Bonjour à tous,
Je m’adresse à vous car j’ai besoin de conseils pour une question souvent traitée : «*Comment mettre en avant son dossier pour être sélectionné à un master quand on a eu des notes médiocres ?*»
Je vous explique la situation :
J’ai 23 ans, et je souhaite intégrer leMaster marketing digital de L’IAE d’Angers l’année prochaine. Le problème ? Mes notes de L2/L3 Lettres sont de 11.984 (oui, très précis).
Voici mon parcours, pour que vous puissiez m’aider du mieux que vous le pouvez :
J’ai effectué un bac S (notes médiocres car décès de mon père (cancer), harcèlement et j’en passe), puis je me suis orientée un an en droit. Cela ne me plaisait pas, alors je me suis réorientée en Lettres classiques (j’adore le grec ancien).
En L1, j’avais 15.5 et 17 de moyenne générale car je voulais être sélectionnée par l’Education nationale pour devenir AED en pré-professionnalisation (une sorte d’apprentie professeur) dès la L2. La raison ? J’étais épuisée par mon emploi de serveuse (durant deux ans) où je sacrifiais tous mes week-ends, mes vacances scolaires et mes jours fériés avec des horaires pouvant aller jusqu’à 45 h par semaine (quand je n’avais pas cours). J’effectuais 4.5 km à pied quatre fois par jour pour me rendre à mon lieu de travail. Ma volonté de partir relevais plus de vouloir passer du temps avec ma mère qui n’en a plus pour longtemps (potentiel cancer selon les médecins et maladie auto-immune).
L’emploi d’AED en pré-professionnalisation était très important à mes yeux. Il m’offrait la possibilité d’avoir mes week-ends, mes vacances et un bon salaire régulier tous les mois. Je pensais devenir professeur de français car je voulais les avantages de la vie de professeur (naïve que j’étais).
Cependant, j’ai vite déchanté quand j’ai été mutée pendant ma L2 dans un lycée professionnel à une heure de chez moi. Je me suis retrouvée dès le premier jour toute seule devant une classe. Je vous passe les détails (couteau en classe, élève qui met le feu à sa table devant moi…). Je suis très solitaire par nature et voir tous ces adolescents me provoquer et attendre quelque chose de moi me perturbait. Je n’étais pas faite pour ce métier. Je passe vraiment tous les détails car il y a de nombreuses raisons en dehors de l’irrespect des élèves.
Cette désillusion du métier m’a fait perdre toute ma confiance en moi. Par conséquent, mes notes ont coulé. Je suis descendue à un peu moins de 12 de moyenne. J’étais brisée par mes choix futurs : garder mon travail et aller au travail la boule au ventre, faire chuter mes notes mais garder mon confort ou tout quitter et repartir de 0, l’argent en moins (à nouveau).
Arrivée en L3, je me suis dit que ça ne pouvais plus durer. Tout le monde disait que la licence de Lettres ne menait qu’à être professeur (et je l’ai longtemps cru), mais j’ai décidé que ce n’était pas vrai. J’ai donc effectué des recherches pour trouver une porte de sortie où ma licence me serait utile (quitte à passer trois ans à faire quelque chose, autant s’en servir) : j’ai découvert le métier de rédactrice web SEO.
Intriguée, je me suis renseignée sur ce métier. J’ai rapidement été attirée par le rythme de vie : un métier à distance, solitaire et nomade (parfait pour moi qui ne supporte pas être enchaînée à un endroit). J’ai donc décidé de trouver un deuxième travail pour financer ma formation. Je bossais en semaine au lycée et à Carrefour les week-ends et vacances scolaires.
Cela a inévitablement impacté mes notes, mais celles-ci sont surtout dû à la réforme catastrophique de l’université. On n’avait plus de partiels, plus de semaines de révisions, 40 minutes pour faire les «*devoirs continu*» (des partiels qui passent pour des contrôles continus). Une catastrophe où nous, L3, étions des crash tests. Aujourd’hui, la fac sait que c’était stupide mais le mal est fait, les moyennes sont catastrophiques.
En raison de ma formation, de mes deux boulots, de la fac, et de mes cours d’anglais que je me payais moi-même (Lingoda), j’avais besoin d’une petite pause. J’ai donc décidé de faire une année blanche où je déciderai si oui ou non je continuerai mes études.
Après les épreuves du second semestre, j’ai cherché un stage de deux mois en rédaction web pour tâter le terrain (entièrement volontaire je n’étais pas obligée). Pendant deux mois, je n’étais pas payée et j’ai travaillé pour une agence de communication 35h par semaine (mai et juin 2023). C’était une expérience enrichissante où j’ai pu créer la charte éditoriale de l’agence et découvrir un aperçu du quotidien de rédacteur web SEO. Le directeur de l’agence a énormément complimenté mon travail et la plus value que j’ai apporté à l’agence. Bref, j’étais aux anges.
