Une 1ère réponse a été apportée par God'sBreath, dans un autre fil, en résolvant le cas E de Fréchet (les points sont des fermés), le nombre de points multiples de E finis (pouvant par contre être atteint une infinité de fois).
Mais une belle question comme ça ne pouvait être laissée sans réponse complète.
Réponse pour le cas où les points multiples sont infinis :
a) il existe un contre-exemple avec E de Fréchet
b) le résultat est par contre vrai en toute généralité dès que E est séparé (de Haussdorf)
Résumé de la preuve de a) :
Comme tous les intervalles compacts d'intérieur non vide de R sont homéomorphes on ne perd pas en généralité en supposant . Soit c : [0,1]-> un chemin continu dans un espace séparé E avec c(0)=a distinct de c(1)=b.
On "pince" successivement des intervalles [s,s'] avec c(s)=c(s') mais à la "hussarde" : on pince à chaque fois un des plus longs intervalles possibles (l'hypothèse E séparé et l'unicité des limites qui s'en suit intervient à ce niveau). On ne "pince" jamais au même endroit (les intervalles "pincés" sont disjoints) donc la somme des longueurs est toujours inférieur à 1 et la longueur de ces intervalles "pincés" tend donc vers 0. Quand on a pincé une quantité au plus dénombrable d'intervalles disjoints on obtient une application injective. Comme c(s)=c(s') les "pincements" préservent la continuité. Comme les intervalles sont disjoints on préserve l'ordre de [0,1], ordre qui intuitivement conserve les propriétés des bornes supérieures et inférieures, qui reste dense car deux intervalles fermés ne se "touchent" pas ce qui permet de conserver l'homéomorphisme avec [0,1].
Ou de manière exhaustive (cf message suivant)
Pour a), soit R dont on double l'origine : R'=R_{0}U{O1, O2}. Un ouvert de R' est une partie dont l'intersection avec R* est ouverte et qui s'il contient un des Oi alors il contient un voisinage ouvert de O dans R privé de O.
C'est facile de vérifier que c'est un espace de Fréchet.
L'application c : [0,1]->R' définie par c(0)=O1, c(t)=t pour 0<t<=1/2, c(t)=1-t pour 1/2<=t<1, c(1)=O2 est continue (évident). Il est facile de voir que E est connexe par arcs, que l'on peut joindre par un arc simple n'importe quelle paire de points distincts {x,y} si au moins un des deux n'est pas un des Oi. Mais on ne peut pas joindre O1 et O2 par un arc simple.
En effet, soit c un tel chemin alors c([0,1]) n'est pas restreint à {O1,O2} sinon [0,1] serait l'union disjointe de deux fermés. c atteint des valeurs de R+* ou de R-*, quitte à prendre c'(t)=-c(t) quand c(t) est dans R* et c(Oi)=Oi on peut supposer que c prend au moins une valeur x dans R+*. c atteint une valeur maximale c(t) en t. N'importe quelle réel compris strictement compris entre 0 et c(t) c l'atteint au moins une fois sur ]0,t[ et au moins une fois sur ]t,1[ (Il suffit de considérer la composée avec l'application continue R'->R t->t pour t dans R* et Oi->O pour i=1 ou 2).
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