Bonjour,
Je voudrais ici parler de la théorie de A.Moles (psychologie de l'espace 1975) et E.T.Hall (1972).
C'est par hasard que je suis venu à fréquenter ces deux auteurs ou plutôt par redirection d'un enseignant chercheur vers ces travaux à la suite d'explorations personnelles dans le domaine.
Pour ceux qui ne connaitraient pas encore A.Moles ou E.T.Hall, il s'agit de deux auteurs qui ont réfléchi sur la question de la perception de notre espace. Ce type de travaux intervient donc naturellement dans le registre de la phénoménologie. Comment entrevoir le monde à partir de notre esprit ? Comment est-il déformé ?
Pour E.T.Hall, qui étudia en priorité les animaux et accessoirement l'homme, la perception de l'espace est centrée sur l'individu et se déforme à partir de la distance à ce dernier. Hall propose alors une éthologie essentiellement qualitative et de faible amplitude puisque les distances envisagées restent faibles 4m maximum autour de l'individu.
Avec A.Moles, on passe à des études plus techniques et quantitatives même si l'auteur ne propose pas vraiment d'application. L'amplitude est elle même modifiée avec un champ bien plus large s'étendant de l'individu au "vaste monde".
L'auteur propose alors des graphique pour représenter cette variation de perception dans l'espace.
Il émet l'idée d'une loi d'airain de la proxémique ou la taille des espace, ce que l'on pourrait qualifier de métrique diminue avec la distance à l'individu et cela de manière continue. L'auteur proposera même une expression mathématique de type :
H(x) = -a*log(x) + b
avec a gradient de décroissance de la métrique, x distance à l'individu, H(x) taille de l'espace et b taille de l'espace quand x tend vers 0.
Personnellement heureux de trouver une justification bibliographique pour mon approche technique, je dois tout de même émettre quelques doutes sur la formalisation de cette loi.
En effet, une formulation sous forme de log linéaire suppose deux conséquences :
- au droit de l'individu (quand x tend vers 0) : la taille de l'espace tend vers un l'infini ce qui parait impossible
- à l'infini (quand x tend vers l'infini) : la taille de l'espace tend vers moins l'infini donc une taille négative ce qui est impossible.
J'en conclue que l'idée que j'avais esquissé avant de fréquenter Moles est la bonne :
une loi exponentielle négative me semblerait plus adaptée. Je la formulerais alors ainsi :
H(x) = b*ax
la définition des paramètres reste équivalente à celle de la loi de Moles.
Poursuivant sur cette idée, je me suis plongé dans une application possible pour le géographe, étant moi m^me géographe de formation.
La taille d'espace ou métrique proxémique ne pouvait à elle seul rien apporter pour le géographe, j'ai donc eu l'idée de calculer la distance proxémique à l'individu soit la somme des tailles d'espace de l'individu à l'infini.
Il y avait deux possibilités soit un passage par l'intégration ou alors le calcul d'une somme remarquable des termes d'une suite géométrique.
J'en ai déduit que :
X(x) = b*(1-ax)/(1-a) X(x) est la distance proxémique ou distance perçue par l'individu pour un point donné de l'espace à une distance x.
Avec ce type de calcul, les applications sont bien plus larges, notamment la possibilité de déformer les carte en fonction de cette expression. J'utilise une homothétie ou je considère que la projection des carte sur des petites surface est cartésienne. Je remplace alors le facteur de réduction de l'homothétie par ma fonction X(x)
Voici quelques applications :
Une autre idée m'a conduit à envisager de collectiviser les fonctions de perception par couronne de densité de population et d'utiliser des moyennes de coordonnées pour déformer les cartes. J'obtiens alors la figure suivante.
Je conclue ce topic pour demander ce que vous pensez de cette théorie en tant que "scientifiques durs".
-----