Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ? - Page 2
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Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?



  1. #31
    f.oreste

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?


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    Citation Envoyé par LeMulet Voir le message
    Les insectes ne ressentent pas la douleur. (théoriquement, mais les chercheurs peuvent se tromper)
    le comportement de fuite, implique la sensation de douleur... même les paramécies ou les bactéries ont des mouvement de fuites... il y a donc une "connaissance" aussi prototypique soit-elle d'une situation leur étant défavorable et donc non souhaitable, et par là devant etre fuie..

    pour le reste, a propos de savoir si manger des insectes est plus éthique...

    rien à faire, soit l'on pose sa propre nature comme éthique, puisque l'on respecte la nature en respectant sa propre nature
    soit l'on pose que notre nature est mauvaise puisque la nature ne l'est pas moins...

    le tout implique soit que notre statut d'omnivore doit-etre respecté en tant que tel car procedant d'une situation positive,
    et l'inverse, impliquant de ne pas avoir a respecter notre nature d'omnivore car la nature n'est pas digne de respect... mais là, l'on se demande sur quoi repose le reste des raisonements visant a respecter la nature en modifiant l'homme ?? ou son comportement... ??

    la vie se nourrie de la vie, hormis pour les autotrophes visant de l'air du temps en se dorant la pillule au soleil de matin radieux.
    nous ne sommes pas de ceux-là, hélas, car effectivement cela serait plus simple...

    donc soit l'on adopte le point de vue Jaïn (secte de l'hindouisme, dont gandhi était un membre et l'on se doit de respecter la nature en chacun de ses être vivant... certain Jaïn refuse même de se nourrir afin de ne pas nuire aux autres etre vivant... généralement on les reconnait a ce qu'ils vivent souvent nu et se promène avec un plumeau de plume d'autruche avec lequel ils balayent soigneusement le sol devant eux afin de limiter au maximum l'impact de leur pas sur la microfaune du sol et de l'air...

    mais... refuser de se nourrir n'est-ce pas atteindre aussi à un être vivant ? est-ce la solution de moindre mal maximal en matière d'éthique alimentaire ??

    est-ce que personne n'a jamais remarqué ce léger paradoxe de la pensée écologiste... soit qu'il faut manger uniquement bio afin de respecter la nature ? mais dès lors, manger et atteindre à la vie d'autre être vivant, ne constitue pas un délit moral de premier ordre..

    l'on aurait put croire que les écologistes propose plutôt de ne manger que des productions purement chimique et précisément non-bio ?? et ce afin de démontrer un respect quasi-idéal et moderne(du à la possibilité de production alimentaire uniquement par production chimique artificielle) à une nature qui, en danger, se doit d'être mis hors de l'excès de la prédation humaine...

    a vrai dire, l'ethique alimentaire des végétariens et végétaliens est extrement étrange, car non seulement ils font du spécisme(racisme entre-espèce) en privilégiant le règne animal devant le règne végétal... mais en plus l'éthique hindouiste qui en premier propose cette forme d'alimentation le fait pour des raisons bien plus prosaïque, économique pour tout dire... celle de la production d'esclave pour les maradhjas...

    car la nourriture produite peut-être soit divisé en deux parts, l'une pour nourrir les hommes, soit pour nourrir des bètes(de sommes)... en elliminant la part réservé aux bêtes de sommes destinées à la boucherie, l'on peut nourrir une population d'esclave d'une proportion égale avec ce qui a été économisé sur la production de viande...

    ils s'en suit logiquement, que, si tous nous arrêtons de manger de la viande, il s'en suivra un accroissement de la population humaine (dejà fort peu controlable)... et l'environnement ne peu que craindre cet accroissement, car la prédation d'un hommes est de 10 à 100fois supérieure a celle d'une bête de sommes, d'un poulet ou d'un lapin...

    a croire que nos génies des alpages aurait besoin d'apprendre a re-compter les moutons... car paradoxalement si ceux-ci ont généralement une pensée plutôt de gauche, cet accroissement ne profite qu'a une caste particulière, celle de ceux ayant besoin d'un accroissement de la valeur des marchés(bourses) et qui profiterais en premier de cet accroissement de la population humaine... et ce, au détriement "manifeste" de l'environnement, voir pire...

