Peut-on se passer du diable ?
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Peut-on se passer du diable ?



  1. #1
    inviteb14aa229

    Peut-on se passer du diable ?


    ------

    Bonjour,

    Peut-on se passer de la peur du diable ?

    Je remarque, dans certains media grand public, une présence quasi permanente de dénonciations de périls divers et variés :
    quand ce n'est pas l'éternelle "montée de l'ext..me dr..te", ce sont le réchauffement climatique, les pesticides, le nucléaire, les ogm...
    Attention : je ne dis pas qu'il n'y a pas réellement de menaces dans tout cela. Je précise.
    Mon interrogation concerne plutôt une utilisation de l'existence de menaces avérées ou non, pour développer des sentiments de peur parmi la population.
    Et ce, dans des media qui peuvent très bien faire du people à la page suivante, comme si c'était un peu le même type de produits.
    Nous serions donc passés de la peur de Méphistophélès à celle de Monsantophélès.

    La peur peut-elle être un besoin psychologique ?

    -----

  2. #2
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par Paminode Voir le message
    Bonjour,

    Peut-on se passer de la peur du diable ?
    Le diable est dans les détails, mais le sujet que tu évoques semble celui-ci appliqué à un contexte donné.

    Patrick

  3. #3
    shokin

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Si le sujet est la peur et l'utilisation de celle-ci, il serait bien d'éviter des figures de style comme "le diable", qui risquent fort de rendre hors-charte cette discussion. Le sujet est d'autant plus glissant qu'il peut facilement susciter des théories du complot ou se tourner vers la politique.

    Tu peux éventuellement parler de la peur de ne pas correspondre à un "idéal" (un modèle) véhiculé par la publicité, mais peut-on qualifier cela de peur ?
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  4. #4
    jacquolintégrateur

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Bonjour
    Ce n'est pas d'hier que les sentiments de culpabilité sont entretenus et utilisés comme moyen d'action psychologique, et, cela, à tous les échelons: l'école, les familles, l'armée (au temps du service militaire), le travail, la politique, bien entendu, et le culte, quelqu'il soit: "tu n'es qu'un bon à rien" ..."méchant"... "tu n'arrêtes pas de nous faire de la peine"..."l'entreprise est en perdition à cause de vôtre laxisme"...tu as offensé "le grand manie Tout" (quelqu'il soit): tu seras châtié"..."Vous devez vous dévouer à vôtre pays"..."En raison de la pollution causée par l'homme, la Terre (quelques fois: "nôtre si belle planète") est devenue invivable"... Et j'en passe. Sans doute, la bonne philo consiste-t-elle à laisser dire.
    Cordialement
    Ne jetez pas l’anathème : il peut servir !

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    inviteb14aa229

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Si le sujet est la peur et l'utilisation de celle-ci, il serait bien d'éviter des figures de style comme "le diable", qui risquent fort de rendre hors-charte cette discussion.
    Je citais le diable comme exemple d'une figure effrayante - et efficace - d'une certaine époque historique. Je ne m'interroge pas sur l'existence réelle d'une telle entité !
    Notre époque aurait ses autres et propres "démons" ; et j'emploie naturellement ce mot comme métaphore.

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Le sujet est d'autant plus glissant qu'il peut facilement susciter des théories du complot ou se tourner vers la politique.
    Je ne souhaite pas "susciter des théories du complot", et en ajouter à celles qui existent déjà, mais au contraire je remarque une tendance - entre autres choses - à "susciter des théories du complot" avec des prétextes très divers. C'est cela qui m'intrigue.

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Tu peux éventuellement parler de la peur de ne pas correspondre à un "idéal" (un modèle) véhiculé par la publicité, mais peut-on qualifier cela de peur ?
    Je ne vois pas trop le rapport...

  7. #6
    inviteb14aa229

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par jacquolintégrateur Voir le message
    Bonjour
    Ce n'est pas d'hier que les sentiments de culpabilité sont entretenus et utilisés comme moyen d'action psychologique, et, cela, à tous les échelons:
    En effet. Mais j'aborde un autre point, le point de vue du public qui semble toujours en redemander !
    Et pas forcément être culpabilisé. Craindre les ogm - pour prendre un exemple bruyant - ne me paraît pas être une affaire de culpabilité.
    Simplement un certain désir de retrouver, régulièrement, un certain frisson via les media. C'est cela que je trouve bizarre.

