Lutte contre la dengue

[invited815d11c]

Bonjour,

La dengue - et d'autres maladies tropicales - est transmise d'un individu à un autre par l'intermédiaire du moustique A. Aegyptus. Le moustique absorbe le parasite en piquant un individu infecté et le transmet en piquant un autre individu sain. Toutefois, le parasite doit rester un certain temps dans le tube digestif du moustique pour atteindre sa maturité. D'où l'idée de raccourcir la durée de vie du moustique, suffisament pour que le parasite n'ait pas le temps de devenir infectieux, mais pas trop pour que le moustique puisse se reproduire.

L'équipe australienne de S.L. O'Neil a trouvé une bactérie (Wolbachia) possédant cette propriété chez la drosophile. Trois ans de culture leur ont permis de développer une souche pouvant infecter A. Aegyptus. Le résultat observé est bien celui attendu : la durée de vie du moustique est réduite de 60 à 27 jours, ce qui empêche la maturation du parasite. La bactérie est transmise par la mère à ses enfants avec une efficacité de 99,8%. De plus, elle ne semble pas déclencher un phénomène de resistance chez les moustiques.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la lutte contre les maladies tropicales. Elle pourrait être appliquée par exemple au paludisme, autre maladie parasitaire transmise par les moustiques par un mécanisme similaire à la dengue.

Cette étude à fait l'objet d'un article dans science :
McMeniman et coll. Science(2009); 323:747-750



LD
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[invite986312212]

intéressant, mais cette méthode risque de sélectionner des virus à réplication rapide chez le moustique (et peut-être chez l'homme ce qui serait catastrophique).

[JPL]

Tout est une catastrophe dans ces conditions car tout traitement sélectionne certains types de résistances, qu'il s'agisse d'insecticides ou de médicaments.

[invite986312212]

oui c'est un problème général. Cette méthode (modifier le vecteur) est actuellement étudiée pour le contrôle de la malaria. Par exemple en réduisant la durée de vie des femelles anophèles on peut espérer interrompre le cycle du plasmodium, et le problème est celui que je citais: sélectionner des souches de plasmodium à cycle court. Mais on peut raisonnablement espérer que seule la partie du cycle qui se passe chez le moustique sera raccourcie (ce sera à vérifier), alors que dans le cas de la dengue, comme il s'agit d'un virus, il y a beaucoup plus de chance d'obtenir un virus plus virulent , aussi bien chez le moustique que chez l'homme.

[A voir en vidéo sur Futura]

[invited815d11c]

Je pense que comme dans d'autres domaines ou des résistances peuvent apparaitre, il ne faut pas utiliser uniquement cette méthode mais la coupler à d'autres moyens. Sans compter qu'on a vu des parasites s'adapter à un autre hôte intermédiaire (ne serait que la bactérie de l'étude elle même, transférée de la mouche au moustique).

Dans le cas de ce moustique, son mode de vie rend problématique l'utilisation d'antimoustiques (qui présentent eux mêmes des problèmes de santé et pour l'environnement). Par ailleurs c'est un moustique qui dors la nuit et pique le jour, donc les moustiquaires sont sans d'effet.

Le principal interêt de cette étude en fait est de d'ouvrir de nouvelles pistes de recherche et de montrer qu'on peut trouver des solutions en dehors des voies traditionnelles telles que médicaments, vaccins ou pesticides.