    -----

  2. #32
    myoper
    Modérateur

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par f.oreste Voir le message
    le comportement de fuite, implique la sensation de douleur... même les paramécies ou les bactéries ont des mouvement de fuites... il y a donc une "connaissance" aussi prototypique soit-elle d'une situation leur étant défavorable et donc non souhaitable, et par là devant etre fuie..
    Euh, non, ou alors il va falloir redéfinir la douleur pour que le chimiotactisme, au moins l'évitement, en fasse partie.
    Sinon, on va dire que les décantations ou les mélanges impliquant des composés non miscibles impliquent une sensation de douleurs.
    Pangolito et Pangolita sont dans un bateau...

  3. #33
    f.oreste

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    généralement, l'inerte n'a pas de comportement, et se contente de réagir... parlà, l'usage du verbe "fuir" ne saurait s'appliquer in-abrupto à un sujet(de la phrase) ne manifestant que des réactions... réaction restant toutefois à la base de toute forme de conscience, puisqu'en dernière analyse (réduction) c'est ce genre de modification d'état physico-chimique qui sont à la source de tout comportements supérieur... l'habitude toutefois, implique de fait une distinction subtile entre vivant et inerte, même si... l'on passe "localement" de l'un à l'autre sans sans rendre compte... du moléculaire brute de deco à l'organisme vivant... une simple echelle... avec de l'émergence de propriété à tout niveau

    la fuite, est donc généralement un signal qu'un vivant a reconnu un danger et manifeste un comportement "intentionnel" de fuite...

  4. #34
    myoper
    Modérateur

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par f.oreste Voir le message
    la fuite, est donc généralement un signal qu'un vivant a reconnu un danger et manifeste un comportement "intentionnel" de fuite...
    Il faut donc bien définir au préalable le "vivant" et "intentionnel", en particulier pour les paramécies et les bactéries citées précédemment. CQFD.
    Pangolito et Pangolita sont dans un bateau...

  5. #35
    Runjulia

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Hello,
    - Si il est vrai que manger de la viande et des céréales, principales nourritures de bases pour les humains d'aujourd'hui, ou les insectes, dans d'autres régions du monde, sont des interdits, ou du moins des actes néfastes selon vous, ou devraient l'être; que proposez-vous, simplement honnêtement pour manger à sa faim, que les femmes puissent nourrir leurs enfants?
    Dernière modification par mh34 ; 01/03/2017 à 12h44. Motif: orthographe verbale

  6. #36
    antek

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Runjulia Voir le message
    . . . que proposez-vous, simplement honnêtement pour manger à sa faim, que les femmes puissent nourrirent leurs enfants ?
    Lui je sais pas . . .
    - légumes
    - légumineuses
    - céréales
    - fruits
    Avec ça n'importe qui devrait s'en sortir, sauf peut-être des populations arctiques.

  7. #37
    Bluedeep

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Runjulia Voir le message
    que proposez-vous, simplement honnêtement pour manger à sa faim, que les femmes puissent nourrirent leurs enfants?
    Qu'elles en fassent moins pour commencer.

  8. #38
    antek

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Bluedeep Voir le message
    Qu'elles en fassent moins pour commencer.
    Je l'ai loupée celle-là . . .

