chimie organique et maladies neurologiques?

[emilieplantiveau]

Bonjour à tous,

Je suis actuellement étudiante en école de chimie, spécialisée en chimie organique, bioorganique et thérapeutique. Pour ma dernière année, je prévois de me spécialiser en synthèse de médicaments dès la rentrée de septembre 2024. Mon ambition est de réaliser une thèse dans ce domaine, mais je rencontre quelques difficultés pour trouver un sujet qui corresponde à mes aspirations, notamment dans le domaine des maladies neurologiques et psychiatriques qui m'intéressent profondément.

Après avoir exploré différentes pistes, je peine à trouver des offres de thèse portant spécifiquement sur la synthèse organique de médicaments liés aux troubles neurologiques et qui soient accessibles pour une étudiante qui n'a pas eu beaucoup de biologie à l'école... je me tourne donc vers vous pour solliciter des conseils ou des recommandations d'instituts ou de laboratoires travaillant dans ces domaines (ou sur des sujets connexes) ?

Certains de mes amis m'ont conseillé de me concentrer d'abord sur la pure synthèse en chimie organique pour ma thèse, puis d'explorer mes intérêts spécifiques une fois mon doctorat obtenu. Mais je m'interroge sur l'opportunité de ne pas travailler sur un sujet en lien avec mes aspirations futures, de peur que ça ne freine ma carrière dans le domaine des maladies neurologiques (qui suscitent un fort intérêt chez moi!!).

Par conséquent, je me demande s'il ne serait pas plus judicieux de choisir un sujet de thèse directement lié aux maladies psychiatriques, afin de mieux me positionner pour travailler dans ce domaine par la suite ? le sujet de thèse a t-il vraiment une importance pour la suite? J'aimerais beaucoup avoir vos avis et vos conseils à ce sujet.

Merci d'avance pour votre aide !
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[Flyingbike]

Je travaille dans l'industrie Pharma, avec notamment des chimiste de synthèse. J'ai un point de vue de biologiste et non de chimiste, mais je crois pouvoir dire que les conseils de vos amis sont judicieux.

Avec une formation en chimie de synthèse de médicaments, qu'on finisse par travailler sur un médicament contre les troubles de l'érection ou contre n'importe quoi d'autre, ça n'a aucune importance. Les compétences spécifiques des chimistes de synthèse dans l'industrie du médicament sont finalement assez peu, voire pas du tout, dans ce qui se passe une fois que le médicament est administré, sauf cas particuliers.

[emilieplantiveau]

Merci beaucoup pour votre perspective ! D'accord, je comprends que les compétences en chimie de synthèse sont très polyvalentes dans l'industrie pharmaceutique. Bien que mon intérêt pour les maladies neurologiques reste fort, je vais garder l'esprit ouvert à d'autres options tout en tenant compte de vos remarques.

Votre expérience serait d'une grande aide pour moi et je comprends que ça peut ne pas relever de votre domaine spécifique, mais j'apprécierais énormément si vous pouviez m'éclairer sur la disponibilité des opportunités de travail dans ce domaine en synthèse, notamment en tant que chimiste. Avec l'avènement de la biotechnologie qui prend de plus en plus d'importance, je crains que les postes de synthèse en chimie organique ne deviennent de plus en plus rares. Pourriez-vous me dire si ces opportunités sont généralement accessibles ou si elles sont devenues plus difficiles à trouver en raison de la spécificité de ce domaine ? Merci encore pour votre temps et vos conseils!

[agitateur]

les biotech, on parle de leur avènement depuis des décennies, et on attends encore. Pas plus ou pas moins qu'avant. Et pas plus que çà en Europe en tout cas, le cadre législatif joue quand on commence à bidouiller l'ADN ( ou l'ARN ).

La chimie, en phase de production, a souvent l'avantage de cout réduit, et de répétabilité forte et précise, fiable, mesurable, prédictive, etc.....le vivant a toujours un coté plus versatile. Donc la chimie orga a encore de beaux jours devant elle.

Ensuite, il faut cibler les domaines, si tu penses à l'emploi.
La R et D est une chose, la production en est une autre. Il y a le contrôle qualité, aussi.

La R et D en chimie est mondiale.
La prod dans le secteur santé ( mais ce n'est pas le seul ) c'est....Inde et Chine d'abord, le reste du monde s'il en reste.
Factuellement, tu n'es pas à l'abri, loin s'en faut, que ton employeur ( et je te souhaites de le trouver ) fasse fabriquer en Inde son anti cancéreux qui a été recherché au Danemark dans sa phase recherche et optimisation en synthèse, et qu'il fabrique sa pullule violette pour l'érection en Chine aprés une R et D aux US.