Mais voilà : juillet et août 2023, je bossais uniquement en tant que caissière (c’est encore le cas aujourd’hui). J’ai réalisé que je devais absolument faire travailler mon esprit sinon je vais juste mourir. Pendant que je suis en caisse, j’apprends des tournures de phrases en anglais, je traduis les produits que je fais passer, je cherche dix synonymes pour décrire un objet…bref, j’ai besoin de stimuler mon esprit.
Je ressens donc actuellement un profond mal-être. C’est ma seule source de revenu, c’est temporaire, mais je me sens mourir de l’intérieur. Chaque soir, j’ai besoin de compenser en lisant jusqu’à trois heures du matin pour apprendre quelque chose (n’importe quoi je m’en fiche mais quelque chose). Je suis également insomniaque depuis onze ans, et je n’ai plus de traitement car pas de médecin traitant et aucun aux alentours.
Mon projet initial pour cette année était de lancer ma micro-entreprise (le directeur de l’agence a dit qu’il serait ravi d’être mon premier client), de terminer ma formation en rédaction web et bosser à Carrefour le reste du temps (car j’ai besoin d’argent).
Entre temps, je me suis découvert une passion inattendue : la peinture digitale. J’ai toujours aimé dessiner, mais je n’avais jamais eu les moyens de m’acheter le matériel pour dessiner sur écran en dehors des applications sur téléphone. Grâce à mon salaire, j’ai enfin pu tester et j’adore ça. Le problème, c’est que je ne sais pas encore utiliser Photoshop ou Illustrator (ça coûte cher rien que de s’abonner et je n’ai plus beaucoup d’argent). J’utilise principalement Procreate.
J’ai compris que ma passion découverte pour le digital ne s’arrêtait pas à la rédaction. L’infographie, le graphisme, le codage, les stratégies pour attirer le client, le social média management… Tout ça est palpitant, mais je l’ai découvert tard. Alors j’ai peu de compétences à revendre.
D’où mon questionnement quant à la rentrée prochaine. Je suis très intéressée par le master marketing digital (qui pourra en plus se faire en alternance), mais il y a peu de places, et je viens d’une licence de Lettres avec une moyenne médiocre.
Comment mettre en avant mes «*points forts*» ?
Pour résumer, j’ai :
Une licence de Lettres classiques,
Deux ans serveuse pendant mes études,
Deux ans AED pré-professionnalisation pendant mes études,
Un an Caissière et vendeuse en charcuterie à Carrefour pendant mes études,
Une formation en rédaction web (payée avec mon salaire)
Une formation LinkedIn (payée par mon salaire)
Une formation en marketing d’affiliation (je n’ai pas encore trop touché celle-ci pour l’instant mais je vais m’y mettre bientôt)
Un stage volontaire de deux mois dans une agence de communication de 35h/semaine pendant ma L3 où j’ai appris à me servir d’un logiciel SEO qui utilise l’intelligence artificielle,
J’ai fait le sprint Lingoda (que j’ai réussi), je continu les cours d’anglais (je paie avec mon argent également)
J’ai été étudiante-entrepreneur en L3.
Mes objectifs :
Monter ma micro entreprise de rédaction web SEO,
Continuer à me former en autodidacte (vidéos, lecture,…)
Quitter Carrefour quand je pourrai subvenir à mes propres besoins autrement,
Entrer en Master Marketing digital à l’IAE d’Angers donc : passer le Score IAE message, si possible apprendre à utiliser Photoshop (aïe le budget), trouver un deuxième stage ?, créer un blog WordPress, refaire mon CV, faire la VES (obligatoire pour entrer à ce master),
Passer le permis et trouver une voiture,
Voilà, j’espère que quelqu’un aura quelques idées pour m’aider à valoriser mon parcours malgré mes notes médiocres. Il est très atypique (le directeur de l’agence a malgré tout adoré mon parcours).
Je tiens à préciser que je ne peux pas me permettre de faire des études trop coûteuses et loin de chez moi. Ma mère est malade et ma situation assez précaire. Dans deux ans, cela sera encore plus compliqué. Mais pour faire court, je n’ai jamais dépendu de personne financièrement depuis mes dix huit ans. J’ai toujours travaillé durant mes études et aidée financièrement à la maison. J’ai également toujours payée mes factures moi-même et dans les temps. Pareil pour les transports. Je n’ai peut-être toujours pas le permis, mais j’ai toujours pris le bus. C’est important à prendre en compte, car personne autour de moi n’a de voiture et j’habite de semi-campagne. Je dois pouvoir voir ma mère souvent, je ne peux donc pas postuler à des masters trop éloignés.
Pardon pour les longs pavés,
Merci de votre attention et j’espère que quelqu’un pourra me donner l’espoir d’avoir une chance à ce master très sélectif. Si quelqu’un a quelques idées sur la manière dont je dois m’organiser pour les révisions en dehors du travail et conjuguer ces différents objectifs sur un an, j’en serais infiniment reconnaissante.
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