  9. #39
    pelkin

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Bluedeep Voir le message
    Qu'elles en fassent moins pour commencer.
    Le problème est que l'on ne règle pas 40000 ans d'évolution à coup de slogan.
    A 64 ans, j'ai encore connu l'époque où les familles de 10-12 enfants n'étaient pas rares, 30 ans plus tard cela n'existe plus (chez nous) ! Quel est le problème, ben l'espérance de vie, en 1870 l'espérance de vie était de ... 30 ans et la mortalité infantile effrayante. On fait donc des enfants en espérant en mener un ou deux à l'âge adulte (personnellement je n'ai vu aucun camarade mourir dans l'enseignement fondamental, mon père en a vu pas mal, tuberculose, "croup", infections diverses), la révolution médicale a radicalement changé la donne (mais pas notre instinct).
    En 100 ans, l'espérance de vie est passée de 30 ans à ... 70 ans, aujourd'hui 78 ans et on nous annonce 90 ans pour 2030 (si tout va bien .. ou mal).
    Il n'est dès lors plus nécessaire de faire des familles nombreuses, certes, mais c'est simplifier quelque peu le problème.
    Sur 10000 ans l'homme n'a guère évolué du point de vue psychique, ses éléments de défense et de survie sont toujours les mêmes alors "faire moins d'enfants" 'est joli d'un point de vue théorique, nettement moins d'un point de vue pratique.
    C'est aussi une vue étroite des "nantis" qui font moins d'enfants d'un point de vue économique, allez donc raconter cela dans pas mal de régions du monde où l'espérance de vie n'a guère dépassé la nôtre en 1870.

    Bonne soirée.
    Dernière modification par pelkin ; 01/03/2017 à 18h35.
    Spécialisé en sadanthropomicrobitubulabibaquophtalmologie

  10. #40
    Amanuensis

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par pelkin Voir le message
    allez donc raconter cela dans pas mal de régions du monde où l'espérance de vie n'a guère dépassé la nôtre en 1870.
    Il n'y en a plus beaucoup!!! (France 1970, espérance à la naissance, table du moment, sexes confondus: 35.63 ans, et aucun pays en dessous 49 ans cité dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_...A9rance_de_vie)

    Ensuite, les pays avec faible espérance de vie à la naissance ne sont pas nécessairement ceux concernés par le slogan.

    Enfin, la question n'est pas seulement "psychique"...
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  11. #41
    Cotissois31

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Respecter et considérer les animaux qui ressemblent à l'homme (mammifères surtout) est une préconisation (voire une obligation légale) pour mettre les valeurs humaines au-dessus de l'objectivité naturelle. L' animal peut ressembler à l'homme, mais pas le contraire.
    Les animaux qui ne ressemblent pas à l'homme ne sont pas vraiment astreints à cette préconisation.
    L'éthique est une consécration des valeurs humaines.
    Manger un animal qui ne ressemble pas à l'homme est donc plus éthique.
    Objectivement, la Nature n'est pas une affaire de valeur humaine ou d'éthique. Mais ce topic concerne les réflexions humano-centrées je crois.

  12. #42
    invite06459106

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Cotissois31 Voir le message
    Manger un animal qui ne ressemble pas à l'homme est donc plus éthique.
    Je n'y connais rien en éthique, mais je ne pense pas que ce soit une question de ressemblance (quels critères?).

    Le problème, àmha, est la méconnaissance de concepts (douleurs, conscience, ect...) de ce qui est non humain, ou d'une façon plus pragmatique, de ce demander si il est raisonnable de se servir du vivant pour nous apporter l'énergie nécessaire à notre survie.

    Je me rappelle de cette étude qui démontrait une stratégie d'une espèce d'arbre, qui sécrétait une molécule en cas d'attaque d'herbivore, et qui "prévenait" les autres arbres à proximité qui secrétait une autre molécule relativement nocive, dont le prédateur ne raffolait évidemment pas, et ces arbres subissaient quasiment plus d'attaque, on peut penser que cette stratégie est une mise en garde pour pouvoir riposter et se préserver...et si on démontre un processus similaire chez les salades...faudrait-il continuer en s'en nourrir?

    Est-ce que l'éthique (ici), c'est donner un "droit" que l'on se donne pour notre espèce pour ce qui est non humain ?
    Si c'est un truc dans ce genre, ça fonctionne pas trop mal...sauf à penser que manger du vivant (ici, les insectes) c'est pas éthique...en attendant que la science fournisse un moyen, on fait comment?

