Si je pouvais avoir vos lumières encore un peu John Bobovitch Bobstein sur les points soulevés peut-être que je pourrais ENFIN me décider.
Enfin je me dis aussi parier sur ces 35h n'est peut-être pas la meilleure idée. Entendons-nous bien, ces histoires de 35h c'est par volonté d'avoir ces à-côtés, ce seront des heures très sérieuses.
Mais peut-être qu'en pratique c'est très souvent plus parce que le métier le demande ? Bref je voudrais aussi me faire une idée juste de ce poste.
C'est assez paradoxale je trouve de vouloir faire 35 h et d'envisager une thèse. Je ne sais pas si c'est plus léger en physique théorique mais une thèse demande un véritable investissement et il n'est pas rare de faire beaucoup plus d'heure que ce qui est indiqué sur son contrat. Il faudra aussi prendre en compte le travail à faire "à côté", voir le week-end : correction d'abstract, préparation de présentations, rédaction de publis... La rédaction de la thèse sera aussi chronophage. Le métier d'ingénieur (que ce soit en R&D ou non) peut également demander de travailler plus de 35 h.Envoyé par FabriceDD
Quand tu parles des concours de la fonction publique à quoi penses-tu ? Ingénieur ? MCU ?
J'ai l'impression que vous confondez, je n'envisage pas de faire une thèse à 35h/semaine. Ces histoires de 35h font référence à ce poste d'ingé bio (recrutement via mon réseau ne précise, pas par un concours, je suppose que c'est du 35h).
Je pensais aux postes d'ingénieur oui, ou à d'autres postes qui me seraient accessibles, je ne sais pas si bosser dans un ministère serait possible par ex.
Pour te répondre, personnellement, j'ai la perception inverse de la chose. Spéculer sur les variables cachées ou la non-localité, ça ne m'intéresse pas du tout. Mais par contre, utiliser de la lumière squeezée pour aller au-delà de la limite quantique standard de détection, et du coup améliorer la performance de par exemple un imageur ou un capteur en général, ça, ça me parle plus. Et fabriquer des devices qui fonctionnent en utilisant des propriétés quantiques de la lumière est quelque chose de très excitant je trouve. Surtout quand il s'agit de remplacer une table optique avec un OPO par une puce de qqs cm².
Concernant le déroulement de l'éventuelle thèse, c'est clair que si tu veux du 35h par semaine, ne la fais pas. Cela dit, même en bossant plus de 50h par semaine (en excluant le weekend, c'est pas une thèse aux USA il me semble, et la période de rédaction du manuscrit), tu peux avoir une vie sociale et faire du sport, de la musique etc... Quant à faire une thèse après, si tu bosses plusieurs années comme ingé dans un autre domaine, tu peux oublier. Encore plus en France ou l'âge importe. Je trouve d'ailleurs ça complètement con, j'ai eu des collègues étrangers qui ont pour certains soutenu la leur à 32 ans (bon, pas à 40 ans non plus). Par contre, ils avaient bossé comme ingés R&D dans un domaine très proche.
Quand je parlais de perdre la foi, je voulais dire qu'un certain nombre de doctorants sont très enthousiastes au début de leur thèse et sont passionnés par la physique et la recherche académique, mais finissent dégoutés par le système (et une très grosse partie n'a/n'avait pas l'intention de faire de la recherche académique de toute façon). Par exemple, le fait est que la compétition est bien plus acharnée qu'il y a 30-40 ans, et certains chercheurs me disaient clairement qu'ils ne seraient jamais acceptés maintenant au CNRS avec le profil qu'ils avaient quand ils étaient postdocs et ont postulé en leur temps. Et en plus, les conditions de travail sont bofs (à part le fait que le poste est permanent dès le début) avec un salaire misérable en début de carrière, peu de financement sauf pour les rares winners qui ont une ERC Starting Grant. Quant aux maitres de conf, salaire minable aussi, plein de cours à donner et a préparer, et du coup moins de temps pour la recherche, plus les magouilles au recrutement, du genre on cherche un MCF qui peut enseigner du C++ en licence et qui est un expert en fabrication de boîtes quantiques. Ca alors! Comme par hasard, seul un candidat a le profil! Je caricature à l’extrême, mais ce genre de magouilles existe, ou du moins a existé à l’époque ou j’étais en thèse. Après, un autre facteur parfois démotivant, c'est le fait de bosser sur un sujet de recherche dont tout le monde se fout (par exemple, ceux qui continuent à bosser sur les cristaux photoniques 3D pour faire des guides d'ondes en 3D). Une autre chose qui m'a toujours déplu est le squat et/ou les auteurs fantômes sur les publis, du genre tu dois rajouter le chef d'équipe alors qu'il n'a aucunement contribué au papier (voire il ne l'a même pas lu), ou tu dois ajouter un gars juste parce que ton directeur de thèse collabore avec lui. Cette pratique n'est heureusement pas systématique à toutes les équipes. Mais bon, ça fait des gens qui se font mousser en tant qu'auteurs de plus de 500 papiers dans des journaux à comité de lecture. Je brosse un portrait vraiment négatif de la recherche académique, mais ce sont les raisons qui m'ont poussé à m'écarter de cette voie-là.
