Le tourisme spatial - Page 4
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Le tourisme spatial



  1. #91
    Carcharodon

    Re : Le tourisme spatial


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    Salut,

    Ta réflexion est intéressante, arogno, mais il faut que tu ais a l'esprit que le tourisme spatial est une toute nouvelle forme de tourisme, entouré de contraintes, certes, mais offrant des opportunités inconnues jusqu'alors.

    D'abord, le panorama est absolument fabuleux, et c'est pas en 15 jours que tu dois t'en lasser.
    Ensuite, l'impesanteur procure un sentiment euphorique qui perdure assez longtemps.
    De plus, tu peux compter sur les organisateurs pour bien te remplir la journée avec des activités inédites et adaptées spécifiquement a cet environnement.

    En réalité, je reste persuadé que passer 15 jours la haut doit être une expérience absolument extraordinaire, et que tout ceux qui en ont les moyens, ou presque, vont faire la queue pour en profiter.
    D'ailleurs le carnet de réservation de Virgin Galactic est plein pour deux ans !
    Même si le saut de puce de l'engin n'est pas une mise en orbite (et c'est d'ailleurs 200 fois moins cher qu'une satellisation)

    Les touristes spatiaux ne s'ennuieront pas plus que ceux des croisières nautiques (en paquebot) tu peux en être sûr.
    Même si les activités seront, par nature, très différentes.

    C'est pourquoi j'envisageai une fonction plus utile à cette notion d'hotel spatial.
    Dans le cadre du tourisme, la fonction est le tourisme : profiter du point de vue et des opportunités offertes par l'environnement.

    Le seul vrai obstacle au tourisme spatial, c'est l'incompressibilité des couts de mise en orbite tant qu'on doit utiliser la propulsion chimique actuelle.
    Ce qui les réserve encore pour longtemps a une catégorie spécifique de consommateurs : les personnes très riches.
    Niche qui, d'ailleurs, ne cesse de croitre en volume.

    Mais en ce qui concerne les structures spatiales gonflables, après une nécessaire période de progrès technique (allongement de la durée de vie de la structure en condition spatiale avec augmentation des protections anti-collision de micro météorites, entre autre), elle pourrait présenter de forts atouts pour la colonisation spatiale.

    Une solution qui me semblerait intéressante serait une structure gonflable capable d'accueillir (grâce a des fixations externes) des modules standardisés de boucliers aux dimensions normées.
    Ainsi, il serait possible de faire des structures gonflables de n'importe quelle forme ou taille et de les recouvrir ensuite des "tuiles" de bouclier sur toute la surface exposée au vide spatial.
    La structure serait alors petite a l'emport (dégonflée et repliée), et les "tuiles" (dont toutes les spécifications restent, bien entendu, a définir) pratique à convoyer la haut, elles aussi, en paquets standardisés.
    Le principe du gonflable me semble particulièrement bien adapté a l'espace, sous peine de le rendre fiable, ce qui ne doit pas être si compliqué.
    Bien sur, ça n'irait pas dans le cas d'un "backbone" nécessitant une rigidité structurelle (pour le cas d'un docking par exemple).
    Mais ça serait, je pense, une façon élégante et économe d'ajouter des modules pour augmenter l'espace intérieur d'une station spatiale construite autour d'une colonne vertébrale solide : labos, espace de vie, de stockage etc...

    La question reste toujours de savoir... pour quoi faire, a part du tourisme

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    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  2. #92
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Je ne doute pas un instant que, quel que soit le prix du billet, il y ait un marché pour le tourisme spatial. De tout temps il y a eu un marché pour l’exclusivité et l’extrême quel qu’il soit : aller au sommet de l’Everest, faire le tour de monde en Concorde, etc. Offre la possibilité de faire quelque chose que personne d’autre ne peut faire et tu auras des clients, d’autant plus sûrement que c’est plus cher.
    Mais je ne me place pas du point de l’entrepreneur, comme Richard Branson, qui a parfaitement raison de se positionner sur ce créneau, mais de celui de l’intérêt général.

    L’espace a jusqu’à présent été utilisé par les institutionnels et les commerciaux et c’est déjà une poubelle. Ajoute à cela un nouveau marché pour des gens dont la vocation première est de s’étaler et se la péter et ce sera la cata.
    Regarde les énormes pavés flottants, haut de quinze étages, qui s’invitent dans tous les petits ports des îles grecques ou des Caraïbes, les gratte-ciels dégoulinants de néons de Las Vegas, les tours et les barres qui bouchent le paysage de toutes les villes de villégiatures et dis-moi si tu as envie de voir ça se promener toutes les nuits au-dessus de ta tête. Car les hôtels de l’espace ne vont pas se contenter de recevoir des clients pour leur faire faire de la gym en impesanteur, ils auront un besoin impératif de le faire savoir, de le montrer, de se faire un pub gratuite, donc d’être visibles. Ce sera forcément à celui qui sera le plus spectaculaire vu de la terre.

    Dans beaucoup de régions du monde, en particulier bien sûr aux US, le ciel est en permanence voilé et strié par les avions. Est-ce qu’on ne pourrait pas laisser tranquille ce qui peut l’être encore ?

    Il y a un marché potentiel, peut-être important. Il y a déjà eu quelques crétins qui ont déboursé quelques millions de dollars pour ça. Il y a déjà d’autres candidats. Cela contribuerait sans doute à la croissance. Je m’en tape. Je suis pour son interdiction avant qu’il soit trop tard. L’Antarctique a été interdit à un grand nombres d’activité, il faut interdire l’espace à ce qui n’est pas scientifique, la communication et autres, donc au tourisme.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Je suis personnellement très attaché à la notion de progrès technico-scientifique, comme base fondamentale de toute théorie économique. Sans pour autant abandonner les deux autres aspects du triptyque susmentionné. De mon point de vue, le vol spatial habité stimulera le progrès, parce que comme le disait Kennedy, c'est difficile.
    C’était tout à fait le paradigme consensuel des années 60, hérité des utopies du XIXème : le progrès technico-scientifique était au service de l’humanité et qui allait régler tous les problèmes. Il serait temps d’ouvrir les yeux. Sur le plan du bien de l’humanité, au mieux ce progrès est neutre. Ce qui est une calamité c’est la foi aveugle qui fait de notre belle planète bleue un poubelle. On en est déjà à essayer de corriger les désastres du progrès tel qu’il était vu il y a 20 ou 40 ans.
    Le mot d’ordre de cette époque, exprimé par Pompidou, était par exemple qu’il fallait adapter la ville à la voiture. On a eu la chance, pour différents facteurs, sa mort en particulier, que Paris ou Lyon n’aient pas été transformées en Tokyo. Il y a pourtant eu des énormes dégats qu’il faut gérer maintenant. On va supprimer la voie qui porte son nom, détruire l’échangeur souterrain des Halles, etc. À Lyon l’autoroute va être déclassée et réduite à un banal boulevard. On ne sait toujours pas ce qu’on va faire de l’énorme machin qui a littéralement détruit la place Carnot et on va essayer de réhabiliter la gare Perrache.
    Ce qui était perçu comme le progrès à l’époque est vécu aujourd’hui comme un son antithèse : il a détruit une certaine qualité de vie.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    De plus, une fois que l'on sera capable de recréer une Terre 2 en orbite autour de notre planète, l'espèce humaine aura vraiment dépasser tous les motifs de conflit.
    Quelle naïveté !
    Au début d’internet, c’était un nouvel âge d’or qui s’ouvrait, l’âge de l’innocence retrouvée, un espace de liberté où tout le monde il était gentil et tout le monde il était content, où les hommes de bonne volonté allaient se donner la main et coopérer pour le bien commun. C’était l’idéal de Mai 68 incarné sans avoir à faire la révolution, la spontanéité de chacun pour le bien de tous.
    Aussitôt se sont invités les délinquants de tous poils à commencer par une espèce encore inconnue à ce jour, mais en voie de disparition aujourd’hui, les hackers dont le but dans l’existence était d’emmerder le maximum de gens juste pour le plaisir. Ils dépensaient autant d’énergie à faire le mal que les plus désintéressés des bienfaiteurs de l’humanité à faire le bien et de manière tout aussi désintéressée.
    Les mêmes ont fini par comprendre que le faire pour le profit procurait bien d’autres joies, celle de devenir riche par dessus le marché.

