distance, et plus l'on tend en même temps vers un temps infiniment petit, le rapport de l'un a l'autre donnant toujours 1 soit quelquechose, un mouvement.
    ainsi reduire vers l'inifini la matière, n'est-ce aussi réduire a l'infinie la distance, et le rapport de l'un à l'autre donnant toujours au final quelquechose une unité d'un quelquechose... soit l'ensemble des divisions opérés, par les division succésive de l'espace. ceci etant toujours egal a 1.

    il me semble vriament que le debat sur la nature de la matière manque son but en cherchant a ne poser celle-ci que sur les restes des strutures matérielle...

    ma question serait donc, comment estimer cette nature double celle de cette energie-structuré que l'on nomme matière.

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  2. #2
    invite89edeb03

    Re : le matérialisme en question

    Citation Envoyé par espagnat
    Peut-être est-ce là la raison qui fait que les matérialistes d'aujourd'hui (et, en un sens, Yves Quiniou lui-même) préfèrent défendre, plutôt qu'un rigide "matérialisme ontologique", un matérialisme atténué, présenté comme étant l'indispensable présupposé méthodologique de la science mais comme laissant ouvertes les grandes questions métaphysiques.
    bonjour;En effet, le "matériealisme" est plus méthodologique qu'ontologique aujourd'hui.
    Non, on nel cherfche pas à détruire la matière pour prouver qu'elle n'existe pas,.On prouve en la détruisant qu'elle est structurée, informée. Les résultats de la physique contemporaine concordent étrangement avec l'hylémorphisme aristotélicien. Mais de grâce, "matériealisme" et "spiritualisme" aujourd'hui ces mots sont quasiment vides de sens, la bipartition est un trompe_l'oeil. Ces catégories de pensée sont complètement obsolètes aujourd'hui!

  3. #3
    invite0384691e

    Re : le matérialisme en question

    Salut !
    Le matérialisme se nourrit des conquêtes scientifiques, mais c'est avant tout un courant de pensée, une philosophie vieille comme le monde.
    Un petit site d'athées militants, ça changera un peu :
    http://atheisme.free.fr/Themes/Materialisme.htm

  4. #4
    invite8915d466

    Re : le matérialisme en question

    Le débat est d'autant plus stérile qu'on s'aperçoit que chaque fois que le "matérialisme" est mis en question,concretement, ce qui fait problème n'est pas la philosophie profonde, métaphysique, du monde (chacun a bien celle qu'il veut!), mais simplement la question de savoir si des faits qui sont censés mettre en question le matérialisme sont réels, ou non (comme les phénomènes paranormaux).

    On traite de matérialistes ceux qui demandent juste des preuves convaincantes de l'existence de faits (ou d'etres comme Dieu ). La vraie question, c'est l'empirisme,pas le matérialisme.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    inviteb7c3f9f9

    Re : le matérialisme en question

    Le matérialisme est aussi une forme de langage au sein duquel seuls les énoncés portant sur le champ perceptif sont pris en considérations.
    Il force une redéfinition du réel et du champ de la science aux phénomènes partagés.
    Les mathématiques sont elles matérialistes ? Sont elles réelles ?

    J.

  7. #6
    invitebc02850c

    Re : le matérialisme en question

    Il semble que la physique, qui s'est construire sur un matérialisme méthodologique, rencontre un problème, celui posé par la mécanique quantique, en remettant en question notre concept classique de matière.
    Et il semble qu'il nous faille remettre en question l'ensemble des principes métaphysiques sur lesquels est basée cette science. Il reste à étudier tout cela en profondeur, et à voir si il vaut mieux conserver le principe matérialiste, ou bien le principe réaliste (il faut bien distinguer le réalisme du matérialisme, le matérialisme énonçant qu'il n'existe que des sytèmes physiques, le réalisme qui énonce qu'une théorie peut étudier l'état d'un système, et présuppose donc un clivage entre observateur et système observé).

