Bonjour à tous,
Voici le texte, destiné à tout public, que j'ai écrit pour lequel j'ai besoin d'avoir des réactions de personnes qui se disent scientifiques. Avant de me répondre merci de vous assurer de votre positionnement scientifique et de la réflexion scientifique qui s'y attache. Mon intention est d'être prête de répondre le moment venu aux détracteurs en tout genre. Merci de votre collaboration.
III. Santé et démarche scientifique
Le propre d’un scientifique, d’un chimiste en autre donc, du moins de celle que j’ai été et que je suis toujours c’est d’être capable de dire, stylo et papier à la main, le résultat d’une expérience uniquement à partir des équations correspondantes.
Autrement dit, d’être capable simplement en indiquant les éléments introduits dans le milieu et leur quantité, de dire qu’elles seront les résultats des réactions, les nouvelles combinaisons qui se feront et la constitution exacte du milieu final. Tout cela uniquement muni d’un papier et d’un stylo.
Peut-être n’avez pas l’habitude de la science et êtes vous surpris de ce que j’avance, mais heureusement qu’il en est ainsi pour la majorité des technologies humaines. Ainsi, les planches des plans de la Tour Eiffel dont je dispose d’un exemplaire chez moi. Le moindre petit écrou y est représenté avec ses dimensions exactes, le moindre angle y est calculé, de l’ascenseur au plus petit joint tout est défini au 10ième de millimètre près. Avant que l’on ne pose la première pierre des fondations TOUT est calculé, défini, précis. Heureusement qu’il en est ainsi parce que, comme moi, vous n’aimeriez certainement pas monter dans la Tour Eiffel et que tout s’écroule n’est ce pas ? Vous n’aimeriez pas monter dans un avion, un ascenseur, une voiture en doutant que tout a été calculé, défini, pensé pour que vous soyez tranquille, n’est-ce pas ?
Et bien, il y a UN domaine, avec lequel on devrait particulièrement être attentif et vigilant, où ce qui est base scientifique rigoureuse ailleurs ne l’est plus. Et ce domaine, c’est la santé.
Aucun chimiste au monde ne pourra vous dire ce qui se passe EXACTEMENT dans votre corps quand vous prenez ne serait-ce qu’une seule aspirine. Encore moins qu’en vous prenez 2 médicaments.
Si on me demandait à moi, la physico-chimiste d’écrire les équations correspondantes et la constitution exacte du milieu final, je serais incapable de le faire ! Trop de constituants dont je ne connais pas les proportions. Trop de réactions physico-chimiques possibles. Je serais dans l’obligation scientifique de poser mon stylo et de dire : « Il m’est impossible de vous dire ce qui se passe exactement. Il y a trop d’inconnues, je n’ai pas assez d’information sur le milieu pour faire une analyse scientifique ».
Mais pire encore, je ne pourrais rien dire parce que je n’aurais aucune connaissance de l’état initial. C'est-à-dire du milieu AVANT toute modification par la prise d’une aspirine ou de tout autre médicament.
En science, du moins dans la chimie que l’on m’a enseignée, il existe un principe de base qui est de connaître l’état initial AVANT d’envisager ce qui pourrait se passer si y ajoutait quelque chose.
Ainsi je me suis rendue compte qu’il n’y avait quasiment aucune étude qui se consacrait scientifiquement à la santé.
Vous pensez qu’étudier les maladies c’est étudier la santé ? C’est effectivement un des conditionnements majeurs de notre société. On fait croire que plus on accorde de budget à l’étude des maladies plus on s’occupe de santé. Un paysan dirait que c’est mettre la charrue avant les bœufs. Ou encore une fois l’argent est roi. Autour de l’étude de la maladie et de la création de molécules « pour vaincre ces maladies » tourne une industrie (avec ses implications sociales) qui représentent la seconde voire la première industrie au monde. Désolée de décrire si directement la société collectivement créée dans laquelle nous vivons : la maladie rapporte de l’argent. Pas la santé.
Pensez-vous qu’étudier l’hébreu soit la même chose qu’étudier l’anglais ? Non n’est-ce pas ? Etudier les maladies ne conduit qu’à en savoir plus sur les maladies et non sur la santé. (En étudiant les maladies nous avons exactement le résultat qu’il est logique d’avoir : nous découvrons de nouvelles maladies sans en savoir plus sur la santé.)
La logique scientifique veut que l’on étudie la santé ce qui correspond dans mon langage de chimiste à l’état initial, AVANT que de considérer ce qui fait sortir, en toute logique, l’individu de cet état de santé initial.
De même une bonne définition de la santé, devrait permettre de revenir facilement à cet « état initial » dont on serait sortie.
Ce qui est loin d’être le cas comme nous le verrons dans les pages suivantes.
La guérison, comme l’auto-guérison, posent donc UNE question fondamentale de base :
- Qu’est ce que la santé ?
- Si nous considérons la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé, comment pourrais-t-on définir plus précisément la santé de manière à ce que si, pour une raison ou une autre, un individu sort de cet état de santé initial, il puisse y revenir ?
- Y a-t-il des principes scientifiques, universels comme la loi de la gravité l’est, indépendants de la couleur de peau, de l’âge, du pays, qui permettraient à un individu de ne pas sortir de cet état initial de santé ? Autrement dit de conserver sa santé dans une optique de prévention et d’y revenir si pour une raison ou une autre il en sortait ?
Voilà comment en tant que scientifique je pose les questions de la guérison et de l’auto-guérison.
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