Le mètre étalon à traits

[Mikroscopia]

Bonsoir le Forum,

Le mètre étant défini comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre il fut matérialisé sur une règle à talon (étalon) puis en 1889 comme « la distance à 0•C entre deux traits gravés sur le prototype, en platine iridié à section en x, déposé au Bureau International des Poids et Mesures (BIPM) » Je répète « entre deux traits »

Quelqu’un sait-il comment (ou pourrait m’orienter vers la manière dont) on observait la coïncidence entre le trait et le bout de l’étalon secondaire que l’on voulait reproduire ?
Les techniques pour arriver à la coïncidence exacte des deux extrémités ? Par usure ?
A partir de là comment obtenait-on des règles graduées ?
Quelles étaient les conventions pour la lecture des règles graduées ?

Merci par avance.
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[inviteed7336aa]

Salut,
Pour celà, je te conseille de t'adresser à "l'institut des poids et mesures", ils sont abbhilités à te répondre.
A+

[Mikroscopia]

Merci, je vais voir dans cette direction.
@+

[JPL]

Cela fait longtemps que le mètre n'est plus défini ainsi. Voir http://www.futura-sciences.com/compr...-metre_357.php

[A voir en vidéo sur Futura]

[Jeanpaul]

C'est de l'histoire des sciences, cela, n'est-ce pas ?
Pour tracer et repérer les traits, on utilisait des viseurs (sortes de microscopes). Le profil en X de la règle était calculé de manière à ce que la partie gravée se trouve au centre de gravité du profil, sur ce qu'on appelle la fibre neutre, celle dont la longueur ne change pas quand la règle fléchit.
Les règles "à bouts" ne donnent pas cet avantage, d'où leur abandon. Elles étaient usinées aux bouts.
Lors de ses mesures de longeurs d'ondes de raies optiques, Albert Michelson avait fixé un viseur sur un des bras de son interféromètre. Il avait dû déployer des ruses de sioux et faire des étapes parce que la longueur de cohérence n'était pas suffisante (pas de lasers en 1900 !) mais surtout parce qu'il est impossible de compter des millions de franges à vue sans se tromper.

[Mikroscopia]

Bonjour le Forum,

Pardon Jean Paul pour ma réponse tardive et merci pour la tienne.

C’est effectivement une recherche historique, mais qui a pour but de connaître la méthode officielle de lecture d’une règle graduée et autres réticules. En effet il me paraît logique de mesurer l’objet en prenant pour référence, le milieu (axe de symétrie) du trait gravé plutôt que les bords les plus éloignés. (Bord gauche pour le trait de gauche et droit pour celui de droite ce qui correspondrait à un mètre à bouts ou à talons, mais là, il n’y a pas de traits !)
J’ai regardé des réglets (qui sont des cas particuliers de règles graduées) au microscope, mais là horreur, le bout du réglet ne correspond jamais à la même partie du premier trait et je suppose que cela est dû à des tolérances de fabrication un peu lâches.
J’aurais aimé avoir l’avis de professeurs de technologie à ce sujet.
Bien sûr à l’échelle du mécanicien (quoi que…) cela peut sembler sans trop d’importance mais à celle du microscopiste, cela en a beaucoup.

En tout cas ces recherches m’ont déjà permis, en remontant à l’origine du mètre, et du système métrique de vivre en pensée, une partie de la vie et des aventures des « pionniers du mètre » La Condamine et Maupertuis, Delambre et Méchain dans leurs pérégrinations autour du méridien pour ne pas dire du monde. Sans oublier la participation de Tresca et de tous les physiciens (dont Michelson bien sur) qui ont conduit à la définition moderne du mètre.

Cordialement.

[iriaax]

Et n'oublions pas la toise de 1668 qui était une règle scellée au pied de l'escalier du Grand Châtelet de Paris et calibrée en 'pieds de roi'.
Il est vrai que nos prédécesseurs n'avaient pas la tâche facile, on imagine la difficulté pour exprimer par exemple une mesure de tension ou d'intensité quand tout est à inventer ?

[Jeanpaul]

Je ne sais pas si les traits du mètre-étalon (qui doit encore exister quelque part) étaient faits pour être observés à l'oeil nu. Pas sûr !
Sinon, avec un éclat de diamant, on doit pouvoir faire des traits de bien moins qu'un micron et alors c'est l'optique qui va montrer ses limites.
C'est pour cela qu'on a changé de définition plusieurs fois depuis la Révolution.

[Mikroscopia]

Bonjour le Forum,

En effet iriaax, nous sommes là à la phase de gestation du mètre !

En fait la Toise du Chatelet de 1668 est la « Nouvelle Toise du Chatelet » faite pour remplacer la précédente (datant peut-être de Charlemagne) et qui s’était déformée au cours du temps à la suite de l’affaissement du pilier qui la supportait. Ce nouvel étalon constitué par une barre de fer à redans, avait été fabriqué 5 lignes plus court que le précédent soit environ 11 mm pour compenser cette déformation due aux outrages du temps.
C’est cette « Nouvelle toise du Chatelet » qui servit à Langlois de référence pour fabriquer la Toise du Pérou et la Toise du Nord , utilisées par La Condamine au Pérou et Maupertuis en Laponie pour mesurer deux arcs du méridien terrestre.
Nous touchons là une page de l’histoire des sciences des plus passionnante et peu connue et je recommande vivement la lecture des récits de ces savants explorateurs et de leurs équipes, partis dans des contrées lointaines et mystérieuses, arpenter la planète.
Ces récits dont certains peuvent être trouvés sur le Net en tapant le nom de ces illustres savants, apporteront certainement au lecteur, un petit vent vivifiant pour l’esprit, à notre époque tellement prétentieuse et futile en ce qui concerne de bien nombreux de ses aspects.

Cordialement.