Bonjour,
Je me permets d'intervenir dans ce débat, auquel pourtant je ne connais pas grand chose, mais l'une des dernières réponses m'interpelle. Il me semble qu'elle ressasse plus les clichés qu'on nous ressert pour justifier cette « autonomie » qu'autre chose.
En France on aime bien se flageller. Mais non, il ne me semble pas que l'université française soit tellement nulle ! Si on regarde le classement de Shanghai, qui aussi contestable soit-il, est à l'origine de toute cette polémique, on observe évidemment une nette prédominance des US au niveau mondial (qui s'en étonnerait !), et au niveau européen du RU ; les auteurs signalent quand même un biais en faveur des anglo-saxons et des établissement de grande taille, et en dehors de cela, il me semble que la France n'est pas ridicule au niveau européen ! Par exemple personne n'accuse l'Allemagne d'avoir des universités "à la rue", alors qu'elle n'a aucune université "aussi bonne" que la France, et seulement 2 universités de plus dans le classement... Maintenant si on parle d'autre chose, si on parle d'insertion professionnelle, de qualité des locaux, de moyens financiers et techniques, il y aurait peut être à discuter. Mais il me semble que le leitmotiv "l'université française fait naufrage" cherche surtout à nous convaincre que tout et n’importe quoi vaut mieux que la situation actuelle.Bien entendu que l'autonomie est nécessaire. Les universités en France sont complètement à la rue, elles n'ont aucun moyen.
C'est, j'en ai l'impression, une technique classique... On nous dit "Il y quelque chose de pourri au royaume de l'université". Jusque là la plupart des gens sont plus ou moins d'accord. Puis on ajoute "Il faut faire quelque chose". Très bien. Mais de là à passer à l'étape "Il faut faire quelque chose, et c'est "ça" ou rien", il y a un pas que certains franchissent trop rapidement à mon goût. Doit on appliquer un remède pire que le mal ?
Donc :
Je ne vois pas d'où ça sort... Un problème complexe, une seule solution ? Allons....Si on veut faire une recherche de haut niveau, il faut injecter des moyens, et la seule façon est d'ouvrir aux industriels effectivement comme en Amérique.
On nous ressort trop souvent l'argument du réalisme et de la "modernité" pour faire avaler une solution sans vérifier qu'elle est adéquate...
Je ne m'étendrais pas beaucoup plus sur le sujet. Je ne connais pas l'université, et je préfère ne pas raconter de bêtises. Mais j’aimerais comprendre par quel mécanisme miraculeux on nous promet de faire de nos universités des Stanford, Harvard ou MIT en puissance, sans que l’argumentation se résume à invoquer à chaque phrase les dieux Réalisme et Modernité, ou à répéter « les américains font comme ça ».
Cordialement,
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