salut à tous,
Un ex-cosmologiste, maintenant en retraite, énonce sur son site qu'un de ses amis mathématicien aurait un jour défini la physique théorique comme suit:
"les mathématiques sans la rigueur, la physique sans l'expérience"
vient ensuite un dessin avec un savant fou "type", les mains pleines de cordelettes...
J'aimerais, très sérieusement, savoir ce qu'inspire cette définition aux théoriciens d'ici?
amicalement
Vlad
Que Souriau est un type bien mais que JPP devrait se mettre au boulot pour comprendre la relativité générale et la théorie quantique des champs avant d'insulter Greene et Veneziano.
“I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman
message modéré par son auteur , qui a pas tout de suite compris la réponse donnée
Dernière modification par Vladzol ; 16/05/2006 à 00h55.
Au passage,j'avais mis qq commentaires ici:
http://forums.futura-sciences.com/post456513-77.html
ça devrait t'éclairer sur plusieurs choses en rapport plus ou moins direct avec ta question.
“I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman
Lire ça aussi:
http://www.umpa.ens-lyon.fr/JME/Vol1...uriauJME3.html
“I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman
JPP est, à juste titre, un grand fan de JM Souriau et JM Souriau ne badine pas avec la rigueur mathématique. Je crois que JM Souriau a souvent raison mais quand même pas toujoursEnvoyé par Vladzol
* Raison parce qu'on ne peut pas avancer sérieusement si on se bétonne pas ce qu'on croit avoir trouvé en définissant mathématiquement de façon rigoureuse le modèle des grandeurs physiques qu'on manipule et des phénomènes physiques que l'on se propose d'appréhender. JM Souriau est assez critique à cet égard sur la période qui s'est écoulée depuis la fin des années 50.
* pas toujours (à mon avis) parce qu'il a parfois tendance (au moins implicitement) à faire de la rigueur mathématique une exigence qui doit s'appliquer de façon systématique à toutes les phases du dévelopement de la réflexion physique.
Selon moi une approche inductive et qualitative des phénomènes physiques, s'appuyant sur des analogies et des approches "physiques" non rigoureuses, marchant parfois avec "des bouts de ficelle" (c'est le cas de le dire), pour tenter de découvrir les bonnes hypothèses de modélisation en osant en discuter en ces termes grossiers (pour bénéficier de l'efficacité d'une réflexion commune à ce niveau) peut être une méthode d'exploration utile, surtout quand on se trouve confronté à un problème récalcitrant à toutes les approches connues et qui ne rentre complètement dans aucun des modèles connus. BC
Je suis on ne peut plus d'accord.
PLB
mtheory:
merci pour tes liens
J'ai retrouvé le texte qui a manifestement amené ta réponse. Je ne le connaissais pas au moment de poster mon message, j'avais vu cette citation à un autre endroit du site de JPP.
Il se trouve que si je n'ai pas cité de nom, c'était pour sortir cette citation d'un éventuel contexte. Apparemment j'ai pensé de travers et c'est pas possible, c'est une connerie (d'avoir pensé que cette citation pouvait vivre toute seule).
Je vais donc essayer de reformuler par petits bouts.
première question: Si les théories sur lesquelles travaille un théoricien ne sont pas susceptibles d'être vérifiées expérimentalements, quels types d'arguments peuvent lui laisser penser que sa théorie se révelera valide? (attention, je précise que j'imagine bien qu'il y en a (des arguments) mais j'aimerais avoir des précisions sur leur nature).
cordialement
Vladzol
Des arguments physiques, à savoir la confiance accordée à tel ou tel principe guide largement vérifié par l'expérience.
Par exemple, la confiance dans le principe de conservation de l'énergie a permis de soupçonner, avant qu'il soit possible de l'observer, l'existence du neutrino.
Autre exemple : la confiance dans le fait que les effets possèdent des causes a joué un rôle de principe guide extrêmement efficace dans la recherche de "la raison suffisante des phénomènes", recherche qui a conduit à systématiquement rechercher des causes observables aux effets observés.
Cela a conduit, par exemple, à rechercher les causes du mouvement Brownien de grains de pollen en suspension dans l'eau, recherche qui a débouché sur la mise en évidence de l'origine atomique de cette agitation (en lieu et place de l'hypothèse d'un mouvement spontané régi par un hasard fondamental) et a contribué à apporter la preuve de l'existence des atomes. Cette hypothèse avait été formulée avant que les atomes ne soient observables.
La confiance dans le principe de relativité du mouvement a conduit à rechercher une formulation Lorentz-invariante de l'équation d'évolution de la fonction d'onde de l'électron. Cette formulation a débouché sur l'équation de Dirac et a permis de suggérer l'existence d'anti-électrons avant qu'ils ne soient observables.
Là où la discussion devient difficile c'est quand plusieurs principes physiques, jugés pourtant comme très solides, sont incompatibles. Il faut alors faire un choix et parfois ce choix est fait de façon implicite. Un manque d'objectivité sur le caractère fragile de telle ou tel choix (ou un manque de lucidité sur le caractère parfois implicite de tel ou tel choix reposant sur la préférence implicite pour tel principe guide plutôt que pour tel autre) conduit à des dialogues de sourds et peut bloquer l'exploration de telle ou telle direction de recherche quand celle-ci exige de laisser tomber (ou d'affaiblir la portée ou encore la généralité d'application) d'un principe qui a joué et/ou continue à jouer un rôle guide performant dans le développement de la science.
Dans des situations de blocage (liées à une hypothèse inappropriée ou à un manque de données d'observation permettant de trancher entre un trop grand nombre de pistes) une utilisation intempestive (voir intégriste) du rasoir d'Occam en fait une faux servant à couper le blé en herbe. BC