Je plussoie la bicyclette volante, les conseils ont été bons.

Si tu as un profil de neuropsy, et alors tu participes à la R et D quelque part dans le monde a un service dédié en R et D, ou alors tu fais de la synthèse. C 'est pas la même chose.

[A voir en vidéo sur Futura]

[emilieplantiveau]

Merci pour votre analyse détaillée de l'industrie pharma et ses défis. J'ai trouvé vos perspectives vraiment intéressantes (notamment sur la possibilité que la recherche puisse mener à la production dans un autre pays).

Bien que je vise principalement la recherche, je suis consciente des différences entre la neuropsy et la synthèse chimique. Malheureusement, comme vous l'avez souligné, il peut être difficile de combiner ces deux domaines. Je vais bien sûr me concentrer sur la synthèse car c’est ce qui me passionne aussi, car autrement je crois bien que l'association des deux domaines reste irréalisable (même avec une formation appropriée). La complexité serait trop importante sans les études complémentaires nécessaires.

En tout cas merci encore pour le partage !

[agitateur]

[QUOTE=emilieplantiveau;7208063]J'ai trouvé vos perspectives vraiment intéressantes (notamment sur la possibilité que la recherche puisse mener à la production dans un autre pays). /QUOTE]

hélas ce n'est pas prospectif. C'est le cas depuis des décennies.
Tu cherchera dans google actualité si tu veux, mais Biogaran a des difficultés. C'est un poids lourd du médoc ( pas le von ) en France en générique. Ca situe l'ambiance.

Pour des raisons que j'ignore, le médicament apparait trés porteur. Mais en poste ingé en chimie, ce sera bcp, bcp moins réaliste. Il y aura concurrence depuis la pharma, donc il faudra savoir trouver sa voie à distance raisonnable. Ce qui nous renvoie à la synthèse pure en médicament.

Si on se projette à 45 ans devant toi, la durée des années de carrière devant toi, je crois et pense qu'il y a des alternatives sérieuses.
Economiquement la pharma existe par le pouvoir d'achat local. Chez nous sans la sécu le secteur s'effondre. Dans un pays riche sans sécu nationale ( genre US ) ça reste lié au pouvoir d'achat local en PIB pour la frange de population qui peut payer, ce qui est déj discriminatoire.

Sans vouloir paraitre défaitiste sur l'avenir de l'humanité mais en étant réaliste et donc pessimiste quand même, je crois avoir une pensée plus long termiste que mon âge le laisse croire. Dans un contexte de crise et de ressources finies, je ne crois pas à une croissance sans fin de la pharma de luxe, qui ne concernera qu'une frange qui ne pourra que se la payer de sa poche, dans un contexte de récession qui ne fait que commencer. Pénurie des ressources, et du fossile entre autre. Inversement, je suis persuadé qu'aprés une période de disette, les produits biosourcés ( biopolymères mais pas que ) ont un boulevard devant eux. Dis autrement ce qui était un déchet il y a 20 ans, qui est en 2024 valorisé normalement, sera parfois en 2044 vendu plus cher qu'une pilule à bander.
Dans la technologie encore moins que partout ailleurs, le monde d'hier n'écrit pas le monde de demain ( voir....au contraire )

[xMeijex]

Émilie : pour être sûr de bien comprendre le timing, tu es actuellement en fin deuxième année d'école (=bac+4=M1) ? En septembre 2024 tu commences ta troisième année et /ou ton M2 recherche ? Et donc ta thèse c'est pour septembre 2025 au plus tôt ?

Si j'ai bon sur les dates, j'imagine que tu n'as accès qu'aux offres de thèse "publiques" (affichées sur abg, LinkedIn...) ? C'est un bon premier aperçu mais très partiel.
Beaucoup de thèses se font dans la continuité directe du stage de M2 recherche (donc n'ont pas forcément fait l'objet d'une petite annonce). Et beaucoup de stages de M2 recherche se discutent directement entre les étudiants et les enseignants/intervenants.

L'enjeu est donc surtout que la formation que tu feras l'an prochain ait bien comme labos d'accueil des équipes qui t'intéressent (=en adéquation avec tes préférences de stage/thèse). Et évidemment des cours qui collent au projet.