    Croire qu’il arrivera un jour où « l'espèce humaine aura vraiment dépassé tous les motifs de conflit » est non seulement d’une candeur insondable mais peut être carrément dangereux. On apprend aux enfants à ne pas parler à des inconnus dans la rue et à ne pas accepter de bonbons car croire que les gens sont gentils peut avoir des conséquences désastreuses.

    L’être humain doit être surveillé comme le lait sur le feu, tenu en laisse, contrôlé et il ne faut lui laisser la latitude de laisser libre cours à sa spontanéité sans lui poser les barrières les plus strictes. C’est de fait ce qui se passe partout car autrement, comme on dit, passé les bornes il n’y a plus de limites.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  3. #93
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Nicolas,

    Les tendances actuelles, envisagées comme des esquisses du futur de l'humanité, semblent à peu près toutes des menaces. Parmi celles-ci, j'en vois 2 qui sont vraiment préoccupantes : l'augmentation de la population humaine et la généralisation de la consommation de masse.

    Cependant, la population semble se stabiliser vers 9 milliards d'individus et on assiste à une prise de conscience, dont un petit groupe qui s'appelle eux-mêmes les objecteurs de croissance. Je reprend une phrase que l'on doit à l'un d'entre eux (Yves Cochet) : "C'est en butant sur les limites de la biosphère que l'humanité sera contrainte de devenir raisonnable".

    Une transition vers un état stationnaire (c-à-d sans croissance) aussi bien en terme de démographie qu'en terme d'économie, est donc possible. Même si j'ai beaucoup d'affinités avec ce mouvement, la charte des objecteurs exprime aussi le refus des "technologies irresponsables et de notre déresponsabilisation sur la technique et la science". Je ne suis pas d'accord. Et d'ailleurs, qui peut juger de l'irresponsabilité d'une technologie ? Chaque découverte apporte dangers et espoirs, et on ne peut véritablement en juger qu'après coup.

    Ce n'est pas le progrès scientifique et technique qui est la menace. Ce sont les bases de ce progrès.

    On assiste aujourd'hui à une prise de conscience, qui ne devrait pas nous conduire à remettre en cause le progrès (c'est mon sentiment), mais plutôt à reconsidérer les bases du progrès (le progrès pour la croissance).

    Il y avait dans les années 60, un autre paradigme. Les politiciens (et Pompidou n'échappait pas à la règle), agissent très souvent par imitation. Tu prends l'exemple de l'étalement urbain. Parmi les solutions imaginées, je voudrais en citer 2 :

    - les mégas projets (japonais) du genre tour pyramidale de plusieurs kilomètres de hauteur (X-Seed : 4000 mètres),
    - le principe de la ville linéaire (la ciudad lineal en 1882 et Roadtown en 1910), qui est encore aujourd'hui méconnu.

    Pour moi la deuxième est la plus intéressante. Mais en vertu du principe d'imitation, c'est la plus difficile à mettre en œuvre. J'imagine mal qu'elle soit d'ailleurs développée un jour sur une large échelle, étant donné le bagage historique et culturelle en matière d'urbanisation, qui agit comme un blocage, du genre : «*on a toujours fait dans le gigantisme, changer est impossible*». Il faudrait une prise de conscience.

    Je partage tes craintes. Je ne suis pas convaincu qu'un quelconque changement puisse advenir auparavant pour empêcher une catastrophe. Mais je suis convaincu que si on apprend à construire une biosphère sous cloche en orbite basse, on sera capable de juguler les menaces actuelles, et se faisant, la très grande majorité des motifs de conflit. Mais cela ne se fera pas sans peine.

    Aussi, on peut regretter que cela commence avec une consommation ostentatoire. Mais malheureusement, l'industrie spatiale (que j'envisage comme une des solutions) a besoin elle aussi d'une prise de conscience, d'un coup de pouce pour se développer (le tourisme ?).

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 15/11/2010 à 08h03.

  4. #94
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Je suis d’accord avec plusieurs de ces points. On n’a jamais tant parlé de croissance que depuis qu’elle est devenue pratiquement impossible dans les pays développés. Pour moi on vit dorénavant dans l’excroissance.
    On cherche désespérément des « relais de croissance » tous azimut sans se rendre compte qu’il faudrait essayer d’aménager la croissance nulle, voire négative. Je dis sans parti pris mais pour montrer que l’espace comme nouveau relais de croissance est une illusion de plus. Comme toujours il faudrait aussi se poser la question « Pour quoi faire ? » Si c’est pour encore faire des conneries qu’il faudra réparer par la suite ce serait mieux d’y réfléchir avant.

    Par ailleurs je voudrais te mettre ne garde contre ces visions d’arche de Noé qui permettrait de quitter cette vallée de larmes, de péché et de corruption pour fonder une cité utopique débarrassée du mal. Cette illusion est vieille comme le monde. Elle a eu des débuts de réalisations qui se sont toutes soldées par des échecs quand ce n’est pas par des désastres.
    Quand les hommes n’ont pas de source de conflits sous la main ils en trouvent ou ils les fabriquent. De fait c’est bien rare qu’ils aient des motifs de conflits objectifs. C’est en général purement irrationnel. C’est dans leur ADN. Il faut faire avec et surtout ne pas croire qu’on pourra s’en défaire, dans l’espace comme sur terre.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  5. #95
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonsoir,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Par ailleurs je voudrais te mettre ne garde contre ces visions d’arche de Noé qui permettrait de quitter cette vallée de larmes, de péché et de corruption pour fonder une cité utopique débarrassée du mal. Cette illusion est vieille comme le monde. Elle a eu des débuts de réalisations qui se sont toutes soldées par des échecs quand ce n’est pas par des désastres.
    Ce que je veux dire par là, c'est que je vois l'espace comme la meilleure école de l'autosuffisance. Maintenant, peut-être qu'il vaut mieux être auto-suffisant sur Terre avant de tenter l'expérience dans l'Espace. Mais les deux approches ne sont pas incompatibles.

    De ce point de vue je ne vois pas d'un mauvais œil les milliardaires payer des fortunes pour s'élever de 300 kilomètres. Après tout, je trouve intéressant que ces gens payent une fortune pour visiter un endroit (l'ISS) qui fait d'un taudis d'une banlieue bien terrestre, quelque chose qui ressemble au Ritz en comparaison.

    Je ne peux m'empêcher de penser que peut-être que la vue de là-haut force l'humilité. Je crois d'ailleurs que si on devait retenir quelque chose de l’œuvre de la navette spatiale américaine, il y aurait au moins ça : en date du 5 avril 2010, seulement 514 personnes avait fait un séjour en orbite basse, mais 355 d'entre eux l'on fait au moyen de la navette spatiale américaine.

    Cordialement

  6. #96
    Slyce

    Re : Le tourisme spatial

    Salut ,


    Pourquoi ne pas utilisé l'énergie solaire pour alimenter un nouveau réacteur ?On a bien su utilisé ce type d'énergie pour faire rouler des voiture alors pourquoi pas pour créer un mouvement verticale et non horizontale ?

  7. #97
    Carcharodon

    Re : Le tourisme spatial

    Salut,

    Elle va a quelle vitesse ta voiture solaire, et pour quel poids et quelle surface de réception de photons ?

