Un question me torture l'esprit depuis qq semaines : Je voudrais savoir comment se fait le passage d'une espece a une autre ( une nouvelle espece emerge a partir d'une ancienne ) sachant que deux individus de deux especes differentes ne sont pas interfeconds. ( il peuvent donner un hybride sterile au meilleur des cas . )
Une explication serait la bienvenue .Merci
Bonjour,
grande question, on appelle ça la spéciation (la création de nouvelles espèces).
Il est vrai que théoriquement 2 individus d'espèces différentes ne se reproduisent pas entre-elles. Je dis bien théoriquement car ce n'est pas si simple comme tout ce que concerne les espèces. Il faut bien comprendre que la notion d'espèce est un moyen de classification, une case dans laquelle on met des individus. Mais la nature n'aime pas les cases. Pour résumer, 2 espèces différentes ne se reproduisent pas entre elles dans l'extrème majorité des cas, mais quand on touche à des espèces très proches c'est plus compliqué, la différence entre espèces proches et sous-espèces éloignée n'est pas claire du tout dans certains cas.
Pour revenir à ta question, je vais te donner un exemple simple de création d'espèce. Tu as une population animale sur un continent, ils sont intérféconds, c'est une espèce. Appelons-là A. Par hasard, une petite population de cette espèce A va se retrouver sur une île ou les conditions sont forcément différentes de celles du continent. Le temps va passer, les individus de l'espèce A vont évoluer, s'adapter aux conditions de la vie sur l'île et vont donner une espèce B. Si à un moment des individus de l'espèce A du continent retourne sur cette île, malgré leur ancètre commun, ils seront différents des autochtones B, on aura bien 2 espèces différentes.
Ce que je dis avec une île peut aussi jouer avec une migration dans les continents, un écart climatique, etc...
C'est (parmi d'autres) un des moteurs de la spéciation.
C
Bonjour,
Il convient de bien différencier ce qui est vivant de ce qui est fossile.
Le critère d'interfécondité ne s'applique bien sûr qu'aux premiers, c'est celui adopté et utilisé par les biologistes avant que les généticiens ne complètent l'approche avec l'ADN, qui a compliqué un peu plus les choses encore. L'exemple donné par Charlie est un cas typique, qui montre combien le problème est complexe. De très beaux cas ont été observés avec des populations d'oiseaux qui ont essaimé sur différentes iles depuis suffisamment longtemps pour ne plus être intercondes (mais les ADN le sont-ils tant ? je n'ai pas d'info sur ce sujet).
Pour la paléontologie, la spéciation s'apprécie à partir de de critères morphologiques, qui sont maintenant traités de façon statistique (biométrie) afin d'incorporer la variabilité d'une espèce.
Le hic (ou plutôt l'un des hics) est le suivant : les oiseaux cités plus haut ne sont plus inteféconds mais la biométrie (seule approche du paléontologue) permettrait-elle de les distinguer et d'en faire des espèces différentes ? rien n'est moins sûr.....
Comme tu le vois, la question est hautement délicate et il faut admettre que biologistes, généticiens et paléontologues ne travaillent pas avec les mêmes objets. La définition des espèces (et donc le passage de l'une à l'autre) s'apprécie donc de manières différentes selon les disciplines.
Une chose reste certaine, l'environnement et la durée restent fondamentaux (adaptation au milieu) dans bien des cas. Les mutations par accidents génétiques ne sont pas à négliger, la sélection naturelle fera le reste.
J'espère t'avoir un peu "éclairé" sur cet épineux sujet aux limites obscures et sur lequel on peut discuter à l'infini.
E