  8. #7
    inviteb14aa229

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Le diable est dans les détails, mais le sujet que tu évoques semble celui-ci appliqué à un contexte donné.
    Patrick
    Bonjour ù100fil,

    Je ferai la même réponse qu'à Jacquo. Ce n'est pas de cela que je parle.

    Je cite :
    Wiki :
    Dès le début du XXe siècle, H. L. Mencken, journaliste, écrivain, célèbre critique de la culture américaine, considérait que « le but de la politique est de garder la population inquiète et donc en demande d’être mise en sécurité, en la menaçant d’une série ininterrompue de monstres, tous étant imaginaires ».
    Il me semble remarquer, à l'opposé, l'attitude inverse, celle de la population d'être en "demande d’être mise en insécurité" en souhaitant retrouver régulièrement dans son journal des sentiments de menace.
    La peur du nucléaire ne me paraît pas être dictée par un pouvoir politique...
    Quant à savoir si ces périls sont "imaginaires" ou non, est-ce que cela serait si important pour le public ? L'important ne serait-il pas de croire qu'il y a effectivement péril, pour éprouver le frisson, que cela soit vrai ou non ?
    Donc préférer lire le journal ou regarder des émissions TV qui évoquent des menaces, plutôt que se documenter pour savoir s'il y a réellement menace.

  9. #8
    invite51d17075
    Animateur Mathématiques

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par Paminode Voir le message
    Simplement un certain désir de retrouver, régulièrement, un certain frisson via les media. C'est cela que je trouve bizarre.
    je pencherai aussi plutôt pour un mélange de voyeurisme et de frissons ( d'avantage vendeur médiatiquement ).

    voyeurisme par exemple devant les emissions TV ou chacun y va de ses grands malheurs personnels.
    quand les ralentissements se produisent aux abords des accidents de la route, ou les attroupements devant un immeuble en flamme.
    ( on y retrouve les principes de la tragedie grecque, ou on éprouve du soulagement a voir plus malheureux que soit )

    frissons excitants devant une peur ( mais pas trop extrème ),
    un coté recherche d'adrénaline ?, ou du piment dans des vies trop banales ? autre chose ?

  10. #9
    jacquolintégrateur

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par Paminode Voir le message
    En effet. Mais j'aborde un autre point, le point de vue du public qui semble toujours en redemander !
    Et pas forcément être culpabilisé. Craindre les ogm - pour prendre un exemple bruyant - ne me paraît pas être une affaire de culpabilité.
    Simplement un certain désir de retrouver, régulièrement, un certain frisson via les media. C'est cela que je trouve bizarre.
    Bonjour
    Mais, si le public " en redemande", (ce qui me semble assez bien vu), n'est-ce pas parcequ'il a pris l'habitude d'être culpabilisé depuis le berceau ?? En somme, si on a l'habitude de prendre une cuillérée de potion désagréable (mais réputée bénéfique) tous les matins, (je pense à l'huile de foie de morue d'il y a 3/4 de siècle !!), est-ce qu'on ne va pas en redemander ?? Mais le problème est psychologique et je ne suis pas qualifié !!
    Cordialement
    Ne jetez pas l’anathème : il peut servir !

  11. #10
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par Paminode Voir le message

    Je ferai la même réponse qu'à Jacquo. Ce n'est pas de cela que je parle.
    Il faut clarifier tout le processus : Questionnement - fait - Mesure statistique de Données (représentation par un nombre par exemple) - Quantité d'information - Interprétation/construction de connaissance - communication relativement à un objectif donné.

    Je pense comme le souligne jacquolintégrateur que c'est la communication relativement à un objectif donné qui crée une forme de dépendance. Voulu ou pas.