    La réponse a cette question fait bien comprendre que l'énergie solaire est notoirement insuffisante pour propulser une fusée.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  8. #98
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    De ce point de vue je ne vois pas d'un mauvais œil les milliardaires payer des fortunes pour s'élever de 300 kilomètres.
    Je n’ai rien contre les riches et ils peuvent bien dépenser leur argent comme ils le veulent. Je suis opposé au tourisme spatial pour les riches comme pour les pauvres. L’espace devrait être réservé à des activités scientifique, de communication, de surveillance et, heu… militaires dans un cadre très règlementé. On doit aussi proscrire toute forme de machin visible depuis la terre : voile réfléchissante, structure lumineuse, etc.
    Le moins il y a de trucs là-haut le mieux ça vaut.
    Quant à une colonie je ne suis pas trop inquiet. Je doute que ça soit possible un jour.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  9. #99
    dridri85

    Re : Le tourisme spatial

    Je me rappelle avoir vu un article de la NASA sur un nouveau projet de décollage à l'horizontal, utilisant des supra-conducteurs pour accélérer la navette à vitesse d'éjection de l'orbite.

    Personnellement je me suis toujours demandé pourquoi ils ne mélangent pas propulsions à ergols avec propulsion ionique, la première offre une grande puissance tandis que l'autre fait une poussée à près de 40 000 km/h

  10. #100
    Carcharodon

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par dridri85 Voir le message
    Je me rappelle avoir vu un article de la NASA sur un nouveau projet de décollage à l'horizontal, utilisant des supra-conducteurs pour accélérer la navette à vitesse d'éjection de l'orbite.
    Aucune chance que ça existe un jour a cause de la couche atmosphérique.

    Citation Envoyé par dridri85 Voir le message
    Personnellement je me suis toujours demandé pourquoi ils ne mélangent pas propulsions à ergols avec propulsion ionique, la première offre une grande puissance tandis que l'autre fait une poussée à près de 40 000 km/h
    Parce qu'il faut une puissance considérable au décollage.
    le moteur ionique n'est capable d'offrir qu'une infime partie de la puissance nécessaire, ça ne ferait donc qu'ajouter du poids et de forcer donc a augmenter la puissance des moteurs chimiques.

    En règle absolue, sur ce sujet, si tu te demandes pourquoi les ingénieurs n'y ont pas pensé, ça veut dire qu'ils y ont déjà pensé mais que c'est une mauvaise idée

    Il faut des centaines de tonnes de poussée au décollage (1200 a 1300 tonnes pour Ariane), alors que les moteurs ioniques n'offrent pour l'instant que quelques kilos dans le meilleur des cas.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  11. #101
    dridri85

    Re : Le tourisme spatial

    C'est pour ça que je parlais de mélanger les deux, en gros un étage chimique suivit d'un étage ionique qui va accélérer les particules déjà en mouvements et à haute température (donc plus sensibles aux courants magnétiques).

    Enfin passons, là n'est pas le sujet ! ^^

  12. #102
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Pour revenir sur l’utopie que tu développes :
    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    De plus, une fois que l'on sera capable de recréer une Terre 2 en orbite autour de notre planète, l'espèce humaine aura vraiment dépasser tous les motifs de conflit.
    je voudrais ajouter quelques remarques.
    Comme je l’ai déjà dit, internet est un formidable exemple. C’est sans doute une des rares fois ou l’humanité a créé une ressource pratiquement gratuite où tout le monde peut partager ce qu’il veut.
    Une nouvelle forme de délinquance, qui à ma connaissance n’a pas d’exemple antérieur non plus, est apparue dès les débuts et s’est répandue à la vitesse grand V. Elle avait fait son apparition avec le développement de l’informatique individuelle qui elle aussi permettait le partage gratuit avec les disquettes.
    À nouvelle forme de partage pour les hommes et les femmes de bonne volonté, nouvelle forme de criminalité, la criminalité à but non lucratif.
    Je ne crois pas que cela se soit jamais vu auparavant : des gens qui travaillent d’arrache-pied pour faire le mal sans en tirer le moindre profit ni sur le plan financier et ni le plan moral sinon la gloire d’avoir emmerdé le maximum de gens. Non seulement ça ne s’était jamais vu mais c’est devenu une quasi industrie et une sorte de société occulte.
    Naturellement quand l’occasion s’est présentée, c’est à dire quand internet a commencé à être utilisé pour le commerce et les transactions diverses, cette délinquance est passée du bénévolat à l’entreprise pour le profit.

    En Mai 68 les étudiant ont occupé la Sorbonne et l’ont ouverte à tous pour en faire une université libre et gratuite pour le partage du savoir. Pratiquement immédiatement elle a connu une occupation d’un tout autre ordre, entre autres par des gens qu’on a appelés les Katangais et qui étaient là pour de tout autres raisons.

    Une autre forme de criminalité bénévole s’est répandue récemment (à l’échelle de l’histoire) : le terrorisme. Y a-t-il des motifs objectifs à cette nouvelle forme de conflit ? Strictement aucun. Est-ce qu’ils en tirent un bénéfice tangible ? Aucun non plus. Bien au contraire : ils dépensent énormément de ressources. La préparation de l’attentat sur les tours jumelles a été extraordinaire. Là aussi il y a quelque chose de nouveau : les terroristes dépensent la ressource la plus précieuse qui soit, leur propre vie.
    C’est une criminalité dont la seule satisfaction est de porter des coups à un adversaire purement fantasmé.

    Il est donc tout à fait illusoire d’envisager des communautés d'où l’on aurait éliminé toute forme de conflit pour la seule raison qu’il n’y aurait plus de motif. Chez l’être humain le motif de conflit est très souvent fantasmagorique.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  13. #103
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonjour,

    Une petite information supplémentaire sur le moteur SABRE ici :

    Project STERN

    The STERN engine ignition system, built by Reaction Engines Limited, builds upon the ignition system used for the Rolls Royce RZ-20 Liquid Hydrogen / Liquid Oxygen upper stage rocket engine, which was developed and tested as part of the long term development of the Blue Streak rocket programme.

    The STERN ignition system is in fact, the same ignition system as that to be used in the SABRE engine on the Skylon spaceplane, thus the successful ignition and combustion tests of the STERN engine validate this aspect of the SABRE engine design.
    Aussi, les nouvelles de novembre 2010 parlent toujours de ce rapport de la réunion de septembre, à laquelle 90 experts internationaux étaient conviés :

    The UKSA Report produced by ESA on the event is soon to be released.
    On attend encore.

    Cordialement

  14. #104
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Pour revenir sur l’utopie que tu développes :

    je voudrais ajouter quelques remarques.
    Il me semble que ce qui te taraude, si je te comprends bien ce n'est pas que les projections des années 50-60 se soient révélées irréalistes, mais qu'elles ne se réalisent un jour.

    On aurait peut-être pu construire le formidable vaisseau de l'Odyssée de l'Espace dès 2001 (comme Stanley Kubrick l'avait imaginé en 1968), si le prix de l'accès à l'orbite étaient descendu à environ 1200 dollars le kilogramme (soit 260 dollars de 1972) avec la navette spatiale américaine (c'est du moins ce que la NASA prévoyait au début du programme). Ce n'est pour l'instant qu'un doux rêve d'ingénieur, une utopie. Mais si on y arrive vers 2040 (peut-être avec Skylon), on aura finalement que 60 ans de retard (depuis STS-1 en 1981).

    Je suis convaincu qu'il y aura toujours un pionnier, taxé d'utopiste par ses contemporains, pour contribuer à réaliser le rêve, même si l'objectif à atteindre est qualifié d'impossible à son époque.

    Il me semble que, sous couvert de réalisme, tu choisis une argumentation de type pente glissante : si jamais on à la capacité de mettre des charges en orbite à un cinquantième du prix actuel, on pourrait avoir des dérives, des conséquences terrifiantes et peut-être inattendues, difficilement contrôlables voire totalement en dehors de notre contrôle, comme peut parfois l'être un phénomène de masse impliquant des intérêts commerciaux. Mais sera-ce pour autant le cas du tourisme spatial du futur ?

