Bonjour,
En cherchant à réfléchir sur les rotations, je me suis penché sur le problème du chat qui se retourne en vol.
En jouant sur les moments d'inertie, et uniquement via des forces internes, un chat (ou plongeur de haut vol, etc.) peut changer son orientation.
Mais son orientation par rapport à quoi? Dans l'hypothèse relationniste, il semble qu'il faut des forces extérieures pour faire "communiquer" le mouvement de quelque chose avec le mouvement du reste de l'univers? Si l'objet est en chute libre, on peut considérer qu'il n'y a pas de force de gravitation. Il n'y aurait alors aucune interaction.
On peut voir le problème de diverses manières.
Prenons déjà un modèle simple. Deux cylindres pleins identiques sur un même axe et pouvant tourner l'un par rapport à l'autre. Sur chaque cylindre une paire de masselottes opposées perpendiculairement à l'axe, et qui peuvent s'approcher ou s'éloigner symétriquement par rapport à l'axe.
La suite des mouvements est : rapprochement des masselottes du cylindre A et éloignement du côté B; rotation d'un cylindre par rapport à l'autre, d'un angle a1 et a2, les angles étant différents par inégalité des moments d'inertie; inversion des positions des masselottes, rotation relative dans l'autre sens. Un cylindre a effectué une rotation de a1-a2, l'autre de -a2+a1, il y a donc rotation de l'ensemble de l'objet de cet angle.
Si on répète l'opération continuellement, toujours dans le même sens, le résultat est une rotation par saccades, mais si ça va très vite (par exemple 1/100 de tour 1000 fois par seconde), ce sera perçu comme un mouvement de rotation continu, toujours dans le même sens.
On a donc, à première vue, un objet qui s'est mis en rotation tout seul. Cela semble contredire la conservation du moment cinétique!
Si on imagine que l'univers est limité à une telle machine, par rapport à quoi tournerait-il?
Enfin, se pose le problème de l'énergie: on peut imaginer un système sans perte, demandant juste quelques démons: par exemple un ressort réunit une paire de masselottes. Au début il est tendu, les masses sont bloquées en place externe par des cales. Au moment idoine un démon enlève les cales, le ressort rapproche les masses, le point d'équilibre est dépassé par inertie, et un autre démon bloque les masses au moment où sont à vitesse nulle: perte d'énergie minime, aussi faible que la technique le permet, aucun minimum théorique. On fait de même pour les deux autres mouvements (l'autre paire de masses et la rotation relative des cylindres).
Moralité, on a un système isolé qui se met à tourner (apparamment, une fois moyenné à grande échelle) et sans consommation d'énergie. (En fait, si on moyenne, l'énergie originellement stocké dans le ressort servant de moteur rotatif se trouve partiellement dans le ressort, et partiellement dans les deux masses en rotation.)
Où est l'erreur? En particulier:
- est-ce que ça marche comme décrit?
- si l'objet est isolé, par rapport à quoi tourne-t-il (problème d'un modèle relationnel) ?
Cordialement,
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