Bonjour,
Je suis expert en automobile mais pas en thermodynamique... C'est la raison pour laquelle je me suis beaucoup tracassé pour comprendre le mécanisme qui avait mis le feu à un véhicule mais je butte encore sur quelques détails. Il faut dire que je n'ai pas trouvé de littérature sur le sujet. Voici l'exposé du problème :
Un tracteur agricole a pris feu. Son conducteur a clairement identifié le départ de feu au niveau du catalyseur de réduction des oxydes d'azote qui est situé sur la ligne d'échappement. A y regarder de près, on constate en effet que la grille de protection thermique ceinturant ce catalyseur, qui est ajourée, laisse entrer des débris végétaux.
Dès lors, il me restait à démontrer que les débris en question s'auto-enflammaient au contact de la paroi chaude du catalyseur. Seul problème, après installation de mes thermocouples sur un tracteur identique, accouplé à un dynamomètre pour créer une forte charge moteur et donc une t° élevée des gaz d'échappement, je n'ai relevé au maximum que 208°C sur la paroi externe du catalyseur alors qu'il aurait fallu que j'en trouve 280 à 300 pour expliquer une auto-inflammation de végétaux (brindilles, paille...). Dans le même temps, la température à l'intérieur du catalyseur était de 330°C.
A force de réflexion, j'ai fini par comprendre que le végétal en contact avec la paroi externe du catalyseur bloquait le caloportage de l'air à l'endroit de ce contact et que la chaleur ne pouvait alors s'y évacuer que par conduction dans le végétal en question, laquelle conduction dans le bois est très faible. Du coup, si l'évacuation thermique est bloquée, alors la température de la paroi externe de la paroi (208°C à l'air libre) tend à rejoindre sa température interne de 330°C. Et bingo j'ai ma t° d'auto-inflammation !...
Il me reste quand-même un doute : si je bloque le flux thermique par contact avec un isolant, est-ce que la température extérieure de ma paroi en tôle (environ 1,5 mm d'épaisseur) va vraiment s'élever au niveau de celle qui règne sur sa face interne ? Est-ce que je n'aurais pas plutôt cet effet en étant en contact, non avec un isolant thermique, mais au contraire avec une matière présentant une grande conductivité thermique ? (pour permettre justement aux 330°C de "traverser" la tôle et poursuivre leur chemin...).
Ou bien est-ce que finalement le phénomène d'homogénéité de la température dans toute l'épaisseur (faible) de la tôle est vrai dans les deux cas (contact avec solide à faible/forte conductivité thermique) ?...
Si d'aucuns pouvaient éclairer ma lanterne, je me coucherais moins bête et mon rapport n'en serait que meilleur...
Merci par avance...
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