Bonjour,
Je suis à la recherche d'explications concernant le bien-être ou le plaisir! Qu'est-ce qui, dans le corps, procure ces sensation? Est-ce le signal électrique dans les neurones lors de la transmission du message? Le noyau accumbens est le centre du plaisir, mais de quoi est-il constitué, comment ça se manifeste-t-il concrètement? Il reçoit l'information par transmission de la dopamine, mais je ne comprends pas la finalité du processus. Quelqu'un peut m'éclairer?! Merci d'avance!
Il semble que tu confonds un peu les neurotransmetteurs
parmi les plus importants
La sérotonine
"Molécule du bonheur", elle a un effet essentiel sur l'humeur et l'anxiété : à concentration élevée, elle rend optimiste et serein. Elle aurait également très positifs des effets sur le sommeil, l'atténuation de la douleur, l'appétit et la pression artérielle. L'Ecstasy et le LSD accroissent fortement le taux de sérotonine. (mais attention à l'ecstacy, elle a aussi un effet toxique sur les neurones à sérotonine qu'elle finit par détruire)
Les endorphines
Les endorphines ont une forme moléculaire et un effet proche de la morphine. C'est la morphine naturelle du corps. Elles atténuent la douleur, diminuent la nervosité et donnent une sensation de bien-être. L'opium, tiré des graines de pavot avec lesquelles on produit aussi la morphine et l'héroine, a pour effet de se faire passer pour des endorphines auprès des récepteurs neuronaux.
La dopamine
Elle contrôle la stimulation de plusieurs zones du cerveau, et joue un rôle primordial dans la motivation.
La cocaïne empêche la recapture de la dopamine et accentue donc son action. La nicotine provoque aussi une augmentation de la transmission dopaminergique.
L'acétylcholine
C'est le premier neurotransmetteur qui a été découvert. Elle entre en jeu dans les aires du cerveau associées à la mémoire, l'attention, l'apprentissage. On note d'ailleurs une carence en acétylcholine chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
L'adrénaline
Elle agit comme un stimulant physique et mental. Elle accélère la vitesse de la respiration, dilate les pupilles et accroît le rythme cardiaque. Mais en excès, elle rend nerveux et peut entraîner la paranoïa.
Le glutamate
C'est le neurotransmetteur le plus courant (1/3 des transmissions synaptiques). Une carence en glutamate entraîne donc des difficultés d'apprentissage et de mémorisation à long terme.
Le cortisol
Cette neuro-hormone liée au stress mobilise les ressources énergétiques de l'organisme, augmente la tension, réduit l'appétit et le sommeil. L'excès de cortisol a des effets désastreux aussi bien sur l'organisme que sur l'humeur, le cortisol étant antagoniste de la sérotonine dont il altère les récepteurs.
GABA (gamma-amino butyric acid)
Le principal neurotransmetteur inhibiteur.
Ça c’est l’aspect chimie.
Par exemple un anti-dépresseur peut agir en empêchant la « recapture » de la sérotonine, et donc lui permettre de garder un niveau élevé dans le cerveau.
Mais ta question soulève aussi un point de vue plus général ; tu évoques à la fois « bien être » , « plaisir » …. Et donc des notions plus ou moins subjectives, au moins dans leur définitions.
En tout cas psychologiques.
Mon point de vue (purement personnel) est que le plaisir vient principalement de la réalisation d’un désir
Alors que le bien être serait plutôt de l’ordre du sentiment de paix et d’équilibre , « d’homéostasie » interne et dans l’interaction avec notre environnement.
Cordialement.
Il y aurait aussi l'ocytocine.
Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.
Merci ! Ok, pour le rôle des neurotransmetteurs : il servent à "ouvrir" les récepteurs et à faire passer les ions. Mais ce que je ne comprends pas, c'est la nature du message. La sensation de plaisir, sans être subjective, est bien vérifiable. Comment s'explique-t-elle? Par exemple pour la dopamine: comment est "vue" la motivation dans le corps? Quels sont ses effets?
Oui, shokin, je n’ai pas tout listé…
@Dida1 :
Si ta question porte sur les propriétés des substances chimiques concernées ( chimie organique pure ), je ne suis pas assez compétent pour te répondre sans dire de bétise.
cordialement.
Vous avez tout ici ; http://www.med.univ-montp1.fr/enseig...motivation.pdfEnvoyé par Dida1
"Музыки хватает на всю жизнь, но целой жизни не хватает для музыки"
Rachmaninoff
Il y a ce pdf (pris de vitesse par mh34) qui résume assez bien, me semble-t-il, ce qu'on connaît du circuit de la récompense. Quant à ce pdf (en anglais), il résume en parlant de la dopamine, la sérotonine, l'ocytocine et l'endorphine. Je viens de trouver ce pdf (plus détaillé ; en anglais).
Je ne suis pas non plus assez calé en la matière pour le détail. Mais tu peux faire des recherches plus approfondies sur tout ce qu'a mentionné ansset.
Dernière modification par shokin ; 23/04/2014 à 13h37.
Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.
Merci! Il me manque un élément sur la sensation que produit a transmission du message je pense...
réponse un peu HS
Je m’avance peut être, mais je dissocierais le ressenti brut, comme celui que l’on peut avoir en écoutant de la musique, qui n’apporte pas forcement de « message » mais ou le ressenti existe et pour laquelle il est difficile de parler d’intersubjectivité d’interprétation.
Et la sensation produite conjointement par le stimuli et sa « traduction » immédiate.
( ou un lien avec un signifiant est sensé être posé ).
Certains tests de perception mettent les deux en contradiction volontairement …pour voir.