    Désolé pour ce propos de comptoir, mais c'est d'éventuelles réponses qui me feront comprendre comment appréhender le truc...en attendant je balance brut de fonderie...
    Dernière modification par didier941751 ; 01/03/2017 à 22h10.

  13. #43
    karlp

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Ce qu'on appelle "Ethique" dépend du type de discours dans lequel le propos peut s'inscrire.
    Dans nos universités l'Ethique désigne soit la réflexion critique sur les conditions concrètes du respect de principe moraux dans des circonstances complexes, soit la conformité des pratiques à la loi ou la charte qui régule une profession.

    Dans certains propos qui précèdent et prétendent donner le ton au débat, ce qui est nommé injustement "Ethique" n'est rien d'autre que le prolongement antispéciste donné à une (pseudo*)morale fondée sur l'empathie. S'il faut juger l'arbre à ses fruits, je m'inquiète de ce que la direction ainsi donnée conduise à des suggestions qui relèvent de l'eugénisme.


    (*Je précise "pseudo" parce que la morale ne saurait se fonder sur une empathie qui subordonnerait les pratiques raisonnables aux aléas des affects ; l'empathie dépend de conditions physiques, chimiques et psychiques et se peut très aisément se renverser en antipathie à la suite de leur modification)

  14. #44
    invite06459106

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Merci pour ta réponse, moi qui avait pris soin de ne pas utiliser le mot "morale" pensant que c'est une notion "piégeuse" car on peut faire l'amalgame avec l'éthique alors qu'elle n'a rien à voir (c'est ce que je pensais...)......comme quoi, j'y connais vraiment rien

  15. #45
    Amanuensis

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Opinion de non spécialiste:

    "Ethique" est très souvent utilisé (à tort) à la place de "morale", parce que s'est développée une connotation de supériorité de "éthique" par rapport à "morale". Certains utilisent "éthique" pour faire penser qu'ils ne cherchent pas à imposer leur morale aux autres (ce qui est bien ce qu'ils font!), mais à défendre quelque chose qui serait intrinsèquement "supérieur" à la morale des autres.

    Pour moi le terme "morale" est bien moins piégeux que le terme "éthique"...

    [Par contre je ne suis pas d'accord avec le "(pseudo)morale" de Karlp, une morale mal basée reste une morale. Distinguer morales mal basées et morales bien basées est déjà un jugement de valeur, un biais. Discuter sur quoi doit être basée la morale n'est pas très différent de discuter des morales elles-mêmes, il me semble.]
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  16. #46
    karlp

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Opinion de non spécialiste:

    1) "Ethique" est très souvent utilisé (à tort) à la place de "morale", parce que s'est développée une connotation de supériorité de "éthique" par rapport à "morale". Certains utilisent "éthique" pour faire penser qu'ils ne cherchent pas à imposer leur morale aux autres (ce qui est bien ce qu'ils font!), mais à défendre quelque chose qui serait intrinsèquement "supérieur" à la morale des autres.

    Pour moi le terme "morale" est bien moins piégeux que le terme "éthique"...

    2) [Par contre je ne suis pas d'accord avec le "(pseudo)morale" de Karlp, une morale mal basée reste une morale. Distinguer morales mal basées et morales bien basées est déjà un jugement de valeur, un biais. Discuter sur quoi doit être basée la morale n'est pas très différent de discuter des morales elles-mêmes, il me semble.]
    Je partage complètement votre point de vue exprimé en 1)
    Fondamentalement vous avez entièrement raison pour le point 2).
    J'admets implicitement qu'une morale ne doit pas être contradictoire ou, formulé autrement, qu'une morale est constituée de "lois"; lesquelles doivent, pour conserver ce statut de "loi", rester valables indépendamment des circonstances. Dans la mesure où l'empathie dépend de facteurs aléatoires (l'humeur, la possibilité de s'identifier imaginairement à l'autre, etc.), aucun "principe" ne peut voir sa pérennité garantie par cet affect: je ne ferai aucun mal à une créature pour laquelle j'éprouve de l'empathie, mais si celle ci disparaît, alors l'interdit cesse de valoir.
    Mais après tout, on pourrait aussi considérer qu'une morale peut être inconsistante.