    Après tout, la naissance du tourisme de masse, parfois décrié de nos jours, n'a-t-elle pas pour origines les premiers congés payés en 1936 ? Faut-il pour autant interdire les vacances ? On pourrait trouver d'innombrables exemples de ce genre.

    Certains disent qu'on arrête pas le progrès. Je ne suis pas d'accord. Le problème de ce genre de progrès (c'est-à-dire la démocratisation d'un bien ou d'un service), c'est notre capacité limité, en tant qu'être humain, à le réguler, cette fatalité à ne le réguler toujours qu'imparfaitement, à n'en prévoir les conséquences (bonnes ou mauvaises) qu'à travers des œillères (celles de notre passé) et à ne s'en accommoder qu'après coup et parfois dans la souffrance.

    Mais je vois se profiler un débat purement éthique et sans fin, sur le pendant naturelle de la démocratisation : la régulation, ou pour être plus explicite : « Besoin de sécurité, désir de liberté », que choisir ?

    Cordialement

  15. #105
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Il me semble que ce qui te taraude, si je te comprends bien ce n'est pas que les projections des années 50-60 se soient révélées irréalistes, mais qu'elles ne se réalisent un jour.
    […]
    Je suis convaincu qu'il y aura toujours un pionnier, taxé d'utopiste par ses contemporains, pour contribuer à réaliser le rêve, même si l'objectif à atteindre est qualifié d'impossible à son époque.
    […]
    Il me semble que, sous couvert de réalisme, tu choisis une argumentation de type pente glissante
    Je ne sais pas si je suis sur une pente glissante mais j’essaie de tirer les leçons du passé.
    Je vais à nouveau illustrer mon propos par des souvenirs personnels.
    J’ai connu l’époque où la seule autoroute en France était le tronçon qui allait du Tunnel de Saint Cloud jusqu’à un peu au-delà du Triangle de Rocquencourt, construit dans les années 30. C’est dans les années 60 que c’est devenu une priorité nationale en vertu du tout-voiture et tout-camion où nous sommes aujourd’hui.
    Je me souviens de Lecanuet, candidat aux présidentielles de 65 (ma première élection), présentant son programme de construction d’autoroutes littéralement en extase, les yeux brillants, les sourire jusqu’au oreilles (bon ça c’était naturel chez lui ). Il avait vu un morceau de la vraie croix. De Gaulle inaugurait en grande pompe ce que le Canard appelait les « mégots d’autoroute ». Même dix kilomètres de bitume tout frais valait un beau discours et le passage au 20 heures pour donner de l’espoir dans les chaumières.
    Citroën a sorti sa SM spécialement pour ça. C’est hallucinant de lire les dossiers de presse et les commentaires des journalistes qui l’avaient essayée. Selon eux, on allait pouvoir rouler à 200 km/h et plus en toute sécurité quel que soit le temps et faire Paris Lyon en quelques heures. On allait passer de la nationale à trois voies surencombrée au ruban de bitume lisse et ouvert. À nous la liberté de foncer à toute berzingue.
    Les municipalités réclamaient que l’autoroute passe dans leur centre ville. Ainsi Lyon possède un beau centre multimodal que tout le monde connait. L’A7 passait en plein dans Vienne et surtout dans Valence. Paris a échappé de peu au massacre (les voies sur berges et le plat de nouilles des Halles n’étant que des apéritifs) et ressemblerait à Tokyo si les projets avaient abouti.

    Les opposants n’étaient que des passéistes rêvant de s’éclairer à la bougie.
    On sait aujourd’hui que la sécurité en voiture disparait au-delà de 60 km/h. On connait l’impact écologique énorme des autoroutes. On regrette d’avoir laissé le train se faire marginaliser et on essaie désespérément de lui faire rattraper son retard. Valence a payé à grand frais la déviation de l’A7. Lyon réfléchit mais il est pratiquement impossible de construire la moindre autoroute dans les environs, autrement dit la campagne dit à Lyon : « Vous l’avez voulue, gardez-la. Not in my backyard. »
    Bref, le transport routier est passé du statut de star à celui du vilain.

    Encore une fois les spécialistes de la prospectives se sont lourdement trompés sur les retombées et les implications de ce qu’ils présentaient comme le Saint Graal. Il est donc fort probable que tu te trompes tout autant, aveuglé par le wishful thinking propre à cet exercice.

    Il y a d’ailleurs une discussion tout à fait similaire sur http://forums.futura-sciences.com/as...ml#post3319841.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  16. #106
    invite9c7532a0

    Re : Le tourisme spatial

    salut ,ba moi je pense que si la volonte etait la on pourrait tres bien contruire de navettes tres grandes ,peut etre pas comme celle de star wars mais quant meme l'iss s'est pas rien ,tous repose sur qui vas payer les milliards ,et je pense aussi que si on mettait tous le budjet et tous les scientifiques sur le meme projet on aurait deja marcher sur mars ,titan ,europa car le meilleur de nos moteurs est depasser en constance ,quant pensez vous ?

  17. #107
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Première remarque sur la forme. Ton message est assez pénible à lire. Les directives du forum préconisent de rédiger ses messages en français standard, comme on a appris à l’école, et en particulier pas en style SMS. Cela signifie faire des phrases qui commencent par une majuscule et finissent pas un point, avec des mots entiers. Je suggère aussi de relire soigneusement son message et de passer le correcteur orthographique (ce que je fais moi-même).
    J’avais déjà vu des « Quand pensez-vous ? ». Ton « quant pensez vous ? » est une variante intéressante. En tous cas, moi, je pense tout le temps.

    Citation Envoyé par cygnusj Voir le message
    salut ,ba moi je pense que si la volonte etait la on pourrait tres bien contruire de navettes tres grandes ,peut etre pas comme celle de star wars mais quant meme l'iss s'est pas rien ,tous repose sur qui vas payer les milliards ,et je pense aussi que si on mettait tous le budjet et tous les scientifiques sur le meme projet on aurait deja marcher sur mars ,titan ,europa car le meilleur de nos moteurs est depasser en constance ,quant pensez vous ?
    Comme tu le dis, c’est une question de milliards, de ressources et aussi de possibilités techniques. Il ne faut pas croire que les progrès de la technologie garantissent qu’on pourra réaliser tout dont qu’on peut rêver. Il y a des limites qui semblent infranchissables. Est-ce qu’on arrivera à dépasser de beaucoup les 2.000 tonnes de la navettes au décollage ou les 3.000 de Saturn V ?
    Et il y a toujours la question : pour quoi faire ?
    Quant à envoyer des hommes sur Mars ou ailleurs, la question a été souvent discutée sur ce forum, entre autres. Comme tu le dis, le programme Constellation avait pour effet de pomper les budgets pour les autres missions scientifiques.
    Le cout d’une mission habitée sur Mars doit être des milliers de fois supérieur à celui d’une sonde robotisée et les bénéfices des milliers de fois inférieurs.
    Si on envoie des hommes en mission dans le seul but de se dépasser c’est pour moi une perte de temps.
    Si les Américains, au lieu d’envoyer des hommes faire des pâtés dans le régolite lunaire, avaient dépensé le même budget (4% du budget fédéral pendant 10 ans) sur des programmes de développement, d’éducation, de réduction des inégalités et de la ségrégation aussi bien chez eux que dans le monde, les choses seraient un peu différentes aujourd’hui.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  18. #108
    Slyce

    Re : Le tourisme spatial

    Bonjour ,

    Il ne faut pas oublier que grâce à Star Trek on à pu inventer le téléphone portable ,l'ordinateur ,etc ...
    Et je suis d'accord avec Cygnus ;si toutes les agences spatiales se fondaient en une seule elles auraient eu un fond commun ,des ressources communes et auraient pu coloniser le système solaire .Ou tout du moins créer des vaisseaux spatiaux plus complexes et plus variés que ceux d'aujourd'hui qui sont plutôt basiques (ex :le propulseur qui doit remplacé Ariane est globalement le même que son prédécesseur) ?

