L'interaction forte est un peu différente : les quarks, qui y sont sensibles, restent toujours confinés à l'intérieur d'un hadron (comme le proton ou le neutron, mais il y en a d'autres). La particule médiatrice de l'interaction forte est appelée gluon, c'est l'équivalent du photon pour l'interaction EM.
Le proton peut être vu à la base comme composé de trois quarks, appelés quarks de valence. Mais ces quarks peuvent interagir entre eux via l'échange de gluons. Le proton contient donc des gluons en plus des trois quarks de valence. Mais ce n'est pas tout : un gluon peut s'annihiler en une paire quark-antiquark, voire se "fragmenter" une paire de gluons (ce dernier processus étant propre à l'interaction forte : un photon ne peut pas se fragmenter en autres photons). Des interactions entre nos quarks de valence peut ainsi naître une myriade de quarks/antiquarks/gluons couramment appelée mer de partons.
Toute cette dynamique n'est pas facile à voir de prime abord puisque les partons restent toujours confinés à l'intérieur des hadrons : il n'y a pas de quark ou de gluon se baladant seul dans l'espace comme les photons d'une lampe ou les électrons dans les tubes cathodiques.
Un effet toutefois frappant de la mer de partons est visible lorsqu'on s'intéresse à la masse du proton, par exemple. La masse des trois quarks de valence, les composants "de base" du proton, ne représente que quelques % de la masse du proton. Le reste de sa masse lui vient de la masse et de l'énergie cinétique de la mer de partons.
Rappelons qu'en relativité restreinte, incluse dans la TQC, la masse et l'énergie cinétique ne sont que deux formes d'énergie ; puisque les partons sont confinés à l'intérieur du proton, leur énergie cinétique contribue à la masse de ce dernier. Chose encore plus surprenante, ce sont les gluons, qui n'ont pas de masse eux-mêmes, qui contribuent le plus à la masse du proton, via leur énergie cinétique !
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