Hello,
Dans ce projet, je vais vous proposer une série de solutions à un problème courant (et récurrent sur ce forum): la détection de courant sur un seul fil d'une ligne alimentant une charge.
On peut être confronté à ce problème dans différentes situations, dont voici quelques exemples typiques:
- Lampe témoin pour un éclairage de grenier, de cave, de réduit, etc: souvent l'interrupteur ne comporte que deux fils, il faudrait aller chercher le neutre pour réaliser une indication "classique", ce qui n'est pas toujours très commode.
- Confirmation qu'un appareil est bien en fonctionnement: pompe automatique, résistance chauffante à thermo-contact intégré, etc.
- Report d'une alarme, par exemple pour savoir si un lampadaire équipé d'un détecteur IR passif intégré s'est activé.
- Dans le domaine industriel, également, par exemple sur des machines comportant un certain nombre de contacts de sécurité en série avec une commande: on peut ainsi être sûr que le ventilateur, l'électrovanne ou la résistance chauffante s'est effectivement mise en service.
Même dans les cas où une connection "classique", entre les deux pôles d'alimentation est possible, la détection de courant apporte un plus: facilité de mise en oeuvre, et certitude que la charge est bien alimentée.
A priori, le sujet ne mériterait pas sa place dans la section "projets": c'est plutot de la matière à schématèque. Mais, en plus des solutions habituelles et courantes, je vais proposer des circuits économiques et innovants, qui permettront d'élargir l'application du concept.
Examinons d'abord les solutions classiques et éprouvées. Il s'agit de pouvoir allumer une LED, visible ou IR (optocoupleur) lorsque du courant est consommé.
- La méthode la plus directe et la plus évidente est d'insérer une résistance shunt en série, et d'exploiter la chute de tension occasionnée: (a)
Cette méthode a un certain nombre d'inconvénients, en particulier la chute de tension: pour un fonctionnement fiable, dans le cas d'une LED IR ayant un Vf de 1V, il faut au minimum que la tension de crête atteigne 1.5V, càd une chute de tension de plus de 1Veff. Si on ne consomme que 100mA, ce n'est pas très grave, avec 10A, cela devient malcommode.
Avec une LED visible, ayant un Vf de 2V, c'est encore pire: il faudra atteindre 3V, donc plus de 2Veff de perdus. Ne parlons même pas de LEDs bleues ou blanches.
Autre problème, la sensibilité à la charge: si celle ci augmente de 33%, le courant dans la LED sera doublé, et si elle diminue de 33%, il n'y aura plus de détection. Cela signifie que le calibrage en fonction de la charge est critique, et que la sensibilité vis à vis des variations de tension sera élevée. Plus les dispersions, la température..... Un vrai festival!
On pourrait réduire la sensibilté, mais il faudrait accepter une perte de tension encore plus élevée. Pas vraiment LA solution de choix donc.- Candidat suivant, le transfo de courant en (b)
Sur un plan purement technique, c'est une solution beaucoup plus attractive: avec un transfo idéal, la puissance absorbée sera à peine plus élevée que celle nécéssaire à la LED, et il y aura une proportionnalité directe entre le courant dans la LED et celui échantillonné. Ce qui signifie que cette solution pourra fonctionner dans une plage plus large, et n'aura pas d'effet de seuil, comme avec la résistance.
Il n'y a pas que des avantages cependant: un transfo est plus encombrant et plus coûteux qu'une résistance, surtout si c'est un "vrai" transfo d'intensité. On peut se contenter d'une solution plus légère, comme dans cet excellent exemple donné par gienas, mais on retrouvera alors une dépendance marquée par rapport au courant, à cause de la dominance de l'inductance magnétisante (normalement très élevée dans le cas d'un vrai T.I.). Ou alors, il faudra bobiner un nombre de spires rebutant. Et pour des puissances faibles, de 100W ou moins, ce sera difficilement utilisable à cause de l'inductance spécifique trop faible des noyaux courants
Un autre avantage de cette solution est l'isolation du circuit d'indication par rapport au secteur.- Plutot que de travailler en courant, on peut travailler en tension: (c)
Il faut deux diodes supplémentaires, et les pertes en ligne sont plus fortes, mais on gagne pas mal d'avantages: on peut utiliser un transfo standard, de 0.5VA p.ex., et le montage est utilisable dans une large plage de courants, sans modification de valeurs.
La chute de tension, de ~0.35V, reste presque constante en fonction du courant, et le transfo, utilisé bien en dessous de sa tension nominale, présente une impédance parallèle très élevée. Le courant dans la LED est défini par le rapport de transformation et la résistance ohmique des enroulements, et varie donc peu. On peut éventuellement utiliser un redresseur en pont en amont de la LED.
On conserve également l'isolation de l'indicateur.- Enfin (d) est presque identique, mais fait l'économie du transfo.
Il faut donc à nouveau une chute de tension substantielle, typiquement 3Vbe pour une LED IR et 5 ou 6Vbe pour une LED visible. Cela peut s'obtenir en court-circuitant un pont redresseur par un nombre adéquat de diodes.
Cette solution cumule les inconvénients, son seul avantage étant de pouvoir fonctionner dans une large gamme de courants, sans faire appel à un transfo.
Nous en avons terminé avec les méthodes "classiques", et dans l'épisode suivant nous commencerons à examiner des circuits plus "créatifs".
A suivre....
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