    C'est grâce à ses rêves que l'humanité avance !

  19. #109
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Slyce Voir le message
    Il ne faut pas oublier que grâce à Star Trek on à pu inventer le téléphone portable ,l'ordinateur ,etc ...
    C’est M. Spock qui l’a introduit chez les terriens ?

    Citation Envoyé par Slyce Voir le message
    Et je suis d'accord avec Cygnus ;si toutes les agences spatiales se fondaient en une seule elles auraient eu un fond commun ,des ressources communes et auraient pu coloniser le système solaire .
    Dans tes rêves ! Indépendamment de la possibilité je ne suis pas sûr que ce soit souhaitable non plus.
    Plutôt que de se lancer dans des opérations spectaculaires (et de toutes façons impossibles) on a aujourd’hui un exemple d’une mission formidable : http://www.futura-sciences.com/fr/ne.../#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20101222-[ACTU-voyager_quitte_le_systeme_sola ire]
    Elle est partie il y a 33 ans ! Son ordinateur embarqué est moins puissant qu’une calculette qu’on achète au supermarché. Et pourtant elle continue à envoyer des informations très importantes.
    Je pense qu’il y aurait un programme intéressant aujourd’hui parmi beaucoup d’autres options : envoyer une ou plusieurs sondes pour prendre la suite des deux Voyager, des deux Pioneer et de New Horizons pour explorer plus en détail les confins du système solaire. On pourrait naturellement faire beaucoup mieux en terme de puissance et de vitesse et pour un cout relativement modique. À part ça il y a des douzaines de missions en cours ou en projet, modestes en regard des rêves que tu exprimes, pour connaitre le système solaire et l’univers. Toutes les sciences de l’univers ont fait des progrès prodigieux ces dernières décennies grâce à ces sondes qui ne coutent pas la peau des fesses et qui remplissent leurs missions au-delà de toutes prévisions.

    Citation Envoyé par Slyce Voir le message
    Ou tout du moins créer des vaisseaux spatiaux plus complexes et plus variés que ceux d'aujourd'hui qui sont plutôt basiques (ex :le propulseur qui doit remplacé Ariane est globalement le même que son prédécesseur) ?
    C’est que ses concepteurs sont des gens réalistes et veulent créer un lanceur répondant à des besoins identifiés avec une offre économiquement viable. On ne rêve pas à l’ESA et au CNES. Ariane 5 est d’ailleurs pour une part le fruit d’un rêve qui ne s’est pas concrétisé : l’accès aux stations spatiales (on pensait qu’il pourrait y en avoir plusieurs) pour le fret et les personnels par un lanceur européen indépendant. Aujourd’hui on considère qu’il est surdimensionné et pas tout à fait adapté au marché. Ariane 6 est donc du downsizing et sans doute un recul technologique pour créer une offre réaliste.

    Citation Envoyé par Slyce Voir le message
    C'est grâce à ses rêves que l'humanité avance !
    … et généralement va dans le mur.
    Nous sommes sur un site scientifique : par conséquent ce genre d’aphorisme à deux balles, fortement éculé, ne fait guère avancer le débat.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  20. #110
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonsoir,

    Puisqu'il est question du voyage interplanétaire (jusqu'ici on ne parlait que d'hôtels en orbite basse), en plus de la règle d'or que constitue la fiabilité du système global, il y a un triptyque indispensable :

    - construction en orbite,
    - moteur plasma,
    - générateur électrique à fission nucléaire.

    Le générateur d'électricité devra respecter lui aussi son propre triptyque :

    - puissant,
    - compact,
    - léger.

    Même si les sondes ont toujours eu un avantage, j'ai tout de même le sentiment qu'on est à l'aube d'une révolution dans le domaine du vol spatial habité.

    Puisqu'une construction en orbite du vaisseau interplanétaire est indispensable, la réduction du coût d'accès à l'orbite est la plus impérative des conditions préalables à la réussite de l'entreprise. J'ajouterai d'ailleurs que concernant l'assemblage en orbite proprement dit, l'expérience acquise lors de la construction de l'ISS est un précédent plus que salutaire à ce genre d'entreprise.

    Refroidir l'air pour s'en servir comme comburant d'un moteur fusée (le principe à la base du Skylon) a été étudié dès le début des années 1960, le concept du VASIMR a été inventé par Chang-Diaz en 1979, les premiers générateurs nucléaires simples (à radio-isotopes) sont mis en orbite en 1961.

    Plusieurs programmes ont tenté de remplir le triptyque susmentionné. Ils se sont tous terminés par un échec cuisant jusqu'ici. C'est que la technologie n'était pas prête.

    Aujourd'hui, avec des projets comme le VF-200 d'Ad Astra Rocket, le Skylon de REL bien sûr, ou encore le projet russe de générateur nucléaire à fission pour un vol habité vers Mars, ont peu vraiment auguré d'une chute des prix.

    Bien sûr, ces programmes vont peut-être menés à un échec à leur tour, mais d'autres viendront les remplacer.

    Dans la deuxième moitié de ce siècle, on aura peut-être un vaisseau interplanétaire international, dont la durée de vie est de 10 vols aller-retour vers Mars (durée de vie du réacteur de 7 à 10 ans continues à pleine puissance) pour l'équivalent du prix actuel de deux A380. J'exagère à peine.

    De ce point de vue, les sondes pourraient être envisagées dès lors comme les simples instruments de préparation à un atterrissage humain, et non plus comme la seule et unique solution pour explorer le système solaire.

    Cordialement

  21. #111
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Puisqu'il est question du voyage interplanétaire (jusqu'ici on ne parlait que d'hôtels en orbite basse)
    En effet on dérive du sujet initial, à moins de considérer les missions martiennes comme du tourisme spatial, ce qui n’est sans doute pas faux. Le tourisme consiste à se déplacer pour voir des trucs à condition qu’ils soient ailleurs. Envoyer des hommes sur Mars répond à ce critère.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    De ce point de vue, les sondes pourraient être envisagées dès lors comme les simples instruments de préparation à un atterrissage humain, et non plus comme la seule et unique solution pour explorer le système solaire.
    Il ne faudrait tout de même pas détourner ces malheureuses sondes, qui sont déjà les premiers victimes de coupes budgétaires au profit des programmes pharaoniques décidés par le prince, pour en plus les assujettir à ceux-ci. C’est ajouter l’insulte à l’injure.
    On a d’une part des programmes d’exploration scientifiques multiples et variés effectués par des sondes et des observatoires qui font un travail sérieux et extraordinairement productif avec des budgets modestes et sans cesse menacés.
    D’autre part on a des projets extravagants, hors de portée financière et technologique, mais qui bénéficieraient de toute la priorité sous le prétexte qu’il s’agirait de transporter des humains.

    Naturellement, tant que ce sont des internautes qui délirent sur un forum comme celui-ci ça n’a aucune importance, mais quand c’est un président américain en exercice c’est tout de suite les centaines de milliards de dollars qui font la java et qui assèchent les autres programmes.

    La moindre sonde fait un travail infiniment plus productif et plus intéressant que la meilleure des missions humaines. Aucun humain ne peut remplacer une sonde, n’importe quelle sonde vaut un centaine d’humains. Et en plus elles laissent l’environnement pratiquement dans l’état où elles l’ont trouvé alors que les humains laissent une véritable décharge derrière eux.

    Ça n’engage à rien de causer sur un forum mais ça ne fait pas avancer le schmilblick.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  22. #112
    Slyce

    Re : Le tourisme spatial

    Tu parle de millions de dollars qui serais gaspillés Nicolas mais ils le sont déjà . Des milliards de dollars sont dépensés dans le domaine militaire .