    La hiérarchisation des morales repose sur des critères qui ne peuvent eux mêmes être posés comme valables absolument. Néanmoins,il me semble que d'admettre que tous les critères/tous les fondements peuvent se valoir nous fait courir le risque d'un relativisme généralisé.
    Dernière modification par karlp ; 02/03/2017 à 09h16.

  17. #47
    invite06459106

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message

    "Ethique" est très souvent utilisé (à tort) à la place de "morale"
    Je ne sais même pas discerner la différence entre les deux...et comme Karlp en a parlé, j'ai eu le même problème en discutant avec des magistrats sur le droit, que je pensais basée sur une/la morale (règle de vie en société pour sa pérennisation), alors que eux l'exclue...le droit (moderne) n'a rien à faire avec la morale, j'avoue ne pas avoir été convaincu mais par incompétence, j'ai eu le sentiment que l'on remplace des mots par d'autres mais avec un fond commun, pour ces professionnels il en est autrement, et je suis en incapacité à comprendre ça.

  18. #48
    Amanuensis

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    J'admets implicitement qu'une morale ne doit pas être contradictoire ou, formulé autrement, qu'une morale est constituée de "lois"; lesquelles doivent, pour conserver ce statut de "loi", rester valables indépendamment des circonstances.
    Me trompe-je en reformulant cela en terme d'aporie: une morale aporétique ne peut pas être acceptable. Une sorte de critère absolu rappelant l'axiomatisation des mathématiques (incohérence, ma traduction de l'anglicisme "inconsistance"). Mais pas en terme de vrai ou faux, en terme d'existence de situations où une option d'action peut être jugée aussi bien "mal" que "bonne" par la morale (aporie, dilemme insurmontable) ?

    Et baser une morale sur l'empathie serait intrinsèquement aporétique?

    [Je mets au conditionnel non pas pour faire penser que je ne suis pas d'accord, mais parce que je ne veux pas exprimer mon accord ou désaccord.]
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  19. #49
    Amanuensis

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par didier941751 Voir le message
    Je ne sais même pas discerner la différence entre les deux..
    Bien pour ça que c'est plus simple de ne pas utiliser le mot "éthique". "Morale" est normalement clair (= ensemble de principes guidant l'action).

    Exemple: le titre se comprend (ou plus précisément je le comprends) comme 'Manger des insectes est-il moralement plus acceptable que manger des animaux d'élevage?".

    (Réponse immédiate: "Cela dépend de la morale."...)
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  20. #50
    karlp

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Me trompe-je en reformulant cela en terme d'aporie: une morale aporétique ne peut pas être acceptable. Une sorte de critère absolu rappelant l'axiomatisation des mathématiques (incohérence, ma traduction de l'anglicisme "inconsistance"). Mais pas en terme de vrai ou faux, en terme d'existence de situations où une option d'action peut être jugée aussi bien "mal" que "bonne" par la morale (aporie, dilemme insurmontable) ?

    Et baser une morale sur l'empathie serait intrinsèquement aporétique?

    [Je mets au conditionnel non pas pour faire penser que je ne suis pas d'accord, mais parce que je ne veux pas exprimer mon accord ou désaccord.]
    Je crois que votre reformulation correspond à ce que j'ai essayé d'articuler.

  21. #51
    karlp

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par didier941751 Voir le message
    Je ne sais même pas discerner la différence entre les deux...et comme Karlp en a parlé, j'ai eu le même problème en discutant avec des magistrats sur le droit, que je pensais basée sur une/la morale (règle de vie en société pour sa pérennisation), alors que eux l'exclue...le droit (moderne) n'a rien à faire avec la morale, j'avoue ne pas avoir été convaincu mais par incompétence, j'ai eu le sentiment que l'on remplace des mots par d'autres mais avec un fond commun, pour ces professionnels il en est autrement, et je suis en incapacité à comprendre ça.
    Il n'est pas impossible que votre confusion soit un effet de l'inconscient/du langage : en français on peut dire que ce qui transgresse une règle morale est "injuste", de même que ce qui transgresse une loi "légale". Les amphithéâtre de la faculté de Lille sont ornés de ces extraits (de Pascal) qui jouent sur cette ambiguïté : "que la Justice soit forte" (justice légale) et "que la force soit juste" (justice morale). Un helléniste pourrait peut-être nous dire s'il n'existait qu'un seul terme en grec ancien ?
    Je crois qu'en anglais on distinguerait plus aisément ce qui est "unfair" de ce qui est "illegal" (si un angliciste pouvait infirmer ou confirmer ?)

