Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques
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Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques



  1. #1
    StephStan

    Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques


    ------

    Bonjour,

    à lire ce thread, je vois que la sphéricité des étoiles étaient théorisées du temps d'Aristote voire bien avant. Je lis aussi que ce dernier prétendait réfuter le fait qu'elles soient composées de feu.

    Pouvez vous me dire si ils avaient donc théorisé l'éventualité que les étoiles puissent être des Soleil, et donc le Soleil une étoile ?

    Car j'ai lu que certains penseurs s'interrogeaient sur la possibilité d'autres vies sur d'autres planètes, reprenant nos conditions de vies et générant des vies très différentes. Ils devaient donc supposer que ces mondes avaient leur propre Soleil. Situaient-ils ces mondes, pour les adeptes de ces théories pendant l'Antiquité bien sûr, comme ayant pour Soleil les étoiles qu'ils voyaient ?

    D'avance merc.

    StephStan

    -----
    Dernière modification par mach3 ; 22/08/2020 à 08h57. Motif: Ajout d'un lien pour contextualiser suite à un split

  2. #2
    Lansberg

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Bonjour,

    Citation Envoyé par StephStan Voir le message
    à lire le thread, je vois que la sphéricité des étoiles étaient théorisées du temps d'Aristote voire bien avant. Je lis aussi que ce dernier prétendait réfuter le fait qu'elles soient composées de feu.
    Dans le traité du ciel d'Aristote il est admis que tous les astres sont sphériques (par analogie avec la Lune et le Soleil). Pour les étoiles (les fixes), je ne trouve pas de passage qui en parle spécifiquement. Mais comme les astres désignent le Soleil les planètes et les fixes, on peut considérer que l'explication sur l'origine de la chaleur et de la lumière est valable pour tous. Aristote explique que chaque astre est transporté par la sphère à laquelle il est lié et que le mouvement de translation de cette sphère chauffe l'air au-dessous. Donc ce n'est pas l'astre qui est porté à incandescence mais l'air ! Aristote réfute l'idée qu'un astre soit fait de feu.
    La chaleur produite par la sphère du Soleil est plus importante car la soleil est tout simplement plus près et plus gros !

    Pouvez vous me dire si ils avaient donc théorisé l'éventualité que les étoiles puissent être des Soleil, et donc le Soleil une étoile ?
    Tous les astres sont de même nature donc il n'y a pas de distinction particulière entre planètes, soleil et étoiles.
    Seuls les mouvements peuvent être différents en particulier pour les planètes avec les rétrogradations, mais qui s'expliquent par des mouvements circulaires. De tels mouvements étant réservés aux astres.

    Car j'ai lu que certains penseurs s'interrogeaient sur la possibilité d'autres vies sur d'autres planètes, reprenant nos conditions de vies et générant des vies très différentes. Ils devaient donc supposer que ces mondes avaient leur propre Soleil. Situaient-ils ces mondes, pour les adeptes de ces théories pendant l'Antiquité bien sûr, comme ayant pour Soleil les étoiles qu'ils voyaient ?
    Pour l'antiquité grecque je n'ai pas connaissance de ces éventualités. Il faudrait préciser quels penseurs ??
    Toujours pour Aristote, il n'y a rien en dehors du ciel. Ni lieu, ni vide, ni temps.
    Il parle des êtres de "là-bas" qui n'ont ni lieu, ni temps qui les fasse vieillir, qui ne subissent aucun changement, sont inaltérables et impassibles ! Il parle bien sûr des divinités. Pour ce qui est des possibilités de vie comparables à la nôtre, il n'y a pas d'évocation particulière.
    Dernière modification par mach3 ; 22/08/2020 à 09h04.