  23. #113
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Slyce Voir le message
    Tu parle de millions de dollars qui serais gaspillés Nicolas mais ils le sont déjà . Des milliards de dollars sont dépensés dans le domaine militaire .
    Tu t’écartes du sujet. On ne va pas discuter de la répartition du budget fédéral entre ses différents postes (comme les budgets militaires, ceux de la recherche, etc.). Ce n’est pas l’objet de ce forum.
    Je voulais parler de la ventilation des budgets alloués aux agences spatiales comme la NASA. La NASA est un des premiers contributeurs mondiaux aux progrès des sciences de l’univers grâce à ses multiples sondes. Pour moi tout ce qui risque de détourner les crédits vers des projets destinés à épater la galerie comme Constellation et autres est par définition un danger pour la science.

    C’est pourtant ce que la NASA réussit le mieux. Dans son histoire il y a eu le programme Apollo qui a été un succès éblouissant sur les plans technologique et surtout médiatique mais qui a eu assez peu de retombées scientifiques. Par la suite elle s’est plutôt emmêlé les pinceaux avec l’ISS et la navette par exemple. Le projet Constellation a assez mal démarré. Par contre les sondes sont à mon sens son vrai succès sur le plan scientifique. C’est la bonne voie et elle doit continuer dans ce sens. Tout le reste est de la poudre aux yeux.
    Naturellement cela ne bénéficie pas de la couverture médiatique qu’il faudrait mais c’est le problème de la science, ce n’est pas glamour.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  24. #114
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonsoir,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    En effet on dérive du sujet initial, à moins de considérer les missions martiennes comme du tourisme spatial, ce qui n’est sans doute pas faux. Le tourisme consiste à se déplacer pour voir des trucs à condition qu’ils soient ailleurs. Envoyer des hommes sur Mars répond à ce critère.
    Je pense que l'on devrait se concentrer sur la notion de tourisme pour dégager un consensus.

    D'après moi, l'atterrissage d'êtres humains sur la surface de Mars ne peut être qualifier de tourisme que si les voyageurs sont là à titre privé.

    L'industrie spatiale n'est pas à l'heure actuelle auto-suffisante. Ce n'est donc pas une activité rentable du point de vue strictement économique. Mais si les projets de sociétés privées comme Reaction Engines Limited ou Ad Astra Rocket tiennent leurs promesses, l'industrie spatiale pourrait bien dégager d'énormes bénéfices d'ici 2040. Ces bénéfices pourront être, à leur tour, réinvestis dans de nouveaux projets plus ambitieux.

    Bien sûr, cela pose certaines questions éthiques. Depuis que le prince saoudien Al-Walid a acheté, fin 2007, un Airbus A380 en version Prestige pour son usage personnel, j'imagine bien les milliardaires de la fin de ce siècle faire de Mars leur destination touristique à la mode.

    En effet, si le prix d'un vaisseau interplanétaire passait sous la barre des 10 milliards de dollars de 2010, je ne vois pas ce qui empêcherait une compagnie privée de proposer un aller-retour vers Mars pour la moitié du prix actuel d'un séjour de 10 jours pour l'ISS (35 millions de dollars pour Guy Laliberté fin 2009).

    Cordialement

  25. #115
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Je pense que l'on devrait se concentrer sur la notion de tourisme pour dégager un consensus.
    Je suis d’accord pour qu’on se concentre mais ça m’étonnerait qu’on arrive à un consensus.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    D'après moi, l'atterrissage d'êtres humains sur la surface de Mars ne peut être qualifier de tourisme que si les voyageurs sont là à titre privé.
    D’accord mais que dire de l’envoi d’humains pour le seul prestige d’un état ou d’un dirigeant ? Vu le peu de retombées proprement scientifiques du programme Apollo et à l’inverse vu son énorme exploitation médiatique, politique et stratégique, ne peut-on pas le qualifier de touristique ? Ils ont fait étalage de leur technologie, on fait un tour de claquettes et ont rapporté des souvenirs comme on rapporte des coquillages de la plage.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Depuis que le prince saoudien Al-Walid a acheté, fin 2007, un Airbus A380 en version Prestige pour son usage personnel, j'imagine bien les milliardaires de la fin de ce siècle faire de Mars leur destination touristique à la mode.
    Ce que tu décris fait froid dans le dos : une base touristique sur Mars pour les rois du pétrole saoudiens et les tsars du jouet chinois ! Je n’ose pas imaginer ce que ça donnerait : des casinos, des hôtels, des excursions. Heureusement qu’il y a de multiples autres corps carrément inaccessibles dans le système solaire.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  26. #116
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonjour,

    L'arrivée d'acteurs privés dans l'industrie spatiale, est une véritable révolution dont on ne mesure pas vraiment l'importance à l'heure actuelle.

    Je ne parle pas ici du vol suborbital, qui est aujourd'hui à la portée d'énormément de petites sociétés. Je veux parler ici de la seule et unique société privée à la pointe en la matière : SpaceX.

    Cependant, SpaceX, qui pourrait bien être la première société privée à envoyer des hommes en orbite, n'a pas aujourd'hui atteint le point de l'autosuffisance financière. Elle bénéficie d'énormément de subsides du gouvernement américain.

    Ce seuil de rentabilité, indispensable pour faire de l'industrie spatiale un secteur à part entière de l'activité économique n'a jamais été atteint jusqu'ici. Le résultat serait une réduction du coût d'accès à l'espace. Si on ne s'intéresse qu'au gouvernement des États-Unis, il a lancé régulièrement des programmes pour dépasser ce seuil de rentabilité. En voici quelques uns :

    - Aerospaceplane (1960),
    - Space Transportation System (1972),
    - National AeroSpace Plane (1986),
    - Delta Clipper (1991),
    - VentureStar (1995).

    Tous ces projets ont été abandonné, à l’exception du second avec le succès que l'on connaît. Malgré tout ce qu'on peut en dire, 69 % de tous les êtres humains (décédés ou encore vivants) ayant atteint l'orbite basse, le doivent à la navette spatiale américaine.

    Les gouvernements, après plus de 50 ans d’errements à tenter de réduire le coût d'accès à l'espace, se tournent vers les sociétés privées, dont SpaceX est la première représentante ayant obtenu un succès relatif. Justement voilà... Elon Musk (personnification de la société SpaceX, qu'il a créé) représente un de ces entrepreneurs diplômés et indépendants qui disposent de plus de liberté que ceux au service d'un gouvernement.

    Dans le même ordre d'idées, mon attention est personnellement captivé par l'histoire de 2 hommes : Alan Bond (patron de REL) et Franklin Chang-Diaz (patron de Ad Astra Rocket).

    Les sociétés privées qu'ils ont créé, sont également issus de programmes autrefois subventionnés par un État. REL est né en 1989, des cendres du projet britannique HOTOL. Ad Astra Rocket est le fruit de la privatisation, en 2005, d'un laboratoire du Johnson Space Center de la NASA (le Advanced Space Propulsion Laboratory), dont Chang-Diaz était le directeur depuis 1993.

    Avec le Skylon de REL apparaît la perspective de dépasser pour la première fois dans l'histoire de l'astronautique, ce seuil de rentabilité dont je parlais. On voit aussi apparaître des projets viables d'hôtels en orbite basse à un prix abordable.

    Ces hôtels auraient besoin, grâce au VASIMR d'Ad Astra Rocket, de 20 fois moins d'ergol pour se maintenir en orbite. Mais le VASIMR peut faire beaucoup plus. Il lui suffit d'un réacteur nucléaire avec certaines caractéristiques (12 Mwe, une masse de 4 kg/kWe fournit...), pour réaliser un vieux rêve d'ingénieur : diviser par 2 le trajet vers Mars.

