Bonjour,
Je suis actuellement en train d'écrire un mémoire sur mes recherches documentaires concernant le domaine de la bionique.
Lors de cette rédaction, j'ai une question qui me vient à l'esprit :
Pour vous, comment seront appréhendés les nouveaux hommes de demain : mi homme, mi machine par les différentes cultures psychosociales et éthiques ?
Merci d'avance pour vos réponses.
Re : La bionique face à l'éthique
Bonjour arnaudperfect, bonjour à toutes et bonjour à tous,
Le « demain » par vous employé nous situe dans le référentiel du temps futur, bien sur, mais ; il resteraient à définir des coordonnées qui situeraient dans de limites raisonnables les événements car, ce « demain » pourrait être demain ou bien dans quelques millions d’années.
Etant un grand amateur de récits courts, comme par exemple les nouvelles de « La Grande Anthologie de la Science Fiction » éditée par Le Livre de Poche, j’ai lu pas mal de récits où la bionique est la science la plus représentée.
La rapidité à laquelle se développent les nouvelles technologies et les problèmes rencontrés par un pourcentage très élevé du genre humain pour appréhender ce « développement scientifique », sont déjà, à notre époque, quasiment impossibles à résoudre.
La sagesse n’étant pas la plus grande qualité des humains, bien au contraire, mon humble avis est que ; dans quelques milliers d’années, si la race humaine ne s’est pas autodétruite, il y aura, plutôt que des mi humains ou mi machines, des catégories d’humains très différentes. Pour vous donner une idée, je vous recommande, de faire un petit saut dans le passé et de lire l’excellent roman de Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes. Il me semble, très sincèrement, que sa lecture pourra vous aider. Bien à vous, cioran.
P.S. Je remarque que, encore ; pas mal de nous employons toujours « hommes » pour « humains ». Ne croyez vous pas arnaudperfect, l’imparfait ! Ne croyez vous pas, le reste des vous, qu’il est temps de changer cette façon que nous avons de nous exprimer en machos ? De respecter sans retenue le genre humain au féminin ?
S'il n'est pas trop tard, je vous suggèrerais de considérer que le problème auquel vous vous intéressez ne concerne pas seulement nos lendemains mais déjà notre hier et notre aujourd'hui.
Que pensez-vous du cas de l'athlète Pistorius qui, doté de jambes en fibres de carbonne, s'est vu refuser la participation aux jeux olympiques ?
Plus largement, la question du rapport à des humains (100% d'accord avec Cioran sur l'utilisation de ce terme) augmentés revient à celle, éternelle, de l'identité du groupe et du rapport à l'autre-différent. Chez les humains, l'autre est généralement reconnu comme semblable et accepté à partir de certains critères qui changent selon les cultures et les époques. Il fut un temps (pas très lointain finalement), où nombre d'Européens ne reconnaissaient pas l'humanité des africains subsahariens …
Pour les futurs (et présents) humains augmentés, les difficultés seront probablement les mêmes. En tant que différents, ils mettent et mettront en question l'identité des groupes majoritaires qui, par réaction phobique, auront d'abord tendance à les rejeter, jusqu'à ce que leur nombre atteigne une taille critique au-delà de laquelle ils seront reconnus et intégrés.
NB : à propos de la réception d'être de nature robotique par les sociétés humaines, vous êtes vous renseigné sur la théorie dite "uncanny valley", qui théorise nos réactions en fonction du degré de ressemblance d'un robot ? Elle me semble stimulante.
Bon travail
L'ethique n'a jamais soignée une personne malade ou handicapée.. C'est la technologie qui soigne, pas l'ethique.. l'ethique n'a que deux choix:
-Utiliser la technologie pour soigner
-Ne pas soigner la personne.
Dans tous les cas c'est le moyen technologique qui soigne, l'ethique ne peut pas soigner, elle ne peut que décider si on a le droit de soigner ou pas.. Donc l'ethique ne sert qu'a abuser l'individu en lui volant son droit de décider par lui même ce qu'il a envie de faire selon son propre désir..
Hmm, pas si simple … L’individu lui-même, libre et confronté seul à son choix, va choisir en fonction de sa propre « éthique ». A moins d’avoir été décérébré et privé de sa conscience, il choisira en fonction de son propre système de valeurs, lequel est immanquablement dépendant de son caractère, de son histoire, de son éducation, du milieu dans lequel il a grandi, etc … autrement dit, en fonction d’une éthique.
Reprenons un exemple que vous donniez sur un fil voisin. Le malade dont la vie peut être sauvée grâce à une vente – libre, d’organe fera-t-il systématiquement le choix d’acheter ? Et en fonction de quoi effectuera-t-il son choix ?
Je crains que chez les humains, le critère de décision ne soit, depuis longtemps déjà, plus seulement celui seulement de la survie de l’individu. La transcendance de la Conscience passe avant.
Effectivement ce n'est pas l'éthique qui soigne, mais l'humain qui utilise la technique. Il soigne en fonction de ce qu'il a appris et en fonction des choix personnels qu'il fait.
Derrière la technique il y a toujours un humain. Le jour où cet humain aura disparu, nous serons devenus des robots.