    Du fait que la matière, a une échelle très petite, n'a plus rien à voir avec l'idée classique qu'on en a (des particules définies par des positions, des trajectoires, dans l'espace-temps), il vaut peut-être mieux utiliser le terme physicalisme à la place de matérialisme, pour signifier "un matérialisme qui ne présuppose pas de la nature et de la composition de cette matière", et s'en remettre aux lois de la physique.

  8. #7
    invite8613985e

    Re : le matérialisme en question

    J'ai rencontré plusieurs fois dans le fil, le terme de "matérialisme méthodologique", quelqu'un pourrai t il ici m'expliquer ce qui est entendu par là ? Merci.

    A neojousous, qui nous dit que la physique s'est construite sur un matérialisme méthodologique, j'aimerai lui poser la question suivante : a quoi vous référez vous en disant cela, à quelle découverte ... etc
    re-Merci

  9. #8
    invitebc02850c

    Re : le matérialisme en question

    Le matérialisme en science, est un matérialisme méthodologique, dans le sens ou le matérialisme est un présupposé méthodologique nécessaire a priori de l'établissement de toute science. Introduire des facteurs transcendant le monde physique tels que Dieu, ou l'esprit, violerait un certain nombre de principes visant à simplifier et unifier les sciences (par exemple le rasoir d'Ockham).
    Beaucoup de scientifiques sont matérialistes ontologiquement parlant, mais ils le sont (ou le devraient être) en dehors des sciences.
    Car le matérialisme scientifique, n'est pas une croyance en l'inexistence de Dieu (athéisme) mais plutôt un agnosticisme : un bon scientifique ne doit pas dire que Dieu n'existe pas, mais qu'il s'agit d'une question métaphysique en dehors de ses compétences. Il y a une différence fondamentale entre matérialisme scientifique et méthodologique, et matérialisme ontologique qui est de l'ordre de la métaphysique. Il faut donc bien distinguer athéisme dogmatique, et matérialisme scientifique, et éviter la confusion des plans qui souvent faite.

  10. #9
    invite8613985e

    Re : le matérialisme en question

    Citation Envoyé par neojousous
    Le matérialisme en science, est un matérialisme méthodologique, dans le sens ou le matérialisme est un présupposé méthodologique nécessaire a priori de l'établissement de toute science. Introduire des facteurs transcendant le monde physique tels que Dieu, ou l'esprit, violerait un certain nombre de principes visant à simplifier et unifier les sciences (par exemple le rasoir d'Ockham).
    Beaucoup de scientifiques sont matérialistes ontologiquement parlant, mais ils le sont (ou le devraient être) en dehors des sciences.
    Car le matérialisme scientifique, n'est pas une croyance en l'inexistence de Dieu (athéisme) mais plutôt un agnosticisme : un bon scientifique ne doit pas dire que Dieu n'existe pas, mais qu'il s'agit d'une question métaphysique en dehors de ses compétences. Il y a une différence fondamentale entre matérialisme scientifique et méthodologique, et matérialisme ontologique qui est de l'ordre de la métaphysique. Il faut donc bien distinguer athéisme dogmatique, et matérialisme scientifique, et éviter la confusion des plans qui souvent faite.
    neojousous, je vous posais cette question parce que justement la physique ne me semble pas avoir été fondée sur le matérialisme méthodologique, ni sur le positivisme surlequel semble être fondé votre réflexion.

    Tout d'abord le rasoir d'Ockham n'est pas un principe scientifique, il ne peut être qu'un principe empiriste, car le critère de simplicité se fait toujours seulement par rapport à ce qui est connu. Or la réalité physique étant faite de choses connues et inconnues, une explication ne peut être simple que par rapport au domaine du connu, et le fait qu'une chose soit simple par rapport à ce qui est connu ne garanti en aucune manière que cette chose ai une quelconque réalité. Le premier principe à appliquer est le principe de réalité et non de simplicité, car une explication simple de la forme "tout se passe comme si" peut se vérifier un grand nombre de fois, tout en ayant aucune réalité physique. Le critère de simplicité n'est qu'un critère empiriste car il n'est cohérent qu'avec un principe de "généralisation" de données empiriques.