    Voilà le moyen, pour des entreprises privées entièrement indépendantes, obéissant quasi exclusivement à la pression commerciale, d'étendre leurs marchés respectifs : le tourisme spatial. D'abord de simples courts séjours en orbite pour une centaine de milliers de dollars, ensuite des forfaits pour 2 semaines en hôtels orbitaux pour un demi-million de dollars. Ensuite, étant donné le cycle profits / investissements d'une activité économique saine exempte de subsides, pourquoi pas étendre ces voyages à des séjours pour la Lune (la propulsion chimique est d'ailleurs le moyen le plus court) ? Pourquoi pas des séjours d'un mois sur Mars ?

    Il ne s'agit, pour des entreprises concurrentes, que de conquérir de nouveaux marchés, avec le soutien des plus fortunés de la planète, en quête de sensation et d'exclusivité.

    Ce processus est lancé depuis que SpaceX a lancé son premier satellite en septembre 2009. Si le Skylon réussit d'ici 10 à 15 ans, l'appât du gain, le dégagement de profit l'accélèrera considérablement.

    Le pire, c'est qu'à ma connaissance, le droit de l'espace ne légifère pas sur cette question du voyage interplanétaire privé. Le seul facteur limitant, c'est la question de l'alimentation nucléo-électrique (question de prolifération nucléaire). Mais le gouvernement russe est en train de facilité la voie qu'emprunteront peut-être de futures sociétés privées.

    L'important, c'est qu'une fois l'étape du seuil de rentabilité dépassé (peut-être d'ici à peine 10 ans), il deviendra dangereux de ne réfléchir qu'à travers les allocations du budget de la NASA.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 24/12/2010 à 12h59.

  27. #117
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    J’ajouterai à ta prospective qu’il devrait être possible de trouver non seulement un milliardaire du pétrole, voire plusieurs, ces ex-nouveaux riches, mais aussi de ces vrais nouveaux riches que sont les milliardaires de l’internet comme Elon Musk pour financer le développement de la flotte. Ils auraient un accès privilégié pour leurs propres parties.

    En ce qui concerne le tourisme sur Mars il y a tout de même un obstacle de taille : la durée du voyage. S’il faut partir un an et demi pour seulement fouler le gravier rouge et jouer à la roulette, les candidats risquent de ne pas être nombreux.

    Pour le transfert il faudrait que ce soit comme un paquebot de croisière avec distraction, soupers fins, table de jeu. Ces gens sont habitués à avoir des domestiques. S’ils doivent eux-mêmes passer leurs plats lyophilisés au micro-onde ils en auront marre rapidement. Comme dans les romans d’aventure anglais ils voudraient emmener avec eux leur fidèle butler.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  28. #118
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Bonsoir et joyeuses fêtes à tous,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    J’ajouterai à ta prospective qu’il devrait être possible de trouver non seulement un milliardaire du pétrole, voire plusieurs, ces ex-nouveaux riches, mais aussi de ces vrais nouveaux riches que sont les milliardaires de l’internet comme Elon Musk pour financer le développement de la flotte. Ils auraient un accès privilégié pour leurs propres parties.
    Si j'ai cité le prince Al-Walid en exemple, c'est pour faire un parallèle entre l'achat d'un avion hors de prix aujourd'hui, et l'achat d'un vaisseau interplanétaire d'ici un petit siècle.

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    En ce qui concerne le tourisme sur Mars il y a tout de même un obstacle de taille : la durée du voyage. S’il faut partir un an et demi pour seulement fouler le gravier rouge et jouer à la roulette, les candidats risquent de ne pas être nombreux.
    La propulsion chimique obligent les voyageurs à rester sur Mars 18 mois pour attendre la prochaine opposition avant de commencer le voyage de retour. Voilà ce qu'Ad Astra Rocket propose, grâce au VASIMR, pour un voyage vers Mars :

    Express flight to Mars

    Le vaisseau interplanétaire (188 tonnes) est assemblé en orbite à 500 km d'altitude. Il utilise un générateur nucléo-électrique pour fournir son énergie à une grappe de 3 moteurs VASIMR de 4 MWe chacun.

    Le vaisseau, avec 4 passagers à bord, prend de la vitesse autour de la Terre pendant 30 jours, pour atteindre la vitesse de libération. Ensuite, le transit Terre-Mars dure 85 jours.

    L'équipage descend à bord d'un atterrisseur et reste à la surface autant qu'il veut. La simulation propose un séjour de 30 jours. Pendant ce temps, un pilote resté dans le vaisseau assure la mise en orbite. La capture du vaisseau au sein du système martien prend 7 jours.

    Une fois le séjour terminé, l'équipage se sert de l'atterrisseur pour regagner le vaisseau. Encore une fois le vaisseau prend de la vitesse autour de Mars pendant 7 jours, entame un transit de 94 jours, et effectue une trajectoire en spirales pendant encore 30 jours autour de la Terre pour regagner le plancher des vaches. Soit :

    115 j (aller) + 30 j (sur place) + 131 j (retour) = 276 j aller-retour (~ 9 mois)

    Etant donné la durée de vie du réacteur nucléaire étudié par les Russes pour un voyage vers Mars (7 ans à pleine puissance), le vaisseau peut faire 10 aller-retours avant d'être "révisé".

    Si on imagine 20 lancements pour l'assemblage par une flotte de Skylon (à 12 millions de dollars le lancement). On a un premier départ pour l'opposition de 2035 à moins d'un milliard de dollars le vaisseau interplanétaire (3 A380) pour autant que les prix des autres composantes essentiels (VASIMR, générateur nucléaire et assemblage) aient eu le temps de baisser d'ici là. Donc l'équivalent d'un Al-Walid de la fin du XXIe siècle, pourrait offrir à 30 de ses amis (en supposant qu'il accompagne des convives différents à chaque voyage), un conseil d'administration avec vue sur l'Olympus Mons

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Pour le transfert il faudrait que ce soit comme un paquebot de croisière avec distraction, soupers fins, table de jeu. Ces gens sont habitués à avoir des domestiques. S’ils doivent eux-mêmes passer leurs plats lyophilisés au micro-onde ils en auront marre rapidement. Comme dans les romans d’aventure anglais ils voudraient emmener avec eux leur fidèle butler.
    Les touristes milliardaires qui ont transité par l'ISS étaient tous casernés à la même enseigne que les astronautes. Ils sont là à un prix exorbitant mais se fichent un peu des contraintes pour autant que ce soit dans l'espace. Le confort n'est, au début, pas indispensable.

    Cordialement

  29. #119
    Geb

    Re : Le tourisme spatial

    Re-bonsoir,

    Désolé pour le double post.

    La stratégie qui prévaut actuellement, inaugurée à la fin des années 1990 aux États-Unis, est de laisser l'initiative privée réaliser le rêve de l'espace à moindre frais. C'est par nécessité que les gouvernements ont rendu cela possible, pas par choix. Après tout, une fusée est aussi potentiellement un missile balistique.

    Le fait est que l'initiative privée à plusieurs avantages indéniables, le premier étant que la survie d'un programme de recherche n'est pas menacé à chaque changement de gouvernement. Cependant, les entreprises privées ne sont pas des mécènes. Il faut que ça rapporte. Ce qui peut constituer un avantage (une même montant investi conduit à un meilleur résultat) mais aussi un travers (l'objectif est le profit le plus immédiat). Elles sont aussi beaucoup plus indépendantes et protégées de la curiosité de l'opinion publique, de par la simple origine privée des sommes investies.

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Ce que tu décris fait froid dans le dos
    Je soutiens que l'on ne doit pas craindre les nouvelles possibilités qui s'offriraient à nous. Accéder à l'espace à moindre frais signifie également des perspectives fabuleuses pour la recherche. Par exemple, il faudra beaucoup moins de temps et d'argent pour développer une mission spatiale.

    Pour situer l'enjeu, Spirit et Opportunity ont occupés leurs concepteurs pendant 16 ans (!) et nécessité, à l'époque (2003), 425 millions de dollars d'argent public chacun. Aussi, certaines grandes universités seront en mesure de se payer un véritable satellite de recherche et non plus des nanosatellites.