  3. #3
    mach3
    Modérateur

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Il me semble que Giordano Bruno a été brûlé pour avoir proposé que les étoiles étaient d'autres Soleil, avec d'autres planètes autour, dont certaines seraient peuplées, mais c'est bien après l'antiquité et je ne sais pas si l'idée a pu être proposée avant lui.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  4. #4
    Lansberg

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    À peu près à la même époque que Giordano Bruno on peut citer l'astronome anglais Thomas Digges (un copernicien) qui postule en 1576 que les étoiles s'étendent à l'infini et surpassent notre soleil.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Arollencore

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Il me semble que Giordano Bruno a été brûlé pour avoir proposé que les étoiles étaient d'autres Soleil, avec d'autres planètes autour, dont certaines seraient peuplées, mais c'est bien après l'antiquité et je ne sais pas si l'idée a pu être proposée avant lui.

    m@ch3
    Il semble que ce soit beaucoup plus compliqué que ça.
    L'histoire des autres mondes est un élément ajouté tardivement dans le dossier juste pour l'alourdir un peu, mais n'est pas le cœur de l'accusation. C'est seulement aujourd'hui qu'on en parle parce que c'est plus vendeur.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Giordano_Bruno

  7. #6
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Je le pensais aussi toutefois en mettant le nez dedans il semble que ça ait quand même pesé sur la décision finale même si malheureusement la liste des 8 points sur lesquels il devrait abjurer sous peine de mort se soit perdue :/.

    En 1591 à la suite d’une n-ième expulsion, Giordano Bruno se voit proposer l’invitation d’un praticien vénitien, Giovanni Mocenigo. Bruno accepte et retourne finalement en Italie dans l’intention finale d’obtenir la chaire de mathématiques de Padoue, libre depuis 1588 (l’histoire voudra que cette chaire soit finalement attribuée à Galilée, qui se verra lui aussi intenter un procès pour hérésie, 33 ans après celui de Bruno) … Malheureusement, il se rend compte que Mocenigo l’a fait venir pour lui enseigner la mnémotechnique et l’art d’enseigner la magie, ce qui le déçoit terriblement. Il finit par accepter mais il entre rapidement en conflit avec son hôte. Si Bruno estime que sa présence est déjà un honneur pour Mocenigo, ce dernier estime lui qu’il n’en a pas pour son argent. Voulant repartir, Giordano froisse son hôte. Celui-ci, déjà choqué par les positions peu cléricales de Bruno, décide de l’emprisonner pour le soumettre, mais devant le refus du rebelle penseur, il enrage et le dénonce à l’inquisition vénitienne, le 23 Mai 1592.

    Giordano Bruno va alors se retrouver seul face au Saint Office, qui ouvre un procès à son encontre pour hérésie. Ce procès devra durer 8 ans.

    Parmis les nombreux chefs d’accusation qu'on a pu retrouvé on a les trois dénonciations présentées contre Bruno par Mocenigo à l’inquisiteur de Venise, et les imputations rapportées par Caspar Schoppe, témoin oculaire de la lecture publique de la sentence (document perdu), et du supplice du philosophe, dans sa lettre à Conrad Rittershausen, de Rome, le 17 février 1600.

    En ne reprenant que les principaux: opinions contraires à la Sainte Foi et contre ses ministres; opinions erronées sur la Trinité, la divinité du Christ et l’Incarnation, sur la transsubstantiation et la Messe; existence de mondes multiples et leur éternité; métempsychose et transmigration des âmes humaines dans les animaux; éloge de divination et magie; doutes sur la virginité de Marie; d’avoir cédé au péché de la chair; d’avoir séjourné en pays d’hérétiques, vivant à leur guise.

    Le seul chef mentionné dans la copie partielle de la sentence, destinée au gouverneur de Rome, le 8 février 1600, est le suivant: “pour avoir dit que c’était grand blasphème que de soutenir que le pain se transsubstantiait en chair, etc.

    Bien que les positions cosmologiques de Bruno semblent dans le procès relativement marginales, par rapport aux autres chefs d’accusation, qui étaient en majorité de nature théologique ou disciplinaire, et bien que la documentation du procès soit lacunaire, on peut penser que ces positions étaient également comprises dans la liste de huit propositions hérétiques que le cardinal Bellarmin avait soumise à Bruno en 1599, pour vérifier son inclination à reconnaître toutes ses erreurs, et à les abjurer tous, pour se démontrer ‘reo penitente’, et demander pardon à l’Église.

