Linky utilise une des puces "energy metering" de chez ST, je ne me souviens plus laquelle, mais elles marchent toutes sur le même principe. Si tu veux des détails, il y en a plein dans les datasheets.
En gros ça mesure le courant et la tension avec une fréquence d'échantillonnage assez élevée, et la puissance active (facturée) est mesurée comme l'intégrale de i.v.dt sur chaque période. Il y a assez d'échantillon pour que ça marche bien avec les formes d'onde de courant toutes pourries des alims à découpage sans PFC et autres variateurs à triac.
La puissance réactive n'est pas facturée, donc on est obligé d'intégrer sur une période pour pouvoir l'ignorer et ne garder que la puissance active. L'intégrale de i.v.dt sur une durée plus courte, comme une demi-période par exemple, ne permettrait pas de le faire puisque en présence de puissance purement réactive chaque demi-période aurait une intégrale non nulle mais dont le signe change à chaque fois...
Avec une puissance purement réactive, la puissance va dans un sens puis dans l'autre mais l'intégrale sur une période est nulle.
Maintenant imagine un onduleur qui injecte disons 500W, il est réglé pour un facteur de puissance de 1 donc il produit un courant sinusoidal et sa puissance n'est quasiment que de la puissance active (aux petites distortions de l'onde de courant près).
Si tu as une résistance de 1kW dans ton chauffe-eau, là tu vas vouloir la moduler à 50% pour qu'elle consomme 500W, pour que ton chauffe-eau marche gratos. Tu as trois solutions :
- Gradateur train d'onde
C'est propre, ça fait des périodes de courant sinusoïdales, pas d'harmoniques... mais sur les périodes où il est actif, la résistance consomme 1kW, l'onduleur produit 500W, et le linky qui mesure par période te facture 500W. Et sur les périodes où le gradateur train d'onde n'est pas actif, l'onduleur exporte les 500W qui ne sont pas défalqués de la facture par le linky. Autrement dit, même si ton gradateur train d'onde fait que la résistance de 1kW tire une puissance moyenne de 500W (en faisant la moyenne sur, disons, une seconde), il ne sert absolument à rien pour le but de l'opération qui est de chauffer avec de l'énergie gratuite ; le résultat serait exactement le même si la résistance était constamment sous tension.
- Gradateur "pur sinus", variac, ou électronique
Là le truc envoie 500W dans la résistance et tire un courant sinus propre, en phase, puissance active de 500W, qui est compensé par l'onduleur. Le linky voit un courant nul, il est content, il ne facture rien, ça marche. Le problème est que le gradateur en question est lourd, cher, complexe.
- Gradateur triac
Là le triac s'active au milieu de chaque demi-période, disons au sommet de l'onde de tension (pour visualiser) et il se coupe au passage par zéro, donc il est passant la moitié du temps. La résistance consomme donc 500W.
1er tracé : courant onduleur
2ème : courant triac
3ème : la somme, donc courant mesuré par le linky
4ème : i*v donc la puissance instantanée
L'intégrale de i*v est nulle, le linky ne mesure pas de puissance active, donc il ne facture rien. Par contre, le facteur de puissance est atroce et la forme d'onde de courant est vraiment dégueulasse.
Pour résumer, le fait que le linky compte la puissance active par période (et pas, par exemple, en moyenne par seconde) disqualifie le gradateur train d'onde qui est la seule solution bon marché ET propre. Il oblige donc soit la solution bon marché et sale (le triac) ou la solution chère et propre (gradateur pur sinus).
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Envoyé par Archi3 