Question bete: pourquoi on ventile par le haut ?

[arnpop]

bonjour,

je me sens stupide avec cette question tellement basique, mais je tourne en rond:

- l'air qu'on expire est chargé d'environ 3% de plus de CO2 que l'air qu'on inspire, le gaz carbonique étant plus lourd que l'O2, cet air vicié est sensiblement plus lourd que l'air ambiant. Mais il est saturé en vapeur d'eau et environ 20°C plus chaud que l'air de la pièce donc plus léger = il monte.

- si la pièce (une chambre) est non chauffée (hiver) et non ventilée, et que la température descend en dessous du point de rosée (vers 11°C ?) alors l'eau se condense et la masse d'air vicié (chargé en CO2) redescend au niveau du dormeur qui va finir la nuit difficilement...

Me gourje ?

Merci pour vos avis!
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[polo974]

Question bête: pourquoi on ventile par le haut ?

donc on ventile..., et en géneral très nettement plus vite que la vitesse de décantation du gaz carbonique dans l'air.

et si on ne ventile pas, quelle que soit la température, au bout d'un moment, on s'intoxique au CO₂ ou on s’asphyxie par manque de dioxygène...

[inviteb943ab38]

Bonjour,

quelle est la question exactement ?

Avec une VMC les entrées d'air sont généralement hautes mais l'extraction se fait souvent par le talon de la porte donc, en bas..

[herve78500]

Comme l'a dit lustiot, le principe de la VMC est un balayage permanent de chaque pièce. En VMC simple flux, l'air froid entre dans chaque pièce par une aération en haut d'une fenêtre (ou à travers le mur) et ressort de la pièce à l'opposé sous la porte supposée fermée. L'air parvient ainsi dans les pièces humides (WC, cuisine, SDB ...) où il est extrait.
L'introduction d'air froid en hauteur favorise les mouvements de convection donc le mélange avec l'air de la pièce, surtout si un radiateur est placé à la verticale de l'aération. Le mélange de 2 masses d'air crée des volutes et donc le mélange. Avec une sortie à l'opposé, tout le volume d'air de la pièce est concerné par le mouvement.

La direction de notre souffle est à peu près horizontale, ce qui ne prédispose pas à une montée au plafond. Le débit et la température de notre souffle lors de l'expiration sont trop faibles pour créer un jet qui irait jusqu'au plafond. Il se mélange simplement à l'air environnant.
Lorsque 2 gaz de masse molaire assez voisine sont en présence (gaz carbonique et air qui est déjà un mélange N2 + O2), ils ne se séparent pas selon leur densité, mais se mélangent, les pressions partielles s'équilibrent.
Deux gaz introduits à des niveaux différents pourraient pendant un certain temps rester séparés s'il n'y a aucun mouvement de convection et que l'interface entre les deux est limitée. Par exemple il y a une légère accumulation de radon dans les vides sanitaires fermés de terrains qui émettent ce gaz lourd.
A+
Herve

[A voir en vidéo sur Futura]

[Jypou]

La question de arnpop est vraiment intéressante... ainsi que la réponse de herve mais:
dans le cas d'une chambre, on pourrait éviter de ventiler par brassage (solution adoptée dans la quasi-totalité des bâtiments) pour ventiler par déplacement d'air et éviter ainsi de mélanger l'air entrant avec l'air intérieur pollué.
A cette fin, l'entrée d'air doit être en bas d'un mur, ou sous la fenêtre et l'extraction en haut (laisser la porte de la chambre ouverte et d'une pièce humide par exemple)

La direction de notre souffle est à peu près horizontale, ce qui ne prédispose pas à une montée au plafond. Le débit et la température de notre souffle lors de l'expiration sont trop faibles pour créer un jet qui irait jusqu'au plafond. Il se mélange simplement à l'air environnant.(...)
Deux gaz introduits à des niveaux différents pourraient pendant un certain temps rester séparés s'il n'y a aucun mouvement de convection et que l'interface entre les deux est limitée.

Je renvoie vers la littérature sur les système de ventilation par déplacement d'air: notre corps dégage de la chaleur et crée un mouvement de convection à proximité de nous qui se prolonge au dessus de nous. Au dessus de la tête d'une personne debout, il y a un courant d'air ascendant de 40m3/h, valeur dépendant du métabolisme et de la hauteur de la personne. Peu importe la direction de l'air qu'on expire. Pour une personne assise (cas dans une salle de spectacle) c'est plutôt 25m3/h car le mouvement de convection est moins efficace (hauteur de l'émetteur plus faible). Pour une personne couchée c'est plus faible.
En évacuant l'air au plafond, on extrait de l'air vicié qui n'est pas inutilement mélangé avec de l'air neuf... et la personne se trouve immergé dans un air neuf non mélangé avec de l'air vicié (par CO2, humidité, chaleur, odeur corporelle) et respire mieux.
Mais ce n'est pas ce système de ventilation qui est généralement prévu (on le trouve parfois dans les salles de spectacle, les cinémas, on commence à le trouver dans les salles de classe dans les écoles)

[mikegive]

Les entrées d'air basses créent une désagréable sensation de courant d'air froid.
Pour s'en convaincre il suffit de voir ce qu'elles deviennent dans les pieces ou elles sont obligatoires (présence d'appareils au gaz):
Et hop ! Le calendrier de La Poste devant la grille de ventil pendant tout l'hiver...

[Jypou]

Il existe des grilles de transfert (avec débit auto-régulable) à mettre en traversée de mur chez les grandes marques. La géométrie de la grille fait qu'il y a induction d'air et mélange à proximité de la grille.
Par ailleurs, un diffuseur d'air à déplacement d'air est une tôle perforée (chez d'autres grandes marques), le taux d'induction est par exemple de 5. Cela veut dire que si le débit de l'air froid extérieur qui traverse la tôle est de 1, le débit soufflé mesuré est de 5 (ne pas coller l’anémomètre sur la grille!). Donc l'écart de température entre l'air soufflé (air neuf+induit) et l'air ambiant est 5 fois + faible que l'écart entre air neuf et air ambiant.
Ensuite l'air soufflé (vitesse <0.3m/s) plus lourd que l'air ambiant s'étale sur toute la surface du plancher.
Rien à voir avec les 2dm2 réglementaires pour des appareils à gaz, ou on ne maitrise pas le débit d'air, ni l'induction.