En 1895, Poincaré écrit :
« II me paraît bien difficile d'admettre que le principe de réaction soit violé, même en apparence, et qu'il ne soit plus vrai si l'on envisage seulement les actions subies par la matière pondérable et si l'on laisse de côté la réaction de cette matière sur l'éther (31). »
À cette date, Poincaré tient à sauver le principe de réaction ; selon lui, il n'est pas légitime de distinguer les effets mesurables de l'égalité de l'action et de la réaction lorsque ce principe est appliqué à la matière seule, des effets non mesurables subis par l'ether. Cinq ans plus tard, en 1900, Poincaré revient, à propos de la théorie de Lorentz, sur la nécessité de sauver le principe de réaction. Dans son article sur « La théorie de Lorentz et le principe de réaction », Poincaré montre qu'il y a entre le principe du mouvement relatif, le principe de conservation de l'énergie et le principe de réaction « une connexion intime et nécessaire » ayant pour conséquence que le principe de réaction, tout comme le principe de relativité, doit s'appliquer à la matière et à l'éther. En effet, le principe de réaction s'impose naturellement à l'esprit car son abandon rendrait possible le mouvement perpétuel.
Source: Les écrits épistémologiques de Poincaré, obstacles à la diffusion de la relativité ?
Revue d'histoire des sciences. 2002, Tome 55 n°1. pp. 45-81.
M. Vincent Borella
Question: comment démontrer l'affirmation en gras de Borella dans le cadre de la seule mécanique de Newton ?
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