Bonjour.
Ordinairement l'idée de vide "absolu" c'est l'idée de l'absence de toute matière, de toute particule élémentaire.
Le vide le plus poussé réalisable sur la terre, en laboratoire, est de l'ordre de 2 millions de molécules par centimètre cube.
Au sein des gaz interstellaires la densité de matière atteint aisément l'atome par centimètre cube :
Or la matière est faite de vide en ce sens qu'en pourcentages il y a plus de vide dans toute matière que d'éléments de matière => donc la question se corse car si le vide n'était pas quelque chose, était néant, comment pourrait-il être constitutif de quelque chose qui existe ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vide_%28physique%29 :
En physique, le vide est l'absence de toute matière. Le vide absolu est donc un milieu statistiquement sans particules élémentaires. Un espace dans lequel les molécules sont fortement raréfiées peut donc être retenu comme une première définition du vide approximatif. Ainsi, pour « faire le vide », il suffit d’utiliser une pompe à vide pour extraire l’air d'une enceinte étanche. La qualité du vide est alors définie par la pression d'air résiduelle, généralement exprimée en pascal, en millibar ou en torr. Seul un vide partiel peut être atteint avec un tel processus, quelle que soit la température.
Une pression de l'ordre de 10-8 Pa est communément référencée comme « ultravide »1. Des expériences menées à très basse température, proche du zéro absolu permettent d’atteindre de tels seuils, où les mesures dénombrent encore 2 millions de molécules par centimètre cube[réf. nécessaire]. Par comparaison, la densité au sein des gaz interstellaires est de l'ordre de 1 atome par centimètre cube
En somme comme dirait Klein E : "De quoi le vide est-il plein ? "
A priori mieux valant user du vide comme de quelque chose qui existe, non comme d'un néant de quoi que ce soit qui n'existe pas du tout.
https://www.franceculture.fr/emissio...e-est-il-plein
De l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge, on s’est furieusement bagarré à propos de l’existence du vide, jusqu’à aboutir à la fameuse formule de Roger Bacon : « La nature a horreur du vide ». Prise trop au sérieux, cette phrase a même conduit à envisager l’horreur du vide comme une véritable force capable d’agir sur les objets : ainsi, au Moyen Âge, on croyait - à tort - que l’eau, comme tous les autres corps, se contracte quand elle devient solide, autrement dit que la glace occupe moins de volume que l’eau liquide on interprétait donc le fait qu’une bouteille d’eau se casse sous l’effet du gèle en disant que la nature préfère briser la bouteille plutôt que de laisser du vide se former à l’intérieur… Pour résumer cette conception du vide, Gaston Bachelard avait trouvé une jolie formule : « le vide est un facteur d’anéantissement apportant dans toute substance la contagion de son néant »[1].
De nos jours, on définit plutôt le vide comme étant ce qui reste dans un récipient après qu’on en tout extrait. Cette définition est toutefois problématique. Pourquoi ? Parce que si le vide existe, c’est qu’il n’est pas rien, c’est qu’il est quelque chose de particulier, mais curieusement, ce “ quelque chose de particulier ” qu’il est ne doit pas être enlevé quand on fait le vide sous peine de faire du vide en question un pur néant qu’il ne peut pas être puisqu’on vient de dire qu’il était quelque chose… En clair, pour faire le vide, il faut tout enlever, absolument tout, sauf le vide…
D’où la question : que doit-on inclure dans ce « tout » qu'on enlève ? Doit-on considérer, par exemple, que l'espace ne fait pas partie du vide et qu’on peut donc l’enlever ? Ou bien doit-on considérer que l’espace est un élément du vide ? Descartes faisait remarquer que nous qualifions de vide une cruche qui contient de l’air sous prétexte qu’elle est faite pour contenir de l’eau et non de l’air. Nous la disons vide alors même qu’elle n’est pas vide puisqu’elle contient de l’air...
On voit par là que pour dire ce qu’est le « vide », il faut pouvoir définir ce que l’on enlève. Je peux (en principe) encore ôter l’air que contient la cruche, laissant subsister cette dernière en tant que contenant. Si j’enlève la cruche, il subsiste encore un lieu, un espace. Où dois-je m’arrêter ? Où se termine la panoplie des objets que je dois ôter pour réaliser le vide ?
[1] Gaston Bachelard, Les Intuitions atomistiques (Essai de classification), Paris, Vrin, 1975, p. 36.
Mais peut-être la réalité est-elle constituée d'un mélange de quelque chose qui existe et de quelque chose qui n'existe pas ?
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