Bonjour,
Je m'intéresse depuis peu à la physique quantique pour des raisons de culture générale et de curiosité.
J'ai téléchargé et vu un certain nombre de conférences sur le sujet, dont certaines fort bien faites.
J'ai donc bien "admis" ("comprendre" semble un bien grand mot) les notions comme la dualité, la superposition d'état, ou l'intrication.
Cependant, même sur des expérience simple, certains points demeurent obscurs pour moi et je n'ai trouvé d'explications nulle part.
Je pense donc soit avoir raté une explication d'un phénomène, soit d'avoir compris quelque chose "de travers". C'est pourquoi je viens vers vous.
Comme il semble d'usage en physique quantique, je vais faire une expérience de pensée, qui a été réalisée à de maintes reprises, mais dont on ne montre qu'une partie. Je vais donc parler d'un système de "fentes de young" mais concernant des électrons. Si j'ai bien tout compris, ces électrons présentent, comme les photons, une dualité onde/corpuscule malgré que l'effet soit un peu plus "dilué" que pour un photon, réputé plus simple et donc "plus quantique" si mon expression est correcte ainsi que ma compréhension des choses.
Bref, je reprends cette expérience ultra-connue mais plutôt que de ne présenter que la partie qu'on montre habituellement, je présente l'intégralité de l'expérience, à savoir :
- Une génératrice permettant de faire circuler les électrons dans le ciruit
- Le canon à électrons connecté sur la borne négative de la génératrice
- L'écran de réception des électrons connecté sur la borne positive, et donc permettant de récupérer les électrons émis.
Donc, de façon très simplifiée, un schéma mettant en oeuvre un simple tube cathodique.
Dans ce tube, je place donc mes fentes d'interférence et je démarre l'expérience.
D'après ce que j'ai lu, on observe un phénomène d'interférence de type ondulatoire sur l'écran, les électrons se comportent donc comme des ondes
J'ajoute donc le fameux système de mesure pour voir par quel trou passe chaque électron, et donc à partir de ce moment ma mesure annule la dualité onde/corpuscule de l'électron, et celui-ci "devient" un corpuscule. Arrivé sur l'écran, il continue à se comporter comme un corpuscule et donc l'écran ne visualise plus des interférences ondulatoires mais des impacts de particules, et donc un motif différent.
Déjà à ce niveau je m'interroge. En effet, dans le second cas, mon écran "confirme" le fait que mes électrons soient des particules, fait déjà établit par la détection du trou utilisé.
Même sans aller "lire" l'information sur mon "détecteur du trou", la simple vue de l'écran m'informe de la nature corpusculaire ou ondulatoire de mon électron, l'écran ne pouvant m'afficher deux choses contradictoires simultanément. Partant de ce constat, je note donc que si je ne détecte pas par quel trou mon électron est passé, alors mon écran "mesure" l'électron comme étant une onde, alors que ce même écran pourrait aussi me détecter l'électron comme étant une particule. Et donc, force est de constater que mon écran, par défaut, transforme la dualité onde/corpuscule en un électron purement ondulatoire. L'état ondulatoire est donc prioritaire par défaut sur l'état corpusculaire. Ma question est donc: pourquoi mon écran force-t-il mon électron à devenir ondulatoire plutôt que corpusculaire? L'état ondulatoire serait-il une sorte "d'état par défaut"? N'est-ce pas contradictoire avec la notion même de dualité?
Je note aussi que le "passage" de l'état de dualité à l'état "réduit" s'expliquerait soit par le fait même de "savoir" via une mesure l'état de l'électron, et ceci s'appellerait "réduction du paquet d'ondes" (donc c'est le fait de "savoir" pour l'utilisateur qui impose l'état), soit par l'interférence de cet électron avec un élément non-quantique, en l'occurence l'appareil de mesure (ce qui annule toute notion de "connaissance" et "d'observateur" mais fait intervenir l'environnement). Ai-je bien compris?
Je poursuis ma réflexion, et ceci va expliquer pourquoi j'ai utilisé des électrons et non des photons. Dans le cas 2, mon électron, "réduit" à un corpuscule, arrive sur mon écran. Il est alors (et c'est ça qui n'est abordé dans aucune conférence que j'ai regardée) récupéré et revient à l'anode de la génératrice. Celle-ci va le ré-injecter sur sa cathode, et donc, le même électron corpusculaire arrive une seconde fois sur mon canon, et donc passe une seconde fois par mon expérience. Force est de constater qu'au bout d'un temps très court, l'intégralité de mes électrons ont été détectés comme "corpusculaires" et ont perdu leur état de dualité. J'enlève alors mon détecteur de passage, et mon expérience devrait me montrer à l'écran des franges d'interférences, sauf que les électrons émis ne sont plus dans un état de dualité et donc mon expérience me montrerait à l'écran une nature corpusculaire des électrons.
Mon soucis est donc:
- Si une fois "mesurés" mes électrons deviennent définitivement corpusculaires, alors il n'est plus possible d'afficher des franges d'interférences ondulatoires. Et donc, en poursuivant mon raisonnement: sachant que ces électrons sont présents sur terre depuis des millions d'années, comment n'ont-ils pas encore subit un phénomène de décohérence et donc comment sont-ils encore utilisables en tant que particules présentant une dualité?
- Par contre, si l'expérience montre à nouveau des franges d'interférence, alors ça veut dire que mes électrons arrivés sur mon écran étaient corpusculaires mais qu'une fois arrivés de nouveau sur mon canon à électrons ils sont redevenus en état de dualité. Si oui, alors à quel endroit de mon circuit électrique cette dualité réapparait-elle et pourquoi?
Également, je note une espèce "d'incohérence", démontrant que j'ai mal compris quelque chose : entre les franges et l'écran mon écran est soit une onde soit un corpuscule mais n'est plus en état de dualité. Il existe donc dans la nature des électrons présentant un état de dualité et d'autres pour lequel cet état n'existe plus. Comment alors peut-on nous dire qu'un électron ou un photon sont des particules présentant une dualité, alors même que cette dualité peut disparaître?
Je sais que mes questions vont sûrement paraître stupides aux spécialistes de la physique quantique, mais ces points me bloquent alors même que je n'essaye pas (du moins je pense) d'appliquer des raisonnements de physique "ordinaire" aux phénomènes quantiques. Bref, il me manque des données.
Je remercie toute personne qui pourra m'éclairer sur mes questions, et désolé d'avoir été long, j'ai préféré essayer d'être le plus clair possible dès le départ.
Roger
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