    En janvier 1599, le consulteur du Saint-Office Robert Bellarmin, jésuite, destiné à faire partie du tribunal en qualité de juge depuis son élévation au cardinalat le 3 mars 1599, essaie de conclure le procès, bien compliqué, et qui semble loin de sa conclusion, avec une demande ‘partielle’ d’abjuration, présentée au ‘reo’ uniquement sur les huit points sur lesquels le tribunal avait conclu avec certitude à la culpabilité. La liste d’erreurs que Bellarmin avait extraite du procès et des censures aux livres de l’accusé, lue au sein de la Congrégation du Saint-Office le 14 janvier 1599, et approuvée par le tribunal, fut soumise à Bruno: sa réponse aurait une valeur décisive pour la conclusion de la cause, puisque, n’étant pas relapsus [Bruno n’ayant jamais été condamné par un tribunal inquisitorial], l’impénitence le vouait à une mort certaine, tandis que l’abjuration excluait la mort avec non moins de certitude: les huit propositions signifiaient le aut aut, le choix irrévocable entre le bûcher ou des longues années de détention.

    La liste est perdue, et cette perte est très regrettable; mais sur la base d’autres documents du procès, on pense généralement que parmi les huit hérésies reprochées à Bruno, il y avait ce que Bruno pensait sur des points qui dans son esprit n’étaient pas encore ‘déterminés’ par l’Église, comme la façon de concevoir la nature de l’âme, la rémission effective des péchés par l’Église, et des principes cosmologiques sur lesquels l’Église ne s’était en effet jamais prononcé, comme le caractère infini de l’univers et la pluralité des mondes, le mouvement de la Terre, l’existence des préadamites, etc.; des points spéculatifs, qui pouvaient pourtant conduire à des conclusions fausses selon la théologie et l’exégèse.

    Pour Bellarmin et pour le Saint-Office, l’ensemble des huit thèses soumises à Bruno afin qu’il les abjurât, était de matière ‘définie’ : elles étaient hérétiques depuis longtemps; à plus forte raison, ils ne pouvaient permettre aucune temeritas (liberté d'interprétation concédée aux philosophes) à l’accusé sur ces points-là; pour Bruno, au contraire, il s’agissait de points discutables.

    La contradiction entre Bellarmin et Bruno porte sur le fait que pour Bellarmin, on ne doit pas attendre de définitions solennelles de l’Église, pour s’abstenir de toute interprétation personnelle de la Bible, ou pour proposer comme ‘vraies’, des spéculations philosophiques ou scientifiques qui contredisent l’interprétation littérale et traditionnelle de la Bible.

    Réaction de Bruno

    Le 18 janvier 1599 Bruno fut conduit devant le Saint-Office, qui lui remit les huit propositions, avec l’indication formelle d’un délai de six jours pour se décider à les abjurer. Le 25 janvier il reparut devant le tribunal, et affirma que si le pape avait reconnu et déclaré hérétiques les huit propositions, il était disposé à les révoquer. Bruno s’opposait à Bellarmin, et en s’adressant directement au pape Clément VIII, l’implora de déterminer si les thèses qu’il n’avait soutenues qu’en philosophe dans ses ouvrages, et qui à son avis n’étaient pas hérétiques, puisque jamais définies en tant que telles par l’Église, étaient hérétiques. Bruno s’engageait à les abjurer, si le pape les avait déclarées hérétiques ex nunc (dorénavant). Alors, il aurait gagné la position, plus favorable, de “opinante in incerta dottrina”. Bruno ne pouvait pas affirmer que l’Incarnation ou la Sainte-Trinité étaient des
    vérités non encore définies par l’Eglise. Il est alors évident que les huit propositions de la liste proposée par Bellarmin “devaient se fonder essentiellement sur les censures [de ses livres philosophiques], mettre en jeu surtout le groupe philosophique-théologique des accusations et impliquer le rejet de thèses fondamentales du système brunien …”, à savoir la cosmologie de l’infini, la conception de l’âme du monde, le mouvement de la Terre, etc...“…étendant à l’ensemble des huit propositions ce qui n’était, au plus, soutenable que de sa thèse sur les préadamites ou sur le mouvement de la terre”, Bruno cherchait à se présenter (et à être reconnu par le tribunal, ou mieux par son président, le pape), “non pas comme hérétique, mais comme défenseur repenti d’erreurs condamnées par l’Église seulement ex nunc”; et par conséquent, il croyait “diminuer sa propre responsabilité, en la ramenant à celle de qui aurait eu des opinions sur une matière non encore déterminée, et éviter ainsi une longue détention après l’abjuration”. Le pape décida, dans une séance du tribunal tenue le 3 ou 4 février 1599, “après avoir recueilli les avis des révérends pères théologiens”, que le Maitre général dudit ordre des frères Prêcheurs [Ippolito Maria Beccaria], le Père Bellarmin et le Père Commissaire [du Saint-Office, le dominicain Alberto Tragagliolo], présenteraient audit frère Giordano ces propositions comme hérétiques et contraires à la foi catholique, non parce qu’elles venaient d’être déclarées telles, mais parce qu’en d’autres occasions elles avaient été réprouvées et condamnées par les Saints Pères, par l’Église catholique et le Saint-Siège Apostolique; et que s’il voulait et était prêt à les reconnaître pour telles et à les abjurer, qu’il serait reçu à la pénitence avec les pénitences et les peines requises…