    Le problème, s'il en est un c'est qu'une fois qu'un nouveau marché est ouvert à la logique commerciale (la concurrence), on ne peut pas empêcher des sociétés privées de proposer des services à leurs clients fortunés de la façon dont ils l'entendent. D'autant plus en cas de vide juridique en la matière.

    Aujourd'hui, il est logique de dire que les vols habités ne servent à rien, parce que rien dans l'activité spatiale n'est rentable. Mais une fois que ce sera le cas, proposer des séjours en orbite constitue, pour une société privée, une bonne manière d'augmenter un chiffre d'affaire, comme une activité parallèle (et sans doute plus rentable) au lancement de satellites.

    L'initiative privée a une autre caractéristique essentielle : la nécessité vitale d'innover. D'ailleurs, Alan Bond lui-même parle de son Skylon comme de l'équivalent dans l'astronautique de ce qu'a été l'apparition du DC-3 dans l'aéronautique.

    J'ajoute que l'un des paramètres essentiels du moteur SABRE comme des moteurs aérobies précédents (Aerospaceplane, HOTOL et NASP) est l'épaisseur des tubes des échangeurs de chaleur. La technologie actuelle permet une finesse (pour reprendre un terme cher aux fondeurs de l'industrie électronique) de 40 µm. Vous l'avez compris, ceci augure de grandes améliorations : des avions spatiaux petits et grands et plus économes en ergols, exactement comme l'astronautique civile actuelle.

    Bien sûr, peut-être que je me fourvoie et que le SABRE, s'il est développé, n'aura pas les performances qu'on attend de lui. Mais même dans ce cas, je suis persuadé qu'un jour, quelqu'un reprendrait le concept et finirait par y arriver.

    Cordialement

  30. #120
    Saint-Sandouz

    Re : Le tourisme spatial

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Le vaisseau, avec 4 passagers à bord, prend de la vitesse autour de la Terre pendant 30 jours, pour atteindre la vitesse de libération. Ensuite, le transit Terre-Mars dure 85 jours.
    Largement le temps pour commencer à s’emmerder ferme.
    Les premiers touristes spatiaux avaient leur photo dans le journal. Ils sont passés au 20 heures. Ça rachète tous les inconforts. On est prêt à payer n’importe quel prix et on accepte n’importe quoi pour passer dans le poste. À mesure que le tourisme spatial se banalisera et que le départ d’un nouveau touriste ne fera même plus un entrefilet, même en restant l’apanage des milliardaires, ils réclameront d’en avoir plus pour leur argent et ils trouveront le temps long.

    De toutes façons je suis pour que la communauté internationale prenne les devants et qu’on évite de se trouver encore une fois devant le fait accompli avec un marché établi, des intérêts économiques en jeu, des lobbies actifs. Il faudrait interdire le tourisme spatial au niveau mondial. Cela pourrait être inclus aux traités existants.

    Interdire les dépenses somptuaires n’a pas toujours été très productif, le besoin étant profondément ancré dans la nature humaine. Après que le gouvernement de Venise (au 17ème siècle ?) a décrété que les gondoles devaient être noires et sans ornement parce que les grandes familles vénitiennes se ruinaient en dorures et en décorations extravagantes sur leurs gondoles pour parader sur le Grand Canal, les gens ont trouvé autre chose pour faire étalage de leurs richesses.

    Ici il en va de zones vierges qu’il serait souhaitable de ne pas polluer et encombrer plus qu’ils le sont déjà et/ou de préserver. Je vois d’un très mauvais œil l’installation sur Mars de stations quelles qu’elles soient et a fortiori si elles sont à usage strictement privé. Je serais pour un traité qui institue une sorte de permis de construire, qui ne serait donné qu’aux missions d’utilité publique (c’est à dire scientifique).

    Les terriens sont déjà en train d’achever de faire de leur planète une poubelle. Étaler sa merde est dans les gènes de ces bipèdes. Il faudrait les empêcher d’aller la répandre sur de nouveaux territoires. C’est déjà interdit jusqu’à un certain point aux militaires.

    À ma connaissance la NASA est plutôt contre le tourisme, ce qui est très encourageant pour moi. Les Russes ne sont pour que par appât du gain. Il devrait être facile de trouver un consensus dans la mesure où ce marché échapperait aux institutionnels.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    La stratégie qui prévaut actuellement, inaugurée à la fin des années 1990 aux États-Unis, est de laisser l'initiative privée réaliser le rêve de l'espace à moindre frais.
    Correctif : ce n’est pas « le rêve de l'espace » qui est laissé à l’initiative privée, c’est le transport du fret, autrement dit il s’agit de sous-traitance. C’est un choix qui a été fait par les seuls Américains. À la fois cela entérine l’idée que la NASA a perdu le domaine de compétence qui était pourtant le sien à ses débuts, les lanceurs, et cela reflète la confiance typiquement américaine en l’initiative privée.

    Tu sembles avoir toi aussi une foi assez naïve dans cette initiative privée. Il n’est pas question sur ce forum d’avoir une discussion sur les mérites respectifs de l’économie de marché et de l’intervention étatique.
    Il s’agit ici de la question de l’opportunité, par rapport à l’utilité publique, de certaines activités dans l’espace, en l’occurrence le tourisme, quels que soient ses promoteurs, publics ou privés.
    Même si c’était sous l’égide de l’ESA par exemple, même officiellement missionnée par l’Europe, je serais contre. La question n’est pas pour moi de savoir qui organise le tourisme, ni même quelles peuvent être ses retombées économiques, mais de savoir, comme toujours, pour quoi faire et surtout quelles conséquences cela aura. Pour moi la priorité numéro un est la préservation en l’état de l’espace. Même une micro sonde comme Opportunity est presque de trop. Je considère ça comme un mal nécessaire. La seule excuse qu’on peut avoir pour laisser une trace de roue dans le régolite lunaire ou martien est l’avancement de la science. Aucune autre justification n’est recevable à mes yeux.

    Toute forme d’activité économique, en particulier touristique, est interdite dans l’Antarctique par exemple.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Je soutiens que l'on ne doit pas craindre les nouvelles possibilités qui s'offriraient à nous. Accéder à l'espace à moindre frais signifie également des perspectives fabuleuses pour la recherche. Par exemple, il faudra beaucoup moins de temps et d'argent pour développer une mission spatiale.
    Avec le marché des lancements commerciaux les lanceurs comme Ariane parviennent à un mode quasi industriel. Naturellement étant donné le statut d’entreprise publique d’Arianespace, la complète opacité de ses comptes, les enjeux politiques et économiques dont elle l’objet et son quasi monopole sur son marché on peut craindre que sa gestion n’ait pas toute la rigueur souhaitée. Il est donc impossible de savoir si Ariane est vraiment rentable ni si les couts pourraient être diminués.
    Quoi qu’il en soit, si la diminution des couts doit passer par l’ouverture de l’espace à n’importe qui, pour moi la réponse est « tant pis ».

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    L'initiative privée a une autre caractéristique essentielle : la nécessité vitale d'innover.
    On pourrait donner des milliers d’exemples du contraire avec des entreprises qui ont soit fait l’impasse sur toute innovation soit fait des innovations sans issue et ce aussi bien dans le secteur public que privé. Tu nous sers ici le discours libéral sur rationalisme intrinsèque de l’initiative privée. Je dirais que a) c’est complètement éculé et n’a pas été démontré par les faits et que b) ce n’est pas l’objet de ce forum.

    J’ajoute que Reaction Engines me parait être une imposture. Ce ne serait pas la première fois que des projets totalement irréalistes seraient présentés par des gens qui peuvent de parfaite bonne foi mais aveuglés par le fameux biais de l’optimisme qui a envoyé tellement de idées géniales dans le mur.

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

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