Bonjour
en regardant l'évolution des décès dus aux catastrophes naturelles au XXe siècle, recensées par exemple sur le site Ourworldindata, on découvre une réalité sensiblement différente des impressions qu'on pourrait avoir en écoutant les nouvelles sur les médias grand publics
https://ourworldindata.org/natural-disasters
contrairement à ce qu'on pourrait penser, le nombre de décès a très fortement diminué au cours du XXe siècle, passant d'une moyenne de 500 000 par an dans la décennie 1920 à moins de 50 000 par an dans la décennie 2010, alors que la population mondiale a quadruplé dans l'intervalle, soit une diminution relative par un facteur 40.
https://ourworldindata.org/explorers...ntry=~OWID_WRL
Dans tous les cas, ces nombres ne sont qu'une petite partie des décès mondiaux et n'ont affecté en rien la démographie, même les catastrophes des années 20 n'ont pas empêché la population et le niveau de vie de croître pendant cette période.
Le type de catastrophes produisant des décès a aussi beaucoup évolué : celles du début du siècle étaient essentiellement climatiques, sécheresses et inondations, mais le nombre de décès a ensuite fortement chuté. Maintenant, ce sont plus les tremblements de terre et tsunamis qui font le plus de morts. Ce n'est évidemment pas du à une diminution des évènements naturels mais très probablement à une meilleure protection des populations, des maisons plus solides, des moyens de prévention, d'alerte et de secours plus efficaces.
Un contre exemple récent est le cyclone Nargis arrivée en Birmanie en 2008, avec 200 000 décès, mais justement dans un pays très pauvre et une gestion calamiteuse par les autorités locales, qui n'ont pas averti la population, maintenu des élections malgré l'alerte météo, et refusé les aides internationales
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyclone_Nargis
par ailleurs le nombre absolu de catastrophes naturelles comme les ouragans et les sécheresses n'a varié que marginalement au cours du siècle et l'influence du RCA est très difficile à mettre en évidence, je vous renvoie aux chapitres du GIEC pertinents pour le constater.
Il est donc clair avec ces chiffres qu'agir sur le RCA n'aurait (avec les chiffres actuels) qu'au mieux un impact à peine visible, et plus probablement pas d'impact du tout, sur le nombre de victimes. On peut toujours supposer que le nombre de catastrophes va monter en flèche au delà d'un certaine température, mais vu qu'on a déjà parcouru plus de la moitié du réchauffement cible de 2°C, ça parait quand même très improbable et je ne connais aucun modèle climatique qui prévoie ça, ça me parait de l'ordre du fantasme.
Inversement, il est clair que le facteur le plus important est la capacité technique d'informer, de protéger et de secourir les populations. A cet égard, il est aussi clair que les moyens d'interventions efficaces et rapides sont les machines comme les engins de levage, les avions permettant d'acheminer secours, matériel, médicaments, eau, nourriture, les camions, les bateaux de secours, les hélicoptères... toutes choses qui fonctionnent aux fossiles (particulièrement à l'essence). J'imagine très difficilement comment on peut intervenir dans une région dévastée par un ouragan ou un tremblement de terre avec des engins électriques qui ont besoin d'électricité ... qu'on ne peut fournir en pratique dans ces situations que par des générateurs diesel ! évidemment un système de production électrique à base d'éoliennes, de panneaux solaires et de câbles aurait toutes les chances d'être complètement inutilisable et si les véhicules à essence ne sont plus construits, où est ce qu'on les trouverait ?
Bref pour résumer : l'abandon des fossiles ne risque-t-il finalement pas de ramener les populations à l'état de fragilité qu'elles connaissaient avant, alors qu'il n'aurait qu'un impact à peine visible sur le nombre de catastrophes ?
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