    Que le pape ait eu besoin de se faire confirmer par les consulteurs du tribunal que les huit propositions étaient hérétiques depuis longtemps (datis votis per reverendos Patres theologos), qu’il ait décidé de déléguer à l’accusé des personnages comme le maître général des dominicains Beccaria, et le père Bellarmin lui-même, qui faisaient partie des consulteurs, pour lui communiquer que les huit propositions étaient hérétiques, montre que d’une certaine façon la réaction de Bruno à la démarche de Bellarmin avait sa raison d’être, et avait plongé dans un certain embarras le tribunal.

    Bruno renonça pour un temps à cette stratégie, avant de la reprendre sur un mode passionné et en même temps désespéré. Le 15 février l’accusé déclara reconnaître les huit propositions pour hérétiques, et être disposé à les abjurer. Le tribunal ordonna au père commissaire Tragagliolo de recueillir les propositions erronées tirées du procès et des livres du philosophe. La disposition de Bruno à abjurer exigeait la rédaction d’une sentence et d’un schéma d’abjuration dans lesquels toutes ses erreurs, pas seulement les huit thèses, apparaissaient bien clairement: la liste ainsi constituée devait ouvrir la route à une rétractation pleine et entière de l’accusé. La liste de Bellarmin avait un "caractère expérimental… simple coup de sonde psychologique effectué sans que les erreurs relevées soient passées au crible et sans que la soumission de Bruno ainsi obtenue eût une portée formelle et concluante"

    Une information sur le contenu de la liste nous est donnée, lorsque Bellarmin présente, le 24 août 1599, à la Congrégation du Saint-Office un rapport sur le mémoire soumis par Bruno au tribunal le 5 avril, relatif aux huit propositions, affirmant que l’accusé semblait avoir pleinement confessé ses erreurs, exception faite sur deux points: la première proposition qui correspondait à l’haeresis Novatiana et la septième, “où il traite de la question de savoir si l’âme est dans le corps comme un pilote est dans un navire”, deux sujets sur lesquels l’accusé avait été invité à ‘mieux’ expliquer. (...)

    Et les autres points? On peut raisonnablement penser que parmi les huit hérésies à abjurer, et dans le schéma d’abjuration, on avait posé aussi la thèse de l’infinité de l’univers et de la multiplicité des mondes, création infinie et nécessaire de Dieu, thèse qui était en contradiction avec la théologie volontariste des jésuites, et avec la cosmologie d’Aristote et de SaintThomas, mais jamais condamnée par l’Église de façon solennelle; et encore la théorie héliocentrique, le mouvement de la Terre, les préadamites, théories que ni un pape, ni un Concile n’avait jamais interdites. Pendant les interrogatoires, Bruno avait été invité à révoquer sa cosmologie, en raison de la mauvaise théologie sur laquelle elle semblait se fonder (Dieu ‘contraint’ à créer l’univers infini, et Dieu pas vraiment distingué de la nature); mais c’est seulement en 1616, que le Saint-Siège interdira les livres qui traitaient la théorie copernicienne en tant que doctrine ‘physique’, et les livres qui proposaient d’adapter l’exégèse des Écritures à son sens. Les manifestations d’opposition à cette théorie dans le monde catholique avant cette date, parmi lesquelles il faut mentionner une réfutation de Copernic par le dominicain Giovanni Maria Tolosani (mort en 1549), restée sans prolongement officiel et inédite pendant plus de quatre siècles, dans le contexte d’un dessein d’interdiction du De revolutionibus inspiré mais pas accompli par le Maestro del Sacro Palazzo de Paul III, Bartolomeo Spina, et aussi quelques passages du procès de Bruno, et du cas Patrizi, ne constituent pas une définition universelle de la théorie héliocentrique comme d’‘erreur’ ou d’‘hérésie’. D’autre part, ces précédents ne seront pas cités comme sources de la décision en 1616. Mais ils ont joué plutôt un rôle dans la mémoire collective des quelques importants milieux dominicains, curiaux et inquisitoriaux.

