Bonjour,
voici l'expérience de penser que proposa Karl Popper pour tester la validité de l'interprétation de Copenhague de la mécanique quantique:
Je pense que quelque chose a du échappé à Popper, mais je ne vois vraiment pas quoi. Cette expérience est étonnement simple, et elle me parait plus simple à réaliser que celle d'Alain Aspect (mais je ne m'y connais pas du tout en matiere d'expérience). Je voudrais donc savoir si l'expérience est réalisable, si le résultat que donne la mécanique quantique "traditionnelle" est bien celle que présente Popper à la fin de cet exposé (je ne vois personnellement pas l'erreur qu'il aurait put faire), et si ce genre d'expérience (c'est à dire des expériences portant sur les impulsions et les positions, et non pas sur les spins et les polarisations) a déjà effectivement été réaliséJe souhaiterais proposer une expérience simple qui peut être considérée comme une extension de l'argument d'EPR. Telle qu'elle fut formulée à l'origine, l'expérience de pensée EPR est seulement un argument, non pas une véritable expérience. Je souhaite suggérer une expérience cruciale pour contrôller au moyen de tests si la connaissance seule est suffisante pour créer l'incertitude, et avec elle, la dispersion (comme on le prétend sous l'interprétation de Copenhague), ou si c'est la situation physique qui est responsable de la dispersion.
Nous avons une source S (un positronium, mettons) à partir de laquelle sont émises dans des directions opposées des paires de particules ayant interagi. Nous considérons les paires de particules qui se déplacent dans des directions opposées le long de l'axe positive et négative des x, vers deux écrans A et B, comportant des fentes dont la largeur Δqy est ajustable. Au-dessus des fentes, sur les deux cotés, il y a des batterries de compteurs Geiger. [...]
Nous testons à présent en premier la dispersion de Heisenberg pour les faisceaux des particules allant à droite et à gauche, en élargissant ou rétrécissant les deux fentes A et B. Si les fentes sont plus étroites, les compteurs qui devraient alors entrer en jeu sont, vus à partir des fentes plus élevés en haut et plus faibles en bas. L'entrée en jeu de ces compteurs est indicative des angles de dispersion plus larges qui vont de pair avec une fente plus étroite, conformément aux relations de Heisenberg.
Nous faisons en sorte que la fente A soit très petite et la fente B très large.
Suivant l'argument EPR, nous avons mesuré qy pour les deux particules (celle passant par A et celle passant par B) avec la précision Δqy de la fente en A, étant donné que nous pouvons maintenant calculer la coordonnée y de la particule qui passe par B avec approximativement la même précision, bien que cette fente soit largement ouverte. Nous obtenons ainsi de la connaissance à peu près précise à propos de la position qy de la particule-nous avons mesuré sa position y indirectement. Et puisque c'est, conformément à l'interprétation de Copenhague, notre connaissance qui est décrite par la théorie- et particulierement par les relations de Heisenberg- nous devrions nous attendre à ce que la quantité de mouvement py du faisceau qui passe par B se disperse autant que celle du faisceau qui passe par A, bien que la fente en A soit beaucoup plus étroite que la fente largement ouverte en B.
Préface de Popper de 1982 de "La théorie quantique et le schisme en physique"
Merci
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