Bonjour à tous,
Si seulement « dix personnes au monde peuvent comprendre une théorie, » elles risquent de se retrouver bien isolées, contrainte à ne pouvoir discuter qu’entre elles, laissant le reste de l’humanité tributaire d’un savoir interdit.
Ce n’est pas satisfaisant. L’idée que la terre soit ronde plutôt que plate doit rester accessible même à celui qui ne sait pas le démontrer, par exemple en lui faisant contempler l’horizon sur la mer.
A l’inverse, si une théorie, pour prétendre être achevée et maîtrisée, doit être « compréhensible par un enfant de cinq ans, » alors il nous faut définir ce que représente ce transfert de connaissance, du savant à l’ignorant.
Si le savant est responsable de son savoir, l’ignorant est responsable de sa compréhension. Il ne peut se contenter de dire « je ne comprends pas, c’est trop compliqué, » et en rejeter la charge sur le seul savant. Faute de quoi, celui-ci serait en droit de se refermer sur son savoir et d’ignorer l’ignorant.
Reste à définir comment peut se faire cette transmission.
Le savant et l’ignorant, parce qu’ils partagent la même humanité, possèdent en commun deux sens qui, selon moi, devrait le permettre : l’intuition et la cohérence.
L’intuition est facilement transmissible, par analogie, parce qu’elle représente la situation d’origine du savant avant sa découverte, alors qu’il n’était lui-même qu’ignorant.
La vulgarisation est le nom donné à ce niveau de partage du savoir. Elle est précieuse, parce qu’elle rend sensible ce qui ne l’est pas, mais elle est insuffisante, parce qu’elle n’est pas maîtrisable par son destinataire. Elle montre, mais ne démontre pas.
Pour rendre accessible la démonstration à l’ignorant, il faut que les éléments utilisés dans l’analogie soient en cohérence, à l’identique de la source formelle.
Alors seulement, on pourra parler de transmission de savoir du savant à l’ignorant, sans contraindre ce dernier à manipuler les outils conceptuel du premier.
Pour exemple, le petit train relativiste, pour primitif qu’il soit, manipule des concepts qui sont cohérents et qui me permettent de comprendre la courbure de l’espace et du temps, à la manière dont j’accepte que la terre soit ronde et non plate.
En revanche, les analogies utilisées pour décrire l’inséparabilité de particules distantes, ne le sont pas. Elles témoignent d’une intuition constatée, mais elles restent hors cohérence sans recours à la « magie. »
Je souhaiterai vos réactions sur ce thème :
- Tout savoir est-il toujours transmissible ?
- A l’inverse, un savoir non partageable reste-t-il un savoir ?
- Et donc, que serait un savoir non partageable ?
Amicalement,
Aigoual.
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