    Le 10 septembre 1599 Bruno confirmait être disposé à abjurer, mais en même temps, un nouveau mémoire de sa main, lu par Bellarmin en Congrégation le 16, contredisait cette disponibilité. Bruno rouvrit la polémique avec le tribunal, en défendant toutes ses thèses comme thèses spéculatives qui n’étaient pas en contradiction avec la Révélation et le Credo catholique. A partir de là, l’accusé est considéré par ses juges obstiné et impénitent, irrévocablement. Il ne veut pas abjurer, affirme qu’il n’aurait rien à abjurer et être victime d’erreurs d’interprétation de la part du Saint-Office.

    Après diverses tentatives de le persuader à se repentir et rétracter, le 20 janvier 1600 le pape décida de le livrer au bras séculier comme hérétique formel, impénitent et obstiné.

    sources :
    http://www.astropolis.fr/articles/Bi...ano-Bruno.html
    https://core.ac.uk/download/pdf/235989256.pdf
    Dernière modification par Gilgamesh ; 22/08/2020 à 19h29.
    Parcours Etranges

  8. #7
    StephStan

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Bonjour, je vous remercie de votre réponse et vous prie de m'excuser de mon retard.

    Pour vous répondre, j'ai plusieurs questions :

    Dans le traité du ciel d'Aristote il est admis que tous les astres sont sphériques (par analogie avec la Lune et le Soleil). Pour les étoiles (les fixes), je ne trouve pas de passage qui en parle spécifiquement. Mais comme les astres désignent le Soleil les planètes et les fixes, on peut considérer que l'explication sur l'origine de la chaleur et de la lumière est valable pour tous. Aristote explique que chaque astre est transporté par la sphère à laquelle il est lié et que le mouvement de translation de cette sphère chauffe l'air au-dessous. Donc ce n'est pas l'astre qui est porté à incandescence mais l'air ! Aristote réfute l'idée qu'un astre soit fait de feu.
    La chaleur produite par la sphère du Soleil est plus importante car la soleil est tout simplement plus près et plus gros !
    En dépit du fait que les étoiles soient fixes, leurs sphères liées chauffe l'air en se déplaçant ? Ou on parle de fixes des étoiles par rapport aux autres et on prend pour mouvement leur révolution apparente dans le ciel de la Terre ?

    Quand je parlais d'une théorie des étoiles comme sphères de feu, je parlais non pas d'une théorie d'Aristote mais de la théorie qu'il prétendait réfuter dans l'autre thread. Ainsi dit-il :

    De la composition et du mouvement des étoiles ; théories qui les supposent formées de feu. Réfutation de cette théorie. La lumière et la chaleur venues des astres ne tiennent qu’au mouvement qu’ils impriment à l’air ; le mouvement, quand il est rapide, suffit pour enflammer les corps ; exemple des flèches volant en l’air. Les astres ne sont pas de feu ; et ils ne se meuvent pas dans le feu non plus.

    § 1. Comme suite de ce qui précède, il faut parler des corps qu’on appelle les étoiles, et essayer d’expliquer de quels éléments ces corps sont constitués, quelles en sont les formes, et quels sont leurs mouvements. Certainement, la conséquence qui semble la plus rationnelle pour nous, après les théories que nous venons de présenter, c’est de composer chacun des astres de cette même matière dans laquelle ils ont leur mouvement de translation, puisque nous avons établi qu’il y a un corps qui, par sa nature propre, est doué d’un mouvement circulaire. De même, en effet, que ceux qui prétendent que les astres sont formés de feu, ne soutiennent cette opinion que parce qu’ils croient que le corps supérieur est du feu, et qu’il semble tout simple que chaque chose se compose des éléments dans lesquels elle existe ; de même, nous aussi, nous n’avons que ce motif pour avancer ce que nous disons.
    Il y avait donc bien des gens qui pensaient que les étoiles étaient en feu ? Ou seulement le Soleil et les planètes ?