  22. #52
    Amanuensis

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Le problème est qu'il y a pas mal de recouvrement entre morale et système légal. Très visible dans le traitement de la sexualité par exemple.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  23. #53
    LeMulet

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Au sujet de la morale, ça me rappelle une actualité publiée sur Futura qui indiquait que les chiens pouvaient aussi être dotés d'un sens moral et de la réflexion d'un intervenant qui interprétait le comportement du chien comme un assujettissement à son maitre.
    Pour résumer, ce qu'il est "bon" de faire dépend de ce que le maitre veut. (Le chien étant un animal de meute, le "maitre" pouvant aussi être son congénère)
    Par exemple, si le maitre agresse un passant sans raison, le sens moral du chien l'incite à participer de bon coeur à cette aggression.

    Si la morale humaine était aussi basée sur ce rapport au "maitre", le recouvrement entre le système légal et la morale ne pourrait-il être expliqué de cette manière ?

  24. #54
    pelkin

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par LeMulet Voir le message
    Au sujet de la morale, ça me rappelle une actualité publiée sur Futura qui indiquait que les chiens pouvaient aussi être dotés d'un sens moral et de la réflexion d'un intervenant qui interprétait le comportement du chien comme un assujettissement à son maitre.
    Pour résumer, ce qu'il est "bon" de faire dépend de ce que le maitre veut. (Le chien étant un animal de meute, le "maitre" pouvant aussi être son congénère)
    Par exemple, si le maitre agresse un passant sans raison, le sens moral du chien l'incite à participer de bon coeur à cette aggression.

    Si la morale humaine était aussi basée sur ce rapport au "maitre", le recouvrement entre le système légal et la morale ne pourrait-il être expliqué de cette manière ?
    J'essaie d'entrevoir le rapport avec "manger des insectes" ... et j'avoue ne pas comprendre !
    Spécialisé en sadanthropomicrobitubulabibaquophtalmologie

  25. #55
    mh34
    Responsable des forums

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Un helléniste pourrait peut-être nous dire s'il n'existait qu'un seul terme en grec ancien ?

    je vous vois venir...
    Bon j'ai regardé mes dicos ( le Magnien Lacroix et le Chantraine)...force et justice ne sont pas les mêmes mots en grec ancien.
    La justice ; δίκη ( dikè), ce mot signifiant à l'origine ( chez Homère) la règle, l'usage, qui a conduit plus tardivement à la signification de "justice" ( en opposition à bia, justement). Ceci dit, dans certains textes plus tardifs, ce terme peut aussi être traduit par "chatiment", la nuance dépendant du préfixe qu'on y accole. Bref c'est du grec, quoi...
    La force :
    dans le sens de vigueur : ἰσχύς, ( iskus)
    dans le sens de puissance : δύναμις ( dunamis)
    dans le sens de violence ; βία ( bia)
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  26. #56
    karlp

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par mh34 Voir le message

    je vous vois venir...
    Bon j'ai regardé mes dicos ( le Magnien Lacroix et le Chantraine)...force et justice ne sont pas les mêmes mots en grec ancien.
    La justice ; δίκη ( dikè), ce mot signifiant à l'origine ( chez Homère) la règle, l'usage, qui a conduit plus tardivement à la signification de "justice" ( en opposition à bia, justement). Ceci dit, dans certains textes plus tardifs, ce terme peut aussi être traduit par "chatiment", la nuance dépendant du préfixe qu'on y accole. Bref c'est du grec, quoi...
    La force :
    dans le sens de vigueur : ἰσχύς, ( iskus)
    dans le sens de puissance : δύναμις ( dunamis)
    dans le sens de violence ; βία ( bia)
    Bonjour Marie Hélène

    J'aurais sans doute dû écrire "est-ce qu'une hélléniste..."