    Patrick

  12. #11
    invite70ee757a

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    La population attend du couple gouvernement-médias qu'il agisse comme des parents de substitution. Si les parents ne foutent pas leur gosse dehors, la seule solution c'est que celui ci s'émancipe. En d'autres termes l'appel à l'émotionnel fonctionne parce que ceux qui en sont victimes sont complices. Si la majorité agissait en adulte et prenait ses responsabilité à propos de son bien être, mais aussi de ses sources et des raisonnements/conclusions qu'elle en tire, alors ce genre de combine ne fonctionnerait plus.

  13. #12
    invite1d291045

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Si le sujet est la peur et l'utilisation de celle-ci, il serait bien d'éviter des figures de style comme "le diable", qui risquent fort de rendre hors-charte cette discussion. Le sujet est d'autant plus glissant qu'il peut facilement susciter des théories du complot ou se tourner vers la politique.

    Tu peux éventuellement parler de la peur de ne pas correspondre à un "idéal" (un modèle) véhiculé par la publicité, mais peut-on qualifier cela de peur ?
    Il existe un procédé nommé diabolisation que l'on peut définir ainsi :
    La diabolisation est un procédé consistant à donner une forte connotation négative à une idée, un groupe ou un individu, de sorte que sa seule évocation suscite une réaction de rejet.
    et qui me semble avoir sa place dans ce sujet (Paminode rectifiera..).
    Selon wikipédia, cela se caractérise par

    La charge émotionnelle induite par le processus de diabolisation complique aussi bien le dialogue entre les parties en conflit que l’analyse objective de la situation. Les exemples de mécanismes de diabolisation utilisés dans ce chapitre sont donc par essence polémiques.

    Qu’elle soit volontaire ou non, la diabolisation est un processus. On peut aisément identifier certaines de ses méthodes qui relèvent généralement d’une désinformation :
    amalgame avec un thème ordinairement mal perçu et avec lequel l’objet de la diabolisation possède un point commun (Vous êtes végétarien ? Comme Hitler, alors !) ;
    dévalorisation (Que peut-on espérer d’intelligent de la part d’un sportif ?) ;
    opposition à une tradition du groupe dominant: l’évocation de « lois naturelles » qui ne sont souvent que des extrapolations de traditions plus ou moins anciennes ;
    glissement sémantique permettant d’associer un mot à des réflexes de rejet, de peur ou de haine. Par exemple, par connotation.

    Les points de vue des deux parties étant fortement polarisés, on notera souvent l’emploi du sophisme ...
    Cela ressemble à un catalogue de ce qui finit toujours par arriver dans les discussions sur les sujets cités par Paminode et qui font qu'il est si difficile de parler rationnellement de Monsanto et des ogm, par exemple. Il faut en général des pages de discussions rien que pour rectifier tout ce qui circule comme amalgame ou désinformation, avant même de songer à vraiment parler du sujet.
    Sinon, je ne sais pas s'il y a une demande de "mise en insécurité" mais cela doit être le cas à voir l'offre très abondante. Marchand de peur ça a l'air d'être un métier d'avenir

  14. #13
    shokin

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    En fait, le sujet de la peur est vaste. Et certains de ses "chapitres" sont hors charte (hors thématique du forum ; mais vous y avez voix, sur d'autres forums). Ce sont ceux-ci qui, à force de discussions hors-charte, me titillent (comme un conditionnement pavlovien) dès que, sur ce forum (pas ceux où je ne suis pas modérateur ), je vois des mots comme "diable", "dieu", "politique", etc. J'ai presque peur (non, ce n'est pas une phobie) que la discussion dérape hors-charte.

    Si c'est pour parler de la peur et de l'usage qu'on en fait d'un point de vue scientifique (avec notamment la psychologie), le sujet a sa place. On peut entre autres différencier la peur du danger réel (qui se présente réellement) de la peur suscitée (du danger fictif, évoqué). Peut aussi être discutée la question de la pertinence de l'appel à la peur dans les campagnes de prévention.