    Vous dites :

    Tous les astres sont de même nature donc il n'y a pas de distinction particulière entre planètes, soleil et étoiles.
    Seuls les mouvements peuvent être différents en particulier pour les planètes avec les rétrogradations, mais qui s'expliquent par des mouvements circulaires. De tels mouvements étant réservés aux astres.
    Savez vous à partir de quand il a été théorisé que les planètes n'étaient pas de feu mais de même nature que la Terre ?

    Pour l'antiquité grecque je n'ai pas connaissance de ces éventualités. Il faudrait préciser quels penseurs ??
    Toujours pour Aristote, il n'y a rien en dehors du ciel. Ni lieu, ni vide, ni temps.
    Il parle des êtres de "là-bas" qui n'ont ni lieu, ni temps qui les fasse vieillir, qui ne subissent aucun changement, sont inaltérables et impassibles ! Il parle bien sûr des divinités. Pour ce qui est des possibilités de vie comparables à la nôtre, il n'y a pas d'évocation particulière.

    Pour les théories sur des vies sur d'autres planètes, je trouve cela :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_ex...'Antiquité

    Dès l'Antiquité, certains philosophes grecs supposent l'existence de civilisations extraterrestres. D'après l'universitaire Evgenya Shkolnik, l'hypothèse d'une vie extraterrestre « remonte au moins à Anaximandre (vers 610 av. J.-C. – vers 546 av. J.-C.), philosophe grec qui postula une « pluralité cosmique » — l'idée qu'un nombre élevé, si ce n'est infini, de planètes dotées de vie extraterrestre puissent exister »1.

    Au ier siècle av. J.-C., Lucrèce, dans De natura rerum, mentionne la possible existence d’extraterrestres :

    « Si la même force, la même nature subsistent pour pouvoir rassembler en tous lieux ces éléments dans le même ordre qu’ils ont été rassemblés sur notre monde, il te faut avouer qu’il y a dans d’autres régions de l’espace d’autres terres que la nôtre, et des races d’hommes différentes, et d’autres espèces sauvages. »
    Et cela :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Anaxim...ité_des_mondes

    Selon Simplicius, Anaximandre suggérait déjà, comme Leucippe, Démocrite et plus tard Épicure, la pluralité des mondes. Ces penseurs supposaient qu’ils apparaissaient et disparaissaient pendant un temps, que certains naissaient quand périssaient d’autres. Et ils affirmaient que ce mouvement était éternel, « car sans mouvement, il ne peut y avoir ni génération ni destruction48. »

    Indépendamment de Simplicius, Hippolyte (Réfutation, I, 6) rapportait qu'Anaximandre disait que le principe des êtres émane de l'infini, duquel proviennent les cieux et les mondes (nombreux sont les doxographes qui ont fait état de l'usage du pluriel quand ce philosophe fait référence aux mondes en eux49 qui sont souvent en quantité infinie). Cicéron spécifie en outre que le philosophe associe des dieux différents aux mondes innombrables qui se succèdent50.

    Cette théorie rapprocherait Anaximandre des atomistes et des épicuriens qui, plus d'un siècle plus tard, affirmèrent également qu'une infinité de mondes apparaissaient et disparaissaient. Il y eut au cours de l'histoire intellectuelle grecque des penseurs qui soutinrent l'idée d'un monde unique (Platon, Aristote, Anaxagore et Archélaos de Milet), mais d'autres concevaient plutôt l'existence d'une série continue ou non de mondes successifs (Anaximène, Héraclite, Empédocle, Épicure et Diogène d'Apollonie). Sans tirer de conclusion sur la ligne de pensée d'Anaximandre que l'on connaît trop peu, on peut supposer une relation entre son concept de l'apeiron, indéfini dans le temps, et l'infinité des mondes. Déjà, il posait des hypothèses qui sont encore aujourd’hui le sujet d'innombrables spéculations.
    Pour reprendre sur Giordano Bruno même si ce n'est pas l'Antiquité, le premier lien Wikipédia que je poste juste au-dessus écrit :