    J'ai mal formulé ma question : est-ce qu'il existe un terme différent en grec ancien pour la "justice légale " et pour la "justice morale" (la traduction française des textes de Platon laisserait entendre qu'il n'y avait qu'un seul terme, mais je préfère l'avis d'une spécialiste) ?

  27. #57
    mh34
    Responsable des forums

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par karlp Voir le message

    J'ai mal formulé ma question : est-ce qu'il existe un terme différent en grec ancien pour la "justice légale " et pour la "justice morale" ............?
    Très franchement je n'en sais rien...
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  28. #58
    Mickey-l.ange

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par LeMulet Voir le message
    Le raisonnement est le suivant :
    Si les atteintes physiques endommagent gravement un individu, ressentir de la douleur ne sert à rien.(cas des petits insectes)
    Si l'individu qui résiste au dommage physique n'a pas l'occasion ou la capacité d'apprendre de ce signal un comportement adapté, la douleur ne sert à rien..
    Bonjour,

    Découvert seulement aujourd'hui l'existence de cette discussion...

    L'avantage évolutif de la sensation de douleur m'intrigue depuis longtemps.
    Je différencierais les douleurs externes (blessures, brûlures...) et les douleurs internes (infections, cancer...).

    Si les premières ont effectivement un rôle d'apprentissage (se méfier des situations périlleuses, des chutes, des objets coupants, des flammes...), et donc un avantage évolutif, je vois moins bien l'avantage des secondes.
    Je repense à l'analyse médicale d'une momie de princesse égyptienne morte à 20 ans d'une infection à une dent qui s'est ensuite répandue à toute la mâchoire puis a atteint le cerveau. Je ne sais pas combien de temps le processus a pris, mais cette malheureuse a dû souffrir le martyr. Où est l'avantage ?

    Aujourd'hui, une douleur interne nous propulse chez le médecin ou le dentiste.
    Mais pendant des dizaines de milliers d'années ? Combien d'humains ont enduré le calvaire de souffrances dues à des infections, des cancers ou de banales appendicites, sans que cela ne leur apporte aucun avantage ? Comment donc ce caractère a-t-il pu être sélectionné par l'évolution ? Au contraire, plutôt qu'un avantage, ne pourrait-on pas imaginer que, pendant toute l'ère d'avant l'apparition d'une médecine efficace, la douleur interne ait été invalidante, et donc plutôt nuisible qu'utile à la survie de l'individu et du groupe ?
    On aurait donc le cas d'un avantage évolutif qui n'apparaîtrait comme tel qu'au bout de dizaines de milliers d'années ? Bizarre...

    De la même manière, que dire du cas des animaux qui ne peuvent rien contre bien des maux susceptibles de leur apporter de la douleur "gratuite" ?
    Dernière modification par Mickey-l.ange ; 16/03/2017 à 13h24.

  29. #59
    Amanuensis

    Re : Manger des insectes, est-ce plus éthique que manger des anivaux d'élevage ?

    Citation Envoyé par Mickey-l.ange Voir le message
    je vois moins bien l'avantage des secondes.
    Limiter les efforts pour limiter les risques de sur-accident et/ou laisser le temps aux réparations (comme la lutte contre une infection). Cela permet des choix de compromis entre raisons pour les efforts (nourriture, défense territoire, et bien d'autres) et risques de sur-accident ou de réparations plus longues ou se faisant mal.

    Ensuite, il peut arriver qu'une fonction "ne serve à rien" dans certains cas. Cela est à pondérer avec les cas où elle "sert à quelque chose"... Seule la vision statistique, prenant tout en compte, permet de conclure ; pas des exemples isolés.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

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