    Si c'est pour des discussions "Faut qu'on fasse ci, puis pas ça." - facilement sous-entendu ou provocable (même involontairement) par "Peut-on se passer de..." - on se rapproche de la politique (notamment quand on parle des appels à la peur, si connus lors des campagnes électorales mais aussi dans les - plus subtiles - campagnes publicitaires). La question "Peut-on se passer de x ?" est souvent une fausse question qui sous-entend une réponse négative, donc "Il faut x." Et les éventuels contradicteurs risqueront, par réaction anti-conformiste de polariser le débat, le rendre manichéen : ils diront "Surtout pas x !" C'est un des risques des questions totales : ne donner plus que le choix entre conformisme et anti-conformisme.
    __________

    Il est préférable alors de nuancer, de différencier, au lieu de tout mettre dans un panier "OUI" ou dans un panier "NON". Comment ? en s'aidant entre autres de la notion de la dissonance cognitive, par exemple :

    Aronson et Carlsmith avaient réalisé la fameuse "expérience du jouet interdit".

    A un groupe d'enfants, chacun(e) testé seul(e), ils présentèrent cinq jouets en leur demandant, en présentant à plusieurs reprises deux jouets, lequel était leur préféré des deux, dans le but de déterminer le deuxième objet préféré.

    Ensuite, l'expérimentateur joue un moment avec l'enfant aux divers jouets. Puis, il lui dit qu'il doit s'absenter un petit moment, tout en lui disant de ne pas jouer avec le deuxième jouet. A la moitié des enfants, il brandit une menace légère ("Si tu joues avec, je ne serai pas content."). A l'autre moitié, il brandit une menace forte ("Si tu joues avec, tu seras puni."). En fait, après avoir quitté la salle de jeu, l'expérimentateur observe l'enfant au travers d'un miroir sans tain.

    Dans l'ensemble, les enfants, qu'on leur ai brandi une menace légère ou une menace forte, ont obéi (n'ont pas joué au jouet numéro 2).

    Le point est quand, après, on les a questionné, comme au début, sur leurs préférences parmi les jouets. Résultat : les enfants ayant "subi" la menace forte ont été plus nombreux que les enfants ayant "subi" la menace légère à positionner le jouer "numéro 2" en première position (leur préféré).

    Explication : si la menace est faible, l'enfant constate que son comportement (je n'ai pas joué avec le jouet numéro 2) est incohérent avec son attitude (j'aime le jouet numéro 2). Il se dit que l'objet n'était pas si intéressant. Il va chercher ailleurs la cause de cette incohérence (ceci peut favoriser son engagement). Au contraire, si la menace est forte, l'enfant va considérer que cette incohérence est ("forcément") due à la menace (cela peut favoriser la soumission librement consentie).

    A mon avis, il n'y a pas besoin de peindre le diable sur la muraille, ça peut même être contre-productif. Mais même moi me laisse tenter par la peinture.
    Dernière modification par shokin ; 28/10/2012 à 00h37.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  15. #14
    invitebeea3011

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Bonjour.
    Bien sûr c'est une invention. Si les gens se comportent mal c'est qu'ils font des erreurs. Mais il ne faut tout de même pas les insulter. Laissez les se leur rendre compte. Et quand sa dégénére il y a des institutions pour ça telles les hôpitaux psychiatriques et les prisons. Après dans la vie de tout les jours par exemple dans les édifices religieux de nos croyances, on y va selon les obligations et on y tient le respect; et puis après plus tard c'est pas la peine de se rappeler de toutes ces abstractions inexistantes et d'y croire complètement et ignoramment. Et dans tout cela bien sûr on évite de blesser les gens par les critiques. Après tout on y peut rien, les opinions c'est comme ça.
    Amicalement.

  16. #15
    invitebeea3011

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    je suis sur qu'un jour Democrite a dit que les gens qui croient au diable et a dieu sont des batards

  17. #16
    shokin

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    La peur du loup a ses "avantages" contrairement à la peur du diable. Les loups existent, contrairement au diable (qui se cache dans les détails). Le diable a, par contre, l'avantage d'être plus superlatif, et irréfutable (donc non scientifique).
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  18. #17
    inviteb14aa229

    Re : Peut-on se passer du diable ?

    Les lobbies me paraissent fournir un bon compromis.
    Eux aussi existent, comme les loups incarnés, et sont hors d'atteinte, comme le diable désincarné.

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