    Il y a peut-être un principe sur lequel nous seront d'accord : il ne saurait y avoir d'intervention divine arbitraire et ponctuelle sur la réalité physique. Cependant, Leibniz, en poussant Newton dans ses dernier retranchements (par l'intermédiaire de Clarke), finira par faire admettre Newton qu'il a besoin d'un Dieu arbitraire pour remettre les planètes sur leur orbite si elles venaient à s'en écarter, et Leibniz d'ironiser : "le Dieu de M. Newton a besoin de remonter sa montre" (cf. correspondance Leibniz-Clarke). En effet suivant la conception de la gravitation de Newton, le système solaire ne peut pas être stable car il est basé sur le seul principe "action-réaction" entre des corps solides, alors que manifestement au contraire le système solaire est stable (d'où le besoin pour Newton d'une intervention divine arbitraire). Pour Leibniz (comme pour Kepler), le système solaire ne peut tirer sa stabilité que d'un principe harmonique qui ordonne le système solaire dans son ensemble, comme un tout. (cf. travaux de Kepler)

    Pour Leibniz, Dieu agit bien sur la nature, non pas de la manière dont le conçoit Newton, mais à travers une harmonie préétablie présente dans l'univers depuis sa création. La différence entre ces 2 conceptions de Dieu est que pour Newton Dieu agit arbitrairement, alors que pour Leibniz il agit toujours suivant une raison suffisante. Cette différence a pour conséquence que pour Leibniz la nature est intelligible, alors que pour Newton elle ne l'est pas (on ne peut découvrir les raisons qui font que la nature est comme elle est puisqu'il n'existe pas de raison). Or sans principe d'intéligibilité il n'y a pas de science, tout juste l'empirisme, et la réalité ne serait ainsi qu'un théatre d'ombres à jamais inaccessible à notre compréhension.

    Prenons maintenant par exemple le principe qui guide la trajectoire de tout rayon lumineux : le principe de moindre temps. Si on aborde ce principe du point de vue d'un positiviste on abouti à se dire que le rayon lumineux "sait" quel chemin il doit emprunter pour que ce soit un chemin de moindre temps, ce qui n'a strictement aucun sens et laisse d'ailleur certains physiciens assez perplexes sur la nature de l'espace temps. Par contre si on adopte un point de vue platonicien, on dira plutôt qu'il existe dans l'univers un principe unique et efficent en tout lieu, à toute époque et à toute échelle de grandeur qui ordonne l'univers pour qu'une multiplicité de rayons lumineux empruntent tous un chemin de moindre temps. Ici ce n'est donc pas le rayon qui "sait" par où passer, il est guidé par un principe (le un) qu'on ne peut percevoir directement, i.e. qu'on ne peut ni voir ni toucher, mais qui est détectable par la raison humaine à travers l'ensemble de chaque cas particulier de rayon lumineux (le multiple). Et là contrairement au positivisme on est dans un système philosophique cohérent et qui a un sens.

    L'ironie de l'histoire est que les positivistes, en cherchant à évacuer la métaphysique de toute démarche scientifique, cela en la caricaturant et en la réduisant à quelque chose qu'elle n'est pas (quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage), ils ont crée un système qui abouti exactement à faire ce qu'ils reprochent à la métaphysique : le système positiviste a besoin d'interventions arbitraires "magiques". En voulant faire sortir le Dieu sage de Leibniz par la grande porte de devant, ils ont fait rentrer le Dieu capricieux de Newton par la petite porte de derière. Le positivisme abouti donc à quelque chose qui n'est pas de la science, seulement une forme d'empirisme qui est bien incapable de permettre des découvertes comme le principe de moindre temps ou l'ordonancement harmonique du système solaire. Certes les travaux de Kepler restent inachévés, ce qui fait faussement croire à certains qu'ils sont faux, mais Leibniz a clairement montré que sa démarche était la bonne et non celle de Newton.

  11. #10
    invitee7308357

    Re : le matérialisme en question

    Citation Envoyé par leibniz
    En voulant faire sortir le Dieu sage de Leibniz par la grande porte de devant, ils ont fait rentrer le Dieu capricieux de Newton par la petite porte de derière.
    Sous-entends tu que Newton a soodoomisé Leibniz ?

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