Tropicales salutations,
Suite d'une discussion déclenchée dans éthique et pudeur.
La question en gros : Doit-on souffrir ?
Résumé à rectifier si je ne suis pas fidèle :
Posté par Narduccio
tu ne devais pas avoir assez mal. J'ai été hospithalisé dernièrement pour un problème à la vésicule biliaire. L'après-midi, malgré de fortes doses d'anti-douleurs (morphine et autres), j'avais mal à 10 sur l'échelle de la douleur (j'aurais jamais cru que l'on puisse avoir tellement mal.
Posté par Brumaire
Pardon!!! Je ne pouvais plus dormir la nuit, tellement j'avais mal. Je devais prendre un taxi pour me rendre à l'hôpital, car je ne pouvais pas rester debout dans le bus et je pouvais à peine marcher. Je prennais des douches chaudes toutes les deux heures, car la douleur s'atténuait ainsi. Pour arranger le tout, les médecins à l'hôpital avaient diagnostiqué une gastro. Chaque fois que je revenais, on me répondait que c'était normal d'avoir mal quand on avait une gastro, sans même m'examiner. En plus, je retombais toujours sur le même médecin. Le petit jeu a duré une semaine et j'en veux encore beaucoup au médecin de ne pas m'avoir écoutée.
Posté par Narduccio
Mais les 2 dernières dans des douleurs atroces alors que j'étais bourré de médicaments devant empêcher toute douleur, ces 2 là restent encore au travers de ma gorge. Alors, toute une semaine, je crois que je serais devenu fou.
Mais j'étais prêt à tout pour ne plus souffrir.
Posté par Kimby
Avis d'un hospitalier (pas médical);
Comment faire quand quelqu'un est comme toi résistant aux médicaments et sensible à la douleur (pas douillet) qui rend fou.
A l'heure actuelle, personne ne devrait souffrir, face à l'étendue des antalgiques et drogues disponibles,
Posté par Brumaire
Personnellement, je ne suis pas d'accord avec les personnes, qui affirment que plus personne ne devrait souffrir. Il existe certes une grande panoplie de médicaments anti-douleur, mais ils ne sont pas sans effets secondaires. Je me souviens de ma tante, qui débloquait complètement à cause des traitements contre la douleur (avant une amputation) et cela ne remonte pas à cinquante mais cinq ans. Dans le Monde ou Libération, un sujet était consacré à une jeune femme, dont un nerf du pied s'était nécrosé suite à la pose d'un dispositif anti-douleur. Elle affirmait qu'elle aurait préféré plus souffrir après l'opération que d'avoir ces sequelles-là. Supprimer la douleur est aussi dangereux pour l'établissement du diagnostic ou peut induire en erreur. D'autre part, j'ai la désagréable impression, que le "traitement de la douleur" permet de se débarrasser du patient au motif du "Tu ne devrais pas souffrir, tais-toi. Si tu ne te tais pas, on augmente la dose". D'après certaines personnes, cela se passerait ainsi en gériatrie (je ne peux pas confirmer).
Dans mon cas précis, la situation est autre. Je peux supporter assez longtemps la douleur et l'endosser, même si j'ai vraiment très mal et si j'ai l'impression de descendre en enfer. Dans ce cas, je me plains de la douleur, mais je sais me contenir pour garder bonne apparence. Ce n'est pas parce que j'ai mal au point de vouloir me rouler par terre, que je le fais au contraire.
Résultat : lorsque je me suis plaint d'avoir des douleurs atroces au niveau de l'apendice, le médecin a cru, que j'étais douillette. L'apendice n'avait rien, normal j'avais un problème au niveau du rein. Il a juste eu l'idée d'une gastro, car lors de la dernière palpation du ventre, il y a eu un peu d'air. Après, quand j'ai affirmé au médecin, que ce n'était pas une douleur de gastro, il répliquait que j'étais douillette et qu'une gastro pouvait aussi faire mal (un scoop!). Il me prescrivait un suppo et me disait que ca irait mieux comme ca. Je revenais à l'hôpital deux fois par jour, tellement j'avais mal.
Je disais au médecin, que j'étais réveillée au milieu de la nuit par des douleurs. Quand on arrive à des douleurs à ce niveau-là, le médecin doit s'alarmer.
Ma mère s'est tout de suite alarmée, car je me plaignais d'avoir mal (ce n'est arrivé que deux fois dans ma vie et sur les deux fois, il y a d'abord eu une erreur de diagnostic). Il est vrai, qu'il est très difficile pour une personne extérieure de prendre en considération la douleur d'un autre, mais avec une meilleure écoute et un peu moins d'arrogance de la part du médecin, j'aurais trainé moins longtemps et j'aurais eu moins de complications. J'avais avancé des arguments sensés médicalement (selon mon médecin de famille), mais ils n'ont pas été entendus.
Certaines personnes sont plus sensibles que d'autres.
J'ai eu à déplorer la perte d'un membre de ma famille, qui est arrivé à l'hosto avec une douleur persistante mais soutenable selon lui, en fait il était déja en péritonite....Programmé, opéré, il est sorti du bloc pour aller en réa... 19 ans, j"aurais préféré qu'il hurle et qu'on l'opère trois jours avant...
Tu dis pouvoir supporter assez longtemps en faisant bonne figure...puis tu dis toi-même que le médecin ne t'a pas cru ou écouté.
C'est bien là la difficulté. toujours hospitalier et pas médical :
Certains sont hystériques pour un petit bobo ou pour une péritonite, d'autres sont en état de choc par la douleur, d'autres enfin sont anesthésiés naturellement et arrivent en marchant sur leur fracture, quatre jour après.
Le personnel n'a pas de quantificateur de douleur, et se fie à son expérience, puis demande, écoute et selon les réponses, essaie de trouver la moins mauvaise solution.
Je ne défend pas les médecins, y en a bien un qui va le faire, mais c'est en plus se fier aux résultats d'analyse, de radios, à la clinique (Passer outre les manifestations personnelles ? c'est plutôt interpréter) pour faire le diagnostic.
Attention, l'erreur n'est pas permise...
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