Bonjour,
Une question de béotien s'efforçant de comprendre en quoi consiste exactement l'intrication quantique
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Bonjour,
Une question de béotien s'efforçant de comprendre en quoi consiste exactement l'intrication quantique
Message tronqué ( fausse manipulation !)
Si j'ai bien compris ce que j'ai lu sur le sujet, c'est la MESURE d'une propriété donnée de la particule A, par exemple son spin ou sa polarisation, qui révèle son état quantique, et qui instantanément va par là-même révéler l'état quantique de la particule B avec laquelle elle est intriquée, et ce quelle que soit la distance séparant A de B.
Si maintenant on applique une action sur B, par exemple une accélération, B subira-t'il instantanément la même accélération ? Question évidemment toute théorique.
Par avance merci de vos lumières.
Pour moi l'erreur de raisonnement est de considérer deux particules en interaction plutôt qu'un système. On n'agit pas sur une particule liée à une autre. On agit sur un système intriqué.
Bien sûr, avant l'intrication et après la fin de celle-ci, on a deux particules mais pendant le temps de l'intrication, c'est un et un seul système.
Tout est toujours plus complexe qu'on (que je) ne le pense de prime abord.
Non. Si vous appliquez une force sur une des particules intriquées (une accélération...) l'autre particule ne va pas d'un seul coup ressentir la même force venue de nulle part.
Si c'était le cas, ce serait du coup vraiment "spooky"
Dernière modification par coussin ; 09/07/2021 à 23h15.
Ou une "fantomatique action à distance"!!!
Mais que dit - ou ne dit pas - la théorie à ce sujet?...Et surtout une telle expérience - de pensée- a-t-elle déjà été menée ?
Certes deux particules intriquées forment un seul système suivant la théorie.
Mais on peut considérer ce concept de non localité comme une sorte d'échappatoire pour évacuer la possibilité d'une effective "fantomatique action à distance" s'exerçant à vitesse supraluminique.
Le problème vient des origines: quand t'on dit que le photon ou électron s'interfère avec lui même c'est comme dire qu'on observe les interférences d'une seule particule, on réalité, c'est un caractère 'ensembliste'*.
* Single electron double slit wave experiment
Dernière modification par azizovsky ; 10/07/2021 à 09h59.
Je crois lire entre les lignes votre avis sur la question.
Pensez-vous qu'il y a une telle interaction qui se passe à vitesse supraluminique ?
Tout est toujours plus complexe qu'on (que je) ne le pense de prime abord.
Salut,
L'intrication est un concept quantique et la théorie montre que :
https://en.wikipedia.org/wiki/No-communication_theorem
Il est impossible d'utiliser l'intrication pour transmettre un signal (même moins vite que la lumière d'ailleurs).
Il faut bien prendre garde de distinguer la non localité et la non séparabilité.
- La non localité est la possibilité d'une interaction à distance sans intermédiaire. Lorsque la théorie est locale elle autorise une formulation locale : donc avec une équation différentielle par exemple, comme l'équation de Schrödinger avec parfois quelques règles supplémentaires (par exemple la commutativité des observables de champs séparés par un intervalle spatial en théorie quantique des champs).
- La non séparabilité implique qu'on ne peut pas décrire un système en le découpant en sous-systèmes séparés (pas sans perdre quelque chose dans la description).
Les deux concepts sont souvent confondus car la physique classique est toujours locale et séparable ou non locale et non séparable.
Mais la mécanique quantique nous a surpris en étant locale et non séparable. Elle est totalement non classique. C'est ça qui la rend si difficile à comprendre et qui nécessite de maîtriser la théorie (mathématique) avant de voir la lumière se faire. Je la considère bien plus difficile d'approche que la relativité générale, pour le profane, et pourtant on sait combien la RG peut être difficile à vulgariser.
Il y a aussi de gros abus de langage, et pas seulement dans la vulgarisation, beaucoup de physiciens disant "non local" alors qu'en réalité ils veulent dire "non séparable".
La théorie étant locale il est préférable d'éviter (pour ce genre de raisonnement) des interprétations avec un tel effet non local (réduction instantanée, variables cachées non locales). En tout cas il faut être conscient de ce que certains éléments interprétatifs peuvent être propres à l'interprétation mais sans équivalent physique.
Dernière modification par Deedee81 ; 11/07/2021 à 13h20.
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
Bonjour
Il faut bien distinguer l'acte de mesurer et l'acte de modifier.
Dans l'expérience d'Aspect, le photon 1 passe par un miroir 1 qui va soit le dévier vers le récepteur 1a, soit vers le récepteur 1b. Le photon 2, dont la polarisation est intriquée avec celle du photon 1 sera acheminé soit vers le détecteur 2a, soit vers le détecteur 2b.
Mais lorsque le photon 1 est dévié vers 1a, cela n'a aucun effet sur le photon 2, qui peut toujours être dévié vers 2a ou 2b. Cela n'a pas d'effet à distance. Par contre, la polarisation du photon 2 est toujours intriquée avec celle du photon 1, où qu'il aille.
L'expérience de Marlan Scully, par contre, utilise un montage très différent, qui intrique la phase des photons, et des séparateurs de faisceaux ou des fentes qui font que lorsque le photon 1 va vers 1a, alors le photon 2 va obligatoirement vers 2a. Les deux photons se comportent toujours de la même façon.
La différence, c'est qu'Aspect force les photons à changer de direction avec des miroirs (ce qui l'intéresse, c'est si leur polarisation est intriquée, pas leur position), les photons n'ont pas le choix. Tandis que Scully mesure la différence de marche entre deux voies en regardant de quel côté les photons choisissent d'aller. Ils ont le choix. Et quand ils ont le choix, ils font toujours le même choix l'un que l'autre.
On peut faire une analogie avec deux cordes (nos deux photons) dont les longueurs (leur polarisation) seraient quantiques, fluctuantes (soit courte, soit longue) et intriquées.
Si on mesure la longueur d'une corde et qu'on trouve un résultat, alors avec intrication quantique, on est sûrs que la longueur de l'autre corde sera la même.
Par contre, si on coupe la corde 1 pour la raccourcir, cela n'a pas d'effet sur la corde 2, qui peut toujours être soit courte, soit longue.
Dernière modification par Pio2001 ; 11/07/2021 à 16h55.
Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes.
Salut,
Ton explication me fait penser à un détail peut être utile.
C'est tout à fait juste.
Et je préciserais qu'il faut bien prendre garde de confondre corrélation et interaction/causalité. Une corrélation n'implique absolument pas une relation de cause à effet. Confusion menant souvent à d'étranges erreurs en statistique (comme le fait que les années où il y a plus de rats, les jupes des filles sont plus courtes : et non ce n'est pas parce que les rats mangent le bas des jupes mais à cause du soleil et des cultures de céréales).
Et dans les expériences ou applications utilisant l'intrication, ce sont des corrélations qui sont mesurées. Les flux d'informations et d'interactions étant dans la création des particules intriquées, dans l'échange de ces particules et dans l'échange d'information par canal classique. Ce qui n'aide pas toujours à comprendre l'étrangeté de la MQ Mais il faut en être conscient.
Ah tiens, j'ai un article qui m'attend sur les intrications temporelles mais je ne l'ai pas encore lu J'en parlerai peut-être après.
Dernière modification par Deedee81 ; 12/07/2021 à 08h12.
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)