La reconversion dans l'industrie depuis la physique appliquée se fait très bien, à moins d'être inadapté socialement (genre un autiste qui va faire ses mesures tout seul au labo de 14h à 2h du matin et qui est incapable de s'exprimer devant des gens à un séminaire (c'est du vécu)). Les compétences développées durant le doctorat sont utiles et valorisables (surtout à l'étranger, parce qu'on ne te demandera jamais quelle école tu as fait), par exemple savoir automatiser un setup avec du python/LABVIEW, faire du traitement de données en python, faire du design optique/RF etc...et surtout être patient, débrouillard, résistant à l'échec et à la pression, aller au fond des choses. Par exemple, tu passes sous silence une mesure que tu ne veux pas faire par ignorance (dans le sens où tu ne sais pas comment la faire) ou par insécurité parce que tu n'es pas sûr du résultat ou que tu penses qu'il peut invalider le reste des mesures, et les reviewers te disent qu'un point lié à cette mesure est obscur ou absent dans ton papier et qu'ils n'accepteront pas de le publier si tu ne la fais pas. Eh bien en thèse, tu vas (ou le directeur de thèse va t'obliger à) la faire, même s'il faut se taper une bibliographie pour la comprendre et s'il faut un mois à fond pour la maîtriser. Autre exemple, quand tu as à peine une semaine pour mesurer un échantillon et rédiger un papier de qqs pages avec les résultat de la mesure avant la deadline de soumission à une conférence réputée avec un faible taux d'acceptation.
J'espère que ça t'aidera à y voir plus clair.
Les 35 h faisaient références à ton message précédent :
Tu dis que tu aurais du mal à te projeter dans un poste assez lourd en termes d'horaires. Si c'est le cas, ne pars pas en thèse. Même si ton poste en tant qu'ingé est un poste de 35 h tu seras peut-être aùené à faire plus de 35 h.
Tu envisages un poste dans la fonction publique après quoi ? Si c'est après ton poste d'ingé en biomédical tu ne pourras postuler qu'à un concours pour être ingénieur dans le même domaine mais tu ne souhaites pas continuer dans ce domaine a priori. Si c'est après ta thèse il faudra que tu fasses au moins un postdoc pour avoir un bon dossier. Dans tous les cas il faudra que tu aies le maximum de publications pour espérer aller jusqu'aux oraux.
John BB, j'en déduis que là-dessus nous sommes d'accord (sur le contenu physique de ce qu'est une thèse en PQ appliquée, vous avez un peu contourné la question - même si je vous ai lu avec intérêt ) ?La thèse parle de conversion de fréquences (SHG etc) pour manipuler des photons uniques, mais je ne vais pas me pencher sur la nature du photon, je ne vais pas aller contredire Heisenberg, j'aimais bien la méca quantique en L3/M1 (principe d'incertitude, mesure d'une observable, états possibles, ...), l'aspect mathématique, mais en M2 pro cette année j'ai à peine touché un ket, jamais écrit l'équation de Schrödinger ou un hamiltonien, avec cette thèse appliquée, qui contient un "fort aspect fabrication" il faudrait voir si ça ne sera pas pareil, je regarde en ce moment et votre avis est bienvenu. J'ai l'impression que c'est plus de l'électromag, du P = epsilon * chi * E, du Delta k = 0.
Je vois, j'avais vu passer des postes d'ingé R&D avec juste une thèse me semble-t-il, enfin si vous dites qu'un post-doc est nécessaire, j'imagine que ces offres doivent être rares/très concurrentielles.Si c'est après ta thèse il faudra que tu fasses au moins un postdoc pour avoir un bon dossier.
Vous parlez des concours en interne (et encore, je ne sais pas si ce sera possible au vu du type de poste qui sera le mien?) ? En externe j'ai juste vu une condition sur le niveau de diplôme, pas sur la discipline (bien sûr après reste à se préparer et assurer lors des épreuves).Si c'est après ton poste d'ingé en biomédical tu ne pourras postuler qu'à un concours pour être ingénieur dans le même domaine
Je parle bien des concours en externe. On concourt pour un type de métier (IE, IR...) mais aussi dans une discipline. Si on prend IR par exemple, il faudra remplir un dossier et si ton CV ne correspond pas à la catégorie dans laquelle tu postules, tu ne seras pas sélectionné pour passer les oraux. Les places sont en générales limitées et il y aura déjà de nombreux candidats qui auront le profil qui correspondra au poste. Regarde bien les concours, il y a des sections et chaque section correspond à un domaine et chaque année il n'y a pas toutes les sections.
Dernière modification par Kemiste ; 07/01/2021 à 16h08.
Un dernier up, si JBB vous repassez par ici je serais curieux de vous lire quant au contenu physique de l'offre (conversion de fréquence pour manipuler des photons uniques dans des guides d'onde, je vous donne plus d'infos par MP), quel(le)s outils/théories physiques utilisé(e)s, je regarde bien sûr par moi-même mais un regard plus "mûr" aiderait bien.
Bonsoir,
Pas de souci, je répondrai volontiers à tes questions par rapport à ton sujet de thèse dans la limite de mes connaissances. Mon background est la photonique intégrée plutôt que pure optique non linéaire ou quantique en espace libre.