Je pense par exemple à une suite de mots exprimant des couleurs : vert, rouge, orange, bleu, rouge ,jaune, jaune, … dans le désordre, mais ou chaque mots est coloré d’une couleur qui correspond ( ou pas ) à son signifiant.
Un test par exemple est de demander combien de fois le mot vert a été écrit.
Il est étonnant de voir à quel point l’esprit s’empêtre et la concentration nécessaire pour résoudre cet exercice idiot.
fin HS
Bonjour à tous
Je m'autorise à réactiver ce sujet.
Trois questions : (1) depuis 2014, de nouvelles découvertes ont-elles été faites sur ce thème ("c'est quoi le plaisir ?"). (2) dans le cadre de l'évolution du vivant, peut-on avancer une (ou des) hypothèses quand à la raison d'être du plaisir comme phénomène physiologique ? (3) Peut-on savoir à partir de quand le plaisir est-il apparu durant l'évolution ? Un poisson ou une abeille peuvent-ils éprouver du plaisir ? Sait-on si le cocktail hormonal précité est présent dans toutes les espèces ?
Merci d'avance pour vos réponses.
Cordialement à tous
Salut,
Je suis très loin d'être un expert de la question, mais on pourrait penser que la raison d'être du plaisir (d'un point de vue purement darwinien) serait dans un rôle de renforcement positif d'une action (une action bénéfique à l'individu engendre une sensation agréable qui encourage l'individu à reproduire cette action). De ce point de vue les animaux peuvent bien sûr ressentir du plaisir (tout comme ils peuvent ressentir de la souffrance). Maintenant attention aux parallèles animaux-humains. Il me semble là dessus que la grosse différence est qu'ils n'ont pas une méta-représentation consciente de cet état : en bref, ils pensent "c'est bon !" et on pas "je pense que c'est bon".
Bonsoir à tous
Merci à 100milliardsdeneurones pour sa réponse.
Dans un autre sujet du discussion ("Pourquoi la douleur ?), je note avoir lu qu'un insecte pouvait se faire dévorer sans réagir. Absence (apparente) de douleur serait-il un indicateur d'absence de plaisir aussi ? Je reconnais que le parallèle est risqué.
Cordialement
Les insectes ne sont pas "équipés" neurologiquement pour ressentir une sensation comparable à ce que nous appelons "douleur". On ne peut pas transposer quoi que ce soit de leur comportement ( de ce point de vue) aux mammifères en général, et aux humains en particulier.
https://www.ikhebeenvraag.be/mediast...semann-164.pdf
http://www.cahiers-antispecistes.org...php?article229
"Музыки хватает на всю жизнь, но целой жизни не хватает для музыки"
Rachmaninoff
Merci mh34 : article très intéressant.
Ce qui donne lieu à des comportements parfois bizarres comme le cannibalisme sexuel, lieu commun chez les insectes et en particulier chez les criquets. Exemple parmi d'autres, celui de l'hapithus agitator, dont la femelle dévore goulûment les ailes, qui parait-il sont particulièrement nutritives, du mâle consentant pendant la copulation. Chez d'autres variétés, c'est un pronotum très charnu qui tient lieu de festin de nuit de noce.
Bigre ! Je suis ravi d'être un humain ... ça fout les pétoches !!!!Diable ! j'espère que nos compagnes n'auront pas de psychose kafkaïenne cette nuit ...
Peut-on parler de "raison d'être" et de "rôle" ?
J'ai l'impression que cela introduit une notion de finalité ?
(Alors que peut-être, ce sont simplement les individus ressentant le plaisir dans certaines circonstances qui ont été favorisés par la sélection naturelle, car cela le plaisir ressentit lors de certains comportements les incitait à le reproduire et ces individus se nourrissent mieux / plus, s'accouplent plus etc ...).
Bonjour à tous
Je suis d'accord : il n'y a pas de finalité dans le plaisir comme dans le cou de la girafe. Il y a un constat : il y a du plaisir, il y a un long cou, ... bref, il y a du "il y a." Reste que ce "il y a" a une origine initiale et une histoire évolutive.
Une origine initiale car rien ne naît du néant. Il vient de quelque chose d'existant (comme nos membres ont une origine initiale) ; et il n'est pas inintéressant de connaître le processus qui a introduit ce phénomène.
Une histoire évolutive car ce "il y a" initial s'est transmis puis s'est développé de génération en génération. On peut alors se demander sa raison d'être ... Le plus long cou de la première girafe lui a ouvert un champ de possibilité dans sa survie ; et cette potentialité initiale s'est développée non pas par une volonté providentielle mais par accidents successifs (une sorte de suite de "il y a").
Pour le plaisir, il est vraisemblablement un moyen qui a facilité la reproduction. Mais, au sein de notre espèce, on peut se demander légitimement s'il n'est pas devenu une finalité d'action (parmi d'autres) : le phénomène addictif l'indique me semble-t-il. L'exemple du rat dont on a excité certaines du cerveau et qui perd tout sens de pragmatisme.
Le plaisir au sein de notre espèce a pris une extension importante. Existe-t-il un lien entre le plaisir sexuel et les autres plaisirs ? Les études du cerveau montrent-elles les mêmes zones d'excitation (entre par ex. un acte érotique et un plaisir alimentaire) ? Les cocktails chimiques sont-ils les mêmes ?
Cordialement
Je suis d'accord avec cela, on peut voir le plaisir comme pourvoyeur d'un simple avantage sélectif chez ceux qui peuvent le percevoir. Après tout, la jouissance fait partie intégrante de notre reproduction ! (je dois dire que je n'ai aucune idée si les animaux jouissent eux aussi !)
Bonsoir 100milliardsdeneurones
Sur le site de Futurascience, il y a cet article : "Chez les animaux aussi, quand il y a du sexe, il y a du plaisir !"
Cordialement