    En 1584, dans Le Banquet des Cendres, Giordano Bruno fait également mention de la possibilité d’habitants d’autres mondes :

    « La quatrième [partie] affirme […] que ces mondes sont autant d’animaux dotés d’intelligence, qu’ils abritent une foule innombrable d’individus simples et composés, dotés d’une vie végétative ou d’entendement, tout comme ceux que nous voyons vivre et se développer sur le dos de notre propre monde. »

    Donc pour reprendre mes questions, peut-on envisager que pendant l'Antiquité :

    1 - Certains aient pensé que les étoiles et le Soleil étaient de même nature, donc fait de feu ?
    2 - Certains aient pensé que les étoiles et le Soleil, ainsi que les planètes étaient sphérique (pour la sphéricité, il semble qu'Aristote voyait sphérique ce qui portait / contenait les étoiles, mais les étoiles elles-mêmes, personne n'a supposé qu'elles puissent l'être, de mêmes que les autres astres) ?
    3 - Certains aient pensé que les planètes et la Terre sont de même nature ?
    4 - Pour ceux qui théorisaient la vie sur d'autres mondes, elle évoluait sur des planètes de même nature que la Terre, tournant autour de Soleil comme le nôtre et dont le lien était fait avec les étoiles du Ciel ?
    5 - Les étoiles fixes d'Aristote échauffent l'air pendant leur mouvement de translation, donc se déplacent (mouvement apparent dans le Ciel) pour Aristote, mais restent fixes l'une par rapport à l'autre, les distinguant des planètes qui se meuvent par rapport aux étoiles ?

    Merci pour vos messages à tous.

    Au plaisir de vous lire.
    Dernière modification par StephStan ; 23/08/2020 à 10h23.

  9. #8
    Lansberg

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Citation Envoyé par StephStan Voir le message
    En dépit du fait que les étoiles soient fixes, leurs sphères liées chauffe l'air en se déplaçant ?
    Les étoiles constituent la sphère des fixes (fixes les unes par rapport aux autres). Et comme pour le Soleil et les planètes c'est le mouvement de la sphère qui entraine l'échauffement de l'air au-dessous de chaque étoile.


    Il y avait donc bien des gens qui pensaient que les étoiles étaient en feu ? Ou seulement le Soleil et les planètes ?
    Oui, pour certains penseurs grecs l'élément composant les étoiles était le feu.

    2 - Certains aient pensé que les étoiles et le Soleil, ainsi que les planètes étaient sphérique (pour la sphéricité, il semble qu'Aristote voyait sphérique ce qui portait / contenait les étoiles, mais les étoiles elles-mêmes, personne n'a supposé qu'elles puissent l'être, de mêmes que les autres astres) ?
    Pour Aristote les astres sont sphériques. Il n'a aucun doute sur ce fait, il l'écrit explicitement. Mais c'est déjà une conception ancienne, par exemple avec Pythagore.

    3 - Certains aient pensé que les planètes et la Terre sont de même nature ?
    A part la Lune qu'on a pu imaginer comme une autre terre avec des plaines et des montagnes et qui est éclairée par le soleil, je n'ai jamais eu connaissance d'une telle hypothèse sur une nature identique des planètes et de la terre. La pensée d'Aristote, qui compile aussi des idées plus anciennes, va dominer pendant deux millénaires. Et dans cette pensée il y a une distinction nette entre le monde terrestre et celui des astres. Il faut attendre l'invention de la lunette astronomique pour vraiment comprendre la similitude entre les planètes et la Terre.

    4 - Pour ceux qui théorisaient la vie sur d'autres mondes, elle évoluait sur des planètes de même nature que la Terre, tournant autour de Soleil comme le nôtre et dont le lien était fait avec les étoiles du Ciel ?
    La Terre tournant autour du soleil n'est pas vraiment l'idée qui s'impose avant la renaissance, même si elle est supposée par Aristarque de Samos ou par Philolaos de Cretone (une Terre et une anti-Terre tournant autour d'un feu central) !
    Quant aux partisans de la vie sur d'autres mondes il faudrait pouvoir lire ce qu'ils ont écrit pour se faire une idée.

  10. #9
    StephStan

    Re : Etoiles et Soleil selon les penseurs antiques

    Très bien, merci pour ces réponses. =)

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